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archivÉe - Annexe 1 : Incidence cumulative du Plan d'action économique sur l'emploi

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Introduction

Le Plan d'action économique du Canada, y compris les mesures provinciales et territoriales qui s'y rattachent, prévoit la création ou le maintien de 220 000 emplois d'ici la fin de 2010. La présente annexe fournit une évaluation de son incidence économique cumulative. Le Plan d'action est en bonne voie d'atteindre son objectif, car on estime qu'il a déjà permis de créer ou de maintenir 130 000 emplois. Ces estimations ont été revues et validées par des experts en économie réputés du secteur privé et du milieu universitaire.

Le Canada a été moins touché que d'autres pays par le ralentissement économique mondial

La récession mondiale n'a pas commencé à l'intérieur de nos frontières, mais le Canada n'a pas été épargné. En raison des liens étroits unissant le Canada aux États-Unis, la demande de nos exportations a considérablement diminué (graphique A1.1). La part importante des exportations dans l'économie canadienne est venue aggraver l'incidence économique de cette baisse de la demande. En outre, étant donné que le Canada est le seul exportateur net de produits de base du Groupe des Sept (G7), la chute marquée du prix de ces produits occasionnée par la récession mondiale a ampliflié le choc au Canada, alors que cette chute des prix a aidé à mitiger l'impact de la récession dans les autres pays du G7.

Le Canada a subi un grand choc externe attribuable au recul marqué du commerce mondial
Graphique A1.1 - La contraction de nos exportations réelles a été parmi les plus élevées du G7 et elle a été aggravée par la part importante des exportations dans notre économie

Malgré cela, le Canada s'est mieux tiré d'affaire que pratiquement toutes les grandes économies industrialisées pendant le ralentissement économique. En effet, il a été le dernier pays du G7 à entrer en récession, et la détérioration de l'économie y a été moins forte que dans presque tous les autres pays du G7 (graphique A1.2).

Le Canada s'est mieux tiré d'affaire que pratiquement tous les pays du G7 durant la récession mondiale
Graphique A1.2 - Contraction globale du PIB réel durant la récession

Cette performance est attribuable à un certain nombre de facteurs fondamentaux, notamment la solide situation financière des ménages, des entreprises et des gouvernements, l'un des systèmes financiers les plus forts du monde et un marché du logement qui a évité les excès connus ailleurs.

Les résultats économiques du Canada sont également le fait de mesures exceptionnelles de politique publique. La Banque du Canada a réduit son taux directeur de 425 points de base entre juillet 2007 et avril 2009, tout en injectant des quantités appréciables de liquidités dans le système financier. Pour sa part, le gouvernement est intervenu au début de 2009, juste avant le début de la récession aux États-Unis, en déposant le Plan d'action économique, qui prenait appui sur les réductions d'impôt permanentes annoncées dans l'Énoncé économique d'octobre 2007.

Informations tirées de l'évolution récente de l'économie

Le Plan d'action économique visait à stimuler la confiance et la croissance économique pour protéger les emplois et les revenus au Canada au cours de la récession mondiale la plus synchronisée depuis les années 1930.

La présente section porte sur l'évolution de l'économie depuis l'instauration du Plan d'action économique. D'après cette analyse, les secteurs ciblés par le Plan d'action se sont nettement renforcés, et la demande intérieure – soit les dépenses des particuliers, des entreprises et des administrations publiques – a progressé beaucoup plus que dans tout autre pays du G7 depuis le début de 2009.

Incidence du Plan d'action économique sur la confiance des consommateurs et des entreprises

L'un des principaux objectifs du Plan d'action économique était de rétablir la confiance dans l'économie. Au Canada, la confiance des consommateurs a commencé à diminuer lorsque les États-Unis sont entrés en récession en janvier 2008, puis elle a chuté avec la détérioration du marché du travail et le recul des marchés boursiers (graphique A1.3). L'indice de confiance des consommateurs était près d'un creux record en décembre 2008. Avec la mise en œuvre du Plan d'action économique, la confiance des consommateurs et des entreprises s'est rétablie, et elle se situe maintenant au niveau des données historiques.

La confiance des consommateurs et des entreprises a fortement rebondi au cours de la dernière année
Graphique A1.3 Confiance des consommateurs/Confiance des entreprises

Incidence du Plan d'action économique sur les dépenses de consommation

Le Plan d'action économique a aidé les particuliers à traverser la période la plus difficile de la récession mondiale en accordant des allégements fiscaux et du soutien aux chômeurs grâce à la bonification des prestations d'assurance-emploi et à des programmes de formation.

Ces mesures de soutien du revenu des ménages ont grandement contribué à la relance des dépenses de consommation au Canada. Après avoir enregistré un recul au quatrième trimestre de 2008 et au premier trimestre de 2009, ces dépenses progressent depuis trois trimestres consécutifs (graphique A1.4).

Les dépenses de consommation ont augmenté pour un troisième trimestre de suite au quatrième trimestre de 2009
Graphique A1.4 - Croissance des dépenses de consommation réelles

Incidence du Plan d'action économique sur l'investissement résidentiel

Le soutien offert aux propriétaires d'habitations canadiens s'est décliné en mesures variées, dont l'instauration du crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire (une mesure temporaire) et du crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation ainsi que la bonification du Régime d'accession à la propriété. Jumelées à des taux d'intérêt historiquement bas, ces initiatives ont contribué à une nette reprise de l'investissement résidentiel et de l'activité dans le secteur du logement.

Après avoir affiché des reculs au quatrième trimestre de 2008 et au premier trimestre de 2009, l'investissement résidentiel a progressé à chacun des trois autres trimestres de 2009. Les dépenses de rénovation, qui représentent environ 40 % de l'investissement résidentiel, ont repris, soutenues par le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Elles affichaient en effet une croissance moyenne de 15,8 % au cours des trois derniers trimestres (graphique A1.5).

La rénovation a repris au cours des trois derniers trimestres 
Graphique A1.5 - Croissance réelle de la rénovation

Incidence du Plan d'action économique sur l'investissement dans l'infrastructure

La construction d'infrastructures est l'une des pièces maîtresses du Plan d'action économique, qui prévoit notamment la mise sur pied du Fonds de stimulation de l'infrastructure et l'augmentation des dépenses consacrées aux voies ferrées, aux ponts, aux installations récréatives et aux immeubles fédéraux.

Ces mesures ont contribué à la reprise économique au Canada. La croissance des investissements publics dans l'infrastructure et les biens d'équipement s'est établie en moyenne à près de 20 % au cours des trois derniers trimestres de 2009, grâce aux mesures visant l'infrastructure contenues dans le Plan d'action économique (graphique A1.6). Ce taux de croissance est plus du double du taux moyen observé au cours des trois trimestres précédents.

Les investissements publics dans l'infrastructure et les biens d'équipement ont nettement augmenté depuis la mise en œuvre du Plan d'action économique
Graphique A1.6 - Croissance réelle de la formation de capital immobilisé par les administrations publiques

Incidence du Plan d'action économique sur l'activité économique globale

La reprise des dépenses de consommation, de l'investissement ésidentiel et des investissements publics a stimulé la demande intérieure, soit la somme des dépenses des ménages, des entreprises et des administrations publiques. Après avoir enregistré deux importantes baisses trimestrielles à la fin de 2008 et au début de 2009, la demande intérieure s'est stabilisée au deuxième trimestre de 2009, puis elle a progressé de plus de 5,0 % en moyenne au troisième et au quatrième trimestre. En fait, depuis le premier trimestre de 2009, le Canada est le pays du G7 où la demande intérieure a le plus augmenté (graphique A1.7). Cette reprise de la demande intérieure a freiné la contraction économique au deuxième trimestre et stimulé la croissance du produit intérieur brut (PIB) au troisième et au quatrième trimestre[1].

Depuis le début de 2009, le Canada est le pays du G7 ayant enregistré l'augmentation la plus forte de la demande intérieure
Graphique A1.7 - Croissance de la demande intérieure finale réelle du 1er au 4e trimestre de 2009

L'évolution récente de l'économie semble donc montrer que le Plan d'action économique a contribué à stabiliser l'économie canadienne et a soutenu la reprise de la croissance économique.

Incidence cumulative du Plan d'action économique sur l'emploi

Mesure de l'incidence du Plan d'action économique sur l'emploi

Pour estimer le nombre total d'emplois créés ou maintenus grâce au Plan d'action économique, il faut tenir compte de toutes les mesures de stimulation, notamment les dépenses d'infrastructure, les réductions d'impôt et les mesures liées à l'assurance-emploi. Or, l'incidence sur l'emploi ne peut être observée directement pour certains éléments du Plan d'action (p. ex., les réductions d'impôt et les mesures liées à l'assurance-emploi), car ces derniers ne se rattachent pas à des projets ou des initiatives en particulier mais contribuent plutôt au soutien du revenu et à l'activité économique globale.

Pour les éléments du Plan d'action économique qui sont axés sur des projets, les gestionnaires des projets sont habituellement en mesure d'estimer le nombre d'emplois se rapportant à chacun d'eux. Toutefois, il n'est pas facile d'agréger ces données pour connaître l'incidence globale sur l'emploi, et ce, pour les motifs suivants :

  • Les données, lorsqu'elles sont connues, ne sont pas souvent présentées de manière uniforme, par exemple en équivalents temps plein.
  • Même si des données complètes et uniformes étaient disponibles pour chaque projet, elles ne tiendraient compte que de l'incidence directe sur l'industrie de la construction. Les emplois indirects créés ou maintenus dans les industries fournissant des intrants à l'industrie de la construction ne seraient pas comptabilisés, pas plus que les emplois induits créés ou maintenus dans toutes les industries par l'activité économique additionnelle dans l'industrie de la construction.

Le Congressional Budget Office a soulevé les mêmes problèmes lorsqu'il a évalué les mesures américaines de stimulation économique[2]. C'est pourquoi, dans la présente annexe, le Modèle économique et fiscal canadien (MEFC) du ministère des Finances a été utilisé pour estimer l'incidence du Plan d'action économique sur l'emploi. À cette fin, les mesures contenues dans le Plan d'action économique ont été réparties entre sept catégories correspondant à celles utilisées dans le MEFC : investissements dans l'infrastructure, investissements dans le logement, autres mesures de dépenses, mesures à l'intention des ménages à faible revenu et des chômeurs, cotisations d'assurance-emploi, mesures liées à l'impôt sur le revenu des particuliers et mesures liées à l'impôt sur le revenu des sociétés.

Chacune de ces catégories a son propre multiplicateur de l'activité économique. Les multiplicateurs sont des mesures agrégées qui tiennent compte des effets initiaux, indirects et induits, ainsi que des fuites économiques liées à l'épargne et aux importations (tableau A1.1). À titre d'exemple, les multiplicateurs sont élevés pour les investissements dans l'infrastructure et les mesures à l'intention des ménages à faible revenu et des chômeurs, car les fuites économiques liées respectivement aux importations et à l'épargne sont minimes. Conformément aux relations observées par le passé, on suppose qu'une augmentation de 1 % de l'activité économique entraîne une hausse immédiate de 0,2 % de l'emploi, qui progresse ensuite jusqu'à près de 0,6 % après huit trimestres. L'incidence sur l'emploi du Partenariat international à l'appui du secteur de l'automobile est estimée à part (encadré).

Tableau A1.1
Multiplicateurs de dépenses et multiplicateurs fiscaux
  2009 2010 2010 T4
(incidence en dollars d'un augmentation permanente de 1 $ des mesures financières sur le PIB réel)
Investissements en infrastructure 1,0 1,5 1,6
Mesures liées aux investissements dans le logement 1,0 1,4 1,5
Autres mesures de dépenses 0,8 1,3 1,4
Mesures pour les ménages à faible revenu et les chômeurs 0,8 1,5 1,7
Cotisations d'assurance-emploi 0,2 0,5 0,6
Mesures liées à l'impôt sur le revenu des particuliers 0,4 0,9 1,0
Mesures liées à l'impôt sur le revenu des sociétés1 0,1 0,2 0,3
1 Les mesures liées à l'impôt sur le revenu des sociétés ont un effet limité sur la demande globale pour les périodes indiquées dans le tableau, mais leurs effets multiplicateurs comptent parmi les plus élevés à long terme. Cela tient au fait qu'elles augmentent l'encouragement à investir et à accumuler du capital, ce qui hausse en permanence la capacité de produire des biens et des services.

En raison de la très grande incertitude entourant la taille des multiplicateurs financiers, il a fallu recourir à des estimations prudentes. Les multiplicateurs ayant servi à évaluer l'incidence économique du Plan d'action économique sont semblables ou inférieurs à ceux retenus par le U.S. Council of Economic Advisers lorsqu'il a évalué les répercussions de la loi dite American Recovery and Reinvestment Act et à ceux utilisés dans les modèles des principaux prévisionnistes du secteur privé canadien[3]. De plus, de récents travaux de recherche économique indiquent que les multiplicateurs financiers sont supérieurs à ceux utilisés dans la présente analyse lorsque les taux directeurs atteignent leur limite inférieure effective, ce qui est le cas au Canada depuis avril 2009[4]. En effet, en pareil cas, les mesures budgétaires contribuent à ancrer les attentes en matière d'inflation et à stimuler la confiance, de sorte que le niveau de l'activité économique dans le secteur privé est supérieur à ce qu'il aurait été autrement.

Incidence sur l'emploi du Partenariat international à l'appui du secteur de l'automobile

Le secteur de l'automobile – assemblage et pièces y compris – représente la plus importante industrie manufacturière du Canada : en 2008, il était à l'origine de 10 % du PIB réel tiré des activités de fabrication et de quelque 20 % des exportations réelles de marchandises. À la fin de 2008, ce secteur employait quelque 100 000 Canadiens, dont environ 40 000 travaillaient à l'assemblage de véhicules.

Ce secteur crée de l'emploi dans de nombreuses industries connexes. À 10 emplois directs dans l'industrie de l'assemblage des véhicules automobiles correspondent :

  • 5 emplois dans l'industrie des pièces de véhicules;
  • 7 emplois dans d'autres industries de fabrication, telles que la première transformation des métaux et la fabrication de produits métalliques, de produits en caoutchouc et en matière plastique et de machinerie;
  • 24 emplois dans des secteurs non manufacturiers, notamment l'ingénierie, la comptabilité et les services juridiques, les services financiers, le commerce de gros ainsi que le transport et l'entreposage.

General Motors et Chrysler fabriquent près de 45 % des véhicules assemblés au Canada. De plus, étant donné la très forte interdépendance des maillons de la chaîne d'approvisionnement, la perturbation de la production chez un fabricant canadien produirait chez ses fournisseurs un choc qui créerait un risque systémique pour la poursuite des activités des autres constructeurs d'automobiles et fournisseurs au Canada.

Par conséquent, les gouvernements du Canada et de l'Ontario ont conjugué leurs efforts, de concert avec le gouvernement des États-Unis, pour appuyer le secteur de l'automobile. Ces deux gouvernements canadiens ont fourni à General Motors et à Chrysler une aide totalisant quelque 14,6 milliards de dollars, sous forme de prêts et d'autres instruments financiers.

Au début de 2009, selon les estimations, les usines d'assemblage de General Motors et de Chrysler employaient directement 14 000 travailleurs, et plus de 50 000 emplois dans d'autres industries dépendaient de la production des deux constructeurs. D'après le modèle d'entrées-sorties de l'économie canadienne établi par Statistique Canada, le ministère des Finances estime que l'intervention gouvernementale visant à soutenir le secteur de l'automobile protège 52 000 emplois (tous les emplois des usines d'assemblage et les trois quarts environ des emplois indirects). Cette estimation ne tient pas compte des effets induits découlant du maintien de l'activité économique dans le secteur de l'automobile et les secteurs connexes.

Incidence cumulative du Plan d'action économique sur l'emploi

La présente analyse de l'incidence cumulative du Plan d'action économique sur la création et le maintien d'emplois fait appel aux multiplicateurs utilisés pour l'analyse dans le budget de 2009 ainsi qu'à des renseignements sur la proportion des fonds prévus dans le Plan d'action économique qui sont effectivement injectés dans l'économie.

Il est relativement simple de déterminer le montant des fonds de stimulation injectés dans l'économie grâce aux réductions d'impôt et aux mesures d'aide aux chômeurs, aux industries et aux collectivités, car ce montant correspond aux sommes versées.

Toutefois, en ce qui concerne les investissements dans l'infrastructure, les sommes versées aux provinces, aux territoires et à des tiers ne rendent pas compte avec exactitude de tous les effets de stimulation créés. Il existe habituellement un décalage entre le moment où les mesures de stimulation financière produisent un effet sur l'économie et celui où les fonds sont versés, car, en général, les paiements sont effectués à l'achèvement des travaux plutôt que pendant l'exécution de ces derniers. Afin de tenir compte de ce décalage, les dates de commencement et d'achèvement des projets d'infrastructure ont été utilisées pour estimer les fonds injectés, et l'on a présumé que les mesures de stimulation économique sont réparties de manière linéaire du début à la fin des projets. Cette méthode a servi pour environ les trois quarts des dépenses d'infrastructure liées à des projets.

Le tableau A1.2 indique, pour chaque volet du Plan d'action économique, le montant estimatif des fonds de stimulation injectés dans l'économie jusqu'au 31 janvier 2010, soit la dernière date pour laquelle les sommes versées sont connues.

Tableau A1.2
Fonds du Plan d'action économique injectés dans l'économie
  Fonds injectés dans l'économie jusqu'en  janvier 2010
  (M$)
Réduire le fardeau fiscal des Canadiens 2 571
Venir en aide aux chômeurs 1 978
Bâtir l'infrastructure pour créer des emplois1 7 850
Créer l'économie de demain1 1 807
Appuyer les industries et les collectivités1 15 157
 
Total 29 362

Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.
1 Avec l'effet de levier provincial, territorial et municipal présumé dans le budget de 2009.

On estime que plus de 4 milliards de dollars ont été consacrés à l'allégement du fardeau fiscal et à l'aide aux chômeurs. Près de 8 milliards ont été investis dans les nouvelles infrastructures publiques et du logement. Près de 2 milliards ont été investis dans l'infrastructure du savoir et dans les sciences et la technologie, afin d'aider à créer l'économie de demain. Enfin, plus de 15 milliards on été versés pour appuyer les industries et les collectivités.

Les résultats montrent que la mise en œuvre du Plan d'action économique a eu une incidence bénéfique appréciable sur la production et l'emploi (tableau A1.3). On estime que les fonds versés ont freiné la chute du PIB réel au deuxième trimestre, ont évité que la contraction se poursuive au troisième trimestre et ont fait augmenter la croissance de 2,2 points de pourcentage au quatrième trimestre de 2009.

L'amélioration de la croissance économique se traduit par une hausse du niveau d'emploi. En effet, le Plan d'action économique a réduit la contraction de l'emploi au deuxième et au troisième trimestre de 2009, et il a contribué à une plus grande augmentation de l'emploi au quatrième trimestre. On évalue à 130 000 le nombre d'emplois créés ou maintenus par le Plan d'action économique jusqu'en janvier 2010.

Tableau A1.3
Incidence des mesures du Plan d'action économique instaurées à ce jour sur le PIB réel et l'emploi
  2009  T2 2009  T3 2009  T4 Janvier  2010
  (%, sauf indication contraire)
Croissance du PIB réel        
Croissance réelle -3,5 0,9 5,0
Sans les mesures du Plan d'action économique -5,1 -0,8 2,8
 
Incidence du Plan (points de pourcentage) 1,6 1,7 2,2
Croissance de l'emploi
Croissance réelle -1,1 -0,1 1,3
Sans les mesures du Plan d'action économique -1,7 -0,8 0,3
 
Incidence du Plan (points de pourcentage) 0,6 0,7 1,0
Niveau de l'emploi (milliers) 29 57 100 130

Depuis octobre 2008, les pertes cumulatives nettes d'emplois dans l'économie canadienne se sont élevées à environ 280 000. La plupart sont survenues d'octobre 2008 à mars 2009, car le marché du travail s'est ensuite amélioré. Si le Plan d'action économique n'avait pas été mis en œuvre, le nombre cumulatif d'emplois perdus aurait plutôt frôlé 410 000.

Le tableau A1.4 fournit une ventilation des emplois que l'on estime avoir été créés ou maintenus pour chacun des cinq éléments du Plan d'action économique. Jusqu'à présent, la plupart des emplois ont été créés ou maintenus grâce aux investissements dans l'infrastructure et à l'appui aux industries et aux collectivités.

Tableau A1.4
Nombre estimatif d'emplois créés ou maintenus pour chaque volet du Plan d'action économique
  Janvier 2010 Fin de 2010
Réduire le fardeau fiscal des Canadiens 8 000 19 000
Venir en aide aux chômeurs 10 000 24 000
Bâtir l'infrastructure pour créer des emplois 42 000 84 000
Créer l'économie de demain 13 000 27 000
Appuyer les industries et les collectivités 58 000 66 000
 
Total 130 000 220 000
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Incidence sectorielle du Plan d'action économique sur l'emploi

Les secteurs de la fabrication et de la construction ont été particulièrement touchés par le ralentissement économique. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a lancé le Plan d'action économique, qui contient plusieurs mesures pour venir en aide directement à ces secteurs, surtout au moyen d'investissements dans l'infrastructure et de fonds pour soutenir le logement et appuyer les industries et les collectivités.

D'octobre 2008 à mars 2009, l'économie a perdu plus de 385 000 emplois, dont au-delà de 250 000, soit environ les deux tiers, dans les secteurs de la fabrication et de la construction. Toutefois, ces deux secteurs comptent pour moins de 20 % de l'emploi total au Canada.

Depuis mars 2009, le marché du travail a retrouvé une certaine stabilité, des améliorations notables étant survenues dans les secteurs de la fabrication, de la construction et des services. Les emplois dans le secteur de la construction ont augmenté d'environ 40 000, tandis que les pertes d'emplois dans le secteur de la fabrication ont nettement diminué. Les pertes d'emplois qui se poursuivent dans ce secteur sont attribuables à la faible demande américaine et à l'appréciation du dollar canadien. L'emploi dans le secteur des services a nettement progressé depuis mars 2009, passant à des niveaux supérieurs à ceux avant la récession.

Le tableau A1.5 présente une ventilation sectorielle des emplois qui auraient été créés ou maintenus grâce au Plan d'action économique[5]. On estime qu'environ 45 % des emplois créés ou maintenus jusqu'en janvier 2010 étaient dans les secteurs de la fabrication et de la construction.

Les améliorations du marché du travail et les changements au niveau des secteurs coïncident avec la mise en œuvre du Plan d'action économique, ce qui porte à croire que ce dernier a joué un rôle important dans l'amélioration de la situation du marché du travail.

Tableau A1.5
Ventilation sectorielle du nombre d'emplois qui auraient été créés ou maintenus grâce au Plan d'action économique
  Janvier 2010 Fin de 2010
Secteur primaire et services publics 3 000 5 000
Construction 29 000 50 000
Fabrication 32 000 37 000
Services 67 000 129 000
 
Total 130 000 220 000
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Conclusion

Les informations présentées dans cette analyse montrent le rôle important du Plan d'action économique pour stabiliser l'économie et favoriser la reprise économique au Canada. Le Plan a permis de relancer la croissance de l'économie et a soutenu l'emploi, surtout dans les industries les plus touchées par la récession mondiale. Plusieurs méthodes ont été utilisées pour évaluer l'incidence économique cumulative du Plan d'action économique.

Dans l'ensemble, il ya lieu de croire que la mise en œuvre du Plan d'action économique a permis de créer ou de maintenir environ 130 000 emplois jusqu'à présent.

En raison de l'incertitude inhérente à l'estimation de l'incidence des mesures de stimulation budgétaires, il a fallu adopter une approche prudente.

  • Les multiplicateurs financiers, qui constituent un élément clé du modèle ayant servi à produire les estimations, sont semblables ou inférieurs à ceux retenus par le U.S. Council of Economic Advisers et à ceux figurant dans les modèles utilisés par d'éminents prévisionnistes du secteur privé canadien.
  • Les multiplicateurs n'ont pas été rajustés à la hausse pour tenir compte du principe selon lequel ils sont supérieurs lorsque le taux d'intérêt directeur atteint sa limite inférieure effective.
  • Les incidences estimatives sur l'emploi ne tiennent pas pleinement compte de l'effet du programme de partage du travail sur le maintien des emplois. Plus de 160 000 Canadiens bénéficient actuellement de ce programme.
  • Les incidences estimatives sur l'emploi ne tiennent pas compte des mesures prises par le gouvernement pour améliorer l'accès au financement pour les consommateurs et les entreprises par l'entremise du Cadre de financement exceptionnel.

Évaluation externe

D'éminents spécialistes de l'économie provenant du secteur privé et d'universités ont examiné l'analyse de l'incidence cumulative du Plan d'action économique sur l'emploi exécutée par le ministère des Finances :

  • Peter Dungan, directeur, et Steve Murphy, associé de recherche, programme d'analyse des politiques publiques et de l'économie, Rotman School of Management, Université de Toronto;
  • Glen Hodgson, premier vice-président et économiste en chef, et Pedro Antunes, directeur, Prévisions nationales et provinciales, Conference Board du Canada;
  • Stéfane Marion, économiste en chef et stratège, Banque Nationale Groupe financier.

D'après ces examinateurs, l'analyse du ministère des Finances donne une représentation raisonnable de l'incidence économique cumulative du Plan d'action économique.


[1] La demande intérieure représente le meilleur indicateur global pour évaluer l'incidence des stimulants puisqu'elle n'est pas directement influencée par les fluctuations des exportations nettes ni par les changements du rythme de l'accumulation ou de l'épuisement des stocks.

[2] Congressional Budget Office, Estimated Impact of the American Recovery and Reinvestment Act on Employment and Economic Output From October 2009 Through December 2009 (février 2010).

[3] Executive Office of the President, Council of Economic Advisers, Christina Romer et Jared Bernstein, The Job Impact of the American Recovery and Reinvestment Plan (janvier 2009); gouvernement du Canada, budget de 2009, annexe 1.

[4] Lawrence Christiano, Martin Eichenbaum et Sergio Rebelo, When is the Government Spending Multiplier Large?, document de travail no 15394 du National Bureau of Economic Research (2009).

[5] Ces résultats sont fondés sur des estimations provenant du MEFC et de simulations d'un modèle d'entrées-sorties de l'économie canadienne.

La présente annexe repose sur les données disponibles au 1er mars 2010 inclusivement. Sauf indication contraire, tous les chiffres présentés correspondent à des taux annuels.

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