La création d’un avantage financier canadien constitue la pierre d’assise d’Avantage Canada, le plan économique à long terme du gouvernement. En gérant les dépenses avec prudence et en continuant de réduire la dette, le gouvernement fait en sorte que ses programmes optimisent les ressources et qu’ils sont viables, tout en veillant à garder le fardeau fiscal à un niveau minimal. Dans le budget de 2008, le gouvernement poursuit sa saine gestion financière grâce aux mesures suivantes :
Une saine gestion financière constitue la pierre d’assise du plan économique adopté par le gouvernement. En gérant les dépenses avec prudence et en poursuivant la réduction de la dette, le gouvernement fait en sorte que ses programmes optimisent les ressources et qu’ils seront viables à long terme, tout en veillant à garder le fardeau fiscal au niveau minimal. En fin de compte, une saine gestion financière aboutit à un niveau de vie plus élevé pour les Canadiens en réduisant la proportion des impôts destinée au service de la dette publique, tout en permettant aux politiques monétaires et fiscales de se compléter pour maîtriser l’inflation et maintenir les taux d’intérêt à un niveau faible.
Le bienfait le plus direct de l’abaissement de la dette, c’est qu’une moins grande part des revenus est accaparée par les frais d’intérêt, ce qui libère des ressources pour des usages plus productifs. Afin que les Canadiens puissent profiter directement de la réduction de la dette, le gouvernement a établi l’allégement fiscal garanti dans la Loi d’exécution du budget de 2007. Suivant ce mécanisme, le gouvernement détermine chaque année les économies effectives de frais d’intérêt attribuables à la réduction de la dette et les affecte à des allégements permanents et durables de l’impôt sur le revenu des particuliers. Au fil des ans, les réductions d’impôt accordées à ce titre iront en augmentant; elles devraient atteindre 2,0 milliards de dollars en 2009-2010. Ces économies ont déjà été affectées aux réductions de l’impôt sur le revenu des particuliers prévues dans le Plan d’équité fiscale d’octobre 2006, dans le budget de 2007, et, plus récemment, dans l’Énoncé économique de 2007. D’ici 2009-2010, l’allégement fiscal garanti comptera pour près de 40 % des réductions de l’impôt sur le revenu des particuliers accordées depuis la présentation du budget de 2006.
Tableau 3.1 Allégement fiscal garanti (G$, sauf indication contraire) |
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2007-2008 | 2008-2009 | 2009-2010 | |
Allégement fiscal garanti | 1,1 | 1,9 | 2,0 |
Réductions de l’impôt sur le
revenu des particuliers, prévues dans : |
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Plan d’équité fiscale d’octobre 2006 | 1,0 | 1,1 | 1,1 |
Budget de 2007 | 2,7 | 2,6 | 2,7 |
Énoncé économique d’octobre 2007 | 3,5 | 1,9 | 1,3 |
Total des réductions de l’impôt
sur le revenu des particuliers |
7,2 | 5,6 | 5,1 |
Part des réductions de l’impôt
sur le revenu des particuliers financée au moyen de l’allégement fiscal garanti |
15 % | 34 % | 39 % |
Nota – Les économies d’intérêt effectives découlant de la réduction de la dette correspondent au montant de la réduction de la dette, multiplié par le taux d’intérêt effectif moyen sur la dette non échue du gouvernement. À titre d’exemple, le montant de l’allégement fiscal garanti pour 2009-2010 est égal à l’économie d’intérêt produite par les réductions de la dette effectuées jusqu’en 2008-2009, soit environ 5 % de 40 milliards de dollars. |
Une dette publique peu élevée permet également de maintenir de faibles taux d’intérêt. Au début des années 1990, les taux d’intérêt à long terme, corrigés de l’inflation, s’établissaient à plus de 6 % en moyenne, en partie à cause du risque que représentait alors l’endettement élevé du Canada pour les investisseurs. Comme les emprunts du gouvernement du Canada servent de repère économique aux autres emprunteurs – dont les administrations provinciales et municipales, les entreprises et les ménages – une dette fédérale élevée coûte cher à l’ensemble de l’économie. Les coûts d’emprunt élevés ont ainsi eu pour effet de réduire les investissements du secteur privé et la productivité.
De nos jours, les excédents financiers successifs et la réduction de la dette du gouvernement du Canada contribuent au maintien de faibles taux d’intérêt (graphique 3.1). Les taux d’intérêt à long terme, corrigés de l’inflation, sont actuellement légèrement supérieurs à 2 %. Cette situation permet aux sociétés canadiennes de financer leurs immobilisations plus facilement et se traduit par une hausse des investissements du secteur privé et en une économie plus dynamique et productive. Des taux d’intérêt moins élevés sont également une source d’économies importante pour les familles canadiennes lorsqu’elles financent de gros achats tels qu’une maison. Ainsi, une famille ayant une dette hypothécaire de 160 000 $ (amortie sur 25 ans) économise plus de 1 100 $ annuellement pour chaque baisse de 1 point de pourcentage des taux d’intérêt.
Une dette moins élevée signifie aussi une moins grande dépendance à l’égard des emprunts à l’étranger (graphique 3.2). L’augmentation de la dette et les déficits successifs ont fait grimper la dette extérieure nette à plus de 40 % du produit intérieur brut (PIB) au début des années 1990, si bien qu’une part croissante des revenus produits au Canada était versée à l’étranger en intérêts sur la dette extérieure. Aujourd’hui, le Canada a pratiquement éliminé sa dette extérieure nette et une plus grande part des revenus produits par l’économie canadienne demeure donc au pays. Comme il est précisé au chapitre 2, ce facteur a grandement contribué à l’augmentation du niveau de vie des Canadiens depuis 2002.
Un endettement plus faible place le pays en meilleure posture pour répondre aux chocs et aux défis économiques, comme le vieillissement de la population. Puisque la dette représente un impôt sur les générations futures, sa réduction est une question d’équité entre les générations.
Le gouvernement s’est engagé à réduire la dette de manière mesurée et continue, malgré l’incertitude qui prévaut dans l’économie mondiale.
D’autre part, le gouvernement annonce des initiatives stratégiques, entre autres la création du compte d’épargne libre d’impôt, l’aide aux étudiants, l’aide à l’investissement des entreprises et d’autres investissements majeurs touchant la sécurité des Canadiens et la protection de leur santé.
Le gouvernement fonde ses décisions sur un horizon budgétaire de deux ans. À la lumière du climat d’incertitude qui prévaut actuellement dans l’économie mondiale, il convient cependant de réviser les projections budgétaires sur cinq ans présentées dans l’Énoncé économique d’octobre 2007. Ces projections, décrites en détail au chapitre 5, sont illustrées dans le graphique 3.3. L’excédent projeté s’élève à 3,1 milliards de dollars pour 2010-2011, et il devrait augmenter à 5,3 milliards pour 2012-2013.
Depuis son entrée en fonction, le gouvernement a réduit la dette fédérale de 27,4 milliards de dollars. La réduction de la dette prévue pour la période de planification budgétaire se chiffrant à 13,8 milliards, et à 3 milliards par exercice pour chacun des exercices entre 2010-2011 et 2012-2013, la réduction totale de la dette réalisée par le présent gouvernement s’élèvera à plus de 50 milliards.
Il réalisera ainsi son engagement de baisser le ratio de la dette au PIB à 25 % d’ici 2011-2012, soit trois ans plus tôt que la date cible originale. De même, le Canada se rapprochera de l’objectif d’éliminer la dette nette de l’ensemble de ses administrations publiques d’ici 2021.
Le gouvernement s’attend à des revenus additionnels qui proviendront de l’adjudication par enchères de licences du spectre des radiofréquences, prévue en 2008. Ces revenus ne sont pas inclus dans les projections de l’excédent ci-dessus et seront affectés à la réduction de la dette, lorsqu’ils se seront matérialisés.
Le gouvernement s’est engagé à offrir des programmes et des services efficients et efficaces, conformes aux priorités des Canadiens, et abordables à long terme. Pour atteindre ces objectifs, il a instauré une nouvelle approche dans l’attribution et la surveillance des dépenses, comme il s’y était engagé dans le budget de 2007. Aux termes du nouveau Système de gestion des dépenses :
Ces changements amélioreront la reddition de comptes et la transparence de l’administration gouvernementale et donneront aux Canadiens l’assurance que le gouvernement utilise les ressources publiques à bon escient.
En 2007, dix-sept ministères et organismes fédéraux ont entrepris un examen de leurs programmes et de leurs dépenses. Pendant la première année de cette initiative pluriannuelle, les ministres ont étudié des dépenses ministérielles totalisant 13,6 milliards de dollars, soit environ 15 % des dépenses de programmes directes.
Par suite de ces examens, les ministères simplifient leurs opérations, réorientent leurs activités et transforment leur organisation afin d’offrir de meilleurs programmes et d’obtenir de meilleurs résultats. Grâce aux examens continus des programmes, les ministères sont davantage en mesure :
Dans les examens mentionnés, les ministères ont cerné 386 millions de dollars de dépenses annuelles liées à des composantes qui étaient moins prioritaires, qui ne donnaient pas le rendement souhaité ou encore qui n’étaient plus nécessaires. Les économies résultantes servent à financer de nouvelles initiatives dans ces ministères, ainsi que d’autres priorités établies dans le budget de 2008.
L’annexe 3 présente plus de détails sur les économies réalisées et les réaffectations de ressources connexes.
Afin que les dépenses fédérales soient soutenables à long terme, le gouvernement s’est engagé dans le budget de 2007 à maintenir, en moyenne, le taux de croissance des dépenses de programmes à un niveau inférieur au taux de croissance de l’économie. Dans les cinq années précédant l’arrivée au pouvoir du présent gouvernement, les dépenses ont augmenté en moyenne de 8,2 % par année. Par conséquent, elles représentaient 13,7 % du PIB en 2004-2005 (graphique 3.4). Dans l’année qui a suivi l’entrée en fonction du présent gouvernement, les dépenses ont diminué pour la première fois en neuf ans. En proportion de la taille de l’économie, le gouvernement a maintenu les dépenses bien en deçà du niveau de 2004-2005, tout en effectuant des investissements importants pour rétablir l’équilibre fiscal, en affectant un financement à long terme sans précédent à l’infrastructure et en renforçant les Forces canadiennes. Dans l’Énoncé économique d’octobre 2007, le gouvernement a consacré l’ensemble de l’important � dividende financier � issu de la croissance économique plus forte qu’il était prévu en 2007 à l’allégement du fardeau fiscal et à la réduction de la dette. Les dépenses annoncées dans le budget de 2008 sont ciblées et suivent une approche rigoureuse. Par conséquent, en proportion de la taille de l’économie, les dépenses de 2007-2008 et de 2008-2009 seront inférieures aux projections indiquées dans le budget de 2007.
Pour restreindre le taux de croissance des dépenses à celui de l’ensemble de l’économie, il faudra faire preuve de rigueur et de prudence. Alors que certains programmes, comme les transferts pour les soins de santé et l’aide internationale, pourraient croître à un rythme plus rapide que l’économie canadienne, d’autres devront augmenter plus lentement. Le gouvernement administrera les dépenses avec prudence et, s’il y a lieu, il abolira des programmes ou limitera la croissance des coûts des programmes afin de respecter l’objectif global fixé pour les dépenses de programmes. Le respect de cet objectif revêt une importance toute particulière à la lumière des excédents modestes prévus pour les deux prochains exercices.
Le maintien des dépenses à un niveau modéré permettra aussi aux politiques monétaires et fiscales de se compléter afin de contenir les pressions inflationnistes et, à la Banque du Canada, de prendre des mesures qui conviennent en cette période d’incertitude économique.
Le gouvernement s’est engagé à maintenir un fédéralisme d’ouverture et de respect. L’approche qu’il a adoptée en matière d’administration de la fédération canadienne précise les rôles et les responsabilités, et fait en sorte que les provinces et les territoires disposent des ressources dont ils ont besoin pour fournir les services qui sont de leur compétence, grâce à des transferts stables et prévisibles.
Dans le présent budget, le gouvernement annonce la fin d’une ingérence importante dans les champs de compétence provinciaux, en prévoyant l’abolition de la Fondation canadienne des bourses d’études du millénaire en 2009. À compter de l’automne 2009, le gouvernement utilisera des mécanismes fédéraux conventionnels pour réinvestir ces ressources dans un nouveau programme canadien de subventions aux étudiants qui traite des besoins prioritaires des étudiants canadiens et de leur famille.
Dans le budget de 2008, le gouvernement confirme l’engagement qu’il a pris dans le discours du Trône de présenter un projet de loi imposant des limites officielles à l’utilisation du pouvoir fédéral de dépenser au titre des nouveaux programmes à frais partagés dans les domaines de compétence exclusivement provinciale.
Le respect des rôles et des responsabilités, tout comme le rétablissement de l’équilibre fiscal, sont des moyens de parvenir à une fin. Toutes les administrations publiques peuvent désormais se concentrer sur l’édification d’une union économique plus forte et plus prospère.
Les Canadiens en ont assez de verser des cotisations plus élevées que nécessaire au programme d’assurance-emploi, alors que les excédents provenant des revenus de cotisations auraient pu servir à abaisser celles-ci. Dans le discours du Trône de 2007, le gouvernement s’est engagé à améliorer la gestion et la gouvernance du compte d’assurance-emploi. Le budget de 2008 prévoit d’importantes mesures pour respecter cet engagement et faire en sorte que les cotisations ne dépassent pas le coût des prestations au fil du temps.
Afin d’accroître la nature indépendante du mécanisme de fixation des taux et de garantir que les cotisations servent exclusivement au programme d’assurance-emploi (AE), le gouvernement crée une nouvelle société d’État indépendante du gouvernement, l’Office de financement de l’assurance-emploi du Canada, chargée des responsabilités suivantes :
L’Office de financement de l’assurance-emploi sera structuré comme une société d’État, et il relèvera du ministre des Ressources humaines et du Développement social. Son conseil d’administration sera indépendant et il comptera dans son personnel les experts requis pour gérer le financement du programme d’assurance-emploi.
Ces changements amélioreront la gestion et la gouvernance du compte d’AE. Les employeurs et les salariés peuvent être assurés que le programme d’assurance-emploi sera dorénament géré de manière que ses revenus et ses dépenses demeurent réellement en équilibre au fil du temps.