Aperçu de la situation économique et budgétaire
Après avoir gardé le cap pendant près de cinq ans malgré des difficultés sans précédent à l'échelle planétaire, de la pandémie jusqu'à l'invasion à grande échelle et non provoquée de l'Ukraine par la Russie en passant par la flambée de l'inflation mondiale, l'économie canadienne s'est révélée remarquablement résiliente dans le contexte de la récession qui a suivi la pandémie et, récemment, dans le cadre de l'un des cycles de resserrement monétaire les plus synchronisés dans le monde depuis des décennies. À la suite de cette récession, la plus profonde depuis la Grande Dépression, le Canada a connu une reprise qui s'est révélée sensiblement plus rapide et forte que les reprises ayant suivi d'autres récessions survenues par le passé, mais aussi récemment, comparativement aux relances qu'ont connues ses pairs du monde entier.
Tant l'économie que les institutions canadiennes sont bien placées pour faire face au degré élevé d'incertitude qui règne dans le monde et au contexte géopolitique complexe.
Contrairement à la croyance commune selon laquelle la lutte contre l'inflation causerait inévitablement une récession, l'économie canadienne a réalisé un atterrissage en douceur. Pour l'ensemble de 2024, l'inflation s'est maintenue dans la fourchette cible de la Banque du Canada, et la stabilité des prix s'est rétablie dans la plupart des secteurs. Fait important, la croissance a ralenti comme le voulait la Banque du Canada, mais sans causer les pertes d'emploi généralisées que beaucoup craignaient, de sorte que l'économie canadienne se trouve avantageusement placée pour opérer un solide rebond. La gestion responsable des finances publiques a aidé la Banque du Canada à ramener son taux directeur vers le point neutre. L'inflation s'étant stabilisée, le gouvernement peut poursuivre les investissements stratégiques qui visent à soutenir la productivité et à rehausser le niveau de vie.
Dans un climat d'incertitude économique mondiale, le plan économique du gouvernement a établi de solides assises en vue de stimuler la croissance aujourd'hui et dans les années à venir. Ce plan économique repose sur quatre grands piliers et produit déjà des résultats.
Premièrement, des investissements générationnels sont faits pour permettre aux Canadiennes et aux Canadiens de réussir sur le marché du travail et pour réduire les coûts au quotidien. De grandes initiatives, comme les services de garde d'enfants à 10 $ par jour et la gratuité des soins dentaires et de certains médicaments sur ordonnance, renforcent les services sociaux, rendent la vie plus abordable et atténuent les pressions financières. Pour remédier au manque de logements abordables, le gouvernement accélère la construction d'habitations et soutient les personnes qui achètent une première propriété, tout en établissant un équilibre entre l'immigration et l'offre de logements et d'emplois dans le but de relever le niveau de vie. Ces efforts profitent à la population canadienne et font aussi du Canada un endroit encore plus attrayant où vivre et travailler, de sorte que les entreprises ont confiance en leur capacité d'attirer des talents.
Deuxièmement, le gouvernement fédéral renforce l'avantage du Canada en matière d'intelligence artificielle (IA) et investit près de 5 milliards de dollars dans l'ingéniosité canadienne pour favoriser l'innovation et réaliser ici même les prochaines percées scientifiques. Il faut veiller à ce que les esprits les plus brillants du Canada aient les outils et les incitatifs qui conviennent pour faire des découvertes de pointe au pays, ce qui stimulera l'innovation et la productivité dans l'ensemble de l'économie. Le présent Énoncé économique de l'automne investit dans les personnes qui innovent au Canada et met en place d'autres incitatifs à l'investissement de capital.
Troisièmement, le Canada doit surmonter les risques géopolitiques et l'incertitude, et s'adapter au contexte commercial mondial en mutation rapide en renforçant ses liens économiques avec des partenaires commerciaux de confiance et en assurant la résilience des chaînes d'approvisionnement. Le gouvernement cherche à contrer la menace de droits de douane brandie par les États-Unis tout en favorisant un climat d'investissement stable et concurrentiel à l'intention des entreprises. Il adopte une approche pancanadienne pour défendre l'intérêt économique national et a bon espoir que le Canada réussira s'il demeure fort, bien avisé et uni.
Enfin, le Canada doit s'inscrire en tête de la concurrence livrée à l'échelle mondiale pour l'obtention des capitaux nécessaires à la transition industrielle. À cette fin, les importants crédits d'impôt à l'investissement dans l'économie d'une valeur de 94 milliards de dollars du gouvernement fédéral, dont la plupart sont déjà offerts aux investisseurs, soutiennent la production d'énergie et la fabrication de technologies propres au Canada. Ces travaux reposent sur des mesures qui visent à investir dans les chaînes d'approvisionnement des minéraux critiques et des métaux du Canada, à diversifier les routes commerciales et à renforcer la position du pays à titre de superpuissance mondiale de l'énergie.
L'inflation s'est maintenue dans la fourchette cible de 1 % à 3 % établie par la Banque du Canada tout au long de 2024 (graphique 1). D'importants gains ont été réalisés au chapitre de l'emploi, 330 000 emplois ayant été créés au cours de la dernière année. De plus, les salaires rajustés en fonction de l'inflation dépassent maintenant de 5 % leurs niveaux d'avant la pandémie. Le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé à un taux annualisé moyen de près de 2 % durant les trois premiers trimestres de 2024. L'inflation étant maintenant bien ancrée à 2 %, la Banque du Canada a été la première banque centrale du G7 à réduire son taux directeur, qu'elle a abaissé cinq fois d'affilée pour le faire passer de 5 % à 3,25 %. Les économistes du secteur privé s'attendent à ce que d'autres réductions ramènent le taux directeur à 2,75 % d'ici le milieu de 2025, le point milieu de la fourchette du taux d'intérêt nominal neutre selon les estimations de la Banque du Canada.
En perspective, la vigueur des éléments moteurs de l'offre, comme la participation accrue au marché du travail des femmes en âge de travailler et l'investissement des entreprises qui s'améliore, encore renforcé par les mesures fiscales contenues dans le présent Énoncé économique de l'automne, favorisera une accélération non inflationniste de la croissance. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le Canada affichera en 2025 la plus forte croissance du PIB des pays du G7 (graphique 2). Les économistes du secteur privé s'attendent pour leur part à une croissance de 1,7 %.
Par sa gestion prudente des finances publiques, le gouvernement a permis l'abaissement des taux d'intérêt. Son plan économique est axé sur la croissance de la capacité économique et la création d'emplois. La priorité actuelle du gouvernement consiste à rehausser la productivité afin de soutenir la croissance des salaires. Pour ce faire, il faudra s'assurer que plus de gens peuvent réussir sur le marché du travail et soutenir les investissements des entreprises afin de générer des gains de productivité. Le gouvernement est résolu à stimuler la croissance, l'innovation et la productivité, tout en maintenant le ratio de la dette nette au PIB le plus bas du G7 et en préservant la viabilité budgétaire du pays. Au Canada, le ratio de la dette nette au PIB projeté en 2024 s'établit à seulement 14,4 %, bien en dessous de la moyenne des autres pays du G7, à savoir 103,8 %.
Le gouvernement doit absolument exercer une gestion financière responsable pour composer avec les difficultés économiques, nouvelles et imprévues, aujourd'hui et dans les années à venir, et pour maintenir la cote de crédit AAA du Canada. En veillant à demeurer en mesure d'emprunter à moindre coût, le gouvernement peut investir dans les gens, accélérer la croissance et bâtir un Canada plus équitable pour chaque génération.
Indice des prix à la consommation, économies avancées
Croissance du PIB réel selon les projections du FMI pour 2025, économies du G7
1. Évolution récente de l'économie
Les taux d'intérêt ont diminué davantage et plus rapidement au Canada que dans les pays pairs, tout comme l'inflation. Le taux d'inflation a aussi diminué davantage et plus rapidement. Il s'agit d'un véritable soulagement pour la population canadienne.
Dans son plan économique, le gouvernement vise avant tout à favoriser un environnement macroéconomique propice au retour à la cible de l'inflation, et où les taux d'intérêt pourraient baisser une fois l'inflation atténuée. On a récemment pu observer que les loyers demandés aux nouveaux locataires sont en baisse, et qu'ils devraient continuer à baisser.
La politique de resserrement budgétaire du Canada, qui est beaucoup plus restrictive que celle de ses pairs du G7, a contribué à faire diminuer l'inflation plus rapidement et à faire baisser les taux d'intérêt plus vite. À 2 % en 2024, le Canada a le ratio du déficit au PIB de l'ensemble des administrations publiques le plus bas du G7, à égalité avec l'Allemagne (tableau 1). Actuellement, le ratio du déficit au PIB est de 7,6 % aux États-Unis, de 6 % en France et de 4,3 % au Royaume-Uni.
Le plan responsable du Canada se traduit par une relance économique parmi les plus vigoureuses au monde au bénéfice de la population canadienne.
Projection | ||||||||
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2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
Canada | 0,0 | -10,9 | -2,9 | 0,1 | -0,6 | -2,0 | -1,0 | -1,0 |
Allemagne | 1,3 | -4,4 | -3,2 | -2,1 | -2,6 | -2,0 | -1,7 | -1,0 |
Italie | -1,5 | -9,4 | -8,9 | -8,1 | -7,2 | -4,0 | -3,8 | -3,5 |
Royaume-Uni | -2,5 | -13,1 | -7,9 | -4,7 | -6,0 | -4,3 | -3,7 | -3,5 |
France | -2,4 | -8,9 | -6,6 | -4,7 | -5,5 | -6,0 | -5,9 | -5,8 |
Japon | -3,0 | -9,1 | -6,1 | -4,4 | -4,2 | -6,1 | -3,0 | -2,8 |
États-Unis | -5,8 | -13,9 | -11,0 | -3,9 | -7,1 | -7,6 | -7,3 | -6,7 |
Nota – Les administrations publiques d'un pays comparables à l'échelle internationale comprennent les gouvernements nationaux, infranationaux et locaux, ainsi que les caisses de sécurité sociale. Dans le cas du Canada, il s'agit des gouvernements fédéral, provinciaux ou territoriaux, des administrations locales et des gouvernements autochtones, auxquels s'ajoutent le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec. Les pays sont classés en fonction des données pour 2024. Source : Fonds monétaire international, Moniteur des finances publiques, octobre 2024 |
Une relance économique historiquement forte
La COVID-19 et la récession qui a suivi ont laissé des traumatismes sociaux et économiques jamais vus en une génération. En effet, le pays a été frappé par la pire récession depuis la Grande Dépression. Au Canada, au plus fort des mesures de confinement, 3 millions de personnes ont perdu leur emploi et 2,5 millions de personnes ont vu leur nombre d'heures de travail diminuer fortement, ce qui représente en tout environ 30 % de la population active d'avant la pandémie. Bien que cette situation soit en partie attribuable au caractère particulier du choc, ancré dans la santé publique, les risques que l'économie ne rebondisse pas étaient graves.
Le gouvernement a réagi vigoureusement en déployant un plan d'aide de 350 milliards de dollars axé sur la population, les emplois et les entreprises. Ces sommes colossales qui ont été injectées ont donné des résultats. En réagissant ainsi, le gouvernement a permis au Canada de se redresser et d'éviter l'effondrement durable de la demande, qui aurait prolongé encore davantage la situation de sous-emploi de nombreux travailleurs et travailleuses ainsi que la faiblesse de l'activité économique. Par rapport à la période précédant tout juste la pandémie, l'économie du Canada a connu une croissance de 7,3 %, et 1,4 million d'emplois ont été créés. De plus, l'aide économique massive consentie par le gouvernement à la population est l'une des raisons pour lesquelles le pays a pu s'unir afin de sauver des vies. Le Canada arrive au deuxième rang des pays du G7 pour ce qui est des taux de mortalité attribuable à la COVID-19 les plus faibles. Si le taux de mortalité attribuable à la COVID-19 avait été le même au Canada qu'aux États-Unis, environ 75 000 personnes de plus seraient mortes.
Mais une fois que l'urgence de santé publique a pris fin, un nouveau défi est apparu : une flambée historique de l'inflation, déclenchée par l'invasion illégale et à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, ainsi que par les déséquilibres économiques et les chaînes d'approvisionnement tendues créés par les confinements. L'inflation a été extrêmement douloureuse pour la population canadienne. Le gouvernement a reconnu qu'il fallait en priorité soutenir les efforts déployés par la Banque du Canada pour réduire l'inflation. C'est pourquoi le Canada a enregistré le redressement budgétaire le plus rapide parmi les pays du G7. Il était difficile de réduire les dépenses budgétaires à un moment où les familles canadiennes supportaient le double fardeau de la forte inflation et des taux d'intérêt élevés nécessaires pour atténuer les pressions inflationnistes. Mais c'était la bonne chose à faire, parce que la réduction de l'inflation, puis celle des taux d'intérêt, constitue le plus grand soulagement pour la population canadienne.
En 2024, l'inflation s'est atténuée et maintenue toute l'année dans la fourchette de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada. Par conséquent, la Banque du Canada a abaissé son taux directeur cinq fois d'affilée en 2024 pour le porter à 3,25 %. Les économistes du secteur privé prévoient que les taux d'intérêt tomberont à 2,75 % d'ici le milieu de l'année prochaine.
« Du point de vue des indicateurs économiques, l'atterrissage en douceur de l'économie est largement réalisé. Il s'agit d'un accomplissement macroéconomique historique... » [traduction]
La baisse de l'inflation et des taux d'intérêt représente une bonne nouvelle pour la population et les entreprises canadiennes, mais en arriver là n'a pas été facile. Les taux d'intérêt élevés imposés par la Banque pour rétablir l'équilibre entre la demande et l'offre et lutter contre l'inflation ont eu l'effet escompté de freiner l'économie, les investissements des entreprises et la demande de biens de consommation. Contrairement à ce que prévoyaient de nombreux économistes, le pays a toutefois évité la récession. Le Canada a plutôt réussi un atterrissage en douceur qui semblait pourtant improbable au moment où l'inflation a bondi. Cependant, un atterrissage en douceur reste néanmoins un atterrissage, et les taux d'intérêt élevés ont ralenti la croissance, fait mal au budget des ménages et limité les investissements des entreprises.
Maintenant que l'inflation est maîtrisée et que les taux d'intérêt descendent, le gouvernement peut concentrer ses efforts, comme il a l'intention de le faire, pour aider les Canadiennes et les Canadiens qui ont subi tant d'épreuves et mettre en place des politiques et des investissements qui viendront mobiliser des capitaux privés et stimuler la création d'emplois et la croissance. Alors que l'atterrissage en douceur de l'économie ouvre de nouvelles perspectives à la suite de la récession engendrée par la pandémie de COVID, il faut désormais chercher à mobiliser l'ensemble de la population et des entreprises canadiennes pour accroître la prospérité commune.
Aujourd'hui, l'économie canadienne est en croissance et se révèle remarquablement résiliente. Par rapport aux récessions récentes, y compris celle survenue à la suite de la crise financière mondiale de 2008-2009, le PIB réel (graphique 3) et l'emploi (graphique 4) se sont redressés plus vite après la pandémie, même si celle-ci a provoqué un choc beaucoup plus important. L'économie canadienne a ainsi connu sa reprise la plus rapide à la suite d'une récession récente (graphique 5). Si le Canada a connu ce redressement rapide après la pandémie, c'est en grande partie grâce au soutien sans précédent que le gouvernement fédéral a apporté aux gens, à l'emploi et aux entreprises, qui a limité les séquelles économiques et aidé les travailleuses et les travailleurs canadiens durant une période de turbulences économiques hors de l'ordinaire à l'échelle planétaire.
Encore récemment, alors que des pays du monde entier relevaient les taux d'intérêt pour lutter contre la flambée de l'inflation, l'économie canadienne a fait mieux que prévu et a réalisé un atterrissage en douceur. Après avoir ralenti au deuxième semestre de 2023, le PIB réel a affiché un taux de croissance annualisé de 2,1 % au premier semestre de 2024, et dépassé ainsi les attentes formulées par les économistes du secteur privé au moment du budget de 2024 (graphique 6). De plus, à la suite de la révision des données antérieures sur le PIB de 2021 à 2023, le PIB réel a été revu à la hausse, soit de 1,3 % sur l'ensemble de cette période, à la faveur de l'augmentation des dépenses des ménages et d'une forte révision à la hausse de l'investissement des entreprises, qui a dynamisé les capacités productives. De plus, cette progression donne à penser que la reprise connue au Canada à la suite de la récession après la pandémie est plus forte qu'escompté auparavant.
PIB réel durant la pandémie et la récession de 2008-2009
Emploi durant la pandémie et la récession de 2008-2009
Nombre de mois mis par le marché du travail pour retrouver à 100 % son niveau d'avant la récession
Même si l'économie canadienne a réalisé un atterrissage en douceur, la hausse des taux d'intérêt a suscité des difficultés, et l'économie ne fonctionne pas à plein régime. La confiance fragile du public, le stress financier et les renouvellements de prêts hypothécaires se profilant à l'horizon ont contribué à la diminution des dépenses de consommation par habitant et à l'augmentation du taux d'épargne (graphiques 7 et 8).
En raison de certains facteurs temporaires comme les incendies de forêt survenus cet été et les perturbations ayant touché les réseaux ferroviaires et la production de pétrole, un faible taux de croissance de 1 % a été enregistré au troisième trimestre. Néanmoins, la demande intérieure est demeurée forte, stimulée par le raffermissement des dépenses de consommation et un rebond des investissements résidentiels après trois trimestres à la baisse. L'achèvement du projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain a également stimulé la croissance de l'économie canadienne et permet au gouvernement fédéral et aux provinces d'engranger de nouveaux revenus substantiels (graphiques 9, 10 et 11). Les exportations réelles de pétrole brut ont progressé à un taux annualisé de 9,5 % au troisième trimestre, ajoutant 0,3 point de pourcentage à la croissance du PIB réel au cours du même trimestre. L'effet de ces facteurs favorables a été annulé par la baisse de l'investissement des entreprises et par l'accumulation des stocks plus faible qu'au cours du trimestre précédent.
Croissance du PIB réel
Dépenses de consommation réelles par habitant
Taux d'épargne des ménages
Emploi et PIB dans le secteur pétrolier et gazier
Revenus gouvernementaux tirés du pétrole et du gaz
Exportations de pétrole brut
L'inflation s'est maintenue dans la fourchette cible toute l'année
Pendant toute l'année 2024, l'inflation a baissé et s'est maintenue dans la fourchette cible de la Banque du Canada allant de 1 % à 3 %. En septembre, l'inflation au Canada a décliné pour s'établir à 1,6 % – son taux le plus bas des trois dernières années et demie –, avant de remonter à 2 % en octobre (graphique 12).
Les pressions inflationnistes observées pendant la pandémie sous l'effet de l'engorgement des chaînes d'approvisionnement en période de forte demande de biens à l'échelle mondiale se sont atténuées, mais les chaînes d'approvisionnement demeurent fragiles et exposées à d'importants risques géopolitiques. Les prix de l'énergie ont reculé par rapport aux sommets atteints au milieu de 2022 dans le contexte de l'invasion illégale à grande échelle de l'Ukraine par la Russie. Sous l'effet de l'atténuation de ces facteurs mondiaux, conjuguée à la pression à la baisse exercée délibérément sur la demande intérieure au moyen de la hausse des taux d'intérêt, l'inflation est passée d'un sommet de 8,1 % en juin 2022 à 2 % en octobre 2024.
Les pressions exercées sur les prix ont diminué et ne sont plus généralisées. Exception faite du coût d'intérêt hypothécaire, qui découle directement des hausses antérieures des taux d'intérêt, l'inflation s'établissait à 1,4 % en octobre. Les mesures de l'inflation fondamentale ont aussi baissé, passant d'environ 3,3 % au début de l'année à 2,6 % en octobre. La population canadienne a profité de la désinflation des prix des biens, soutenue par l'affaiblissement de la demande et par la baisse des coûts des biens importés et des produits de base. En particulier, l'inflation des prix des aliments est passée d'un sommet de 11,4 % en janvier 2023 au récent plancher de 1,4 % en avril dernier, avant de repartir à la hausse pour s'établir à 2,7 % en octobre.
Le coût du logement demeure élevé, mais commence à se modérer. Il s'agit de loin de la plus grosse dépense pour la plupart des gens au pays et du facteur qui contribue le plus à l'inflation globale. Fait encourageant, la croissance du loyer demandé pour les nouveaux baux a diminué dans bon nombre de marchés (graphique 13), notamment à Toronto et à Vancouver, où les loyers demandés ont chuté de 9,4 % et de 8,9 % respectivement par rapport à l'an dernier. Par ailleurs, bien que le coût d'intérêt hypothécaire demeure élevé, sa croissance a commencé à ralentir, ce qui a aidé à faire baisser l'inflation globale du logement.
Les mesures stratégiques ciblées prises par le gouvernement aident à réduire les pressions exercées sur les prix de nombreux services essentiels. Les services de garde d'enfants coûtent moins cher au pays à mesure que progresse la mise en place du système pancanadien de garde d'enfants à 10 $ par jour, comme en témoigne le recul de 28 % de l'indice des prix à la consommation pour les services de garde d'enfants depuis décembre 2021. De même, grâce aux mesures stratégiques prises en vue d'accroître la concurrence dans le secteur des télécommunications, les forfaits de données sans fil ont encore baissé d'environ 18 % jusqu'ici en 2024 comparativement à l'an passé.
Après être tombée à 1,6 % en septembre, l'inflation a légèrement remonté pour s'établir au taux cible de 2 %, taux qu'elle devrait avoisiner pendant l'ensemble de la période de projection allant de 2025 à 2029.
Dans l'ensemble, l'inflation a diminué plus rapidement et le taux d'inflation cumulatif a été plus faible au Canada, par comparaison avec le Royaume-Uni et les États-Unis. De 2019 à 2024, le Canada a enregistré un taux d'inflation cumulatif inférieur de 5,8 points de pourcentage et de 4,2 points de pourcentage, respectivement, à ceux du Royaume-Uni et des États-Unis. L'inflation à l'exception des aliments et de l'énergie, une mesure des tendances sous-jacentes des prix, s'est aussi stabilisée à un taux plus bas que dans certains pays pairs récemment (graphique 14).
Inflation de l'Indice des prix à la consommation (IPC) au Canada
Inflation de l'IPC sans les aliments et l'énergie
Le Canada en tête du cycle mondial de réduction des taux
Parmi les banques centrales des pays du G7, la Banque du Canada a été la première à amorcer une baisse des taux d'intérêt, en revoyant son taux directeur à la baisse en juin, la première de cinq baisses consécutives. Cette année, la Banque a effectué des baisses cumulées totalisant 175 points de base pour faire passer le taux directeur de 5 % à 3,25 %. Les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à ce que la Banque du Canada abaisse graduellement son taux directeur pour l'établir à 2,75 % d'ici le milieu de l'an prochain. Cette réduction des taux indique que le Canada est parvenu à retourner à un niveau d'inflation bas et stable, et témoigne de l'atterrissage en douceur de l'économie canadienne.
Les banques centrales de certaines autres économies avancées ont aussi pris des mesures pour assouplir leur politique monétaire, mais elles l'ont fait à des rythmes différents (graphique 15). Aux États-Unis, la Réserve fédérale a réduit son taux directeur de 50 points de base en septembre et de nouveau de 25 points de base en novembre. Toutefois, les pressions inflationnistes demeurent élevées aux États-Unis et l'assouplissement de la Réserve fédérale est plus graduel. La croissance résiliente aux États-Unis, où une inflation plus forte est aussi attendue, a modéré les prévisions des marchés quant aux futures réductions de taux de la Réserve fédérale, ce qui a contribué à maintenir le dollar américain à une valeur élevée. Combinées à l'augmentation attendue des dépenses publiques aux États-Unis, ces prévisions ont entraîné une hausse des taux d'intérêt à long terme aux États-Unis, qui a exercé des pressions à la hausse sur les taux d'intérêt à long terme partout dans le monde, quoique dans une moindre mesure au Canada (graphique 16).
« Le retour à des facteurs macropolitiques fondamentaux meilleurs et plus stables (p. ex. l'inflation, les taux d'intérêt) crée une possibilité de virage stratégique vers une croissance plus durable. » [traduction]
Au Canada, les réductions de taux soutenues pratiquées par la Banque du Canada aideront l'activité économique à se renforcer. La baisse des taux d'intérêt fera diminuer les coûts d'emprunt pour la population canadienne, ce qui stimulera les dépenses de consommation, surtout dans le cas des achats importants comme les biens durables, et fera augmenter l'investissement résidentiel. Cette relance des dépenses des ménages sera aussi soutenue par l'accroissement de la richesse des ménages et de leur taux d'épargne, qui, à 7,1 %, constitue un sommet des trois dernières années et procure aux gens plus de latitude et de résilience sur le plan financier. De plus, les baisses de taux d'intérêt et l'amélioration de la demande devraient raffermir la confiance des entreprises et soutenir leurs investissements, mis à rude épreuve par la hausse du coût du financement depuis 2022. Dans l'ensemble, la croissance au Canada devrait atteindre un vigoureux taux de 2 % au deuxième semestre de 2025, selon les économistes du secteur privé.
Rendement des obligations d'État à 10 ans
La croissance des salaires dépasse l'inflation
Le gouvernement reconnaît que la population canadienne a besoin de plus d'argent dans ses poches et que des salaires élevés, portés par une économie en croissance, jouent un rôle important à cet égard.
La forte croissance des salaires met plus d'argent dans les poches de la classe moyenne qui voit, en moyenne, les chèques de paye augmenter, même lorsqu'ils sont corrigés de l'inflation. La croissance des salaires a maintenant dépassé l'inflation au cours des 21 derniers mois. Il s'agit de la plus longue séquence parmi les pays du G7. Le Canada a pu ainsi inscrire la plus forte croissance des salaires réels, c'est-à-dire les salaires corrigés de l'inflation, depuis avant la pandémie dans les pays du G7, à savoir plus de 5 % (graphiques 17 et 18). Ces gains salariaux ont été généralisés dans l'ensemble des quintiles de salaire (graphique 19).
Un élément central du plan économique du gouvernement consiste à maintenir les gains salariaux. À long terme, la productivité est un déterminant essentiel des salaires. C'est pourquoi le gouvernement investit pour faire croître les capacités productives de l'économie canadienne et s'emploie à favoriser les investissements des entreprises et à apporter des capitaux privés.
Croissance des salaires réels dans les pays du G7 depuis la pandémie
Croissance des salaires horaires réels depuis 2008
Hausse de la rémunération hebdomadaire moyenne réelle, par quintile de salaire depuis 2019
Le niveau de vie s'est amélioré depuis la récession causée par la COVID
Dans l'ensemble, au troisième trimestre de cette année, les travailleuses et les travailleurs conservent 51,3 % du revenu national, comparativement à la moyenne sur 25 ans, qui s'établissait à 50 %. C'est un résultat rassurant, qui tranche avec la tendance à long terme observée à l'échelle mondiale, à savoir que la part des travailleuses et des travailleurs diminue. Et souvent, une telle tendance soulève des craintes d'inégalité. Bien que de nombreux facteurs influent sur le niveau de vie des Canadiennes et des Canadiens, la croissance du revenu réel est le meilleur baromètre de la situation financière de la population. Malgré les turbulences provoquées par la pandémie et l'inflation exceptionnellement élevée qui en a résulté, les revenus réels au Canada, soit le véritable pouvoir d'achat que donne chaque chèque de paye, sont bien supérieurs à ce qu'ils étaient avant la pandémie (graphique 20).
« Historiquement, l'économie canadienne affiche de meilleurs résultats si elle est mesurée par les tendances du revenu médian, lesquelles sont constamment positives depuis presque 20 ans, y compris depuis 2014 […]. En termes simples, non seulement il fait bon vivre au Canada, mais le niveau de vie s'améliore. » [traduction]
Une grande variété de mesures du revenu confirme cette étape dans la reprise au Canada :
- Le revenu réel médian avant impôt a augmenté de 3,1 % depuis 2019, d'où des gains pour les personnes qui se situent au milieu de la fourchette de répartition des revenus.
- La rémunération hebdomadaire réelle médiane a augmenté de 6 % par rapport à 2019, ce qui indique que chaque chèque de paye procure un plus grand pouvoir d'achat. Pour la même période, la hausse n'est que de 3,4 % aux États-Unis. La rémunération hebdomadaire réelle a dépassé l'inflation au cours des 21 derniers mois.
- Le revenu disponible réel par habitant a progressé de 4,8 % depuis 2019. Cette mesure montre clairement le revenu que la population canadienne moyenne peut dépenser et épargner. Le Canada se classe au deuxième rang, après les États-Unis, pour ce qui est de la plus forte croissance du revenu disponible réel par habitant depuis 2019 (graphique 21).
Or, bien que le PIB par habitant soit un indicateur à long terme fiable de ce que pourrait être le niveau de vie, il est moins efficace dans le contexte actuel. En effet, la faiblesse récente du PIB par habitant est largement attribuable à des facteurs temporaires, comme la croissance démographique forte et sans précédent et le temps qu'il faut aux personnes nouvellement arrivées au pays pour s'intégrer pleinement à l'économie.
Mesures du niveau de vie au Canada
Croissance du revenu disponible réel par habitant depuis 2019, économies avancées
Miser sur les services de garde d'enfants à 10 $ par jour pour permettre à la main-d'œuvre de réaliser son potentiel et pour stimuler la croissance économique
Le Canada est fier d'avoir le taux de participation au marché du travail le plus élevé parmi les pays du G7. Le gouvernement veille à favoriser la présence des femmes sur le marché du travail : chez les femmes dans leurs années les plus productives, le taux d'activité s'établissait à 85,1 % en novembre de cette année, soit plus d'un point de pourcentage de plus qu'en 2019.
Les investissements faits par le gouvernement dans la création d'un système pancanadien de garde d'enfants à 10 $ par jour favorisent une plus forte participation au marché du travail, donnent aux femmes les moyens d'être mères et de poursuivre leur carrière et contribuent à offrir à chaque enfant le meilleur départ dans la vie. À l'heure actuelle, huit provinces et territoires offrent des services de garde réglementés à un tarif moyen de 10 $ par jour ou moins, et les autres ont réduit les frais de ces services d'au moins 50 %.
Grâce au système de garde d'enfants à 10 $ par jour du gouvernement fédéral, des familles de partout au Canada économisent des milliers de dollars par année, par enfant. Certaines d'entre elles économisent jusqu'à 14 300 $ par enfant, par année. Ainsi, travailler coûte moins cher, ce qui stimule en définitive la croissance économique et les revenus, puisque davantage de personnes, en particulier des femmes, entrent sur le marché du travail.
Depuis décembre 2021, le système de garde d'enfants à 10 $ par jour du gouvernement fédéral a aidé à faire baisser l'indice des prix à la consommation pour les services de garde d'enfants de 28 % au Canada, alors qu'il a grimpé de 16 % au cours de la même période aux États-Unis (graphique 22).
Soutenu par des services de garde abordables, le taux d'activité des femmes ayant de jeunes enfants a gagné près de 4 points de pourcentage entre 2019 et 2023 (graphique 23). Il s'agit d'une croissance plus de deux fois supérieure au rythme observé au cours des cinq années précédentes. S'établissant à près de 80 % au Canada en 2023, le taux d'activité des femmes avec de jeunes enfants dépassait de 10 points de pourcentage le taux aux États-Unis.
Pour l'économie canadienne, les services de garde d'enfants à 10 $ par jour pourraient accroître de 1,1 % le PIB à long terme, à supposer que le taux de participation au marché du travail des femmes à l'extérieur du Québec atteigne le même niveau que celui des femmes de cette province, où des services de garde d'enfants à faible coût sont offerts depuis 1997.
Prix des services de garde d'enfants
Taux de participation au marché du travail des femmes de 25 à 54 ans
330 000 emplois créés au cours de la dernière année
Un marché du travail vigoureux constitue un élément fondamental pour améliorer le niveau de vie de la population canadienne. Même quand la Banque du Canada a rehaussé les taux d'intérêt pour juguler l'inflation, l'emploi a tenu bon et dépassé les attentes des économistes du secteur privé. En novembre, l'économie a créé 51 000 emplois, surtout de nouveaux emplois à temps plein. Au cours des 12 derniers mois, ce sont en moyenne plus de 27 000 emplois qui ont été créés chaque mois, pour un total de 330 000 pendant cette période. Le rythme de la création d'emplois a donc dépassé le solide gain mensuel moyen de 22 000 emplois enregistré en 2019, année où le chômage atteignait un creux historique de 5,7 % et où l'inflation avoisinait les 2 %.
Le redressement de l'emploi qui s'est opéré au Canada après la pandémie a dépassé celui qui avait suivi la crise financière mondiale de 2008-2009. Malgré le choc sans précédent provoqué par la pandémie, la flambée de l'inflation et les taux d'intérêt qui sont toujours au-delà du taux neutre, le taux de chômage est actuellement à 6,8 %. Non seulement c'est bien inférieur au sommet de 8,7 % atteint après la crise financière mondiale en août 2009, mais c'est aussi en deçà de toutes les données enregistrées entre 2009 et 2013. Ce résultat montre toute la résilience du marché du travail canadien.
L'emploi a augmenté de 7,4 % depuis 2019 au Canada, le taux le plus élevé du G7 (graphique 24). Ainsi, au-delà de 1,4 million de personnes de plus qu'avant la pandémie occupent un emploi au Canada, essentiellement à temps plein et dans des industries à rémunération élevée (graphique 25).
Prix des services de garde d'enfants
Taux de participation au marché du travail des femmes de 25 à 54 ans
Si le marché du travail a encore créé des emplois en 2024 (graphique 26), la croissance de l'emploi a ralenti au cours de l'été, et le taux de chômage est passé d'un creux de 5 % au début de 2023 à 6,8 % en novembre 2024 (graphique 27). La hausse découle dans une large mesure de la difficulté des personnes nouvellement arrivées et des jeunes à trouver rapidement un emploi (graphique 28). C'est pourquoi le gouvernement freinera pendant deux ans la croissance démographique liée à l'immigration. Selon les attentes des économistes du secteur privé, le taux de chômage devrait rester en deçà du sommet atteint en 2009 : il devrait se chiffrer à 6,6 % d'ici la fin de 2025.
Croissance de l'emploi
Taux de chômage
Taux de chômage chez les personnes nouvellement arrivées et les jeunes
Investir dans le renforcement des facteurs économiques fondamentaux
Au Canada, la reprise rapide qui a suivi la récession causée par la pandémie, tant par rapport à la reprise à l'issue de la crise financière mondiale de 2008-2009 que par rapport aux reprises consécutives à la pandémie dans les pays pairs, n'est pas le fruit du hasard. Le gouvernement fédéral a mis en place des mesures d'urgence afin d'appuyer la population et les entreprises canadiennes pendant la pandémie et a depuis jeté les bases d'une croissance économique raffermie. Ces mesures sont à l'origine de la reprise économique et demeureront essentielles pour faire croître les capacités productives du pays en dépit de l'incertitude qui plane sur l'économie mondiale.
Pour favoriser une économie plus forte et plus productive où le niveau de vie s'améliore, le Canada met l'accent sur la création des conditions propices aux investissements des entreprises et à la création de bons emplois.
Tout d'abord, les investissements générationnels dans le filet de sécurité sociale au pays donnent aux gens toutes les chances de réussir, tant sur le plan personnel que professionnel. De meilleurs services sociaux qui rendent la vie plus abordable, comme des services de garde d'enfants à 10 $ par jour, aident les parents, en particulier les mères, à participer à la population active. La gratuité des soins dentaires et de certains médicaments sur ordonnance permet aux travailleuses et aux travailleurs de se concentrer sur ce qu'ils font de mieux au lieu de se faire du souci à propos des frais à payer pour obtenir des soins de santé essentiels, voire de se priver de ces soins au détriment de leur santé. Ces efforts visant à rendre la vie plus abordable font du Canada un des meilleurs endroits où vivre, ce qui procure aux entreprises la certitude qu'elles pourront trouver au pays les talents dont elles ont besoin.
Deuxièmement, le gouvernement renforce l'avantage du Canada en matière d'intelligence artificielle (IA) et investit près de 5 milliards de dollars dans l'ingéniosité canadienne. Il accentue l'avantage du Canada en sciences et en recherche, entre autres en renforçant la stratégie nationale en matière d'IA pour consolider la position du pays à l'avant-garde du développement mondial de l'IA. Notamment, un investissement de 2 milliards de dollars est proposé pour aider le milieu de la recherche et les entreprises du Canada à accéder à la puissance de calcul dont ils ont besoin, afin d'exercer un effet catalyseur sur le développement d'une infrastructure d'IA appartenant à des intérêts canadiens et établie au pays. Un autre investissement de 350 millions de dollars favorisera l'adoption de l'IA dans des secteurs critiques et par les petites et moyennes entreprises. Les sommes investies par le gouvernement dans les sciences et la technologie vont bien au-delà de l'IA; en effet, le gouvernement réalise des investissements dans l'infrastructure de recherche stratégique pour tirer parti du savoir des universités canadiennes de calibre mondial et des talents en recherche de tout le pays. Dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024, le gouvernement favorise encore davantage la croissance et l'innovation en offrant des incitatifs pour attirer des investissements supplémentaires, plus particulièrement en prolongeant l'incitatif à l'investissement accéléré et en rendant le programme d'encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental plus généreux pour les entreprises canadiennes.
Troisièmement, le gouvernement s'emploie à protéger l'économie canadienne de l'incertitude géopolitique. Pour protéger l'économie canadienne de même que renforcer l'économie nord-américaine et la rendre plus résiliente, le Canada resserre ses liens commerciaux avec des alliés de confiance, investit dans l'expansion du secteur de la fabrication en Amérique du Nord et impose des droits de douane aux importations de biens produits en Chine selon des normes laxistes en matière d'environnement et de travail et qui profitent de politiques et de pratiques inéquitables contraires au marché. L'investissement de 6,4 milliards de dollars pour la construction du pont Gordie-Howe, qui relie Détroit et Windsor, le berceau de l'industrie automobile en Amérique du Nord, n'est qu'un exemple des investissements faits par le gouvernement pour renforcer le commerce. Le gouvernement adopte une approche pancanadienne pour protéger et améliorer le plus important partenariat commercial du Canada; à ce titre, il rétablira le Comité du Cabinet chargé des relations canado-américaines et collaborera avec les provinces et les territoires.
Enfin, les importants crédits d'impôt à l'investissement dans l'énergie propre et les technologies de décarbonisation accordés par le gouvernement donnent le coup d'envoi de la transition industrielle du Canada et à son positionnement en tant que superpuissance de l'énergie, une force capitale à un moment où l'IA fait croître la demande mondiale d'énergie. Le gouvernement fédéral a engagé plus de 160 milliards de dollars dans son plan économique carboneutre, dont 94 milliards de dollars dans sa série d'importants crédits d'impôt à l'investissement dans l'économie, qui attirent des investissements et créent des emplois. Le fardeau réglementaire des entreprises voulant investir au Canada est également réduit, y compris pour celles qui cherchent à mettre en œuvre de grands projets qui seront essentiels à la croissance économique du Canada. Ces investissements devraient stimuler l'investissement à long terme dans les technologies et les industries propres, à faibles émissions, dans l'esprit de maintenir les importants avantages comparatifs à long terme du Canada.
Ces mesures ciblées sont soutenues par des politiques gouvernementales visant à rehausser la compétitivité générale de l'économie canadienne. L'achèvement du projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain ouvre de nouveaux débouchés sur les marchés, fait grimper les exportations de pétrole et renforce les dépenses en capital, ce qui produit ainsi plus de revenus pour le gouvernement fédéral et les provinces. Le gouvernement facilite l'accès au marché du gaz naturel liquéfié (GNL) canadien par l'intermédiaire de LNG Canada et Cedar LNG. Les deux entreprises sont sur la côte du Pacifique à Kitimat, en Colombie-Britannique, et ont accès aux marchés asiatiques. De plus, pour permettre aux entreprises de se développer au maximum de leur potentiel, le gouvernement réduit les formalités administratives, modernise la réglementation, notamment en faisant tomber les obstacles au commerce interprovincial et en reconnaissant les titres de compétences étrangers, et introduit des innovations à cet égard, comme les bacs à sable réglementaires.
Les investissements réalisés par le gouvernement renforcent les facteurs économiques fondamentaux et sont axés sur l'accroissement de la productivité au pays, ce qui fera grimper l'investissement des entreprises. De pair avec l'accroissement de l'activité sur le marché du travail découlant de l'offre de services de garde d'enfants à 10 $ par jour, les investissements fédéraux ouvrent la voie à une croissance économique plus rapide et non inflationniste au cours des prochaines années.
Accélérer les flux de capitaux privés à destination du Canada
Avec son plan économique, le gouvernement contribue à attirer des investissements directs étrangers substantiels au Canada en vue de permettre à l'économie canadienne d'atteindre son plein potentiel. Rassembler davantage de capitaux, canadiens et étrangers, est une priorité pour le gouvernement.
Le Canada arrive au premier rang parmi les membres du G7 pour ce qui est des investissements directs étrangers par habitant (graphique 29). En février 2024, Bloomberg a confirmé que la chaîne d'approvisionnement de véhicules électriques du Canada présentait le plus grand potentiel dans le monde, alors que ce nouveau secteur gagne en importance et a attiré des investissements de plus de 40 milliards de dollars depuis quatre ans.
Des investissements sont réalisés dans des secteurs essentiels à la croissance économique future du Canada :
- Honda investit environ 15 milliards de dollars pour créer, en Ontario, la première chaîne d'approvisionnement complète de véhicules électriques du Canada;
- BHP investit 14 milliards de dollars dans l'établissement d'une mine de potasse à faibles émissions de calibre mondial en Saskatchewan;
- Dow Canada investit 8,9 milliards de dollars dans une usine de production d'éthylène et de produits dérivés sans émission en Alberta, la première au monde;
- Volkswagen investit 7 milliards de dollars pour établir sa première usine de batteries de véhicules électriques à l'étranger, à St. Thomas, en Ontario;
- Stellantis et LG Energy Solution, en coentreprise, investissent plus de 5 milliards de dollars dans une usine de batteries de véhicules électriques à Windsor, en Ontario;
- Strathcona Resources investit jusqu'à 2 milliards de dollars, avec le Fonds de croissance du Canada, dans une infrastructure de captage et de séquestration du carbone dans les installations d'exploitation de sables bitumineux de l'entreprise, en Saskatchewan et en Alberta;
- Imperial Oil investit 720 millions de dollars dans la plus grande installation de diesel renouvelable au Canada, près d'Edmonton, en Alberta.
Selon les données les plus récentes, le Canada a attiré 23,4 milliards de dollars en investissement direct étranger net au troisième trimestre de 2024. Entre avril et septembre 2024, le montant s'établissait à 60 milliards de dollars. Ce sont les deux meilleurs trimestres à ce chapitre en plus de 15 ans. Les intentions d'investissement montrent que les entreprises prévoient accroître nettement leurs dépenses en capital, particulièrement celles des secteurs essentiels à l'atteinte de la carboneutralité (graphique 30). Cette hausse prévue s'explique en grande partie par l'investissement étranger, car des entreprises mondiales augmentent leur flux de capitaux à destination du Canada, signe de la confiance des entreprises. Ces tendances seront portées par le renouvellement de l'incitatif à l'investissement accéléré et les améliorations apportées au programme d'encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental proposé dans le présent Énoncé économique de l'automne.
Ce ne sont pas seulement les grands investisseurs qui voient dans le Canada une destination d'investissement attrayante. En novembre, l'indicateur de l'optimisme des petites entreprises canadiennes a augmenté de 4 points pour s'établir à 59,7 %. Il s'agit du niveau de confiance à long terme le plus élevé depuis le milieu de 2022, et il s'approche de la moyenne historique de 60 %.
Investissements directs étrangers par habitant dans les économies du G7, du T1 de 2023 au T2 de 2024
Croissance des dépenses en immobilisations selon les perspectives pour 2024 par rapport à 2022 dans certaines industries
Le marché boursier canadien surclasse ses pairs
La volatilité des marchés boursiers mondiaux s'est accentuée au cours des derniers mois sous l'effet de l'incertitude croissante suscitée par de possibles tensions commerciales, l'élargissement du conflit au Moyen-Orient et le ralentissement de la croissance mondiale. Malgré cette volatilité, le marché boursier canadien est demeuré résilient et a surclassé les marchés de nombreux pays pairs (graphique 31). Aujourd'hui, la capitalisation boursière du Canada surclasse celle du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne et de l'Australie (graphique 33).
La solide croissance de la capitalisation boursière et des cours des actions canadiennes signifie que les entreprises du pays ont un accès plus facile et moins coûteux à des capitaux aux fins d'investissement. En outre, le solide rendement du marché boursier canadien dénote en partie l'attrait qu'exerce l'économie du Canada sur les investisseurs étrangers, comme en témoignent la hausse soutenue des investissements directs étrangers au pays et la vigueur du marché canadien par rapport à celui de nombreux pays pairs.
L'attrait du Canada pour les investisseurs se traduit également par l'importance accrue du dollar canadien dans les réserves de change. En effet, après avoir connu la croissance la plus forte de toutes les grandes devises depuis 2015, le dollar canadien a devancé le renminbi chinois pour se retrouver au cinquième rang des monnaies de réserve dans le monde en 2023, et il continue de devancer le dollar australien (graphique 32).
Le dollar canadien est devenu une monnaie de réserve mondiale plus importante puisque l'économie du pays profite de facteurs économiques fondamentaux vigoureux, d'institutions fortes, de la primauté du droit, d'un système bancaire robuste et d'une situation budgétaire solide, dont une cote AAA. Le fait d'être une monnaie de réserve mondiale plus importante comporte de nombreux avantages. La demande de valeurs mobilières canadiennes augmente, notamment en ce qui concerne les obligations, ce qui a pour effet de réduire les taux d'intérêt et, par conséquent, les frais de la dette publique. Enfin, étant donné que la demande mondiale à l'égard du dollar canadien soutient les emprunts, le Canada peut réaliser des investissements qui l'aideront à assurer sa prospérité.
Compte tenu de son importance croissante dans les marchés mondiaux, le dollar canadien a maintenant un taux de change plus élevé qu'avant la pandémie par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux du pays. L'exception notable est le dollar américain, qui s'est largement apprécié en raison des meilleures perspectives de croissance et d'inflation aux États-Unis, tandis que les marchés financiers évaluent les éventuelles nouvelles politiques de la prochaine administration. Au deuxième trimestre de 2024, les avoirs en dollars canadiens des réserves de change officielles s'élevaient à 420 milliards de dollars. On constate également une hausse constante des portefeuilles étrangers détenant des obligations canadiennes au cours des dernières années.
Croissance des réserves de change déclarées depuis 2015 pour les cinq principales devises
Rang | En billions de dollars américains | |
---|---|---|
États-Unis | 1 | 63,83 |
Chine | 2 | 10,51 |
Japon | 3 | 6,51 |
Hong Kong | 4 | 5,56 |
Inde | 5 | 4,72 |
Canada | 6 | 3,28 |
Royaume-Uni | 7 | 3,20 |
France | 8 | 3,03 |
Arabie saoudite | 9 | 2,75 |
Taïwan | 10 | 2,53 |
Allemagne | 11 | 2,49 |
Suisse | 12 | 2,08 |
Nota – À la fermeture des marchés le 10 décembre 2024. Source : Bloomberg |
Stimuler la productivité de la construction et rétablir l'accès à des logements abordables
Les logements n'ont jamais été aussi inabordables au pays depuis des décennies dans presque tout le pays, ce qui touche les personnes qui achètent une habitation et les locataires. Cependant, les loyers demandés pour les nouveaux baux commencent à baisser dans de nombreux marchés, après avoir connu la plus forte hausse en une génération. De plus, les réformes du gouvernement visant les prêts hypothécaires assurés rendront l'accession à la propriété plus abordable, car elles auront pour effet d'élargir l'admissibilité à l'amortissement sur 30 ans et d'aider plus de gens à se qualifier pour un prêt hypothécaire avec une mise de fonds inférieure à 20 %.
Afin de rendre la vie encore plus abordable, le gouvernement fédéral agit sur deux fronts pour atténuer la pénurie de logements au pays : il rehausse l'offre de nouveaux logements et réduit la demande en freinant pendant deux ans la croissance démographique liée à l'immigration. Du côté de l'offre, le gouvernement fédéral s'emploie à accroître la construction de logements par différents moyens : accès au financement à faible coût, mesures rendant la construction de logements locatifs plus intéressante d'un point de vue économique, investissement accru, et attraction et maintien en poste de travailleuses et des travailleurs dans le secteur de la construction.
Ces efforts portent maintenant leurs fruits. Malgré le contexte difficile et l'engorgement des chaînes d'approvisionnement qui perdure, la construction résidentielle est demeurée résiliente en 2024, les mises en chantier ayant dépassé leur niveau d'avant la pandémie dans toutes les régions du pays (graphique 34). La vigueur des mises en chantier s'explique en grande partie par la construction (graphique 35) de logements locatifs, qui a maintenant plus que doublé son rythme d'avant la pandémie. Dans les grandes villes, on a récemment pu observer que les loyers demandés aux nouveaux locataires sont en baisse, et qu'ils devraient continuer à baisser. Outre les fortes mises en chantier, le nombre d'habitations achevées a également progressé.
Mises en chantier
Nouvelles mises en chantier de logements locatifs
Toutefois, le recul de la productivité dans la construction résidentielle au pays, qui découle en partie de l'engorgement des chaînes d'approvisionnement et des difficultés sur le marché du travail, affaiblit la capacité du secteur de construire des logements et des infrastructures, et pèse sur la productivité globale du Canada. Le Canada pourrait grandement améliorer sa productivité globale si des gains de productivité sont faits dans le domaine de la construction résidentielle, et dans le secteur de la construction dans son ensemble, lequel comprend la construction d'usines et de structures commerciales. Si la productivité de la construction dans son ensemble avait atteint un niveau égal à celui du reste de l'économie depuis 2019, le PIB par habitant aurait gagné environ 1 % en 2023.
L'ambitieux plan sur le logement du gouvernement fédéral vise à stimuler la productivité de la construction résidentielle par des investissements dans des approches novatrices, par exemple les usines de logements préfabriqués, la production de bois de masse, la construction par panneaux, l'impression 3D et les catalogues de conception de logements préapprouvés, ainsi que dans la formation et le recrutement de la prochaine génération de travailleuses et de travailleurs des métiers spécialisés.
Au fil du temps, les mesures prises par le gouvernement fédéral pour favoriser la construction d'un plus grand nombre de logements, combinées au ralentissement de la croissance démographique à mesure que le gouvernement réduit le volume des arrivées au titre des programmes de résidence temporaire, atténueront la pénurie structurelle de logements au Canada, plus particulièrement sur le marché locatif. Les conditions seront ainsi réunies en vue d'une amélioration soutenue de l'accès à des logements abordables. Les programmes du gouvernement aideront à accroître l'offre, mais pour surmonter les contraintes de capacité structurelles dans le secteur du logement, il faut aussi une étroite collaboration entre les provinces, les territoires, les municipalités et le secteur privé. Il est essentiel de réduire les formalités administratives, d'accroître la densité et d'éviter les mesures vaines comme les redevances d'aménagement municipales démesurées.
Établir l'équilibre entre l'immigration et l'offre de logements et d'emplois
L'immigration joue un rôle crucial dans la réussite économique du Canada. Lorsque l'économie canadienne a rouvert après la pandémie, le gouvernement a pris des mesures décisives pour répondre aux besoins urgents de main-d'œuvre dans les entreprises et dans l'économie. Toutefois, la cadence rapide de l'immigration a entraîné un taux de croissance non viable de la population, qui a lui-même suscité des distorsions économiques, comme la hausse du prix des logements. Devant le besoin d'une démarche plus équilibrée, le gouvernement a pris des mesures importantes mais nécessaires pour rajuster les niveaux d'immigration afin de garantir que la croissance démographique concorde avec la capacité d'accueil de l'économie canadienne et des infrastructures au pays. Ce changement de cap s'impose pour préserver la prospérité à long terme de toutes les personnes au Canada, y compris celles qui viennent s'y établir, et qui s'attendent, à juste titre, à vivre dans une économie stable et qui fonctionne bien.
En réponse à l'évolution des besoins au Canada, le Plan des niveaux d'immigration 2025-2027 a pour effet de rajuster la croissance démographique de façon à atténuer les pressions exercées sur les marchés du logement et du travail, les infrastructures et les services sociaux. Ce réajustement favorisera une croissance bien gérée et viable à long terme, ainsi que la réussite des personnes nouvellement arrivées au pays.
Le Plan des niveaux d'immigration 2025-2027 donne un coup de frein à la forte croissance démographique au Canada pendant deux ans. Le nombre de personnes pouvant bénéficier de la résidence temporaire sera réduit d'environ 900 000 au pays pendant cette période, puis la croissance démographique reviendra à un taux viable de 0,8 % en 2027. Il s'agit là d'un réajustement nécessaire de la croissance démographique, qui retrouve sa solide trajectoire de croissance d'avant la pandémie, après les fortes hausses des deux dernières années (graphique 36).
De pair avec les investissements historiques du gouvernement dans l'offre de nouveaux logements, ce réajustement de la croissance démographique contribuera à résorber la pénurie de logements au Canada en vue de rendre le marché de l'habitation plus abordable. Dans l'ensemble, selon les calculs du ministère des Finances, le Plan des niveaux d'immigration réduira la demande de logements à hauteur de 670 000 logements d'ici la fin de 2027, et permettra un rattrapage de l'offre. Le directeur parlementaire du budget estime que le Plan des niveaux d'immigration pourrait réduire l'écart de l'offre de logements au Canada de 45 % d'ici 2030. De nombreux économistes du secteur privé sont aussi d'avis qu'un ralentissement de la croissance démographique aura pour effet d'atténuer les pressions exercées sur le marché de l'habitation et de faire baisser les prix, notamment dans le secteur locatif.
« En supposant que la population évolue conformément aux projections du gouvernement, nous estimons que le Plan des niveaux d'immigration pour 2025-2027 permettra de réduire l'écart de l'offre de logement au Canada de 534 000 unités (45 %), en 2030. Après avoir pris en compte le nouveau plan d'immigration du gouvernement, nous estimons que l'écart de l'offre de logement au Canada en 2030 sera de 658 000 unités. »
En plus de rendre le logement plus abordable, le ralentissement de la croissance démographique devrait accélérer la progression du PIB par habitant de 2025 à 2027. Grâce aux efforts que le gouvernement déploie pour s'attaquer aux demandes frauduleuses et aux usines à diplômes, conjugués aux réductions du nombre de travailleuses et de travailleurs étrangers temporaires et au Plan des niveaux d'immigration, le PIB par habitant et la productivité devraient s'améliorer. Ce rebond se produira à mesure que le nombre de nouvelles arrivées se stabilise au pays et que les personnes arrivées récemment continuent de s'intégrer pleinement à la population active.
Par ailleurs, la forte croissance de l'offre de main-d'œuvre, qui a aidé au départ à combler la pénurie de personnel, est demeurée très vigoureuse alors que l'embauche ralentissait dans les entreprises. Il en a découlé une hausse du chômage, spécialement chez les jeunes et parmi les personnes nouvellement arrivées au pays. Le Plan des niveaux d'immigration contribuera à rééquilibrer la croissance de l'offre de main-d'œuvre avec le rythme des embauches, pour faire diminuer le taux de chômage.
Même si la réduction du volume de personnes immigrant au Canada pourrait susciter temporairement des difficultés pour certaines entreprises, l'économie canadienne continuera d'afficher une solide croissance du PIB. Les personnes nouvellement arrivées et les jeunes pourront ainsi mieux s'intégrer au marché du travail. De plus, les entreprises devraient réagir en faisant des investissements pour augmenter la productivité, ce qui devrait générer des retombées économiques à long terme.
Projections démographiques
Bâtir une économie résiliente en prévision de temps incertains
Les résultats de l'élection présidentielle américaine ont d'importantes conséquences non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour la communauté internationale et, surtout, pour le Canada, qui aura des défis à surmonter et des occasions à saisir.
Dans un contexte d'incertitude géopolitique accrue, la stratégie économique et budgétaire du Canada s'appuie sur la résilience, l'adaptabilité et la gestion politique prudente. Comme l'histoire l'a démontré, l'économie canadienne est capable de surmonter des perturbations majeures, comme l'ont été la pandémie de COVID-19, la crise financière mondiale et d'autres événements géopolitiques, lorsque tous les ordres de gouvernement coordonnent leurs efforts.
Sachant que bon nombre d'incertitudes, par exemple les tensions géopolitiques, sont d'ordre mondial, le gouvernement continuera d'accorder la priorité à la coopération internationale et à la coordination politique afin de stabiliser et de sécuriser davantage l'avenir économique du Canada.
Dans l'immédiat, les priorités du Canada consistent à consolider ses relations commerciales profondément intégrées et à collaborer avec les États-Unis pour assurer la protection de la frontière commune. Le Canada et les États-Unis s'emploieront encore à protéger les travailleurs et les travailleuses contre les effets de la stratégie de surcapacité intentionnelle adoptée par la Chine, et à assurer la résilience des chaînes d'approvisionnement en réaction aux politiques et aux pratiques contraires au marché que la Chine applique pour améliorer sa position stratégique dans les chaînes d'approvisionnement mondiales.
La prospérité du Canada, dixième économie mondiale, repose sur l'ouverture du commerce, les institutions multilatérales et l'ordre international fondé sur des règles. Toutefois, dans un contexte mondial de plus en plus mercantiliste, la sécurité économique joue un rôle encore plus central. Le gouvernement adaptera son approche afin de réussir dans ce nouveau contexte, en mettant davantage l'accent sur les ententes bilatérales et plurilatérales pour protéger les intérêts économiques à long terme du Canada.
Avant tout, il faut reconnaître que le Canada subit une rude concurrence à l'échelle mondiale lorsqu'il s'agit d'attirer des investissements en capitaux et les emplois qui vont de pair. Il est primordial que le Canada obtienne sa juste part de ces investissements.
Le Canada dispose d'importants atouts pour relever les défis et saisir les occasions qui se présenteront à lui. Le pays possède l'une des mains-d'œuvre les plus éduquées parmi les pays de l'OCDE, une société sûre et cohésive soutenue par des institutions solides, ainsi qu'un secteur technologique prospère. Son économie repose sur une base manufacturière vigoureuse et des ressources énergétiques abondantes, qu'il s'agisse de pétrole, de gaz, d'énergie nucléaire, d'hydroélectricité ou de minéraux critiques. Entouré de trois côtes et profitant de corridors commerciaux centraux lui donnant accès aux marchés mondiaux, le pays possède une géographie qui lui confère un avantage stratégique. Faisant partie d'un continent prospère et sûr, le Canada profite aussi d'une entente commerciale moderne qui facilite la croissance et la coopération économique.
Les trois dernières décennies marquent une période de mondialisation économique caractérisée par l'espoir de pérenniser la stabilité mondiale et l'intégration économique. C'est aussi durant cette période, qui a commencé avec la chute du mur de Berlin, que la Chine a accédé à l'Organisation mondiale du commerce. Cependant, cette ère est désormais révolue. Il a été reconnu que la politique de surcapacité intentionnelle adoptée par la Chine a fragilisé les secteurs clés de l'industrie manufacturière dans le monde industrialisé ainsi que les emplois stables et bien payés que ces secteurs procurent aux travailleuses et travailleurs de la classe moyenne. L'attention se tourne de plus en plus vers les déséquilibres financiers mondiaux. Un nombre croissant de pays poursuivent, explicitement ou implicitement, leurs politiques mercantilistes.
Bien que les difficultés qui l'attendent sont importantes, le Canada est un pays uni et tourné vers l'avenir, et est bien outillé pour relever les défis et saisir de nouvelles occasions. Tout comme la vigueur budgétaire et la solidité des facteurs économiques fondamentaux du Canada lui ont donné la force de frappe nécessaire pour lutter contre la COVID-19, le pays possède aujourd'hui les ressources pour répondre à n'importe quel défi pouvant survenir en temps incertains. La priorité de notre gouvernement sera de favoriser la résilience et la croissance en contexte d'incertitude. Les détails de notre approche stratégique se trouvent au chapitre 2.4.
2. Perspectives de l'économie canadienne
Les économistes du secteur privé s'attendent à une croissance plus forte
Depuis 1994, le gouvernement fonde sa planification économique et budgétaire sur la moyenne des prévisions réalisées par le secteur privé, ce qui renforce l'objectivité et la transparence de ses décisions et intègre un élément d'indépendance essentiel dans ses prévisions économiques et budgétaires.
Le ministère des Finances a mené une enquête auprès de 11 économistes du secteur privé en septembre 2024. Ces économistes ont revu à la hausse les perspectives de croissance pour 2024, car l'économie canadienne a été plus résiliente que prévu (graphique 37).
Les économistes prévoient une croissance un peu en deçà de son potentiel en 2024, avant que celle-ci se renforce pour atteindre environ 2 % au deuxième semestre de 2025, en raison de la baisse des taux d'intérêt et de la reprise correspondante des dépenses des ménages et des entreprises. Une forte croissance aux États-Unis soutiendra également la hausse des exportations. En général, les économistes du secteur privé s'attendent à une croissance de 1,3 % en 2024 et de 1,7 % en 2025, comparativement aux taux de 0,7 % et de 1,9 % respectivement prévus dans le budget de 2024 (taux recalculés en fonction des révisions apportées aux données antérieures). La croissance démographique devrait ralentir, ce qui signifie moins de nouveaux consommateurs et consommatrices, mais cette baisse sera atténuée par la croissance plus rapide du PIB par habitant.
Étant donné que la croissance de la population active surpasse celle de l'emploi, les économistes ont légèrement revu à la hausse leurs perspectives à court terme concernant le taux de chômage. Ils s'attendaient à ce que le taux de chômage grimpe jusqu'à 6,9 % au cours du quatrième trimestre de cette année pour ensuite se stabiliser et descendre à 6,6 % d'ici la fin de 2025. Le taux de chômage devrait être en moyenne de 6,4 % en 2024, puis de 6,7 % en 2025 pour ensuite descendre à une moyenne de 6,2 % en 2026, avant d'atteindre 5,7 % d'ici 2029. Depuis la réalisation de l'enquête auprès des économistes, le taux de chômage a quelque peu augmenté pour atteindre 6,7 % en moyenne jusqu'ici au quatrième trimestre. C'est légèrement inférieur aux attentes des économistes du secteur privé.
Les économistes du secteur privé s'attendent à ce que l'inflation de l'indice des prix à la consommation (IPC) demeure à environ 2 % d'ici la fin de 2024 et s'établisse à 2,5 % en moyenne pour l'ensemble de l'année, comme prévu dans le budget de 2024, et à 2 % en 2025 (contre un taux de 2,1 % prévu dans le budget de 2024). L'inflation devrait demeurer à près de 2 % pour la période de projection allant de 2025 à 2029.
Les taux d'intérêt à court terme ont baissé plus rapidement que ce qu'avaient prévu les économistes du secteur privé en septembre. En effet, selon l'enquête effectuée durant ce mois, les économistes s'attendaient à ce qu'ils passent d'une moyenne de 5 % environ pour le premier semestre de 2024 à 3,7 % d'ici la fin de l'année (soit 20 points de base de moins que le taux prévu dans le budget de 2024), puis à 3 % d'ici le milieu de 2025 et à 2,7 % d'ici la fin de 2025. Les taux à court terme devraient atteindre en moyenne 4,4 % en 2024 et 2,9 % en 2025, soit une baisse d'environ 10 points de base en moyenne par année par rapport à la projection présentée dans le budget de 2024. Les taux d'intérêt à court terme devraient s'établir à environ 2,8 % au cours des années restantes de la période de projection, soit environ 10 points de base de plus que le taux indiqué dans le budget de 2024. Les économistes du secteur privé ont également révisé à la baisse leurs perspectives pour les taux d'intérêt à long terme, d'environ 10 points de base en moyenne, pour cette année et l'an prochain (graphique 38). Les taux à long terme au Canada suivent de près ceux des États-Unis, alors que les avis concernant les perspectives économiques américaines ont fluctué tout au long de 2024. Pour la suite des choses, les taux à long terme devraient augmenter pour passer de 3,1 % en 2025 à 3,5 % d'ici 2029 (des taux analogues à ceux prévus dans le budget de 2024), alors que les économies canadienne et américaine tendent vers les taux de croissance potentielle.
Compte tenu des révisions à la hausse des perspectives à court terme concernant le PIB réel, le PIB nominal devrait s'établir à un niveau supérieur de 17 milliards de dollars en 2024 et de 9 milliards de dollars en moyenne par année, de 2025 à 2028.
Le Ministère n'a pas mené de nouvelle enquête auprès des économistes du secteur privé à la suite de l'élection présidentielle américaine compte tenu du degré élevé d'incertitude qui persiste quant aux conséquences de cette élection sur la conjoncture économique tant en Amérique du Nord que dans le reste du monde. Les effets possibles de ces faits nouveaux sur les perspectives économiques demeurent incertains. Comme les prévisions du secteur privé qui sont publiées ont peu changé depuis l'enquête de septembre, il semble que celle-ci demeure un scénario de référence plausible. Pour favoriser une planification économique et budgétaire responsable dans un contexte d'incertitude accrue à l'échelle mondiale, les effets possibles des derniers développements sont examinés plus en détail dans l'analyse des scénarios qui suit.
Projections de croissance du PIB réel
Perspectives des taux d'intérêt à long terme
Analyse des scénarios économiques
L'enquête de septembre 2024 menée auprès d'économistes du secteur privé fournit une base raisonnable pour la planification budgétaire et économique du gouvernement. Les perspectives économiques restent néanmoins assombries par certaines grandes sources d'incertitude qui pourraient avoir une incidence sur la trajectoire de l'inflation, des taux d'intérêt et de la croissance économique.
L'inflation, le marché du travail et les indicateurs de l'activité économique réelle ont tous évolué à peu près comme s'y attendaient les économistes du secteur privé dans l'enquête de septembre, l'inflation se maintenant autour de 2 % tandis que la croissance a été inférieure à son potentiel. Le taux de chômage, à 6,8 % en novembre, est inférieur au sommet de 6,9 % que prévoyaient les économistes du secteur privé au quatrième trimestre.
À l'échelle internationale, la croissance a été plus vigoureuse que prévu aux États-Unis, tandis que la demande intérieure s'est affaiblie en Chine. Des pressions à la baisse se sont exercées sur les prix du pétrole, qui sont restés relativement faibles, à environ 70 $ le baril depuis septembre, en partie sous l'effet de la baisse de la demande mondiale alors que l'offre pourrait fortement augmenter. En ce qui concerne les marchés financiers, tant les marchés boursiers que les taux d'intérêt à long terme ont affiché des hausses, particulièrement aux États-Unis. Parallèlement, la force du dollar américain depuis la fin septembre a affecté le dollar canadien, tout comme à d'autres devises dans le monde.
Un certain degré d'incertitude subsiste quant à l'incidence économique des changements apportés aux politiques d'immigration, qui étaient en grande partie attendus avant la réalisation de l'enquête. Cependant, des analyses du secteur privé publiées depuis l'annonce des plans sur les niveaux d'immigration indiquent que les effets de la diminution de l'offre de main-d'œuvre seraient compensés par le relèvement plus rapide du PIB par habitant, la baisse plus rapide du chômage et un meilleur équilibre de l'offre et de la demande dans le marché de l'habitation.
Les prévisions issues de l'enquête de septembre reposent sur différents facteurs clés qui demeurent difficiles à prévoir. Le Canada pourrait profiter de la solide croissance aux États-Unis, attribuable à la hausse des marchés boursiers et à la confiance accrue des ménages et des entreprises aux États-Unis. Néanmoins, les indicateurs mesurant l'incertitude relative à la politique commerciale ont atteint des niveaux jamais vus depuis 2018, ce qui laisse craindre des perturbations dans la dynamique des échanges commerciaux et des investissements à l'échelle mondiale. Il est possible que cette incertitude accrue fasse diminuer les investissements et la confiance, ainsi que l'activité économique et l'emploi au Canada.
Une grande priorité du gouvernement consiste à protéger l'économie canadienne contre les perturbations des échanges commerciaux attribuables aux tensions géopolitiques et aux conflits, afin de favoriser un contexte stable et propice aux investissements des entreprises. Le Canada demeure fermement résolu à collaborer avec les États-Unis dans des dossiers d'intérêt mutuel pour que les deux pays continuent de prospérer ensemble. Le Canada est toujours prêt à prendre des mesures fortes pour défendre l'intérêt national. Pour appuyer ces efforts, le gouvernement a rétabli le Comité du Cabinet chargé des relations canado-américaines pour que la relation entre les deux pays soit gérée de manière concertée dans l'ensemble du gouvernement. Cette initiative facilite par ailleurs les consultations continues auprès de chefs de file du milieu des affaires et de porte-parole des travailleurs et travailleuses dans les secteurs économiques clés à l'échelle du pays, en vue de faire valoir les intérêts du Canada de manière efficace.
Pour favoriser une planification économique et budgétaire prudente, le ministère des Finances a créé des scénarios qui tiennent compte des différents facteurs d'incertitude qui planent à l'horizon et envisagent une croissance plus rapide ou une croissance plus lente.
Le programme économique de la nouvelle administration américaine pourrait avoir diverses répercussions sur les perspectives économiques, tant en Amérique du Nord que dans le reste du monde. Les scénarios tiennent compte en partie de cette situation : l'hypothèse d'une croissance plus forte aux États-Unis est retenue dans le scénario optimiste, tandis que le scénario pessimiste prévoit une baisse de la confiance du public et des entreprises, ainsi que des investissements en raison des tensions géopolitiques dans le monde. Vu l'importance du commerce pour l'économie canadienne, l'incertitude qui plane sur les politiques commerciales en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde porte à croire que les risques de détérioration de la croissance sont prépondérants. Les scénarios tiennent compte de cette éventualité, puisque les risques évoqués dans le scénario pessimiste entraînent un ralentissement de la croissance d'une ampleur plus grande que l'effet de stimulation envisagé dans le scénario optimiste.
Le scénario pessimiste prévoit une période prolongée de faible croissance au Canada, alors qu'il faudra plus de temps pour que la baisse des taux d'intérêt stimule la croissance et que les consommatrices et consommateurs et les entreprises reprennent confiance, tandis que le marché du travail continuera de faiblir. La confiance est encore plus minée par l'incertitude accrue à l'échelle mondiale sur le plan géopolitique et par les nouvelles perturbations touchant les échanges commerciaux mondiaux, qui freinent les investissements. Ces facteurs engendrent une baisse de la consommation et une reprise plus limitée des activités sur le marché de l'habitation. La baisse de la demande dans le monde fait aussi diminuer les prix du pétrole. La conjugaison de tous ces éléments entraîne un ralentissement de la croissance économique au Canada (graphique 39). Dans l'ensemble, selon le scénario pessimiste, le niveau du PIB nominal du Canada s'établirait à 42 milliards de dollars de moins en moyenne par année, par rapport aux résultats de l'enquête (graphique 40).
En revanche, le scénario optimiste prévoit une nouvelle vigueur du côté de l'offre tant dans l'économie mondiale que dans l'économie canadienne, y compris une plus grande résorption du récent déclin du PIB réel par habitant au Canada. Ainsi, les banques centrales, y compris la Banque du Canada, peuvent accélérer la cadence de l'assouplissement de la politique monétaire pour faire revenir les taux à un niveau où ils exercent moins d'effets restrictifs, ce qui raffermit la demande et la croissance. De plus, le niveau de confiance plus élevé du public, jumelé à la résilience générale des finances des ménages et à un retour à la normale quant à des taux d'épargne élevés, permet des dépenses de consommation plus grandes, tandis que la diminution des taux d'intérêt stimule les investissements des entreprises. À l'échelle mondiale, ces progrès se traduisent par une hausse des prix des produits de base, qui profite aux producteurs canadiens actifs sur les marchés mondiaux. Cette évolution de la situation se traduit par une reprise de la croissance économique plus rapide que prévu. Dans l'ensemble, le scénario optimiste prévoit que le niveau du PIB nominal est supérieur de 34 milliards de dollars en moyenne par année par rapport à l'enquête.
Croissance du PIB réel
Niveau du PIB nominal
3. Perspectives budgétaires
Le plan économique responsable du Canada
Une gestion prudente et responsable des finances publiques a placé le Canada dans une position budgétaire enviable par rapport à ses pairs du monde entier. Le plan économique responsable du gouvernement a produit des résultats tangibles. D'une part, il a soutenu les efforts de la Banque du Canada pour réduire l'inflation dans un premier temps, pour qu'elle puisse maintenant en venir à baisser les taux d'intérêt. D'autre part, il a donné lieu à d'importants investissements dans le logement, les services de garde d'enfants, la santé, les soins dentaires et l'assurance médicaments pour soutenir la population, mais aussi à des investissements cruciaux dans une économie axée sur l'innovation, y compris pour augmenter la production d'électricité, ce qui accroîtra la prospérité à long terme du Canada.
L'Énoncé économique de l'automne de 2024 confirme l'attachement du gouvernement à une gestion budgétaire responsable, puisqu'il prévoit des investissements ciblés visant à apporter un soutien à court terme, tout en jetant des bases pour assurer une économie plus productive dans les années à venir. Si l'on tient compte des nouvelles mesures annoncées dans le présent Énoncé économique de l'automne de 2024, des mesures stratégiques prises depuis le budget de 2024 et des résultats de l'enquête de septembre 2024 auprès d'économistes du secteur privé, le déficit devrait atteindre 48,3 milliards de dollars, soit 1,6 % du PIB, en 2024-2025. En 2026-2027, le déficit devrait passer sous la barre de 1 % du PIB, ce qui permettra d'atteindre l'objectif budgétaire actuel du gouvernement. D'ici la fin de la période de projection en 2029-2030, on prévoit un déficit moins important, soit 23 milliards de dollars ou 0,6 % du PIB (tableau 3).
L'une des mesures importantes en matière de viabilité budgétaire – et le point d'ancrage budgétaire du gouvernement – est de maintenir à la baisse le ratio de la dette fédérale lIB. L'Énoncé économique de l'automne de 2024 respecte cette mesure, puisque le ratio de la dette au PIB devrait baisser chaque année de la période de projection, passant de 41,9 % 2024-2025 à 38,6 % en 2029-2030.
Projections | |||||||
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2023- 2024 | 2024- 2025 | 2025- 2026 | 2026- 2027 | 2027- 2028 | 2028- 2029 | 2029- 2030 | |
Solde budgétaire – Budget de 2024 | -40,0 | -39,8 | -38,9 | -30,8 | -26,8 | -20,0 | |
Évolution du contexte économique et budgétaire depuis le budget de 2024 | -21,8 | -3,0 | 1,4 | 2,9 | -2,6 | -3,0 | |
Solde budgétaire avant les mesures stratégiques | -61,9 | -42,8 | -37,4 | -27,9 | -29,4 | -23,0 | -18,7 |
Mesures stratégiques prises depuis le budget de 2024 | -3,4 | -1,1 | -0,2 | 1,3 | 0,8 | 0,4 | |
Mesures de l'Énoncé économique de l'automne de 2024 (par chapitre) | |||||||
1. Réduire le coût de la vie au quotidien | -1,7 | -0,6 | -0,3 | -0,2 | -0,2 | -0,2 | |
2. Investir pour faire augmenter les salaires | -0,1 | -2,7 | -2,8 | -2,4 | -5,6 | -4,9 | |
3. Sûreté, sécurité et gouvernance équitable | -0,3 | -0,4 | 0,3 | 0,3 | 0,3 | 0,4 | |
Total partiel – Mesures de l'Énoncé économique de l'automne de 2024 | -2,1 | -3,7 | -2,8 | -2,3 | -5,5 | -4,7 | |
Total – Mesures stratégiques prises depuis le budget de 2024 et mesures de l'Énoncé économique de l'automne de 2024 | -5,5 | -4,7 | -3,1 | -1,0 | -4,7 | -4,3 | |
Solde budgétaire | -61,9 | -48,3 | -42,2 | -31,0 | -30,4 | -27,8 | -23,0 |
Solde budgétaire (% du PIB) | -2,1 | -1,6 | -1,3 | -0,9 | -0,9 | -0,8 | -0,6 |
Dette fédérale (% du PIB) | 42,1 | 41,9 | 41,7 | 41,0 | 40,2 | 39,5 | 38,6 |
Solde budgétaire – Scénario optimiste | -61,9 | -46,0 | -34,8 | -19,5 | -16,5 | -15,8 | -14,9 |
Solde budgétaire (% du PIB) | -2,1 | -1,5 | -1,1 | -0,6 | -0,5 | -0,4 | -0,4 |
Dette fédérale (% du PIB) | 42,1 | 41,8 | 40,9 | 39,7 | 38,6 | 37,8 | 37,0 |
Solde budgétaire – Scénario pessimiste | -61,9 | -49,7 | -51,6 | -41,6 | -36,8 | -32,0 | -27,0 |
Solde budgétaire (% du PIB) | -2,1 | -1,6 | -1,7 | -1,3 | -1,1 | -0,9 | -0,7 |
Dette fédérale (% du PIB) | 42,1 | 42,0 | 42,8 | 42,5 | 41,7 | 40,8 | 39,9 |
Solde budgétaire – Budget de 2024 | -40,0 | -39,8 | -38,9 | -30,8 | -26,8 | -20,0 | |
Solde budgétaire (% du PIB) | -1,4 | -1,3 | -1,2 | -0,9 | -0,8 | -0,6 | |
Dette fédérale (% du PIB) | 42,1 | 41,9 | 41,5 | 40,8 | 40,0 | 39,0 | |
Nota - Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué. Un nombre négatif indique une détérioration du solde budgétaire (en raison d'une baisse des revenus ou d'une augmentation des charges). Un nombre positif indique une amélioration du solde budgétaire (en raison d'une hausse des revenus ou d'une baisse des charges). |
Dans le scénario optimiste, le solde budgétaire s'améliorerait en moyenne d'environ 9,2 milliards de dollars par année, et le ratio de la dette fédérale au PIB passerait de 42,1 % en 2023-2024 à 41,8 % en 2024-2025, puis serait inférieur, en 2029-2030, de 1,6 point de pourcentage au ratio prévu dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024 (graphique 41).
Dans le scénario pessimiste, le solde budgétaire se détériorerait en moyenne d'environ 6 milliards de dollars par année, ce qui ajouterait 1,3 point de pourcentage au ratio de la dette fédérale au PIB en 2029-2030 par rapport à la prévision présentée dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024. Dans le scénario pessimiste, le déficit resterait tout de même bien en dessous de 1 % du PIB d'ici la fin de la période de prévision, et le ratio de la dette fédérale au PIB serait néanmoins inférieur en 2029-2030 à ce qu'il est maintenant. Les détails des perspectives budgétaires du gouvernement et l'incidence financière des scénarios sont présentés à l'annexe 1.
Ratio de la dette fédérale au PIB selon les scénarios économiques
En 2023-2024, le gouvernement pourrait devoir comptabiliser d'importantes dépenses inattendues liées au passif éventuel pour les revendications des peuples autochtones. Sans ces dépenses, et les allocations de soutien versées pendant la pandémie de COVID, le déficit budgétaire de 2023-2024 aurait été d'environ 40,8 milliards de dollars, alors que le déficit projeté dans le budget de 2024 se chiffrait à 40 milliards de dollars. Toutefois, les provisions plus élevées que prévu pour ces deux catégories ajoutent des charges comptables de 21,0 milliards de dollars. Le ratio de la dette fédérale au PIB pour 2023-2024, l'indicateur le plus important, s'établit à 42,1 %, comme projeté dans le budget de 2024. De plus amples renseignements sur les résultats escomptés pour l'exercice qui a pris fin le 31 mars 2024 se trouvent dans la section « Évolution du contexte économique et budgétaire » de l'annexe 1.
L'Énoncé économique de l'automne de 2024 comporte de nouveaux investissements de 24,2 milliards de dollars dans des domaines prioritaires, notamment : réduire le coût de la vie au quotidien et construire plus de logements; investir pour faire augmenter les salaires grâce à une croissance fondée sur la carboneutralité; accroître la productivité et stimuler l'innovation (graphique 42). Parmi les investissements les plus importants se trouvent :
- 17,4 milliards de dollars pour prolonger l'incitatif à l'investissement accéléré;
- 1,1 milliard de dollars pour augmenter les incitatifs fiscaux à la recherche scientifique et au développement expérimental;
- 1,6 milliard de dollars pour un congé de taxe à toute la population canadienne.
Dans l'ensemble, les nouveaux investissements prévus dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024 jetteront les bases d'une croissance durable et d'une prospérité équitable entre les générations et dans les différents secteurs d'activité au pays.
Nouveaux investissements par domaine prioritaire prévus dans l'Énoncé économique de l'automne de 202
Maintenir le point d'ancrage budgétaire responsable du Canada
Le gouvernement est résolu à respecter son point d'ancrage budgétaire : réduire le ratio de la dette fédérale au PIB à moyen terme. Cette mesure est essentielle non seulement pour assurer la viabilité des finances publiques, mais aussi pour préserver la cote de crédit AAA du Canada, qui aide à maintenir la confiance des investisseuses et investisseurs et à garder les coûts d'emprunt du Canada aussi bas que possible.
Viabilité des finances publiques
Dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024, les décisions financières du gouvernement sont prises sur la base d'une orientation fondamentale : maintenir le point d'ancrage budgétaire et atteindre l'objectif budgétaire actuel énoncé dans le budget de 2024 qui consiste à maintenir les déficits en dessous de 1 % du PIB en 2026-2027 et au cours des exercices suivants. Plus particulièrement :
- Le ratio du déficit au PIB devrait passer sous la barre du 1 % du PIB en 2026-2027, ce qui cadre avec l'objectif budgétaire actuel établi dans le budget de 2024.
- Le ratio de la dette fédérale au PIB pour 2023-2024 se chiffrait à 42,1 %, ce qui correspond exactement aux projections du budget de 2024, compte tenu de la croissance économique plus forte que prévu après révision des données antérieures. Pour 2024-2025, ce ratio devrait baisser à 41,9 %, ce qui correspond également aux projections du budget de 2024. Il s'agit d'une nette amélioration par rapport au ratio de 47,2 % atteint au plus fort de la pandémie. Depuis, le ratio de la dette fédérale au PIB a reculé presque chaque année et, selon les prévisions contenues dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024, il devrait continuer de baisser encore chaque année. Les résultats financiers du Canada en ce qui concerne la dette nette en proportion de l'économie sont les meilleurs du G7.
- Les frais de la dette publique en proportion de l'économie devraient demeurer à des niveaux historiquement bas (graphique 44).
Pour la suite des choses, le gouvernement continue d'adhérer à son plan économique responsable. Dans ce contexte, il restera centré sur l'objectif de maintenir un déficit inférieur à 1 % du PIB à compter de 2026-2027 et au cours des exercices suivants, en plus de garder le cap sur son point d'ancrage budgétaire.
Dette fédérale
Frais de la dette publique
Les taux d'intérêt inférieurs au Canada, un avantage
Les coûts d'emprunt du Canada sont inférieurs à ceux des États-Unis et du Royaume-Uni, et témoignent de sa gestion prudente des finances publiques. Le graphique 45 montre l'incidence de ces coûts sur les frais de la dette publique dans un scénario où sont appliqués les taux d'intérêt les plus élevés de ces deux pays. Selon les taux d'intérêt en vigueur aux États-Unis, les frais de la dette publique du Canada seraient plus élevés d'en moyenne 16,5 milliards de dollars par année à moyen terme et pourraient atteindre 89,5 milliards de dollars d'ici 2029-2030, soit 2,4 % du PIB. De la même manière, selon les taux d'intérêt en vigueur au Royaume-Uni, les frais de la dette publique fédérale du Canada seraient plus élevés de 15,0 milliards de dollars par année et pourraient atteindre 87,9 milliards de dollars d'ici 2029-2030.
Estimations des frais de la dette publique du Canada en fonction des taux d'intérêt plus élevés des États-Unis et du Royaume-Uni
Le gouvernement du Canada verse annuellement un soutien financier continu de plus de 100 milliards de dollars aux gouvernements provinciaux et territoriaux. Cela équivaut à un transfert fédéral majeur de 2 490 $ par habitant pour les provinces et les territoires en 2024-2025 (graphique 46). Ce financement les aide à offrir des programmes et des services, y compris dans des domaines stratégiques particuliers comme les soins de santé, l'éducation postsecondaire, l'aide sociale et les services sociaux, le développement de la petite enfance et la garde d'enfants. Le gouvernement fédéral verse 2,4 milliards de dollars de plus aux municipalités par l'entremise du Fonds pour le développement des collectivités du Canada (graphique 47) afin que les communautés locales puissent réaliser des investissements stratégiques dans les infrastructures essentielles, comme les routes et les ponts, les réseaux de transport en commun, les infrastructures d'approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées ainsi que les installations récréatives.
Solde budgétaire fédéral et provincial-territorial par habitant
Transferts fédéraux aux provinces, aux territoires et aux municipalités
Préserver l'avantage budgétaire du Canada
Les prévisions présentées dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024 indiquent que le ratio de la dette fédérale au PIB est inférieur à son récent sommet atteint pendant la pandémie et qu'il diminue en 2024-2025 et pour le reste de la période de projection, conformément au point d'ancrage du gouvernement. Le plan économique du gouvernement devrait également demeurer viable sur le plan budgétaire à long terme.
« La politique budgétaire fédérale actuelle est viable à long terme. Nous estimons que le gouvernement fédéral pourrait augmenter ses dépenses ou réduire les impôts de 1,5 % du PIB (46 milliards de dollars en dollars courants, augmentant par la suite au rythme du PIB) tout en demeurant viable sur le plan budgétaire. Notre évaluation tient compte de toutes les mesures prévues dans le budget de 2024. »
Comme l'évaluation du directeur parlementaire du budget, les scénarios de modélisation préparés par le ministère des Finances à partir d'un ensemble d'hypothèses économiques et démographiques raisonnables montrent que le ratio de la dette fédérale au PIB diminue à compter de 2024-2025 et pendant toute la période de projection à long terme (graphique 48). Cette diminution se produit malgré des tendances démographiques défavorables, y compris le vieillissement de la population. Une analyse de sensibilité concernant ces projections financières à long terme indique aussi que la viabilité budgétaire serait préservée dans le cadre du scénario pessimiste (voir l'annexe 1).
Projections à long terme de la dette fédérale
Une gestion des finances publiques responsable et parmi les meilleures dans le monde
Au Canada, le ratio de la dette nette au PIB projeté pour 2024 atteint à peine 14,4 %, alors que la moyenne des autres pays du G7 se situe à 103,8 %. En fait, le fardeau de la dette nette du Canada demeure plus faible aujourd'hui que dans tout autre pays du G7 avant la pandémie, un avantage que le Canada devrait conserver jusqu'en 2026 (graphique 49 et tableau 4). Le plan économique du Canada a également produit le redressement budgétaire le plus rapide du G7 depuis le creux de la pandémie, de sorte que le pays affichera le déficit le plus faible du G7 en proportion de l'économie cette année, à égalité avec l'Allemagne, et aussi pour les deux prochaines années (graphique 50 et tableau 4).
Dette nette de l'ensemble des administrations publiques selon le FMI, pays du G7
Solde budgétaire de l'ensemble des administrations publiques selon le FMI, pays du G7
Nota – Les administrations publiques d'un pays comparables à l'échelle internationale comprennent les gouvernements nationaux, infranationaux et locaux, ainsi que les caisses de sécurité sociale. Dans le cas du Canada, il s'agit des gouvernements fédéral, provinciaux ou territoriaux, des administrations locales et des gouvernements autochtones, auxquels s'ajoutent le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec.
Source : Fonds monétaire international, Moniteur des finances publiques, octobre 2024
Projections | ||||||||
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2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
Solde budgétaire | ||||||||
Canada | 0,0 | -10,9 | -2,9 | 0,1 | -0,6 | -2,0 | -1,0 | -1,0 |
Allemagne | 1,3 | -4,4 | -3,2 | -2,1 | -2,6 | -2,0 | -1,7 | -1,0 |
Italie | -1,5 | -9,4 | -8,9 | -8,1 | -7,2 | -4,0 | -3,8 | -3,5 |
Royaume-Uni | -2,5 | -13,1 | -7,9 | -4,7 | -6,0 | -4,3 | -3,7 | -3,5 |
France | -2,4 | -8,9 | -6,6 | -4,7 | -5,5 | -6,0 | -5,9 | -5,8 |
Japon | -3,0 | -9,1 | -6,1 | -4,4 | -4,2 | -6,1 | -3,0 | -2,8 |
États-Unis | -5,8 | -13,9 | -11,0 | -3,9 | -7,1 | -7,6 | -7,3 | -6,7 |
Dette nette | ||||||||
Canada | 8,7 | 16,1 | 14,3 | 15,6 | 13,1 | 14,4 | 14,6 | 14,7 |
Allemagne | 39,6 | 45,1 | 46,0 | 46,2 | 45,1 | 45,6 | 45,7 | 45,1 |
Royaume-Uni | 75,8 | 93,1 | 91,7 | 89,8 | 91,5 | 91,6 | 92,4 | 93,4 |
États-Unis | 82,7 | 97,8 | 97,3 | 93,2 | 95,7 | 98,8 | 101,7 | 104,1 |
France | 89,0 | 101,6 | 100,5 | 101,0 | 101,7 | 104,1 | 107,1 | 109,4 |
Italie | 121,2 | 140,8 | 133,4 | 126,9 | 124,1 | 126,6 | 128,7 | 130,5 |
Japon | 151,7 | 162,0 | 156,3 | 149,8 | 154,2 | 155,8 | 153,9 | 152,5 |
Nota – Les « administrations publiques » d'un pays comparables à l'échelle internationale comprennent les gouvernements nationaux, infranationaux et locaux, ainsi que les caisses de sécurité sociale. Dans le cas du Canada, il s'agit des gouvernements fédéral, provinciaux ou territoriaux, des administrations locales et des gouvernements autochtones, auxquels s'ajoutent le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec. Les pays sont classés en fonction des données pour 2024. Source : Fonds monétaire international, Moniteur des finances publiques, octobre 2024 |
Le Canada affiche les ratios du déficit au PIB et de la dette nette au PIB parmi les plus bas dans le monde, de sorte que sa situation budgétaire se compare favorablement à celle de ses pairs d'un groupe élargi composé de 30 autres économies avancées (graphiques 51 et 52). Cette bonne tenue contraste fortement avec la situation budgétaire du Canada durant les années 1980 et au début des années 1990, époque où l'accumulation de déficits relativement importants avait alourdi rapidement le fardeau de la dette nette et détérioré l'avantage budgétaire du pays par rapport à bon nombre de pairs des économies avancées.
Dette nette de l'ensemble des administrations publiques selon le FMI, au Canada et dans 30 autres économies avancées
Solde budgétaire de l'ensemble des administrations publiques selon le FMI, au Canada et dans 30 autres économies avancées
Nota – Les administrations publiques d'un pays comparables à l'échelle internationale comprennent les gouvernements nationaux, infranationaux et locaux, ainsi que les caisses de sécurité sociale. Dans le cas du Canada, il s'agit des gouvernements fédéral, provinciaux ou territoriaux, des administrations locales et des gouvernements autochtones, auxquels s'ajoutent le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec. Les « 30 autres économies avancées » sont les suivantes : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Corée, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Irlande, Islande, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Suisse et Taïwan. Pour faciliter la lecture, les points de données sur le solde budgétaire de l'Irlande en 2010 (-32,1) et de l'Islande en 2016 (12,5) ont été exclus du calcul de la plage des autres économies avancées. La Norvège a été exclue du groupe des autres économies avancées en raison de sa position d'actif net élevée (+129,1 du PIB en 2024), qui constitue une valeur statistique aberrante.
Source : Fonds monétaire international, Moniteur des finances publiques, octobre 2024
La longue tradition de gestion responsable des finances publiques du Canada repose sur les cotes de crédit AAA que lui ont accordées Moody's, S&P et DBRS Morningstar. Le Canada est l'une des deux seules économies du G7 à avoir obtenu une cote AAA d'au moins deux des trois principales agences de notation de crédit mondiales, l'autre étant l'Allemagne. Les cotes de crédit AAA aident à maintenir la confiance des investisseurs et à garder les coûts d'emprunt du Canada aussi bas que possible.
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