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�volution r�cente et perspectives de l'�conomie
Faits saillants
  • L’�conomie mondiale traverse la r�cession la plus synchronis�e de l’apr�s-guerre, et la crise qui touche les march�s financiers est la pire du genre depuis les ann�es 1930.
  • Le ralentissement �conomique est particuli�rement �vident aux �tats-Unis et dans d’autres �conomies avanc�es o� les perspectives se sont grandement d�t�rior�es au cours des derniers mois, mais il est aussi de plus en plus manifeste dans les �conomies de march� �mergentes.
  • Les pr�visions d’un ralentissement de la croissance mondiale ont fait en sorte que les prix de nombreux produits de base provenant du Canada ont continu� de baisser.
  • Les march�s mondiaux du cr�dit continuent d’�tre fortement perturb�s, les conditions du cr�dit demeurant resserr�es tant sur le plan du co�t que de la disponibilit�.
  • Par cons�quent, les �conomistes du secteur priv� ont revu nettement � la baisse leurs pr�visions pour l’�volution du PIB r�el et du PIB nominal au Canada depuis la publication de l’�nonc� �conomique et financier :
    • � l’heure actuelle, les pr�visionnistes du secteur priv� s’entendent g�n�ralement sur le fait que l’�conomie canadienne est entr�e en r�cession au quatri�me trimestre de 2008 et que cette r�cession s’�tendra sur trois trimestres.
    • On s’attend maintenant � une contraction de 0,8 % du PIB r�el en 2009, comparativement � une croissance de 0,3 % au moment de l’�nonc�.
    • On s’attend � une contraction de 1,2 % du PIB nominal en 2009, comparativement � une croissance de 0,8 % au moment de l’�nonc�.
  • Les perspectives pour le PIB r�el et le PIB nominal comportent toujours un important risque � la baisse.
  • Compte tenu de ce risque, le gouvernement consid�re qu’il est appropri� de r�viser � la baisse, dans son hypoth�se de planification budg�taire, la pr�vision moyenne du secteur priv� pour le PIB nominal. L’hypoth�se de planification pr�voit ainsi une contraction de 2,7 % du PIB nominal en 2009, plut�t que la pr�vision moyenne d’une contraction de 1,2 % du secteur priv�.
  • L’hypoth�se de planification budg�taire pour le niveau du PIB nominal est donc inf�rieure d’environ 30 milliards de dollars aux pr�visions du secteur priv� pour 2009 et 2010.
  • Le gouvernement continuera d’�valuer les changements dans la situation �conomique afin de d�terminer s’il convient de maintenir le rajustement pour le risque dans les budgets et mises � jour �conomiques et financi�res � venir.

Nota – Le pr�sent chapitre repose sur les donn�es disponibles au 22 janvier 2009, et
sauf indication contraire, les chiffres pr�sent�s correspondent � des taux annuels.

Introduction

Les perspectives �conomiques mondiales se sont nettement d�t�rior�es au cours des derniers mois. Cela est particuli�rement �vident aux �tats-Unis et dans d’autres �conomies industrialis�es, mais on le constate aussi de plus en plus dans les �conomies de march� �mergentes. Le ralentissement de la croissance mondiale a fait en sorte que le prix de nombreux produits de base provenant du Canada a continu� � baisser. Par cons�quent, les perspectives � court terme pour la production, l’emploi et les revenus au Canada sont moins encourageantes que celles parues dans l’�nonc� �conomique et financier du 27 novembre dernier.

Le pr�sent chapitre passe en revue les principaux d�veloppements qui ont marqu� l’�conomie mondiale et l’�conomie canadienne depuis le d�p�t de l’�nonc�. Il d�crit en outre les pr�visions �conomiques qui servent de point de d�part aux projections financi�res pr�sent�es au chapitre 4 et traite des risques et des sources d’incertitude associ�s aux perspectives �conomiques.

�tant donn� l’incertitude qui entoure les perspectives �conomiques et le risque � la baisse que celles-ci comportent, le pr�sent chapitre indique �galement que les hypoth�ses retenues aux fins de la planification budg�taire devraient �tre plus prudentes que le laissent entendre les pr�visions moyennes produites par le secteur priv�.

�volution et perspectives de l’�conomie mondiale

L’�conomie canadienne est confront�e � trois grands d�fis :

  • les r�percussions du resserrement des conditions du cr�dit et des pertes subies par les march�s boursiers attribuables aux dislocations des march�s financiers mondiaux;
  • le ralentissement �conomique observ� aux �tats-Unis et dans d’autres grands pays, et son incidence sur la demande pour les exportations canadiennes;
  • la forte chute des prix de nombreux produits de base provenant du Canada, ce qui freine la hausse des b�n�fices et des revenus au Canada.

Tous ces d�fis d�coulent des changements survenus dans l’�conomie mondiale. Leurs r�percussions n�gatives se sont intensifi�es depuis le d�p�t de l’�nonc� de novembre 2008.

Les march�s financiers mondiaux continuent de manifester une aversion marqu�e pour le risque. Par cons�quent, les march�s du cr�dit restent s�rieusement perturb�s alors que les conditions du cr�dit demeurent resserr�es en ce qui touche tant le co�t que la disponibilit� du cr�dit.

Le syst�me financier canadien dispose de plus de moyens pour faire face � la difficile situation financi�re mondiale que les syst�mes financiers de la plupart des autres pays. Le Canada jouit d’un secteur banquaire utilisant moins l’effet de levier et mieux capitalis� que ceux d’autres pays. Aussi les co�ts d’emprunt de gros pay�s par les banques canadiennes ont-ils moins augment� que pour les banques d’autres pays (graphique 2.1).

N�anmoins, ces co�ts pour les banques restent �lev�s, ce qui touche une large gamme de taux d’emprunt applicables aux consommateurs et aux entreprises du Canada. Le fait que les co�ts de financement des entreprises soient particuli�rement �lev�s suscite de vives pr�occupations. Les rendements des obligations des soci�t�s canadiennes demeurent nettement sup�rieurs � ce qu’ils �taient avant la crise, et ils ont encore augment� apr�s septembre 2008 (graphique 2.2). La hausse a �t� la plus forte dans le cas des obligations moins bien cot�es, mais m�me le rendement des obligations cot�es AAA a sensiblement augment�.

Par ailleurs, au cours des derniers mois, l’acc�s des entreprises canadiennes aux march�s de capitaux s’est resserr� sous l’effet de la crise financi�re mondiale. Les sondages aupr�s des responsables du cr�dit des banques � charte montrent �galement que les conditions d’emprunt autres que tarifaires pour les entreprises canadiennes ont connu un resserrement sans pr�c�dent, parall�lement � la hausse du co�t d’emprunt (graphique 2.3).

La situation du cr�dit des consommateurs canadiens est l�g�rement meilleure. Le taux d’escompte, qui influence un large �ventail de taux du cr�dit � la consommation, a recul� de 300 points de base depuis le d�but de 2008 (graphique 2.4). Au cours de cette p�riode, le taux des hypoth�ques conventionnelles � un an a diminu� de 245 points de base alors que celui des hypoth�ques � cinq ans a fl�chi d’environ 160 points de base. Cependant, en raison des conditions qui pr�valent sur les march�s financiers, la r�duction des co�ts d’emprunt pour les consommateurs par rapport � la forte baisse du taux directeur de la Banque du Canada a �t� quelque peu moins importante que lors de p�riodes ant�rieures d’assouplissement. En outre, l’acc�s des consommateurs au cr�dit sur certains segments du march�, notamment par l’entremise des soci�t�s de financement, a �t� restreint.

L’impact du resserrement des conditions du cr�dit pour les entreprises et les consommateurs a commenc� � toucher l’�conomie int�rieure du Canada. Cela s’intensifiera probablement au cours des prochains mois.

Graphique 2.1 - �carts de taux d'int�r�t

Le gouvernement et la Banque du Canada ont pris de nombreuses mesures pour aider � garantir la stabilit� du syst�me financier canadien et am�liorer l’acc�s au cr�dit. Depuis septembre 2007, la Banque du Canada a baiss� ses taux directeurs de 350 points de base. Au 22 janvier, elle avait �galement inject� 33 milliards de dollars de liquidit�s dans le syst�me financier canadien. Pour sa part, depuis l’automne 2008, le gouvernement a mis en place divers programmes visant � att�nuer les pressions sur les march�s financiers, dont un programme d’achat de blocs de pr�ts hypoth�caires assur�s � concurrence de 75 milliards de dollars canadiens aupr�s des institutions financi�res du pays par l’entremise de la Soci�t� canadienne d’hypoth�ques et de logement, ainsi qu’un programme de garantie des emprunts des banques par le biais de la Facilit� canadienne d’assurance aux pr�teurs. � la fin de l’an dernier, le gouvernement a approuv� une hausse de 2 milliards de dollars du pouvoir d’emprunt d’Exportation et d�veloppement Canada et une hausse de 1,8 milliard de celui de la Banque de d�veloppement du Canada, pour leur permettre d’offrir davantage de pr�ts � leurs clients. Cela s’ajoute aux capitaux de 350 millions vers�s � chacune de ces soci�t�s d’�tat financi�res pour appuyer une hausse additionnelle de 3 milliards des pr�ts qu’elles accordent.

Graphique 2.2 - �cart de rendement entre les obligations � 5 ans des soci�t�s et du gouvernement / Rendement des obligations des soci�t�s Graphique 2.3 - Mesure des conditions du cr�dit aux entreprises Graphique 2.4 - Taux pr�f�rentiel de cr�dit / Taux hypoth�caires

Les perturbations des march�s financiers mondiaux, jumel�es � la baisse des prix des produits de base et � l’assombrissement des perspectives de l’�conomie mondiale, ont contribu� � une contraction de quelque 40 % des march�s boursiers du Canada depuis le milieu de 2008. Par suite de la d�gringolade des cours boursiers, la valeur nette des m�nages canadiens a diminu� de 3,2 % au troisi�me trimestre, et il est probable qu’on observera aussi un important repli au quatri�me trimestre. Ce recul est cependant beaucoup moins prononc� que celui survenu aux �tats-Unis, o� l’effet conjugu� d’une baisse marqu�e des prix du logement et du fl�chissement des valeurs boursi�res a consid�rablement diminu� la valeur nette des m�nages (graphique 2.5).

Graphique 2.5 - March�s boursiers / Valeur nette des m�nages

La chute de la valeur nette des m�nages devrait exercer une pression � la baisse sur les d�penses de consommation au cours de la prochaine ann�e, mais il est difficile d’en pr�voir l’ampleur avec exactitude. L’ampleur de la baisse sera fonction du lien entre la hausse de valeur des avoirs des particuliers enregistr�e au cours des ann�es pr�c�dentes et les habitudes de consommation de ceux-ci, ainsi que de leur perception � l’�gard du caract�re permanent ou temporaire des pertes de valeur enregistr�es r�cemment. Cette dynamique sera att�nu�e par le faible co�t de financement des dettes en proportion du revenu disponible et par le fait que ce co�t devrait continuer � baisser, compte tenu des r�ductions r�centes des taux d’int�r�t.

�volution r�cente et perspectives de l’�conomie mondiale

�tats-Unis

La d�t�rioration marqu�e de la conjoncture �conomique survenue au cours des derniers mois aux �tats-Unis signale un ralentissement plus accentu� et prolong� que pr�vu auparavant. Les �conomistes du secteur priv� s’attendent maintenant � ce que l’actuelle chute de production soit d’ampleur similaire � celle observ�e pendant la r�cession de 1981-1982.

La r�cession am�ricaine actuelle, qui a d�but� en janvier 2008, a �t� masqu�e pendant quelque temps par une forte augmentation des exportations du pays et par l’accroissement des d�penses de consommation r�sultant de l’Economic Stimulus Act de 2008. Toutefois, depuis juin 2008, l’effet des remboursements d’imp�t temporaires accord�s s’est estomp� et les consommateurs ont grandement r�duit leurs d�penses (graphique 2.6). La production a diminu� de 0,5 % au troisi�me trimestre de 2008. Les donn�es r�centes donnent � croire que la contraction de l’�conomie s’est intensifi�e au quatri�me trimestre. En fait, les pr�visionnistes du secteur priv� estiment actuellement que la production s’est contract�e de 5 % � un taux annuel. Les pertes d’emplois se sont acc�l�r�es, atteignant pr�s de 2,6 millions pour l’ensemble de l’ann�e 2008, tandis que le taux de ch�mage a atteint 7,2 %, son sommet des 16 derni�res ann�es (graphique 2.7). La d�t�rioration des perspectives d’emploi et le resserrement des conditions du cr�dit ont entra�n� de nouvelles r�ductions importantes des d�penses discr�tionnaires, comme en t�moigne le niveau de ventes d’automobiles le plus faible depuis le d�but des ann�es 1980. L’activit� manufacturi�re a consid�rablement diminu� alors que le secteur des exportations, qui soutenait l’�conomie am�ricaine depuis le d�but de 2007, perd maintenant de la vigueur en raison du ralentissement de l’�conomie mondiale et de l’appr�ciation du dollar am�ricain depuis ao�t 2008.

Graphique 2.6 - Croissance du PIB r�el des �tas-Unis / Croissance de l'investissement r�el des entreprises et des d�penses r�elles de consommation aux �tats-Unis Graphique 2.7 - Emploi aux �tats-Unis / Taux de ch�mage aux �tats-Unis

Le nombre de mises en chantier r�sidentielles et de permis de construire n’a jamais �t� aussi bas aux �tats-Unis, tandis que les ventes et les prix des logements continuent de baisser (graphique 2.8). Les pertes financi�res li�es au logement ont entra�n� un nouveau resserrement des normes de cr�dit, et les taux de d�faut de paiement et de forclusion li�s aux hypoth�ques r�sidentielles ont atteint de nouveaux sommets (graphique 2.9).

Graphique 2.8 - Mises en chantier et stock de maisons aux �tats-Unis Graphique 2.9 - Conditions du cr�dit aux �tats-Unis / Taux de d�fauts de paiement et de forclusions aux �tats-Unis

En r�action � l’assombrissement des perspectives et aux tensions qui p�sent sur les march�s financiers, la R�serve f�d�rale des �tats-Unis a abaiss� le taux cible des fonds f�d�raux le 16 d�cembre, le faisant passer de 1 % � une fourchette comprise entre 0 et 0,25 %. Elle a amput� son principal taux directeur de 500 points de base depuis septembre 2007, et elle a indiqu� que la mauvaise conjoncture �conomique justifiera probablement le maintien du taux cible � des niveaux exceptionnellement bas pendant un certain temps. En outre, la R�serve f�d�rale a signal� qu’elle utilisera tous les outils � sa disposition afin de promouvoir la reprise d’une croissance �conomique durable et de pr�server la stabilit� des prix.

Sur le plan financier, l’American Recovery and Reinvestment Bill of 2009, qui pr�voit des stimulants financiers de l’ordre de 825 milliards de dollars am�ricains, a �t� pr�sent� � la Chambre des repr�sentants des �tats-Unis le 15 janvier 2009 et est � l’�tude par le Congr�s. Le projet de loi pr�voit des d�penses d’infrastructure, des r�ductions d’imp�t pour les m�nages � revenu faible ou moyen, des r�ductions d’imp�t pour les entreprises dans le but de stimuler l’investissement, ainsi que des transferts additionnels aux administrations des �tats.

En raison des nouveaux facteurs susmentionn�s, les perspectives � court terme du secteur priv� pour la croissance du PIB r�el aux �tats-Unis ont �t� sensiblement r�duites depuis la publication de l’�nonc� �conomique et financier. Selon les plus r�centes projections des pr�visionnistes du secteur priv� interrog�s par le minist�re des Finances, le PIB r�el des �tats-Unis devrait reculer de 1,8 % en 2009 pour ensuite augmenter de 2,1 % en 2010 (graphique 2.10). Par rapport aux chiffres publi�s dans l’�nonc�, les pr�visions de croissance �conomique aux �tats-Unis �mises par le secteur priv� ont �t� abaiss�es de 1,4 point de pourcentage pour 2009, et elles demeurent inchang�es pour 2010.

Graphique 2.10 - Perspectives de croissance du PIB r�el des �tats-Unis

Puisque le niveau d’activit� de la construction r�sidentielle est pr�sentement tr�s bas aux �tats-Unis, on pr�voit que le stock de maisons invendues se stabilisera. Cependant, la r�cession actuelle et la hausse du ch�mage qui l’accompagne feront sans doute baisser davantage la demande et les prix des logements. � mesure que l’on �coulera les stocks invendus en 2009 et au premier semestre de 2010, les mises en chantier r�sidentielles et les prix des logements devraient se stabiliser. Cette stabilisation et la reprise future du march� du logement devraient �galement contribuer � un retour � la normale des conditions du cr�dit.

Il subsiste toutefois un niveau anormalement �lev� d’incertitude � l’�gard des perspectives. M�me si on s’attend � ce que les nouvelles mesures de stimulation budg�taire, de pair avec celles prises pour am�liorer le fonctionnement des march�s du cr�dit, commencent � agir sur la croissance �conomique au milieu de 2009, l’ampleur et le moment de la reprise demeurent incertains. D’autre part, le rythme de la reprise �conomique am�ricaine d�pendra aussi de l’ampleur du redressement du march� du logement et d’un r�tablissement du bon fonctionnement des march�s du cr�dit. Cela devrait entra�ner un regain des march�s boursiers et du niveau de confiance. Il s’agit du sc�nario qui sous-tend les pr�visions du secteur priv�, selon lesquelles les �tats-Unis conna�tront une croissance mod�r�e en 2010.

�conomie mondiale

Tout comme aux �tats-Unis, les perspectives �conomiques � l’�chelle mondiale se sont d�t�rior�es depuis la publication de l’�nonc�. � ce moment-l�, le Fonds mon�taire international (FMI) s’attendait � ce que le taux de croissance du PIB mondial passe de 3,7 % en 2008 � seulement 2,2 % en 20091, ce qui est bien en de�� du rythme habituellement associ� � une r�cession mondiale. Or, depuis, la situation �conomique mondiale a continu� de s’affaiblir et les pr�visionnistes du secteur priv� estiment maintenant, en moyenne, que le taux de croissance �conomique mondiale reculera � environ 1 % en 2009 (graphique 2.11)2. Le r�cent assombrissement des perspectives mondiales d�coule principalement d’une r�vision � la baisse des perspectives des �conomies industrialis�es, associ�e � la persistance de la crise financi�re mondiale. Par ailleurs, on pr�voit que le ralentissement �conomique des march�s �mergents sera plus prononc� que ne l’anticipaient les pr�visions ant�rieures, en raison de la progression plus lente que pr�vu des d�penses d’immobilisations et des exportations.

Graphique 2.11 - Perspectives de croissance du PIB r�el mondial

Dans la zone euro, la production s’est contract�e au deuxi�me et au troisi�me trimestres de 2008. Les donn�es publi�es r�cemment concluent � une faiblesse continue de l’activit� puisque le march� du travail, les d�penses de consommation, l’investissement des entreprises et la production industrielle se sont tous d�t�rior�s plus que pr�vu. La Commission europ�enne a r�agi en mettant de l’avant Un plan europ�en pour la relance �conomique, dans lequel elle recommande aux pays membres de mettre en œuvre des mesures de stimulation budg�taire de 200 milliards d’euros (environ 1,5 % du PIB) en vue de r�tablir la confiance et de stimuler l’investissement et les d�penses. � l’appui de cette recommandation, plusieurs pays membres ont d�j� annonc� leurs propres plans de stimulation �conomique. Par ailleurs, la Banque centrale europ�enne a consid�rablement assoupli sa politique mon�taire. Alors que la croissance du PIB r�el dans la zone euro s’�tablissait � 2,6 % en 2007, la moyenne des pr�visions de l’enqu�te Blue Chip correspond � une croissance d’environ 1,0 % en 2008 suivie d’une contraction de 1,2 % en 2009.

Le Japon est �galement en r�cession, en raison de la faiblesse des d�penses de consommation et d’une diminution de l’investissement des entreprises et des exportations nettes. Les autorit�s japonaises ont abaiss� les taux directeurs nationaux pour la premi�re fois en sept ans et annonc� une s�rie de mesures de stimulation afin de renforcer l’�conomie. �tant donn� la baisse de la demande ext�rieure et int�rieure, l’activit� �conomique devrait rester an�mique au cours des prochains trimestres. Selon les pr�visions moyennes de l’enqu�te Blue Chip, la croissance du PIB r�el du Japon devrait ralentir, passant de 2,4 % en 2007 � 0,4 % en 2008, pour ensuite se situer en terrain n�gatif (-1,4 %) en 2009.

La croissance des �conomies de march� �mergentes a encore diminu� avec la propagation de la crise financi�re. En Chine, la croissance d’une ann�e sur l’autre a recul� � 6,8 % au quatri�me trimestre de 2008. Cette baisse de r�gime tient principalement � un ralentissement de la croissance des exportations et de la formation du capital. Pour l’ensemble de l’ann�e 2008, la croissance a ralenti pour s’�tablir � 9,0 %, alors qu’elle �tait de 13,0 % en 2007. L’enqu�te Blue Chip pr�voit une ralentissement continu de la croissance en Chine jusqu’� 7,1 % en 2009, le rythme le plus faible de croissance de l’activit� �conomique depuis 1990. Le gouvernement chinois a r�agi en adoptant d’importantes mesures pour stimuler la demande, et il a annonc� la plus forte baisse des taux d’int�r�t en 11 ans.

Dans l’ensemble, l’�conomie mondiale fait face � une p�riode de volatilit� et d’instabilit� exceptionnellement �lev�es. En t�moignent les pr�visions de croissance pour 2009 de la totalit� des grandes �conomies industrialis�es et en d�veloppement, qui ont �t� r�vis�es � la baisse de mani�re r�p�t�e et importante au cours des derniers mois (graphique 2.12).

Graphique 2.12 - �volution des pr�visions moyennes du secteur priv� au sujet de la croissance du PIB r�el en 2009

�volution de l’�conomie canadienne

Le repli de la demande aux �tats-Unis et � l’�chelle mondiale, conjugu� � la turbulence persistante des march�s financiers internationaux et � la diminution des prix des produits de base, p�se sur l’�conomie canadienne. Ces d�veloppements ont entra�n� une baisse des exportations, un ralentissement de la croissance des revenus ainsi que des pressions � la hausse sur les co�ts d’emprunt, et l’on pr�voit que la combinaison de ces facteurs aura r�duit la production pour le quatri�me trimestre de 2008.

Au cours des trois premiers trimestres de 2008, les gains de production n’ont �t� que de 0,4 % en moyenne, traduisant en grande partie le recul continu des exportations de marchandises en r�ponse au ralentissement aux �tats-Unis et � l’impact d�cal� de la vigueur du dollar canadien. Cette situation a �t� compens�e par la croissance continue, bien que moins forte, de la demande int�rieure finale (la somme des d�penses des m�nages, de l’�tat et des entreprises). Cependant, � compter du troisi�me trimestre de 2008, la progression de la demande int�rieure finale a aussi fl�chi davantage, alors que la croissance des d�penses des m�nages et des entreprises poursuivait son ralentissement (graphique 2.13).

Graphique 2.13 - Croissance du PIB r�el / Croissance de la demande int�rieure finale r�elle et des exportations r�elles

La croissance des d�penses personnelles de consommation au chapitre des biens et services a d�c�l�r� en 2008 apr�s avoir connu une forte pouss�e en 2007, par suite du ralentissement de la progression du revenu r�el. La croissance de la consommation a encore ralenti r�cemment, en raison d’une perte de confiance et d’une baisse des revenus de placements. Les cons�quences de ces facteurs ont particuli�rement �t� ressenties dans les ventes de v�hicules automobiles neufs, qui sont tomb�es � leur plus bas niveau en plus de 10 ans en d�cembre dernier (graphique 2.14).

Graphique 2.14 - Croissance r�elle des d�penses peronnelles de consommation / Ventes de v�hicules automobiles neufs

Apr�s une p�riode de progression rapide entre 2002 et 2007, l’investissement dans le logement au Canada a recul� au cours des trois premiers trimestres de 2008, alors que la construction de maisons neuves et la revente d�clinaient (graphique 2.15). En d�cembre dernier, les mises en chantier sont tomb�es � leur plus bas niveau depuis sept ans tandis que les ventes de maisons existantes connaissaient une baisse marqu�e au quatri�me trimestre. Ces d�clins ont ramen� les mises en chantier � leurs moyennes historiques par rapport aux niveaux inhabituellement �lev�s des six derni�res ann�es. � cela se sont ajout�es une progression plus lente des prix ainsi que des baisses de prix dans les r�gions o� ceux-ci avaient augment� de mani�re prononc�e. La construction et les prix des logements conna�tront vraisemblablement un nouveau recul puisque la p�riode actuelle de fragilit� �conomique freine la progression des revenus et la demande de logements.

Graphique 2.15 - Mises en chantier et ventes de maisons existantes / Croissance du prix des maisons

L’ajustement que conna�t actuellement le march� canadien du logement est fondamentalement diff�rent de la correction observ�e depuis 2006 aux �tats-Unis, puisque les conditions qui y ont engendr� l’effondrement du march� du logement ne sont pas pr�sentes au Canada. Plus particuli�rement, l’expansion du march� canadien du logement n’a pas �t� aliment�e par l’offre agressive de produits hypoth�caires � haut risque qui a donn� lieu � une croissance insoutenable de la demande et des prix aux �tats-Unis. Par cons�quent, alors que les �tats-Unis sont aux prises avec une s�rieuse correction du march� du logement qui compense les exc�s des derni�res ann�es, le march� canadien du logement conna�t pour sa part un ralentissement cyclique des prix et de l’activit� (graphique 2.16).

Graphique 2.16 - Mises en chantier / Prix des maisons existantes

La croissance des investissements des entreprises a �galement ralenti en 2008 par suite du resserrement des conditions du cr�dit et de la d�t�rioration des perspectives �conomiques. Plus particuli�rement, les investissements dans les machines et le mat�riel ont baiss� aux deuxi�me et troisi�me trimestres de 2008 dans la foul�e d’un important recul de l’utilisation de la capacit� ainsi que de la hausse du co�t des machines et du mat�riel import�s en raison de la d�pr�ciation du dollar canadien (graphique 2.17).

Graphique 2.17 - Croissance de l'investissement non r�sidentiel r�el des entreprises

Selon des donn�es plus r�centes, l’�conomie canadienne s’est encore affaiblie au quatri�me trimestre. En raison du ralentissement de l’�conomie int�rieure, les pertes d’emplois dans les secteurs ax�s sur les exportations ne sont plus compens�es par des gains dans les industries � d�bouch�s int�rieurs. C’est ainsi que le march� du travail s’est affaibli de fa�on notable au cours des derniers mois. Au total, 105 000 emplois ont �t� perdus en novembre et en d�cembre, et le taux de ch�mage a augment� � 6,6 % en d�cembre, son plus haut niveau en pr�s de trois ans (graphique 2.18). Le march� du travail est plus touch� dans certaines r�gions; c’est ainsi qu’en Ontario, le taux de ch�mage a grimp� au cours des derniers mois et se maintient au-dessus de la moyenne nationale depuis deux ans. L’affaiblissement du march� du travail et le r�cent d�clin marqu� des march�s boursiers ont amen� une baisse de la confiance des consommateurs canadiens, qui a atteint ses niveaux les plus bas en plus de 10 ans. Ces facteurs se refl�tent dans l’essoufflement des d�penses de consommation et de logement.

Graphique 2.18 - Emploi et taux de ch�mage / Confiance des consommateurs

Cependant, dans l’ensemble, la situation �conomique du Canada demeure meilleure que celle de la plupart des grands pays industrialis�s, notamment les �tats-Unis.

Cette situation est particuli�rement manifeste lorsque l’on compare la performance du march� du travail dans les deux pays. Ainsi, depuis janvier 2008, soit le mois correspondant au d�but de la r�cession aux �tats-Unis selon le National Bureau of Economic Research, l’�conomie am�ricaine a perdu plus de 2,5 millions d’emplois. Le Canada a fait beaucoup mieux jusqu’ici avec la cr�ation nette de 98 000 nouveaux emplois en 2008, malgr� de nombreuses pertes d’emploi en novembre et d�cembre derniers (graphique 2.19). En date du troisi�me trimestre de 2008, le Canada demeurait le seul pays du G7 � avoir affich� une croissance positive du PIB r�el au deuxi�me et au troisi�me trimestres.

Si les perspectives sont relativement plus encourageantes pour le Canada que pour les �tats-Unis, c’est en partie parce que le Canada n’a pas connu les m�mes exc�s au chapitre des d�penses et du cr�dit ces derni�res ann�es. C’est pourquoi la situation financi�re des m�nages et des entreprises demeure solide, tant par rapport aux donn�es historiques que par rapport � la situation aux �tats-Unis, o� le surendettement et l’utilisation excessive de l’effet de levier ont donn� lieu � un repli significatif.

Graphique 2.19 - Indice de l'emploi total

Prix des produits de base

La d�t�rioration des conditions �conomiques mondiales a eu pour effet de faire chuter les prix des produits de base (graphique 2.20). M�me si le recul a �t� g�n�ralis�, la chute des prix de l’�nergie a �t� particuli�rement forte : les cours du p�trole affichent la baisse la plus marqu�e, m�me si l’Organisation des pays exportateurs de p�trole a annonc� des baisses de production cumulatives de 4,2 millions de barils par jour par rapport au niveau de septembre. Le cours du brut est volatil depuis plusieurs mois, les prix � la fermeture des march�s ayant fluctu� entre 31 $US et 49 $US le baril depuis le d�but de d�cembre dernier. Les contrats d’op�ration � terme semblent indiquer que le cours du brut atteindra en moyenne 50 $US le baril en 2009, ce qui est inf�rieur de pr�s de 30 % aux niveaux anticip�s par les pr�visionnistes du secteur priv� dans l’�nonc� �conomique et financier de novembre. Les contrats � terme pour le brut demeurent aussi extr�mement volatils.

Graphique 2.20 - Prix des produits de base ($US) / Variation des prix des produits de base ($US) de juillet 2008 � janvier 2009

La faiblesse des prix des produits de base a pour effet de r�duire les revenus d’exportation du Canada et de susciter des pressions � la baisse sur le dollar canadien. Il en r�sulte une diminution du PIB nominal, l’indicateur le plus large de l’assiette fiscale au Canada, ce qui se traduira, en fin de compte, par des revenus fiscaux inf�rieurs aux pr�visions. Cela engendrera �galement une d�t�rioration du solde de la balance courante du pays, un accroissement de la dette ext�rieure nette et une �rosion du pouvoir d’achat des Canadiens.

Dans ce contexte, la volatilit� des prix des produits de base observ�e au cours des derniers mois a ajout� un important �l�ment d’incertitude aux perspectives du PIB nominal et, par cons�quent, au cadre de planification financi�re. � court terme, les perspectives des prix des produits de base demeurent expos�es � un risque � la baisse, ce qui traduit l’incertitude � propos des conditions �conomiques mondiales et la dislocation persistante des march�s financiers. Les pr�visionnistes du secteur priv� s’attendent � ce que les prix des produits de base se r�tablissent � moyen terme, compte tenu de la reprise attendue de la demande mondiale et des conditions serr�es de l’offre. Cependant, la volatilit� observ�e au cours de la derni�re ann�e et la forte incertitude qui pr�vaut � l’heure actuelle renforcent la n�cessit� d’�tablir des pr�visions prudentes quant � l’�volution des prix des produits de base.

Perspectives du secteur priv� pour le Canada

Chaque trimestre, le minist�re des Finances consulte des pr�visionnistes du secteur priv� pour conna�tre leurs perspectives pour l’�conomie canadienne. Vu la d�t�rioration rapide de la situation �conomique mondiale ces derniers mois, les pr�visionnistes du secteur priv� ont fr�quemment revu leurs pr�visions � la baisse. Les pr�visions �conomiques pr�sent�es ici ont �t� mises � jour en date du 16 janvier 2009.

Les pr�visionnistes du secteur priv� s’attendent � ce que l’�conomie canadienne se contracte de 0,8 % en 2009 comparativement � une progression de 0,3 % pr�vue au moment de l’�nonc� �conomique et financier de novembre dernier (graphique 2.21 et tableau 2.1).

Graphique 2.21 - Perspectives de croissance du PIB r�el / Perspectives de croissance du PIB nominal

Les pr�visionnistes du secteur priv� consid�rent que l’�conomie canadienne est entr�e en r�cession au quatri�me trimestre de 2008 (graphique 2.22). Ils pr�voient que la r�cession durera trois trimestres, la plus forte contraction survenant au premier trimestre de 2009. La production devrait atteindre son niveau le plus bas au deuxi�me trimestre de 2009 avant de commencer � se r�tablir. La r�cession devrait �tre moins grave que les deux pr�c�dentes observ�es au Canada, et beaucoup moins prononc�e qu’aux �tats-Unis, o� l’on s’attend � ce qu’elle soit l’une des plus profondes de l’apr�s-guerre (graphique 2.23).

Les perspectives d’inflation du PIB en 2009 ont �t� ramen�es � -0,4 % comparativement au niveau de 0,5 % indiqu� dans l’�nonc� de 2008. Cela d�coule principalement de la r�vision � la baisse des perspectives concernant les prix des produits de base, en raison de la d�t�rioration des perspectives de l’�conomie mondiale par rapport � ce qu’indiquait l’�nonc�. Les perspectives d’inflation du PIB en 2010 ont �t� r�vis�es � la baisse � 1,7 %, comparativement au niveau de 1,8 % indiqu� dans l’�nonc� de 2008.

Graphique 2.22 - Perspectives de croissance du PIB r�el Graphique 2.23 - �volution historique de la croissance du PIB r�el aux �tas-Unis / �volution historique de la croissance du PIB r�el au Canada

Les niveaux plus faibles de croissance �conomique r�elle et d’inflation du PIB ont eu pour effet de ramener les perspectives de croissance du PIB nominal du Canada � -1,2 % en 2009 comparativement � 0,8 % il y a � peine deux mois. Par cons�quent, le PIB nominal, qui constitue l’indicateur le plus large de l’assiette fiscale des revenus du gouvernement, devrait �tre inf�rieur de 25 milliards de dollars en 2009 et de 30 milliards en 2010 � ce qui avait �t� pr�vu dans l’�nonc�.

� l’�poque de l’�nonc� �conomique et financier, les pr�visionnistes du secteur priv� s’attendaient � ce que les taux d’int�r�t � court terme s’�tablissent en moyenne � 1,9 % en 2009 et 2,7 % en 2010. Ces pr�visions ont �t� ramen�es � 0,8 % en 2009 et 1,7 % en 2010. Les perspectives des taux d’int�r�t � long terme ont �galement �t� sensiblement revues � la baisse et s’�tablissent maintenant en moyenne � 2,8 % pour 2009 et 3,4 % pour 2010 comparativement � 3,7 % et 4,2 % respectivement au moment de la publication de l’�nonc�.

Le ralentissement de la croissance devrait se traduire par une augmentation du taux de ch�mage, qui passera � 7,5 % en 2009 et � 7,7 % en 2010, comparativement aux taux de 6,9 % en 2009 et 6,7 % en 2010 pr�vus dans l’�nonc�.

Tableau 2.1
Moyenne des pr�visions du secteur priv�
  2008 2009 2010 Moyenne
2011-2014
  (%, sauf indication contraire)
Croissance du PIB r�el        
Budget de f�vrier 2008 1,7 2,4 2,9 s.o.
�nonc� de novembre 2008 0,6 0,3 2,6 2,8
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 0,7 -0,8 2,4 3,0
Inflation du PIB        
Budget de f�vrier 2008 1,8 1,9 1,8 s.o.
�nonc� de novembre 2008 3,8 0,5 1,8 2,1
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 4,1 -0,4 1,7 2,2
Croissance du PIB nominal        
Budget de f�vrier 2008 3,5 4,3 4,7 s.o.
�nonc� de novembre 2008 4,4 0,8 4,4 5,0
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 4,8 -1,2 4,2 5,2
PIB nominal (G$)        
Budget de f�vrier 20081 1 590 1 659 1 738 s.o.
�nonc� de novembre 2008 1 603 1 615 1 687 1 914
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 1 609 1 590 1 657 1 893
Taux des bons du Tr�sor � 3 mois        
Budget de f�vrier 2008 3,2 3,8 4,5 s.o.
�nonc� de novembre 2008 2,4 1,9 2,7 4,2
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 2,3 0,8 1,7 4,0
Taux des obligations du gouvernement
 du Canada � 10 ans
       
Budget de f�vrier 2008 3,6 4,2 4,8 s.o.
�nonc� de novembre 2008 3,7 3,7 4,2 5,1
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 3,6 2,8 3,4 5,0
Inflation de l’indice des prix �        
 la consommation (IPC)        
Budget de f�vrier 2008 1,5 1,9 2,0 s.o.
�nonc� de novembre 2008 2,6 1,7 1,9 2,0
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 2,4 0,7 1,9 2,0
Cours du p�trole brut ($US le baril)        
Budget de f�vrier 2008 82,1 79,8 82,3 s.o.
�nonc� de novembre 2008 102,5 72,0 79,0 89,7
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 99,9 50,2 63,8 82,9
Taux de change (cents US/$CAN)        
Budget de f�vrier 2008 98,0 95,5 95,5 s.o.
�nonc� de novembre 2008 94,9 85,6 88,7 96,0
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 94,1 81,2 85,5 94,4
Taux de ch�mage        
Budget de f�vrier 2008 6,3 6,4 6,2 s.o.
�nonc� de novembre 2008 6,1 6,9 6,7 6,2
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 6,1 7,5 7,7 6,4
Croissance du PIB r�el aux �tats-Unis        
Budget de f�vrier 2008 1,5 2,4 3,0 s.o.
�nonc� de novembre 2008 1,4 -0,4 2,1 2,9
Pr�vision du secteur priv� de janvier 2009 1,2 -1,8 2,1 3,1
1 Le PIB nominal a �t� ajust� en fonction des r�visions apport�es en mai 2008 aux Comptes nationaux des revenus et d�penses du Canada.
Source : Enqu�te du minist�re des Finances aupr�s des pr�visionnistes du secteur priv�

�valuation des risques et hypoth�ses de planification

Une large part d’incertitude entoure toujours les perspectives de l’�conomie mondiale, qui pourraient se d�t�riorer encore.

Le principal risque qui p�se sur l’�conomie mondiale est que les perturbations actuelles des march�s financiers durent plus longtemps que pr�vu, ce qui prolongerait la p�riode pendant laquelle l’acc�s au cr�dit serait r�duit et les co�ts d’emprunt seraient plus �lev�s pour les entreprises et les consommateurs. Si une telle situation se mat�rialise, les d�penses globales de consommation et les investissements des entreprises seraient encore plus faibles qu’on le pr�voit � l’heure actuelle.

Pour le Canada, au risque qui p�se sur l’�conomie mondiale s’ajoute celui d�coulant de la faiblesse et de la volatilit� des prix des produits de base. Par cons�quent, il existe une incertitude consid�rable quant � l’impact que les prix des produits de base auront sur la croissance du revenu nominal au Canada. Dans l’ensemble, les perspectives au sujet des prix des produits de base comportent un important risque � la baisse par rapport � la moyenne des pr�visions du secteur priv� pour le PIB nominal figurant dans le tableau 2.1. Le PIB nominal est la mesure la plus large de l’assiette fiscale. Par cons�quent, lorsque cet indicateur baisse, il en r�sulte une baisse du niveau projet� des revenus budg�taires, tel que d�crit au chapitre 4. Ces risques � la baisse sont plus marqu�s pour 2009 et 2010.

Compte tenu de ces risques, le gouvernement a jug� qu’il �tait appropri� de r�viser � la baisse, dans son hypoth�se de planification budg�taire, la pr�vision moyenne du secteur priv� pour le PIB nominal.

Par suite de ce rajustement, l’hypoth�se de planification �conomique du budget de 2009 se rapproche maintenant de la limite inf�rieure de toutes les pr�visions du secteur priv� au sujet de la croissance de cet indicateur (graphique 2.24).

Graphique 2.24 - �ventail des pr�visions de croissance du PIB nominal en 2009

Par cons�quent, l’hypoth�se de planification budg�taire pr�voit une contraction de 2,7 % du niveau du PIB nominal en 2009 (tableau 2.2). L’hypoth�se de planification budg�taire est donc inf�rieure d’environ 30 milliards de dollars aux pr�visions du secteur priv� pour 2009 et 2010. � compter de 2011, l’�cart par rapport aux pr�visions du secteur priv� pour le PIB nominal commence � se r�sorber et il devient nul en 2014, les risques par rapport aux pr�visions du secteur priv� �tant alors plus �quilibr�s. Le gouvernement continuera d’�valuer les changements et les risques touchant la situation �conomique afin de d�terminer s’il convient de maintenir cet ajustement pour le risque dans les prochains budgets et mises � jour �conomiques et financi�res.

Tableau 2.2
Comparaison des hypoth�ses de planification budg�taire
  2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Croissance du PIB nominal (%)              
  Pr�visions du secteur priv�
   de janvier 2009
4,8 -1,2 4,2 5,7 5,5 5,0 4,7
  Hypoth�se de planification
   budg�taire du budget de 2009
4,4 -2,7 4,3 6,4 6,1 5,3 5,0
Niveau du PIB nominal (G$)              
  Pr�visions du secteur priv�
   de janvier 2009
1 609 1 590 1 657 1 751 1 848 1 940 2 031
  Hypoth�se de planification
   budg�taire du budget de 2009
1 604 1 560 1 627 1 731 1 838 1 935 2 031
  Ajustement pour le risque -5 -30 -30 -20 -10 -5 0

 

1 Le FMI exprime la croissance du PIB r�el mondial selon la parit� des pouvoirs d’achat (PPA) et �galement aux taux de change du march�. Dans la publication Perspectives de l’�conomie mondialeMise � jour de novembre 2008, le FMI pr�voyait que la croissance du PIB r�el mondial, aux taux de change du march�, passerait de 2,6 % en 2008 � 1,1 % en 2009.

2 Estimations du minist�re des Finances fond�es sur les pr�visions du secteur priv� (Consensus Forecasts et Blue Chip Economic Indicators) et la pond�ration implicite de la PPA du FMI (estimations pour 2007 dans le cas du PIB).

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