Archivé - Avant-propos
Il y a 21 mois, une pandémie s'installait au pays. Peu d'entre nous avaient la moindre idée du temps qu'elle durerait ou du coût qu'elle entraînerait. Même les plus clairvoyants d'entre nous n'auraient pu imaginer l'ampleur de la tâche qui nous attendait.
Cependant, notre gouvernement comprenait, dès le début, qu'il fallait fermer l'économie pour sauver des vies. Nous avons donc mis en place des mesures sans précédent pour relever ce défi sans précédent.
Nous avons appuyé les municipalités et les provinces, nous avons soutenu notre système de santé, et nous avons soutenu les écoles. Nous avons fourni des vaccins et de l'équipement de protection individuelle gratuits, ainsi que des tests rapides et des produits thérapeutiques.
Notre appui ciblait aussi les personnes et les emplois. Nous avons aidé des millions de Canadiennes et de Canadiens grâce à des mesures de soutien au revenu comme la Prestation canadienne d'urgence et la Prestation canadienne de la relance économique. Nous avons versé des paiements directs aux aînés et aux familles. Nous avons aussi aidé les entreprises, en particulier les petites entreprises, à poursuivre leurs activités, et aidé les travailleurs à conserver un lien avec leur emploi grâce à des subventions salariales et à des subventions pour le loyer.
Nous avons fourni cet appui parce que c'était la bonne chose à faire. Nous l'avons également fait parce que nous savions qu'il s'agissait d'un investissement dans notre économie qui porterait des fruits. Nous avions l'objectif d'éviter des dommages à long terme sur notre économie. Nous voulions que notre force économique soit intacte au lendemain de la pandémie, afin que nous soyons prêts, comme pays, à revenir en force. Il a été coûteux de maintenir l'économie canadienne en vie pendant que nous entrions en hibernation en réaction à la COVID-19. Nous savions toutefois que le maintien de la solvabilité des familles et des entreprises canadiennes aiderait notre économie à rebondir.
Comme le variant Omicron nous l'a rappelé, la COVID-19 continue de nous menacer. Au moment où l'année 2021 touche à sa fin, finir la lutte contre la COVID-19 demeure notre projet commun le plus important.
La présente Mise à jour économique et budgétaire présente aux Canadiens un portrait transparent des finances de notre pays. En outre, étant donné qu'une politique de santé publique forte demeure notre meilleure politique économique, cette mise à jour comprend aussi des investissements ciblés qui nous permettront de disposer des outils nécessaires pour finir la lutte contre la COVID-19.
Premièrement, nous protégeons les enfants en nous assurant que le Canada a les vaccins pédiatriques nécessaires pour vacciner les enfants âgés de cinq ans et plus. Nous nous assurons aussi que les doses de rappel sont offertes gratuitement à tous les Canadiens, tout comme les premières et deuxièmes doses l'ont été. Nous investissons aussi dans de nouveaux médicaments antiviraux pour les patients atteints de la COVID-19 qui préviennent les hospitalisations et peuvent sauver des vies.
Afin de prévenir les éclosions dans les écoles et les lieux de travail, nous investissons dans l'amélioration de la ventilation. Nous distribuons également gratuitement des tests rapides aux provinces, aux territoires et aux communautés autochtones. Nous fournissons aussi un soutien aux provinces et aux territoires pour leurs programmes de preuve vaccinale afin que nous puissions tous voyager librement en sachant que les personnes qui nous entourent ont été responsables et ont reçu leur vaccin.
Nous savons également qu'il faut disposer de mesures économiques qui permettent aux travailleurs, aux entreprises et aux responsables de la santé publique de faire le nécessaire; il s'agit d'un aspect crucial de la lutte contre la COVID-19. Des programmes comme le Programme de soutien en cas de confinement local et la Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement garantiront que la population et les entreprises canadiennes bénéficieront d'un soutien en cas de nouveaux confinements. Nous ajoutons aussi 10 jours de congé de maladie payé pour les travailleurs des entreprises sous réglementation fédérale.
La pandémie a déclenché la plus forte contraction économique depuis la Grande Dépression. Au pire de la crise, 3 millions de Canadiens ont perdu leur emploi et notre produit intérieur brut (PIB) a diminué de 17 %.
Il s'agit d'un traumatisme qui n'arrive qu'une fois par génération. Quand la pandémie a frappé pour la première fois, beaucoup ont prédit qu'il faudrait des années pour se rétablir. C'est pourquoi nous sommes si heureux d'annoncer que le Canada s'est largement remis des dommages économiques que lui a infligés la COVID-19 et qu'il est sur le point de connaître une croissance vigoureuse au cours des prochains mois.
Nous avons maintenant dépassé notre objectif de créer un million d'emplois. En fait, nous avons récupéré 106 % des emplois perdus au plus fort de la pandémie, et dépassé de beaucoup les États-Unis, où seulement 83 % des emplois perdus ont été récupérés jusqu'à présent.
Dès le départ, nous avons compris que le bien-être économique des Canadiens dépend de leur emploi. C'est pourquoi nos investissements se sont autant concentrés sur l'emploi, et c'est pourquoi le Canada a connu la deuxième reprise de l'emploi la plus rapide parmi les pays du G7.
Au troisième trimestre de cette année, le PIB est revenu près des niveaux qu'il atteignait avant la pandémie. La croissance de 5,4 % du PIB canadien au troisième trimestre a dépassé celle des États-Unis, du Royaume-Uni, du Japon et de l'Australie. Selon les projections de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la relance au Canada sera la deuxième parmi les plus rapides du G7 d'ici 2023. Cette mise à jour montre que la taille de l'économie canadienne atteindra cette année 2,48 billions de dollars, une somme presque équivalente à celle que nous avions prédite dans le budget de 2018, alors que nous ignorions totalement que nous affronterions bientôt une pandémie.
Les exportations du Canada ont augmenté en octobre, et notre balance commerciale au titre des biens a inscrit un excédent de 25,1 milliards de dollars.
Le nombre d'entreprises qui ont fait faillite l'an dernier est moins élevé qu'en 2019, avant la pandémie. En fait, le Canada compte maintenant 6 000 entreprises en activité de plus qu'avant la pandémie.
Le revenu d'emploi des ménages est maintenant de 7 % supérieur à son niveau d'avant la crise. Et les Canadiens ont fait usage de ce revenu supplémentaire alors que nous essayons tous de rembourser nos dettes personnelles.
Notre relance économique après la récession causée par la COVID-19 a largement dépassé celle du Canada après la récession de 2008. Nous avons déjà plus que récupéré les emplois perdus, une guérison qui a pris huit mois de plus après la récession bien plus modérée de 2008. Nous sommes également sur la bonne voie pour récupérer le PIB perdu cinq mois plus rapidement qu'après la contraction de 2008.
Les bilans des gouvernements provinciaux ont été protégés de la pandémie grâce à l'appui solide du gouvernement fédéral. En fait, les recettes des gouvernements provinciaux et territoriaux ont augmenté en 2020-2021. Pourquoi? En raison d'un soutien fédéral important, par l'intermédiaire de transferts directs et l'intervention du Canada pour répondre à la COVID-19, qui ont permis de fixer un plancher aux recettes des gouvernements provinciaux et territoriaux, et de limiter ainsi leurs déficits et leur dette. Le gouvernement fédéral a fourni 8 dollars sur chaque tranche de 10 dollars dépensés au Canada pour combattre la COVID-19 et soutenir les Canadiens tout au long de la pandémie.
En apportant un soutien considérable à la politique budgétaire de l'économie et en évitant les politiques d'austérité nuisibles mises en œuvre après 2008, le gouvernement a aidé à soutenir une relance rapide et résiliente jusqu'à présent. Nous savons toutefois qu'il y a encore beaucoup à faire et que l'avenir reste incertain.
Nous nous attaquons au défi à moyen terme de stimuler la croissance, tout en étant conscients de l'inflation élevée. Nous savons que l'inflation est un phénomène mondial qui découle du défi sans précédent que représente la réouverture de l'économie mondiale, ce qui n'a jamais été fait auparavant.
Il est beaucoup plus compliqué de redémarrer l'économie mondiale que de l'arrêter. À l'instar d'autres pays, nous subissons les conséquences d'une époque unique. Pendant les confinements, les revenus des Canadiens sont demeurés élevés, en moyenne, mais les possibilités de dépenser en services ont été fortement limitées. En fait, les Canadiens ont dépensé plus d'argent dans des biens durables. Incapables de dépenser leur argent pour des repas dans les restaurants, des soins personnels ou des vacances, les Canadiens ont utilisé leur revenu disponible pour effectuer des rénovations et acheter de nouveaux meubles et appareils électroménagers, et même des voitures. Il faudra du temps pour que les chaînes d'approvisionnement rattrapent leur retard et pour que notre économie se rééquilibre.
Nous sommes très conscients des inquiétudes qu'éprouvent les Canadiens à l'égard du paiement de leurs factures. C'est pourquoi nous nous sommes assurés d'indexer à l'inflation l'Allocation canadienne pour enfants, tout comme la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le crédit pour la taxe sur les produits et services (TPS) et d'autres prestations pour les personnes les plus vulnérables. Nous nous employons à conclure des accords pour un système pancanadien d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, ce qui nous permet également d'offrir des milliers de dollars d'économies aux familles avec de jeunes enfants.
Pour nous assurer que le taux d'inflation actuel ne s'ancre pas durablement, nous avons renouvelé la cible d'inflation de 2 % de la Banque du Canada.
Nous savons que les prix des logements sont une réelle préoccupation, surtout pour les Canadiens de la classe moyenne qui cherchent à acheter leur première maison. Le caractère abordable du logement demeure une priorité pour le gouvernement. Nous poursuivons notre travail. Nous prendrons d'autres mesures dans le prochain budget.
Les changements climatiques sont également à l'origine d'une volatilité accrue de l'économie. Les récentes inondations tragiques en Colombie-Britannique ont dévasté des maisons, des fermes et des infrastructures essentielles et ralenti les chaînes d'approvisionnement. De graves sécheresses, y compris dans les Prairies, ont contribué à l'augmentation du prix des aliments.
La transition verte de l'économie mondiale est en cours. Cette transition nous amène de nouvelles perspectives économiques, tout en posant des défis importants. Notre gouvernement est déterminé à faire en sorte que le Canada et les Canadiens sortent encore plus prospères de cette grande transformation qu'ils ne le sont aujourd'hui. Nous ferons en sorte que les Canadiens de tous les coins du pays aient de bons emplois durables pour les décennies à venir.
Nous savons que l'emploi et la croissance doivent être avant tout notre objectif national, à mesure que nous sortons de la COVID-19. Les mesures destinées à les promouvoir seront bien en vue dans le budget.
Notre gouvernement a compris, dès le début de cette pandémie, que la meilleure façon de maintenir des finances publiques solides était de maintenir l'économie forte. C'est ce que nos dépenses d'urgence ont pu faire. Cet automne, Moody's et S&P ont réaffirmé la cote de crédit triple A du Canada. Notre gouvernement continuera d'être un gestionnaire financier prudent.
Nous avions le ratio de la dette nette au PIB le plus faible du G7 au début de la crise et, en fait, nous avons augmenté notre avantage relatif tout au long de la pandémie. Nous demeurons déterminés à respecter les points d'ancrage budgétaires que nous avons définis dans le budget de ce printemps, à savoir la réduction du ratio de la dette fédérale au PIB à moyen terme et l'atténuation des déficits liés à la COVID-19.
Ces 21 mois ont été difficiles. Nous réussissons cependant parce que nous avons fait ce que les Canadiens font en temps de crise : nous nous sommes entraidés, nous avons travaillé ensemble et nous avons fait ce qu'il fallait faire, que ce soit en prenant des mesures importantes comme le programme de subventions salariales, ou plus modestes comme le port du masque à l'épicerie.
L'hiver est à nos portes, et nous savons que nous pourrions faire face à des tempêtes, mais nous sommes résilients. Notre plan porte ses fruits. Au moment où nous finissons la lutte contre la COVID-19, nous sommes déterminés à lutter contre les changements climatiques, à avancer dans le processus de réconciliation avec les peuples autochtones et à construire une économie plus forte, plus juste, plus compétitive et plus prospère.
L’honorable Chrystia Freeland, C.P., députée
Vice-première ministre et ministre des Finances
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