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Budget 2025

Aperçu de la situation économique et budgétaire

Un monde en évolution, de nouvelles occasions

L'économie mondiale subit une profonde transformation. Après des décennies de croissance alimentée par la mondialisation et le libre-échange, un changement fondamental s'opère sous l'effet du nationalisme économique, de l'incertitude géopolitique et des progrès technologiques rapides.

Des événements marquants à l'échelle mondiale, comme les crises financières, les pandémies, la désindustrialisation et les tensions géopolitiques qui s'intensifient, exercent des pressions sur les institutions établies de longue date et le système international fondé sur des règles. Bien des pays mettent désormais l'accent sur leur résilience nationale, notamment au moyen de politiques visant à protéger des industries et chaînes d'approvisionnement cruciales.

Le concept de politique industrielle, qui a déjà été considéré comme secondaire par rapport aux forces du marché, revient au premier plan. Uniquement en 2024, des gouvernements du monde entier ont mis en place plus de 2 500 mesures de politique industrielle, ce qui témoigne de l'évolution de leur manière de procéder pour protéger leurs intérêts en matière de sécurité nationale et assurer la compétitivité de leur pays à long terme.

Les États-Unis, notre principal partenaire commercial, restructurent en profondeur toutes leurs relations commerciales et érigent des obstacles au commerce : ils imposent aujourd'hui aux autres pays des droits de douane moyens de 17 %, alors qu'à la fin de 2024 les droits avoisinaient les 2 %. Les répercussions sont considérables; elles nuisent aux entreprises, entraînent des pertes d'emplois, perturbent les chaînes d'approvisionnement et suscitent une incertitude qui freine les investissements.

Ce contexte mondial en évolution crée beaucoup d'incertitude pour les entreprises qui doivent prendre des décisions au sujet de leurs investissements et chaînes d'approvisionnement en Amérique du Nord et dans le monde, et ce, au moment même où le Canada a besoin d'investissements pour bâtir son avenir.

L'économie canadienne à un tournant

Pour un pays comme le Canada, qui tire des exportations environ le tiers de son revenu national, ces changements sur la scène mondiale ont d'importantes répercussions.

Les relations commerciales du Canada en Amérique du Nord restent au cœur de notre économie, mais leur nature se transforme. L'imposition de nouveaux droits de douane et les politiques commerciales changeantes mettent à rude épreuve les chaînes d'approvisionnement et font augmenter les coûts pour les exportateurs canadiens.

  • Des droits de douane élevés et d'importantes mesures commerciales sont maintenant imposés aux exportations clés du Canada vers son plus grand partenaire commercial, pour ce qui est notamment des automobiles, de l'acier, de l'aluminium, du cuivre, du bois d'œuvre résineux et des produits du bois. Des droits de douane de 35 % s'appliquent aussi aux produits non conformes aux exigences prévues dans l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
  • Les exportateurs agricoles canadiens sont également confrontés à une hausse des droits de douane chinois sur le canola, le porc et les fruits de mer.
  • Les taux des droits de douane continuent de varier, alors que l'incertitude règne au sujet de la politique commerciale.

Malgré ces tensions, le Canada continue de profiter d'un accès favorable à son plus grand marché d'exportation.

  • Le Canada bénéficie de la meilleure entente commerciale parmi tous les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, puisque 85 % de ses échanges demeurent exemptés de droits de douane.
  • Le taux moyen des droits de douane appliqués par les États-Unis sur les produits canadiens s'élève à 5,4 %, le taux le plus bas parmi les principaux pays qui font du commerce avec les États-Unis (graphique 1)Note de bas de page 1.
Graphique 1
Taux moyen des droits de douane imposés par les États-Unis à leurs partenaires commerciaux
Graphique 1 : Taux moyen des droits de douane imposés par les États-Unis à leurs partenaires commerciaux

Sources : U.S. Census Bureau; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le taux pondéré moyen des droits de douane imposés par les États-Unis à leurs partenaires commerciaux. Il comprend une barre pour le Canada et une autre pour le reste du monde. Le taux moyen des droits de douane imposés par les États-Unis au Canada est inférieur à la moyenne mondiale, alors que 85 % du commerce entre le Canada et les États-Unis demeure exemptés de droits.

La stratégie économique des États-Unis est en train de changer, alors qu'ils délaissent de plus en plus la libéralisation multilatérale du commerce pour passer à une approche plus transactionnelle du commerce et de l'investissement, gérée sur une base bilatérale. Les effets économiques de ce changement sur l'économie canadienne sont déjà bien présents :

  • L'imposition de nouveaux droits de douane et l'incertitude provoquée par les tensions commerciales pèsent sur les exportations, freinent les investissements des entreprises et contribuent à un ralentissement général de l'activité économique. L'économie canadienne a connu une croissance d'à peine 0,2 % au premier semestre de l'année.
  • Le marché du travail montre des signes de difficultés, alors que les tensions commerciales ont interrompu la reprise qui s'était amorcée au milieu de 2024. Même si la création d'emplois s'est poursuivie au sein de notre économie, le taux de chômage est passé de 6,6 % en février à 7,1 % en septembre (graphique 2), les régions et les secteurs dépendants du commerce étant les plus touchés.
  • Les perspectives à moyen terme se sont assombries. On prévoit maintenant un taux de croissance annuel du PIB réel d'un peu plus de 1 % en 2025 et en 2026, comparativement aux projections d'environ 2 % faites dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024 (graphique 3). Il existe un risque que l'économie s'engage de façon persistante sur une trajectoire de croissance plus basse, marquée par une productivité et des investissements faibles.
Graphique 2
Perspectives d'évolution du taux de chômage
Graphique 2 : Perspectives d'évolution du taux de chômage

Nota – Les lignes en tirets représentent des projections. Le dernier point de données réelles correspond au T3 de 2025.

Sources : Statistique Canada; enquêtes de septembre 2024 et d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé

Version texte Le graphique montre le taux de chômage réel ainsi que les projections du taux de chômage de l’Énoncé économique de l’automne de 2024 et du budget de 2025 pour les années 2024 à 2026. Il montre que le taux de chômage est supérieur aux projections de l’Énoncé de 2024 et qu’il devrait rester supérieur durant le reste de la période de projection.
Graphique 3
Perspectives de croissance du PIB réel
Graphique 3 : Perspectives de croissance du PIB réel

Sources : Statistique Canada; enquêtes de septembre 2024 et d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé

Version texte Le graphique montre le taux de croissance annuel du produit intérieur brut réel selon les projections de l’Énoncé économique de l’automne de 2024 et du budget de 2025 pour les années 2024 à 2026. Il montre que les prévisionnistes du secteur privé s’attendent maintenant à un taux de croissance plus faible que celui prévu au moment de l’Énoncé de 2024.

Ces changements ont aussi fait ressortir plus nettement des défis structurels de longue date : faible productivité, niveau chroniquement bas des investissements des entreprises, dépendance excessive envers la demande en provenance des États-Unis, obstacles internes qui fragmentent le marché canadien.

Pour soutenir les travailleurs et les entreprises touchés par les nouveaux droits de douane et les tensions commerciales, le gouvernement a pris des mesures sectorielles ciblées, qui comprennent la requalification professionnelle et le soutien au revenu des travailleurs, de même que des mesures de soutien aux liquidités, à l'investissement et à l'approvisionnement des entreprises. Ce soutien immédiat et nécessaire n'est cependant pas la solution à tous les problèmes.

Bien que des forces externes influeront toujours sur l'économie mondiale, le Canada demeure libre de tracer son propre chemin sur le plan économique. En rendant son économie plus résiliente, compétitive et axée sur l'innovation, le Canada sera en meilleure position pour résister aux chocs mondiaux, saisir de nouvelles occasions et assurer une prospérité durable aux Canadiens.

Bâtir l'économie canadienne de demain

Le budget de 2025 décrit notre plan pour bâtir l'économie la plus forte du G7, une économie qui donne à la population canadienne les moyens de réussir. Il s'agit avant tout de nous appuyer sur nos forces pour faire en sorte que le Canada puisse non seulement résister aux bouleversements mondiaux, mais aussi tirer parti des occasions qui en découlent.

« L'Allemagne et le Canada reconnaissent que, dans cette période éprouvante, il leur faut utiliser la marge de manœuvre budgétaire à leur disposition. Au Canada, les autorités n'ont pas hésité à prendre des mesures déterminantes dans un contexte où les relations du pays avec son principal partenaire commercial changent. Et l'une de ces mesures consiste d'ailleurs à reformer, à moderniser le cadre budgétaire, en séparant les dépenses de fonctionnement des investissements. On peut ensuite réaliser des investissements stratégiques qui favorisent la croissance et qui peuvent propulser la productivité. Les secteurs que le Canada a ciblés, soit le logement, l'infrastructure et l'énergie, sont ceux où ils envisagent de réaliser des projets stratégiques. Ce sont des secteurs où le Canada peut en faire plus pour stimuler sa productivité. [traduction] »

Kristalina Georgieva,
directrice générale du Fonds monétaire international, Réunions annuelles de 2025

Notre plan est essentiellement une stratégie économique à long terme qui repose sur quatre objectifs :

  • Exploiter nos forces : Le Canada a tout ce que le monde entier recherche. Il est une superpuissance en matière d'énergie verte et conventionnelle; il figure parmi les cinq premiers producteurs de minéraux critiques du monde; c'est un chef de file en intelligence artificielle et en informatique quantique; il compte une main-d'œuvre hautement scolarisée et il peut attirer les meilleurs talents internationaux. En investissant dans ces forces, notamment au moyen de projets d'intérêt national, le Canada stimulera la croissance de ses industries et aidera les entreprises à prospérer dans l'économie d'aujourd'hui.
  • Bâtir notre nation : Le nouveau gouvernement du Canada investit dans la réalisation de grands projets d'intérêt national qui feront avancer notre pays. Ces projets viendront établir des liens entre nos économies régionales et entre celles-ci et le reste du monde. L'agence Maisons Canada aidera à faire doubler le rythme de la construction d'habitations afin qu'il se construise des millions de logements de plus. Tandis que nous bâtissons notre avenir, nous créons des emplois bien rémunérés et soutenons des industries canadiennes comme celles de l'acier, de l'aluminium, des minéraux critiques et du bois d'œuvre résineux, grâce à notre politique « Achetez canadien ». Il est temps de bâtir en grand, avec audace et dès maintenant.
  • Unifier notre économie : Pour être nous-mêmes notre meilleur client, il faut un marché intérieur plus intégré. La Loi sur l'unité de l'économie canadienne aide à faire tomber les obstacles au commerce intérieur et à la mobilité de la main-d'œuvre au pays qui privent chaque année les Canadiens d'occasions d'une valeur allant jusqu'à 200 milliards de dollars. La Loi permet d'accélérer la réalisation de projets d'intérêt national et stimule la croissance économique. Les partenariats autochtones et l'inclusion sont au cœur de cette approche. En assurant l'unité de l'économie canadienne, nous créerons pour les Canadiens des emplois bien rémunérés et plus de prospérité.
  • Diversifier nos échanges commerciaux : Nous établissons un réseau de partenaires plus flexible et résilient. La nouvelle Stratégie de diversification du commerce du Canada viendra solidifier les relations existantes et ouvrir de nouveaux marchés aux entreprises canadiennes, en particulier en Asie. Nos investissements dans les infrastructures commerciales augmenteront notre capacité de faire du commerce. Par l'intermédiaire du Bureau des grands projets, nous contribuons aussi à l'élaboration de projets transformateurs de corridors énergétiques et commerciaux. Par exemple, le projet Port de Churchill plus qui pourrait augmenter la capacité d'exportation dans le Nord, par la baie d'Hudson, ce qui contribuerait à accroître et à diversifier le commerce avec l'Europe et d'autres partenaires, tout en raccordant mieux Churchill, au Manitoba, au reste du Canada.

Pour atteindre son objectif de bâtir une économie forte, le gouvernement adopte, dans son budget, une nouvelle approche axée sur la croissance, que met en lumière la restructuration de la composition des dépenses. Cette nouvelle approche est guidée par deux cibles budgétaires :

  1. équilibrer les dépenses de fonctionnement courantes et les revenus d'ici 2028-2029, en réorientant les dépenses vers les investissements qui font croître l'économie;
  2. maintenir le ratio du déficit au PIB sur une trajectoire descendante, qui assure une gestion budgétaire rigoureuse au profit des générations futures.

En plus de ces cibles, le budget de 2025 permettra de mobiliser des investissements totaux de 1 000 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années grâce à des dépenses publiques plus judicieuses et à des investissements en capital plus importants.

L'atteinte de cet objectif produirait des retombées économiques considérables, qui se multiplieraient au fil du temps en raison de la productivité accrue. À titre d'exemple, avec des investissements privés de 500 milliards de dollars supplémentaires au cours des cinq prochaines années, le PIB réel pourrait croître d'environ 3,5 % de plus d'ici 2030, ce qui témoignerait des retombées durables d'une économie plus riche en capitaux. Pendant la même période, le pouvoir d'achat des Canadiens s'accroîtrait, alors que le PIB réel par habitant augmenterait de 1 400 $ par année en moyenne. Cette hausse de la production pourrait améliorer le solde budgétaire d'environ 7 milliards de dollars par année en moyenne au cours de la période de projection.

1. Contexte mondial

La croissance mondiale ralentit alors que les risques augmentent

Au cours des deux dernières années, la croissance économique mondiale a été solide. Dans la plupart des économies avancées, l'inflation a reculé ce qui a permis aux banques centrales, tant au pays qu'à l'étranger, de maintenir les taux d'intérêt au même niveau ou de les réduire, favorisant ainsi les dépenses des ménages et les investissements des entreprises.

Cette année, il y a eu une augmentation des facteurs de risque pouvant affecter la croissance et l'inflation. Il est notamment question ici des taux moyens des droits de douane imposés par les États-Unis qui ont atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies (graphique 4) et qui ont rendu les échanges commerciaux plus coûteux et imprévisibles. Ces mesures commerciales redéfinissent les échanges mondiaux et pèsent sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. Après avoir atteint un sommet plus tôt en 2025, les indices mesurant l'incertitude économique à l'échelle mondiale ont quelque peu baissé, mais restent néanmoins élevés, à un degré bien supérieur à celui qui était habituellement observé avant la pandémie et qui correspond normalement aux indicateurs en temps de crises majeures.

Même si les États-Unis ont reporté l'application de certaines mesures tarifaires ou en ont réduit l'ampleur, il reste qu'ils ont augmenté sur une base bilatérale les droits de douane à l'égard de presque tous leurs partenaires commerciaux : leur virage vers une politique commerciale protectionniste est manifeste.

Au début de 2025, la vigueur de l'économie mondiale a été plus grande que prévu. Les entreprises ont accéléré leurs importations avant l'imposition de nouveaux droits de douane par les États-Unis, tandis que la conjoncture financière favorable, soutenue par les attentes de baisses additionnelles des taux directeurs et la vigueur des marchés boursiers, a contribué au maintien de l'activité économique.

Ces conditions favorables sont en train de s'estomper. Les effets de l'augmentation des obstacles au commerce deviennent plus visibles, comme l'illustrent la faiblesse des résultats financiers, la réorientation des échanges vers d'autres marchés que les États-Unis, le fléchissement de la demande intérieure dans les grandes économies et l'affaiblissement du marché du travail. Selon les plus récentes prévisions du Fonds monétaire international (FMI), la hausse des droits de douane contribuera à un regain des pressions inflationnistes aux États-Unis, ce qui limitera les possibilités que d'autres mesures de stimulation monétaire soient prises.

Graphique 4
Taux moyen des droits de douane aux États-Unis, pour toutes les importations
Graphique 4 :Taux moyen des droits de douane aux États-Unis, pour toutes les importations

Sources : U.S. Census Bureau; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le taux pondéré moyen des droits de douane aux États-Unis pour toutes les importations, de 1900 à 2025. On voit que le taux a récemment atteint des niveaux qui n’avaient pas été observés depuis des décennies.

Pour la suite des choses, des organisations internationales comme le FMI et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoient que la croissance mondiale ralentira au second semestre de 2025 et que ce fléchissement se poursuivra en 2026 (graphique 5).

De nouvelles tensions commerciales redessinent l'économie mondiale, en engendrant de l'incertitude et de nouvelles dynamiques qui ont des effets sur les prix du pétrole, les taux de change et les taux d'intérêt à long terme – ainsi que sur les perspectives économiques au pays.

  • Les prix du pétrole, un important moteur de l'économie canadienne qui influence sa situation financière, restent faibles et marqués par l'instabilité. La faible croissance de la demande dans le monde et la hausse soutenue de la production des pays de l'OPEP+ font pression sur les marchés. Le prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) a oscillé entre 57 $ US et 81 $ US le baril cette année, et avoisine actuellement 60 $ US le baril, soit un prix bien inférieur à celui qui était prévu dans l'Énoncé économique de l'automne de 2024 (Énoncé de 2024).
  • Depuis le début de l'année, le dollar américain a reculé d'environ 7 % par rapport aux autres grandes devises, plombé par les perspectives de croissance à la baisse, alors que le maintien de son statut de valeur refuge suscite des préoccupations sur les marchés. La faiblesse du dollar américain favorise un raffermissement du dollar canadien qui contribue à atténuer l'inflation, mais n'aide pas à faciliter les choses pour les exportateurs face aux nouveaux obstacles au commerce érigés par les États-Unis.
  • Le rendement des obligations d'État à long terme a décliné aux États-Unis et au Canada depuis juillet, alors qu'un plus grand assouplissement de la politique monétaire était attendu. Toutefois, les rendements demeurent élevés ou ont même encore augmenté pour certaines économies avancées depuis deux ans. Les marchés exigent désormais des primes plus élevées pour détenir des instruments de la dette publique, compte tenu des inquiétudes concernant la viabilité à long terme des politiques budgétaires. Par rapport aux pays comparables, le rendement des obligations du Canada demeure plus bas (graphique 6), ce qui dénote une grande confiance des investisseurs dans la situation financière du pays.
Graphique 5
Perspectives de croissance du PIB réel selon le FMI
Graphique 5 : Perspectives de croissance du PIB réel selon le FMI

Sources : Haver Analytics; FMI, Perspectives de l'économie mondiale, octobre 2025

Version texte Le graphique montre les perspectives de croissance du produit intérieur brut réel selon le Fonds monétaire international pour 2025 et 2026, par rapport à la moyenne de 2022 à 2024, pour le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et la zone euro. On voit que dans la plupart des administrations, la croissance devrait être plus basse en 2025 et 2026 qu’au cours des années précédentes.
Graphique 6
Rendement des obligations d'État à 10 ans pour certaines économies avancées
Graphique 6 : Rendement des obligations d'État à 10 ans pour certaines économies avancées

Nota – Les derniers points de données correspondent au 24 octobre.

Source : Haver Analytics

Version texte Le graphique montre le rendement des obligations d’État à 10 ans pour le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni depuis 2023. On voit que le rendement des obligations canadiennes est inférieur à celui des obligations des États-Unis et du Royaume-Uni de plus d’un point de pourcentage, à la fin d’octobre.

2. Contexte économique canadien

L'économie canadienne face à de nouveaux droits de douane

Alors que le libre-échange était auparavant le moteur de la croissance économique mondiale, nous voilà maintenant entrés dans une ère de nationalisme économique et de mercantilisme. Le premier marché d'exportation du Canada, les États-Unis, est en train de redéfinir en profondeur toutes ses relations commerciales.

Le taux des droits de douane imposés par les États-Unis n'a jamais été aussi élevé depuis la Grande Dépression, dans les années 1930, et ces droits visent tous les pays et presque tous les biens. La guerre commerciale et l'incertitude qu'elle a provoquée ont des répercussions notables sur l'économie canadienne.

Après avoir crû de plus de 2,0 % au cours de la deuxième moitié de 2024, le PIB réel au Canada a augmenté au taux de croissance annualisé de 0,2 %. Le PIB a progressé de 2,0 % au premier trimestre, pour se replier de 1,6 % au deuxième trimestre, à la fois sous l'effet de la normalisation des activités commerciales qui ont fait suite aux expéditions massives réalisées lors des deux trimestres précédents en prévision des droits de douane, et de l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane.

Malgré ces vents contraires, l'économie canadienne a fait preuve de résilience, et les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à ce que le pays enregistre une croissance modeste au second semestre de 2025. Le FMI prévoit que le Canada connaîtra la deuxième plus forte croissance économique annuelle du G7 (après celle des États-Unis) en 2026 et en 2027.

Les répercussions des droits de douane américains et de l'incertitude persistante sur l'économie canadienne sont manifestes :

  • Même si la croissance est restée forte aux États-Unis, les exportations ont connu un brusque repli, et les ventes ont diminué dans le secteur de la fabrication à mesure que de nouveaux droits de douane ont été imposés.
  • Dans ce contexte, la confiance des entreprises a fléchi (graphique 7), et des déclins sont observés dans plusieurs secteurs, y compris ceux qui dépendent des échanges commerciaux.
  • Les investissements ont diminué au premier semestre, à mesure que les entreprises ont soit reporté, soit annulé des projets. Les prévisionnistes du secteur privé anticipent de faibles investissements tout au long de 2025 (graphique 8), ce qui aura pour effet de réduire la capacité de production de l'économie.
  • Il y a eu des pertes d'emploi dans les secteurs ciblés par les droits de douane et ceux qui dépendent le plus du commerce, et les embauches ont ralenti dans d'autres secteurs.
Graphique 7
Confiance des entreprises concernant les conditions d'affaires actuelles
Graphique 7 : Confiance des entreprises concernant les conditions d'affaires actuelles

Nota – Série de données calculée en fonction de la différence entre la proportion des entreprises qui jugent les conditions d'affaires actuelles mauvaises ou bonnes pour les affaires, selon une pondération double des réponses indiquant que la situation est très mauvaise ou très bonne pour les affaires. Moyenne mobile sur trois mois. Le dernier point de données correspond à septembre 2025.

Source : Banque du Canada

Version texte Le graphique montre la confiance des entreprises selon des mesures prises en juin et en décembre de chaque année depuis 2022. Il montre que depuis juin 2022, la confiance des entreprises a surtout baissé. On voit qu’elle a atteint un creux en mai 2025, puis qu’elle a quelque peu remonté récemment.
Graphique 8
Croissance des investissements réels des entreprises
Graphique 8 : Croissance des investissements réels des entreprises

Nota – Le point de données pour 2024 correspond à la moyenne des taux de croissance trimestriels annualisés pour 2024.

Sources : Statistique Canada; enquête d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé; calculs du ministère des Finances Canadaurces

Version texte Le graphique montre la croissance des investissements des entreprises en 2024 et pour chaque trimestre de 2025. Il montre que les investissements ont augmenté en 2024 et au premier trimestre de 2025, puis chuté lourdement au deuxième trimestre. On voit que les prévisionnistes du secteur privé s’attendent à ce que la baisse se poursuive aux troisième et quatrième trimestres.

Malgré tout, l'économie canadienne fait preuve de résilience, alors que les secteurs axés sur le marché intérieur s'en sont mieux tirés. Voilà qui montre bien l'importance de renforcer l'économie nationale en investissant dans l'infrastructure et le logement, y compris au moyen d'initiatives privilégiant l'achat de produits canadiens, tout en continuant de diversifier le commerce extérieur et les marchés d'exportation du Canada.

Les dépenses des ménages sont demeurées vigoureuses, et tout indique que cette vigueur s'est maintenue tout au long de l'été. La situation financière des ménages a bénéficié de la forte hausse des salaires réels, du taux d'épargne élevé des ménages, de la diminution des coûts d'emprunt et de l'augmentation de la valeur des actifs (graphique 9). Parallèlement, la diminution des voyages aux États-Unis et les initiatives d'achat de produits canadiens ont réorienté certaines dépenses vers des produits et des services nationaux, ce qui a contribué à mieux soutenir les économies locales. Le marché du logement reprend de la vigueur après une période de repli marqué, mais la situation varie d'une région à l'autre.

Graphique 9
Taux d'épargne des ménages
Graphique 9 : Taux d'épargne des ménages

Nota – Le dernier point de données correspond au T2 de 2025.

Source : Statistique Canada

Version texte Le graphique montre le taux d’épargne des ménages de 2023 à 2025, ainsi que le taux moyen de 2010 à 2019. On voit qu’en 2024 et 2025, le taux d’épargne des ménages a été supérieur au taux moyen de 2010 à 2019.
Graphique 10
Perspectives de croissance du PIB réel
Graphique 10 : Perspectives de croissance du PIB réel

Sources : Enquêtes de septembre 2024 et d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre, pour 2025, les perspectives de croissance du produit intérieur brut réel d’un trimestre à l’autre comme présenté dans l’Énoncé économique de 2024 et dans le budget de 2025. On voit que la croissance est plus faible que ce que prévoyait l’Énoncé de 2024 pour la première moitié de 2025, et que les prévisionnistes du secteur privé s’attendent à ce que ce fléchissement se poursuive aux troisième et quatrième trimestres.

Les effets de l'imposition de nouveaux droits de douane et de l'incertitude qu'ils provoquent devraient continuer de s'accumuler. Les perspectives de croissance sont plus faibles que celles qui avaient été projetées dans l'Énoncé de 2024 (graphique 10). Les économistes du secteur privé estiment que la croissance du PIB réel reprendra au second semestre de 2025, à un taux annualisé de 0,2 % et de 0,9 % aux troisième et quatrième trimestres, respectivement.

Les droits de douane et les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement devraient continuer de freiner les investissements des entreprises et la productivité. Ces effets combinés au ralentissement de la croissance de la population font en sorte que le niveau du PIB réel devrait être de 1,8 % inférieur à la prévision établie dans l'Énoncé de 2024, avant le conflit commercial (graphique 11). Une activité économique plus faible affecte la capacité fiscale du Canada. Selon une analyse de sensibilité du ministère des Finances, ce type de choc économique pourrait se traduire par une détérioration du solde budgétaire de 7 milliards de dollars par année en moyenne au cours de la période de projection (voir l'annexe 1 pour obtenir des détails sur la sensibilité des projections budgétaires aux chocs économiques).

Graphique 11
Niveau du PIB réel
Graphique 11 : Niveau du PIB réel

Sources : Enquêtes de septembre 2024 et d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le niveau du produit intérieur brut réel présenté dans l’Énoncé économique de 2024 et dans le budget de 2025, pour la période de 2024 à 2027. Il montre que ce niveau a été inférieur aux prévisions de l’Énoncé de 2024 durant le deuxième trimestre de 2025. On voit que les prévisionnistes du secteur privé s’attendent à ce que l’écart se creuse et qu’à moyen terme, le taux demeure inférieur aux prévisions de l’Énoncé de 2024.

Les exportations canadiennes aux prises avec de nouveaux droits de douane

Les exportateurs canadiens font face à des défis croissants en raison de la hausse des droits de douane, de l'incertitude entourant d'éventuelles règles commerciales et de l'affaiblissement de la demande mondiale. Les exportations vers notre premier partenaire commercial ont fortement baissé, une fois qu'ont pris fin les expéditions massives réalisées en prévision de l'imposition des droits de douane. La hausse récente de la capacité d'exportation de produits énergétiques, notamment par l'agrandissement du réseau de Trans Mountain et le projet de LNG Canada, a amorti dans une certaine mesure la baisse des exportations.

Ce sont les entreprises dans les secteurs directement ciblés par les droits de douane qui ont été les plus touchées, tout comme les régions où ces secteurs sont les plus présents. Les ventes intérieures ont compensé en partie la faible demande aux États-Unis et les entreprises ont accru leurs stocks, mais cela n'a pas suffi pour combler l'écart, et la production a décliné dans les secteurs touchés.

  • La valeur des exportations de marchandises canadiennes vers toutes les destinations a baissé de 7,2 % en août par rapport à leur valeur moyenne de 2024. Ce recul touche particulièrement les exportations vers les États-Unis, qui ont chuté de 10,4 %.
  • Les exportations d'acier et d'aluminium ont connu de fortes baisses, leurs volumes ayant chuté de 33 % et de 32 %, respectivement en août par rapport à leur moyenne de 2024 (graphique 12). Les États-Unis ont tout d'abord imposé des droits de douane de 25 % sur ces produits en mars avant de les faire doubler en les portant à 50 % en juin.
  • La Chine a imposé des droits de douane de 76 % sur les semences de canola en provenance du Canada, et de 100 % sur l'huile de canola et le tourteau de canola, ce qui a eu pour effet de fermer complètement le marché chinois au canola canadien. Les exportations de canola ont diminué de 17 % par rapport à 2024.
  • Les exportations de véhicules et de pièces d'automobiles ont baissé de 9 % depuis 2024, mais ce résultat masque ce qui aurait dû être une hausse s'il n'y avait pas eu de tensions commerciales. Les expansions planifiées dans le secteur ont été reportées, mises en attente ou complètement annulées en raison de l'incertitude planant sur le commerce.
  • Même si la plupart des biens canadiens entrent en franchise de droits sur le marché américain, les exportations ont aussi décliné dans des secteurs non visés par les droits, ce qui indique une propagation des effets du fléchissement de la demande industrielle aux États-Unis.
  • On constate un virage encourageant des exportations vers des marchés différents depuis 2024 (graphique 13). En particulier, les exportations vers d'autres partenaires commerciaux de produits en métal et de produits minéraux non métalliques, d'énergie, de biens de consommation et de matériel électrique ont toutes augmenté de plus de 7 % en août par rapport à 2024, alors que les entreprises cherchent à diversifier leurs marchés et que de nouvelles capacités d'exportation de l'énergie sont entrées en service.
Graphique 12
Variation du volume des exportations de marchandises, août 2025 par rapport à la moyenne de 2024
Graphique 12 : Variation du volume des exportations de marchandises, août 2025 par rapport à la moyenne de 2024

Nota – Pour les produits du cuivre, les chiffres sont une estimation et n'englobent pas tous les produits du cuivre et à teneur en cuivre qui sont visés par des droits de douane.

Sources : Statistique Canada; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre la variation du volume des exportations en août 2025 par rapport à la moyenne de 2024 dans des secteurs fortement touchés par les droits de douane et dans tous les autres secteurs regroupés. On voit que les exportations ont chuté davantage dans les secteurs fortement touchés par les droits de douane que dans les autres. On voit notamment que pour certains métaux comme l’acier et l’aluminium, les exportations ont baissé de plus de 30 %.
Graphique 13
Exportations de marchandises du Canada
Graphique 13 : Exportations de marchandises du Canada

Nota – Données mesurées sur une base douanière. Le dernier point de données correspond à août 2025.

Sources : Statistique Canada; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le taux nominal mensuel d’exportations de marchandises canadiennes vers les États-Unis et vers le reste du monde. Il montre qu’au deuxième trimestre de 2025, le taux nominal d’exportations vers les États-Unis a chuté lourdement et qu’il demeure en deçà des niveaux observés au cours des dernières années. On voit également que le taux nominal d’exportations vers le reste du monde a légèrement monté dans la première moitié de 2025.
  • Le rythme du déclin des exportations s'est stabilisé au troisième trimestre, alors que les baisses additionnelles dans les secteurs visés par des droits de douane ont été en partie compensées par la reprise des expéditions de produits énergétiques et le lancement des activités de LNG Canada. Cependant, la baisse brutale des exportations au début de l'année a maintenu les niveaux d'exportation bien en deçà de ceux de l'an dernier. Les prévisionnistes s'attendent à ce que les exportations accusent un retard sur la croissance de l'ensemble de l'économie au cours des deux prochaines années, étant donné que les droits de douane élevés pèseront sur la demande aux États-Unis, tandis qu'il faudra du temps pour développer de nouveaux marchés d'exportation.
  • L'élargissement des partenariats internationaux avec des pays fiables et aux vues similaires, comme les pays de l'Union européenne, la Corée, le Japon et le Mexique, donnera accès à de nouveaux marchés et réduira la dépendance excessive envers un seul partenaire économique, ce qui renforcera la résilience à long terme des exportateurs canadiens.

Le marché du travail dans un contexte d'incertitude sur le plan commercial

Les effets des droits de douane imposés par les États-Unis se font sentir dans l'ensemble du marché de l'emploi. Les entreprises suspendent leurs plans d'embauche en réaction aux nouveaux droits de douane et aux tensions commerciales. La reprise du marché de l'emploi, en cours depuis la fin de 2024, a ainsi été interrompue.

La croissance de l'emploi a ralenti depuis janvier, mais elle a rebondi en septembre, où la création de 60 000 emplois a compensé les pertes antérieures. La hausse du taux de chômage découle en grande partie du ralentissement de l'embauche, alors que les entreprises reportent ou annulent leurs offres d'emploi.

Le nombre de mises à pied a légèrement augmenté par rapport à son niveau historiquement bas, mais il s'est récemment stabilisé. Le nombre de nouvelles demandes de prestations d'assurance-emploi demeure assez bas comparativement aux périodes de ralentissement économique antérieures.

Certains Canadiens en ressentent davantage les effets :

  • Les pertes d'emploi se sont principalement produites dans les secteurs qui dépendent du commerce (graphique 14), comme celui de la fabrication, où 30 000 emplois ont été perdus depuis janvier. Le marché de l'emploi dans ces secteurs est toujours au ralenti, alors que les entreprises s'adaptent à la baisse de la demande américaine. Le taux de chômage a augmenté dans la plupart des provinces, et les hausses les plus importantes ont eu lieu dans des régions principalement manufacturières comme Windsor et Oshawa en Ontario, et dans certaines régions de la Colombie-Britannique (graphique 15).
  • Les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par le ralentissement des embauches. Le taux de chômage chez les jeunes a grimpé, pour passer de 12,9 % en février à 14,7 % en septembre, le taux le plus élevé depuis 2010, sauf durant la pandémie.
  • Compte tenu de la diminution des embauches dans bien des secteurs, la recherche d'emplois prend plus de temps, ce qui a pour effet d'augmenter le taux de chômage à long terme.
  • Pour bâtir l'économie de demain, il faut faire en sorte que les travailleurs et les industries aient les moyens de saisir les occasions qui se présentent. Pour favoriser une main-d'œuvre forte et confiante, nous mettrons en place un nouveau programme de requalification professionnelle auquel auront accès jusqu'à 50 000 travailleurs, assouplirons le régime d'assurance-emploi et en prolongerons les prestations, et lancerons une nouvelle plateforme numérique d'emploi et de formation en collaboration avec des partenaires du secteur privé afin de permettre aux Canadiens et aux Canadiennes de trouver plus rapidement un emploi.
  • La population active s'accroît plus lentement en raison du ralentissement de la croissance démographique et des taux d'immigration, que le Plan des niveaux d'immigration 2025-2027 ramène à des niveaux plus viables. Ces mesures aident à atténuer les pressions qui s'exercent sur le marché du travail, ce qui contribue à contenir le taux global de chômage. Le ralentissement des embauches rend la situation plus difficile pour les jeunes et les nouveaux arrivants qui peinent à décrocher leur premier emploi, ce qui met en évidence les obstacles auxquels se heurtent les premiers à leur entrée sur le marché du travail et le défi que représente l'intégration pour les seconds. Les jeunes sont particulièrement touchés, comme en témoigne la hausse de 5,7 points de pourcentage du taux de chômage chez les jeunes depuis 2022. La gestion de la croissance de l'immigration aide maintenant à stabiliser les conditions du marché du travail et devrait améliorer la situation pour les jeunes.
  • Le Plan des niveaux d'immigration 2025-2027 donne déjà des résultats : les arrivées de nouveaux travailleurs étrangers temporaires ont chuté d'environ 50 % cette année, et les arrivées de nouveaux étudiants étrangers sont inférieures d'environ 60 % à celles de 2024. Les demandes d'asile ont aussi diminué du tiers jusqu'à maintenant en 2025.

Le taux d'activité des femmes et des travailleurs dans la force de l'âge a quelque peu baissé, mais demeure élevé, tant historiquement que par rapport à d'autres pays.

  • Les Canadiens continuent de participer au marché du travail, et les entreprises ont accès à un important bassin de main-d'œuvre.

Le taux de chômage devrait demeurer élevé au cours de la période de projection pour atteindre un sommet de 7,2 % d'ici la fin de l'année, avant de baisser progressivement.

Graphique 14
Croissance de l'emploi en fonction de la dépendance envers la demande des États-Unis
Graphique 14 : Croissance de l'emploi en fonction de la dépendance envers la demande des États-Unis

Nota – Il y a un lien de dépendance lorsqu'au moins 35 % des emplois dans un secteur dépendent de la demande américaine. Le dernier point de données correspond à septembre 2025.

Sources : Statistique Canada, calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre la croissance de l’emploi total, de décembre 2024 à septembre 2025, soit des emplois qui dépendent de la demande des États-Unis, et ceux qui ne dépendent pas de celle-ci. On voit que depuis décembre, les données sur l’emploi montrent une baisse dans les industries qui dépendent de la demande américaine, et qu’elles sont demeurées en zone positive dans les autres industries.
Graphique 15
Taux de chômage dans les grandes villes, septembre 2025
Graphique 15 : Taux de chômage dans les grandes villes, septembre 2025

Nota – Le graphique présente les cinq hausses les plus élevées du taux de chômage dans les 20 principales régions métropolitaines de recensement, et la hausse du taux de chômage dans les cinq régions métropolitaines les plus peuplées. Moyenne sur trois mois.

Sources : Statistique Canada

Version texte Le graphique montre les cinq taux de chômage les plus élevés parmi les 20 principales régions métropolitaines de recensement, et les taux de chômage dans les cinq régions métropolitaines de recensement les plus peuplées, en septembre 2025.

L'amélioration de l'offre de logements contribue à atténuer les pressions

Après avoir fléchi plus tôt cette année, le marché du logement s'est stabilisé. Les reventes de propriétés et les nouvelles mises en chantier ont repris, mais l'activité varie d'une région à l'autre. Tant pour les locataires que pour les acheteurs d'une propriété, il est devenu plus abordable de se loger, notamment à la suite d'initiatives prises par le gouvernement, qui a entre autres investi dans la construction de logements construits expressément pour la location, abaissé les cibles d'immigration et offert de nouvelles mesures de soutien à l'achat d'une première propriété.

  • L'élimination de la TPS pour les acheteurs d'une première habitation d'une valeur maximale de 1 million de dollars et les récents changements apportés aux règles hypothécaires aideront à rendre l'accès à la propriété possible pour un plus grand nombre de Canadiens.
  • Les ventes de propriétés ont augmenté au cours de cinq des six derniers mois, et les indicateurs prospectifs, dont le ratio des ventes aux nouvelles inscriptions et les stocks de logements disponibles, semblent indiquer un marché globalement équilibré à l'échelle nationale.
  • La baisse du prix des propriétés et des taux d'intérêt, conjuguée à la forte croissance des revenus, a rendu les prix plus abordables pour les acheteurs d'une première habitation. L'indice d'accessibilité à la propriété de la Banque du Canada s'est amélioré depuis sept trimestres consécutifs, à la faveur d'une réduction de 2,75 points de pourcentage du taux directeur depuis mai 2024 et de la baisse des prix de revente dans plusieurs marchés de l'habitation.
  • Les mises en chantier sont en hausse cette année. Elles se sont chiffrées à 277 000 en moyenne au cours des six derniers mois, le nombre le plus élevé depuis 2021, soutenues par les incitatifs du gouvernement à la construction de logements construits expressément pour la location.
  • La vigueur du secteur de la construction de logements locatifs, combinée aux premières mesures prises par le gouvernement pour assurer une croissance viable de l'immigration et de la population, a atténué les pressions exercées sur le logement, alors que le loyer demandé moyen a baissé de 3,2 % au cours de la dernière année (graphiques 16 et 17).
  • Des politiques gouvernementales, comme le Programme de prêts pour la construction d'appartements et l'assurance prêt hypothécaire, ont aidé à maintenir un niveau élevé d'activité dans le domaine de la construction, particulièrement dans le secteur du logement locatif.

Les efforts déployés par le gouvernement aident déjà à augmenter l'offre de logements et à réduire les coûts. 

Pour que le coût du logement redevienne abordable à long terme, il faudra poursuivre sur cette lancée et combler l'écart entre l'offre et la demande. C'est pourquoi le nouveau gouvernement du Canada prend des mesures pour doubler le rythme de construction et ainsi construire plus vite des millions de logements, en s'appuyant notamment sur une nouvelle agence, Maisons Canada.

  • Le nouveau gouvernement du Canada a lancé Maisons Canada, qui aidera à doubler le rythme de construction résidentielle au cours des 10 prochaines années pour accroître l'offre de logements, parallèlement à d'autres mesures. Cette agence transformera la collaboration entre les secteurs public et privé et favorisera des méthodes de construction modernes en exerçant un effet catalyseur sur la création d'une toute nouvelle industrie canadienne de l'habitation.
  • Maisons Canada investira des capitaux, créera de la demande et exploitera des technologies novatrices dans le domaine du logement afin que des logements soient bâtis plus rapidement et de manière plus durable tout au long de l'année. L'agence privilégiera fortement le recours à des méthodes de construction modernes et rentables, telles que la préfabrication, les logements modulaires et le bois massif. Grâce à des achats en gros et à un financement à long terme, Maisons Canada favorisera l'adoption généralisée de ces méthodes de construction de pointe, qui pourraient réduire les délais de construction jusqu'à 50 %, les coûts jusqu'à 20 % et les émissions d'environ 20 % pendant la période de construction.
  • Le gouvernement fédéral collabore avec les autres ordres de gouvernement en vue d'agir au moyen d'un train complet de mesures stratégiques. Celles-ci englobent notamment un financement à faible coût pour les promoteurs immobiliers, des incitatifs pour la construction de logements locatifs, la réduction des formalités administratives, des investissements dans l'infrastructure et des initiatives pour accroître la main-d'œuvre qualifiée dans le secteur de la construction.
  • Les investissements visant à augmenter l'offre de logements s'accompagnent de mesures favorisant une gestion responsable de l'immigration, dans le but d'atténuer les pressions exercées sur la demande de logements. Le Plan des niveaux d'immigration 2026-2028 ramènera l'immigration à des niveaux viables en venant stabiliser les nouvelles admissions de résidents permanents afin qu'elles correspondent à moins de 1 % de la population canadienne après 2027, et en réduisant le nombre total de résidents temporaires pour qu'il passe à moins de 5,0 % de la population d'ici la fin de 2027, comparativement au sommet de 7,6 % atteint en 2024.
Graphique 16
Nombre de logements locatifs achevés et loyer demandé moyen
Graphique 16 : Nombre de logements locatifs achevés et loyer demandé moyen

Nota – Le nombre de logements achevés correspond à la somme des 12 derniers mois. Les derniers points de données correspondent à septembre 2025.

Sources : Rentals.ca; Statistique Canada; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le nombre moyen de logements achevés sur 12 mois et le taux de croissance du loyer moyen d’une année sur l’autre. On voit que le loyer moyen a baissé en même temps que le nombre de logements achevés a augmenté.
Graphique 17
Croissance démographique
Graphique 17 : Croissance démographique

Nota – Le dernier point de données correspond à la population au 1er juillet 2025.

Sources : Statistique Canada; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre la croissance démographique d’une année à l’autre et les projections de Statistiques Canada à cet égard. On voit que la croissance démographique a ralenti et que la tendance devrait se poursuivre.

L'inflation se maintient dans la fourchette cible

L'inflation selon l'indice des prix à la consommation (IPC) se maintient à près de 2 %. Elle s'est établie à 2,4 % en septembre et s'est maintenue, au cours des 21 derniers mois, dans la fourchette cible allant de 1 % à 3 % de la Banque du Canada. Le Canada a connu une désinflation plus rapide que bon nombre de pays comparables (graphique 18).

L'élimination par le gouvernement fédéral, en avril, de la tarification du carbone pour les consommateurs a aidé à faire baisser les coûts.

L'inflation sous-jacente demeure élevée sous l'effet des fortes pressions qui se sont exercées antérieurement sur les coûts. Si on exclut les taxes indirectes, l'inflation a atteint 2,9 % au mois de septembre, et les mesures de l'inflation fondamentale se sont maintenues autour de 3 % au cours des derniers mois. Cette vigueur de l'inflation dénote certains facteurs persistants :

  • L'inflation des biens (à l'exclusion de l'énergie) se maintient en raison des pressions qui se sont exercées antérieurement sur les coûts à l'échelle internationale et qui se sont traduites par des prix plus élevés à l'importation. Divers facteurs mondiaux étaient en cause : la faiblesse du dollar canadien vers la fin de 2024, la hausse des prix dans le secteur industriel et les coûts élevés de transport. Ces facteurs se sont cependant atténués récemment.
  • Les prix des aliments ont augmenté à l'échelle mondiale, y compris au Canada, ce qui reflète les augmentations de coûts antérieures notamment lors de la dépréciation de plusieurs devises mondiales par rapport au dollar américain vers la fin de 2024. Ces augmentations de coûts antérieures continuent de se répercuter sur les prix des aliments. Le prix élevé des produits de base et les perturbations de l'offre à l'échelle mondiale ont entraîné d'autres pressions. La hausse des prix des aliments au Canada est d'une ampleur similaire à celle de pays comparables (graphique 19).
  • L'inflation des prix de l'énergie demeure modérée à la suite de l'élimination de la tarification du carbone pour les consommateurs. Cependant, les marges bénéficiaires accrues des raffineries dans le monde, attribuables à la vigueur de la demande et à une offre limitée, neutralisent en partie cette baisse.
  • L'inflation du prix des services demeure élevée, quoique le taux d'inflation du logement s'atténue. On s'attend à ce que la modération des frais d'intérêts hypothécaires se poursuive, tandis que la baisse de l'inflation des loyers devrait reprendre sous l'effet du ralentissement de la croissance démographique et de l'offre accrue de logements locatifs, ce qui réduira les prix sur le marché locatif.
Graphique 18
Taux d'inflation, septembre 2025 (ou donnée la plus récente), dans certaines économies avancées
Graphique 18 : Taux d'inflation, septembre 2025 (ou donnée la plus récente), dans certaines économies avancées

Nota – Les taux d'inflation sont ceux de septembre 2025 sauf pour la Nouvelle-Zélande (T3 de 2025) et l'Australie (T2 de 2025).

Source : Haver Analytics

Version texte Le graphique montre les taux d’inflation de nombreuses économies avancées, en septembre 2025.
Graphique 19
Inflation alimentaire, septembre 2025, G7
Graphique 19 : Inflation alimentaire, septembre 2025, G7

Nota – Taux d'inflation alimentaire une année sur l'autre.

Source : Haver Analytics.

Version texte Le graphique montre l’inflation alimentaire d’une année à l’autre dans chacun des pays du G7, en septembre 2025.

La croissance des salaires permet aux Canadiens d'avoir plus d'argent dans leurs poches, le montant des chèques de paie ayant augmenté même en tenant compte de l'inflation. Voilà maintenant près de trois ans que la croissance des salaires est supérieure à l'inflation (graphique 20).

On prévoit que le taux d'inflation devrait se maintenir aux alentours de 2 %, alors que les pressions à la hausse et à la baisse sur les prix s'équilibrent mutuellement :

  • La hausse des droits de douane imposés par les États-Unis sur leurs importations gonfle les coûts de production des entreprises canadiennes et pourrait contribuer à l'inflation au pays. Les pressions sur les coûts découlant de la réorientation des chaînes d'approvisionnement à mesure que les entreprises diversifient leurs fournisseurs pourraient aussi se répercuter sur les prix à la consommation au Canada, compte tenu de l'intégration étroite des chaînes d'approvisionnement en Amérique du Nord.
  • L'élimination de la plupart des contre-mesures canadiennes se traduira par moins de pressions à la hausse sur le prix de bon nombre de produits provenant des États-Unis.
  • Le ralentissement de la demande intérieure et les conditions plus précaires du marché du travail, qui entraîneront une baisse des coûts unitaires de main-d'œuvre, ralentiront l'inflation de manière plus générale.

La Banque du Canada a réduit considérablement les taux d'intérêt, ce qui a soutenu la demande intérieure et l'économie canadienne. Depuis mai 2024, elle a baissé le taux directeur de 2,75 points de pourcentage pour le ramener à 2,25 %, soit un taux inférieur au point médian de la « fourchette neutre » selon les estimations de la Banque du Canada. Cette dernière a assoupli sa politique monétaire plus tôt et de manière plus décisive que bien d'autres banques centrales au cours de ce cycle d'assouplissement, en partie grâce à une désinflation plus rapide (graphique 21).

Le 29 octobre dernier, la Banque a réduit son taux directeur de 25 points de base, invoquant le ralentissement persistant de l'économie et une diminution des facteurs de risque pouvant augmenter l'inflation. La Banque a aussi signalé que le taux directeur était à un niveau approprié pour aider l'économie à traverser cette période d'ajustement.

Graphique 20
Salaire horaire nominal moyen et inflation de l'IPC
Graphique 20 : Salaire horaire nominal moyen et inflation de l'IPC

Nota – Salaire horaire moyen de la population âgée de 15 ans et plus, tous types d'employés. Le dernier point de données correspond à septembre 2025.

Source : Statistique Canada

Version texte Le graphique montre la croissance des salaires et de l’indice des prix à la consommation d’une année à l’autre. On voit que depuis février 2023, les salaires ont augmenté plus rapidement que l’a fait l’indice des prix à la consommation.
Graphique 21
Taux directeur de certaines économies avancées
Graphique 21 : Taux directeur de certaines économies avancées

Nota – Pour la période allant de 2022 au 29 octobre 2025. Le taux indiqué pour la zone euro correspond au taux de la facilité de dépôt.

Source : Haver Analytics

Version texte Le graphique montre les taux directeurs en vigueur dans certaines économies avancées, entre 2022 et le 29 octobre 2025, et les sommets atteints.

3. Perspectives de l'économie canadienne

L'incertitude mondiale pèse sur les perspectives économiques du Canada

Le ministère des Finances Canada mène régulièrement des enquêtes auprès d'économistes du secteur privé afin de connaître leur avis sur les perspectives de l'économie canadienne (une analyse détaillée des résultats prévus se trouve à l'annexe 1).

Depuis 1994, le gouvernement du Canada fonde sa planification économique et budgétaire sur la moyenne des prévisions du secteur privé. Cette façon de procéder renforce l'objectivité et la transparence, et confère un certain degré d'indépendance aux prévisions du gouvernement. Il s'agit là d'une pratique avalisée par des institutions internationales comme le FMI.

Dans l'enquête d'août 2025, les prévisionnistes ont tenu compte des nouvelles mesures tarifaires et des derniers développements au chapitre de la politique commerciale connus à ce moment. En particulier, ils ont tenu compte de l'incertitude engendrée par les droits de douane et de leur impact sur l'économie canadienne. Même si une diminution graduelle des droits de douane américains est attendue dans une certaine mesure au cours des deux prochaines années, rien ne laisse présager la reprise d'un commerce à l'échelle mondiale qui soit largement ouvert et caractérisé par des droits de douane peu élevés.

Malgré cette incertitude, les prévisionnistes s'attendent à une croissance modérée au cours de la deuxième moitié de l'année (graphique 23), alors que l'économie est tombée au point mort au premier semestre de 2025. Dans leurs perspectives, les exportations et les investissements des entreprises demeurent faibles en raison des droits de douane imposés par les États-Unis et de l'incertitude entourant les perspectives de la demande. Les dépenses des ménages demeurent vigoureuses, mais elles commencent à ralentir alors que la situation se détériore quelque peu sur le marché du travail et que la croissance démographique ralentit.

La croissance du PIB réel devrait se rétablir en 2026, à la faveur de la stabilisation des exportations et du redressement de la demande intérieure dans un contexte de baisse des taux d'intérêt. À mesure que l'économie canadienne s'adaptera au nouveau contexte commercial, la croissance devrait s'accélérer pour avoisiner 2 % d'ici 2027 et au cours des années suivantes.

Malgré la guerre commerciale, le PIB réel et le PIB nominal du Canada devraient continuer de croître. Le FMI s'attend à ce que le Canada se classe au deuxième rang du G7 pour la croissance du PIB réel en 2026, uniquement devancé par les États-Unis (graphique 22).

Dans l'ensemble, les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à ce que le PIB réel progresse de 1,1 % en 2025 et de 1,2 % en 2026, alors que des taux de croissance de 1,9 % et de 2,1 % étaient prévus respectivement dans l'Énoncé de 2024. D'ici la fin de 2027, le niveau du PIB réel sera inférieur d'environ 1,8 % aux prévisions figurant dans l'Énoncé de 2024. L'inflation du PIB devrait s'établir en moyenne à 2,4 % en 2025 et à 1,8 % en 2026 (comparativement au taux de 2,0 % prévu pour les deux années dans l'Énoncé de 2024), mais les projections pour les années suivantes sont en grande partie semblables à celles de l'Énoncé de 2024. Pour la période de projection (2025-2029), le PIB nominal sera inférieur de 40 milliards de dollars par année en moyenne aux projections faites dans l'Énoncé de 2024.

Dans l'enquête d'août, les économistes du secteur privé prévoient ce qui suit :

  • La désinflation entraînée par l'élimination de la tarification du carbone pour les consommateurs et l'offre excédentaire devrait atténuer en grande partie les pressions sur les prix découlant de l'imposition de droits de douane et des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement. Par conséquent, l'inflation de l'IPC devrait s'établir en moyenne à 2,1 % en 2025 et à 2,0 % par la suite, ce qui correspond à la prévision de l'Énoncé de 2024.
  • Les tensions commerciales continuent de peser sur la demande de main-d'œuvre, ce qui a entraîné une hausse du taux de chômage, qui devrait atteindre un sommet de 7,2 % au quatrième trimestre de 2025 et s'établir en moyenne à 7,0 % pour l'année (comparativement au taux de 6,7 % prévu dans l'Énoncé de 2024). Il est attendu que le taux de chômage diminuera pour s'établir à 6,0 % d'ici 2029.
  • La Banque du Canada maintiendra son taux directeur à 2,25 % tout au long de l'année 2026.
  • Les taux d'intérêt à court terme devraient s'établir à environ 30 points de base de moins, en moyenne, que les taux prévus dans l'Énoncé de 2024, pour se fixer à environ 2,5 % d'ici la fin de la période de prévision en 2030.
  • Le taux des obligations du gouvernement à 10 ans devrait croître pour passer d'un taux moyen de 3,3 % en 2025 à 3,6 % en 2029 (soit environ 15 points de base de plus que ce qui était prévu dans l'Énoncé de 2024).
  • Les prévisionnistes ayant participé à l'enquête entrevoyaient des risques accrus à la baisse, étant donné les possibilités d'aggravation des tensions commerciales, d'intensification des effets des droits de douane américains et de l'incertitude entourant la politique commerciale, ainsi que de réévaluation des marchés financiers (graphique 24).
Graphique 22
Projections de croissance du PIB réel
Graphique 22 : Projections de croissance du PIB réel

Sources : Statistique Canada; enquêtes de septembre 2024 et d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le profil de croissance du produit intérieur brut réel pour 2025 et 2026, par trimestre et par année, comme présenté dans l’Énoncé économique de l’automne de 2024 et dans le budget de 2025. On voit que la croissance a été moins forte que prévu dans l’Énoncé économique, au deuxième trimestre de 2025, et les prévisionnistes du secteur privé s’attendent à ce que la situation perdure au deuxième semestre de 2025, puis en 2026.
Graphique 23
Perspectives de croissance du PIB réel en 2026 selon le FMI
Graphique 23 : Perspectives de croissance du PIB réel en 2026 selon le FMI

Source : Fonds monétaire international, Perspectives de l'économie mondiale, octobre 2025

Version texte Le graphique montre les perspectives de croissance du produit intérieur brut réel pour les pays du G7 en 2026, établies par le Fonds monétaire international. Selon les prévisions, le Canada affiche les meilleures perspectives de croissance après les États-Unis.
Graphique 24
Écart du PIB nominal par rapport aux projections du budget de 2025
Graphique 24 : Écart du PIB nominal par rapport aux projections du budget de 2025

Sources : Statistique Canada; enquête d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre l’écart du produit intérieur brut nominal par rapport aux trois prévisions les plus élevées et aux trois prévisions les plus basses du budget de 2025, établies dans l’enquête d’août 2025. On voit que l’écart entre les trois prévisions les plus basses est plus grand que celui entre les trois prévisions les plus élevées. Cela laisse entendre que les perspectives relatives au PIB nominal risquent de se dégrader.

Analyse des scénarios économiques

L'enquête d'août 2025 fournit une base raisonnable pour la planification économique et budgétaire. Toutefois, l'imposition de droits de douane et l'incertitude sur le plan commercial pourraient encore entraîner d'autres contrecoups, tandis que des risques subsistent à bien des égards. Le nouveau gouvernement a pour mission fondamentale d'aider les ménages et les entreprises à sortir plus forts des périodes de changements économiques mondiaux, en investissant dans l'économie pour la faire croître et renforcer sa résilience à long terme.

Pour favoriser une planification responsable en cette période de grande incertitude, le ministère des Finances Canada a préparé un scénario pessimiste et un scénario optimiste sur la base des prévisions issues de l'enquête d'août 2025.

Scénario pessimiste

Dans ce scénario, une grande incertitude continue d'entourer la politique commerciale, ce qui amène les consommateurs et les entreprises à faire preuve de prudence quant à leurs dépenses et leurs investissements.

  • Les vents contraires ressentis à l'échelle mondiale se répercutent sur les cours du pétrole et les actifs financiers, alors que le ralentissement de l'économie américaine fait baisser la demande d'exportations canadiennes. L'adaptation aux nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis s'avère plus difficile que prévu, ce qui freine la croissance de la productivité.
  • Ces facteurs combinés se traduisent par un recul du PIB réel au troisième trimestre de 2025, suivi par un quatrième trimestre où l'activité stagnera, puis par une période prolongée de faible croissance et de chômage plus élevé (graphique 25).
  • Le PIB nominal est, en moyenne, inférieur de 51 milliards de dollars par année pendant la période de projection par rapport aux prévisions issues de l'enquête d'août 2025 (graphique 26).

Scénario optimiste

Dans le scénario optimiste, l'incertitude au sujet de la politique commerciale se dissipe plus rapidement, à mesure que les États-Unis concluent des accords commerciaux avec leurs principaux partenaires et que les tensions s'apaisent à l'échelle internationale. Les mesures prises au Canada pour rendre le commerce intérieur plus efficace, stimuler la concurrence, de même que diversifier et renforcer nos partenariats internationaux aident à rendre le contexte commercial plus prévisible.

  • La croissance plus forte que prévu aux États-Unis et la hausse des prix mondiaux du pétrole accroissent la demande d'exportations canadiennes, tandis que les dépenses de consommation et les investissements des entreprises reprennent plus rapidement.
  • Ce scénario intègre des gains de productivité modérés, grâce aux effets positifs de réformes structurelles qui éliminent des obstacles à l'investissement et à la productivité.
  • Le PIB nominal est, en moyenne, supérieur de 25 milliards de dollars par année pendant la période de projection par rapport aux prévisions issues de l'enquête d'août 2025.
Graphique 25
Projections de croissance du PIB réel
Graphique 25 : Projections de croissance du PIB réel

Sources : Statistique Canada; enquête d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre les projections de croissance du produit intérieur brut réel en 2025, 2026 et 2027 dans les scénarios pessimiste et optimiste, et dans le budget de 2025. Il montre pour les trois années que la croissance est plus rapide dans le scénario optimiste et plus lente dans le scénario pessimiste.
Graphique 26
Projections du niveau du PIB nominal
Graphique 26 : Projections du niveau du PIB nominal

Sources : Statistique Canada; enquête d'août 2025 du ministère des Finances Canada auprès d'économistes du secteur privé; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le niveau projeté du produit intérieur brut nominal entre 2024 et 2029 dans les prévisions du budget de 2025 ainsi que dans les scénarios optimiste et pessimiste. Il montre que l’incidence négative du scénario pessimiste est environ deux fois plus importante que ne l’est l’incidence positive du scénario optimiste.

4. Bâtir une économie forte et compétitive

Améliorer la productivité : la voie de l'avenir pour le Canada

La vigueur de l'économie repose sur une forte productivité. Or, pour faire croître la productivité, qui est indissociable du rehaussement du niveau de vie et de la compétitivité économique, il faut trouver des moyens d'amener les entreprises et les travailleurs à produire davantage avec le même niveau d'effort.

  • La croissance de la productivité profite à tout le monde : les Canadiens qui travaillent dur voient leur salaire et leurs revenus augmenter, les entreprises peuvent prendre de l'expansion et créer plus d'emplois, et le Canada demeure concurrentiel sur les marchés mondiaux.
  • Si la croissance de la productivité du Canada avait été comparable à celle des États-Unis de 2017 à 2023, le revenu médian d'une famille avec un enfant serait supérieur de près de 11 000 $ à son niveau actuel.
  • Une économie forte propulsée par la croissance de sa productivité est aussi une source constante de revenus qui permettent de financer les services publics sur lesquels compte la population canadienne.

Au cours des 10 dernières années, la productivité au Canada est demeurée faible. Pendant cette période, elle a crû d'à peine 0,3 % par année, soit moins du tiers de la croissance observée au cours des deux décennies précédentes (graphique 27). Pour cette raison, le Canada accuse un retard considérable en matière de productivité par rapport aux autres économies du G7 (graphique 28).

Graphique 27
Croissance de la productivité du travail, ensemble de l'économie, G7
Graphique 27 : Croissance de la productivité du travail, ensemble de l'économie, G7

Sources : OCDE; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre la croissance de la productivité du travail dans l’ensemble de l’économie des pays du G7 sur trois périodes : 1994-2007, 2007-2014 et 2014-2023. On voit qu’au Canada, la croissance est constamment inférieure à celle de la plupart des autres pays du G7.
Graphique 28
Niveau de productivité du travail par rapport au Canada, ensemble de l'économie, 2023
Graphique 28 : Niveau de productivité du travail par rapport au Canada, ensemble de l'économie, 2023

Sources : OCDE; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le niveau de productivité du travail des pays du G7 par rapport au Canada, en 2023. On voit que seul le Japon affiche une croissance de la productivité du travail inférieure à celle du Canada.

Une croissance toujours lente de la productivité est liée de près à une faiblesse de longue date de l'investissement. Pendant des décennies, les entreprises canadiennes ont investi moins par travailleur que les entreprises américaines. Cet écart au chapitre des investissements s'est creusé depuis 2015, à la suite de l'effondrement des prix des produits de base, ce qui a contribué à la chute marquée des investissements dans le secteur de l'énergie.

  • Au Canada, l'investissement global des entreprises stagne depuis 10 ans, tandis qu'aux États-Unis, il a augmenté fortement (graphique 29). Cette faiblesse s'explique en grande partie par le repli des dépenses en capital du secteur canadien de l'énergie après la forte baisse des prix mondiaux du pétrole en 2015 et par l'augmentation à l'inverse des investissements américains dans les technologies au cours des dernières années.
  • L'économie canadienne souffre aussi de la faiblesse des investissements dans la machinerie et le matériel, la recherche et le développement et les actifs incorporels comme la propriété intellectuelle, les données et les logiciels, et ce, dans tous les secteurs d'activité.

Les entreprises considèrent souvent que les risques et les coûts liés à des investissements dans des actifs novateurs à haut risque l'emportent sur les avantages. Cette attitude est renforcée par des obstacles structurels comme le cadre de réglementation, la concurrence limitée et des contraintes d'échelle. De plus, l'économie canadienne continue de reposer en grande partie sur des secteurs à faible potentiel de croissance, qui exportent peu dans des marchés étrangers dynamiques en essor rapide et investissent assez peu aussi dans la technologie. Pour surmonter ces obstacles, il faudra qu'un changement structurel s'opère pour favoriser la prise de risque et une croissance axée sur l'innovation.

Le moyen le plus rapide de relancer la croissance de la productivité passe par l'élimination des obstacles structurels et la hausse de l'investissement dans la machinerie, le matériel, l'innovation et l'infrastructure qui permettent d'accélérer le travail à un coût plus concurrentiel. Pour ce faire, il faut s'attaquer aux faiblesses structurelles de longue date comme les obstacles au commerce intérieur, simplifier la réglementation et les processus d'approbation des projets et accroître la concurrence (graphique 30). Ce sont là autant de mesures qui ont fait leurs preuves en vue de renforcer la compétitivité, d'attirer les investissements privés et de dynamiser la croissance.

Graphique 29
Investissements réels des entreprises depuis 2000, Canada et États-Unis
Graphique 29 : Investissements réels des entreprises depuis 2000, Canada et États-Unis

Nota – Le dernier point de données correspond au T2 de 2025.

Sources : Statistique Canada; U.S. Bureau of Economic Analysis; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre la croissance des investissements réels des entreprises au Canada et aux États-Unis entre le premier trimestre de 2000 et le deuxième trimestre de 2025. Il montre aussi la croissance des investissements réels au Canada, sans le pétrole et le gaz, au cours de la même période. On voit que la croissance des investissements au Canada est généralement inférieure à la croissance des investissements aux États-Unis.
Graphique 30
Indice de réglementation qui favorise la concurrence, 5 premiers pays et pays du G7, 2023
Graphique 30 : Indice de réglementation qui favorise la concurrence, 5 premiers pays et pays du G7, 2023

Nota – L'indice de réglementation des marchés de produits (RMP) varie de 0 à 6, la valeur la plus élevée indiquant des règlements qui favorisent moins la concurrence.

Sources : OCDE; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre l’indice de réglementation qui favorise la concurrence de l’Organisation de coopération et de développement économiques dans les cinq pays le plus performance de cette dernière et dans les pays du G7. On voit que la réglementation canadienne est moins favorable à la concurrence que celle d’autres pays.

Le Canada doit aussi se tourner vers les marchés en forte croissance et investir dans les technologies qui lui permettront de réaliser tout son potentiel économique. Ce faisant, l'économie canadienne s'engagera sur la voie du succès, dans un avenir qui sera défini par la double transformation entraînée par le virage numérique et la décarbonation, et qu'alimentent les progrès technologiques.

Le statu quo n'est plus une option; les défis actuels exigent une intervention de large portée. Nous devons stimuler la croissance de la productivité au Canada pour revitaliser notre capacité industrielle. Ainsi, nous pourrons nous tourner avec succès vers de nouveaux marchés, construire plus de logements et tirer profit de nos ressources naturelles.

La nouvelle stratégie industrielle du Canada

Le Canada est déjà l'un des pays les plus prospères au monde. Il détient plusieurs avantages concurrentiels : il est une superpuissance en matière d'énergie, il bénéficie d'une main-d'œuvre hautement qualifiée, il est en mesure d'attirer les meilleurs talents du monde entier, et il possède en abondance des minéraux critiques et d'autres ressources dont le monde a besoin. Toutefois, pour tirer son épingle du jeu dans une économie mondiale en rapide évolution, le Canada doit renforcer sa situation à l'intérieur de ses frontières. Pour ce faire, dans le budget de 2025, le gouvernement prend les devants en mettant en place une nouvelle stratégie industrielle de large portée pour stimuler la productivité et bâtir une économie plus forte qui permettra de protéger les travailleurs d'ici, de bâtir de grandes infrastructures, de favoriser l'achat canadien et de diversifier les exportations.

Mesures à forte portée pour une croissance durable

Des mesures à forte portée pour renforcer la croissance de la productivité peuvent générer des avantages qui exercent un effet multiplicateur au fil du temps, en favorisant la hausse des salaires, l'augmentation des investissements du secteur privé et une résilience accrue face à de futurs chocs.

Le nouveau gouvernement du Canada prend ces mesures à forte portée :

  • Projets d'infrastructures : établir des liens entre les marchés et les régions et faciliter les investissements privés.
  • Investissements publics dans la R-D : favoriser l'innovation et accélérer l'adoption de technologies
  • Réformes de la réglementation : réduire les formalités administratives qui freinent l'investissement privé, limitent le commerce et la mobilité de la main-d'œuvre et restreignent la concurrence
  • Superdéduction à la productivité : bonifier les incitatifs fiscaux pour permettre aux entreprises de récupérer plus rapidement le coût de leurs investissements
Graphique 31
Fourchette type des retombées économiques par dollar d'investissement public
Graphique 31 : Fourchette type des retombées économiques par dollar d'investissement public

Nota – Retombées économiques liées au PIB.

Source : Calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre l’écart type des retombées économiques par dollar d’investissement public dans les infrastructures et la recherche et développement. On voit que ce type d’investissements peut grandement contribuer au produit intérieur brut.

L'effet combiné de ces mesures à forte portée peut créer un cercle vertueux de croissance économique. Par exemple, l'amélioration des infrastructures peut faciliter le déploiement à grande échelle de nouvelles technologies conçues grâce à des investissements publics dans la R-D, tandis que des réformes de la réglementation garantiront que ces technologies seront adoptées efficacement dans l'ensemble des industries. Au fil du temps, ces mesures à forte portée pourront mener à une économie plus dynamique et résiliente.

Ces mesures à forte portée contribueront à mobiliser des investissements privés de 500 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Les retombées économiques liées à l'atteinte de cette cible seraient considérables, et se multiplieraient au fil du temps en raison d'une productivité accrue. À titre d'exemple, avec des investissements privés supplémentaires de 500 milliards de dollars, le PIB réel pourrait, d'ici 2030, croître d'environ 3,5 % de plus qu'il ne l'aurait fait autrement, ce qui témoignerait des retombées durables d'une économie plus riche en capitaux. Pendant la même période, le pouvoir d'achat des Canadiens s'accroîtrait, alors que le PIB réel par habitant augmenterait de 1 400 $ par année en moyenne. Cette hausse de la production pourrait améliorer le solde budgétaire d'environ 7 milliards de dollars par année en moyenne au cours de la période de projection. Tous ces avantages soulignent l'importance d'une croissance économique basée sur les capitaux pour l'économie canadienne.

Ensemble, les mesures récemment adoptées et les nouvelles mesures proposées dans le budget de 2025 serviront de catalyseur pour la création d'un cercle vertueux d'investissement et renforceront la productivité dans les prochaines années. En plus de contribuer à attirer l'investissement privé en cette période d'incertitude économique, l'ensemble de ces mesures visent à aider le Canada à relever de grands défis stratégiques par la refonte du modèle industriel du pays.

  • Le nouveau Bureau des grands projets accélérera la réalisation de projets d'intérêt national et assurera la coordination du financement fédéral pour faciliter la mise en œuvre des projets. Ces projets tisseront des liens entre les communautés au pays, attireront des capitaux à l'échelle nationale et internationale et créeront des emplois bien rémunérés.
  • L'agence Maisons Canada favorisera l'émergence d'une toute nouvelle industrie canadienne de l'habitation en misant sur des méthodes de construction modernes pour accroître la productivité de manière durable à grande échelle.
  • La nouvelle Stratégie industrielle de défense du Canada renforcera les capacités industrielles au pays, donnera au Canada les outils nécessaires pour répondre à ses besoins en matière de défense et permettra de saisir les occasions qui se présenteront. La hausse des approvisionnements ouvrira de nouvelles possibilités aux travailleurs et aux entreprises d'ici, ainsi que des débouchés pour les biens fabriqués dans l'ensemble des chaînes d'approvisionnement, dont bénéficieront les secteurs canadiens de l'acier, de l'aluminium, des minéraux critiques et de la cyberdéfense. Ces investissements aideront aussi le Canada à respecter ses engagements envers l'OTAN et à renforcer la sécurité collective.
  • La politique « Achetez canadien » du nouveau gouvernement nous permettra d'être notre meilleur client. Lorsque nous bâtirons, nous le ferons en utilisant des marchandises et des fournisseurs d'ici. Plus que jamais, il faut unifier notre économie et améliorer la circulation des biens et des services au pays. Nous y parviendrons en faisant tomber les barrières au commerce intérieur, et cimenterons ainsi l'unité de l'économie canadienne.
  • La nouvelle Stratégie de compétitivité climatique, qui combine une tarification améliorée du carbone industriel, un cadre réglementaire simplifié et un audacieux ensemble d'incitatifs fiscaux, viendra accélérer les investissements en vue de réduire les émissions dans des secteurs clés, faciliter l'accès aux marchés des exportations canadiennes, créer des emplois et faire croître l'économie.
  • Notre Stratégie de diversification du commerce permettra de bâtir un nouveau réseau de relations commerciales dans le monde entier et ouvrira de nouveaux marchés aux entreprises canadiennes. Elle aidera le Canada à cesser de dépendre d'un seul partenaire commercial pour devenir une économie résiliente face aux chocs mondiaux.

Donner lieu à des investissements totaux Mobiliser des investissements totaux de 1 000 milliards de dollars

Afin de stimuler la productivité, d'accroître la capacité économique du Canada et d'assurer un avenir plus prospère à la population canadienne, le Canada a besoin d'une transformation radicale pour renverser la tendance historique aux investissements faibles du secteur privé. Le gouvernement prend des mesures décisives pour améliorer l'efficience de la réglementation, accroître la concurrence, bonifier les incitatifs fiscaux aux nouveaux investissements et favoriser des investissements de portée historique dans le logement et les infrastructures.

Nous attirerons des capitaux privés en accélérant la réalisation de grands projets. Les cinq premiers projets soumis au nouveau Bureau des grands projets représentent au total des investissements en capital de 60 milliards de dollars. D'autres projets d'intérêt national seront annoncés ce mois-ci. Ensemble, ces projets devraient mobiliser à des investissements en capital totalisant au moins 150 milliards de dollars.

Le budget de 2025 permettra d'attirer de nouveaux investissements grâce à l'établissement de centres de données pour l'IA, à l'aménagement d'infrastructures de prochaine génération, à l'accélération de la construction de logements et au développement de notre industrie de la défense. Les mesures prévues dans le budget de 2025 inciteront les entreprises à investir et à innover au Canada grâce à des crédits d'impôt à l'investissement, à la superdéduction à la productivité et à l'amélioration des encouragements fiscaux à la recherche scientifique et au développement expérimental.

Les mesures proposées dans le budget de 2025 mettent le Canada sur la bonne voie pour réaliser ses objectifs en matière d'investissements. Des investissements en capital prévus par le gouvernement sur cinq ans, un montant d'environ 280 milliards de dollars (selon la comptabilité de la caisse) est destiné à soutenir des tiers. Ces mesures d'encouragement et les dépenses prévues mobiliseront des investissements totaux de plus de 1 000 milliards de dollars. À mesure qu'ils se réaliseront, ces investissements viendront créer plus d'emplois, accélérer la croissance et accroître les ressources pour soutenir les programmes sociaux afin que tous les Canadiens puissent améliorer leur situation.

Infrastructures 315 milliards de dollars
Soutien pour la R-D dans le secteur privé 210 milliards de dollars
Logement 130 milliards de dollars
Programmes de développement industriel 270 milliards de dollars
Mesures d'amortissement accéléré et de passation en charges immédiate 60 milliards de dollars
Autres incitatifs fiscaux 95 milliards de dollars
Total 1 080 milliards de dollars

Ces investissements de portée historique stimuleront la demande de produits canadiens tout en venant soutenir la croissance des secteurs stratégiques et en donnant au Canada les moyens de tirer profit de ses avantages naturels. En facilitant les investissements dans les secteurs des ressources naturelles au pays, le Canada pourra conserver ses principales forces économiques, tout en veillant à orienter son économie vers un avenir plus propre.

Investir dans les compétences et les technologies aidera aussi à bâtir de nouvelles capacités et augmentera la capacité de production du Canada. Le pays dispose d'un potentiel considérable et comparable, voire supérieur, à celui d'autres économies avancées en ce qui concerne de nouvelles technologies comme l'IA et l'informatique quantique (graphique 32). La réalisation d'investissements qui permettront d'établir de solides assises dès le début de la phase d'adoption pourrait améliorer les perspectives de croissance du Canada à l'égard de ces technologies cruciales. Le gouvernement continuera de soutenir l'essor de ces technologies au Canada et élaborera une nouvelle stratégie en matière d'IA d'ici la fin de 2025.

Graphique 32
Potentiel de croissance de la productivité par l'adoption de l'IA, moyenne annuelle sur 10 ans, G7
Graphique 32 : Potentiel de croissance de la productivité par l'adoption de l'IA, moyenne annuelle sur 10 ans, G7

Sources : OCDE; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre l’apport potentiel de l’intelligence artificielle, en points de pourcentage, à la croissance annuelle de la productivité du travail dans les pays du G7 sur une période de 10 ans. On voit que l’intelligence artificielle pourrait accroître considérablement la productivité.

Ces mesures sont renforcées par une série d'initiatives visant à bâtir un marché concurrentiel où les entreprises peuvent réaliser tout leur potentiel. La nouvelle stratégie industrielle du Canada visera à simplifier la réglementation, à accélérer les approbations de projets, à mettre en place des réformes favorisant la concurrence et à réduire l'impôt sur les investissements afin que les secteurs public et privé puissent agir rapidement pour bâtir un Canada fort.

L'objectif est clair : il faut accroître la capacité de production du Canada afin de bâtir une économie plus forte, de protéger les industries, les travailleurs et la souveraineté du pays, et de donner aux Canadiens les moyens de réussir en rendant le coût de la vie plus abordable et en mettant à leur disposition les ressources nécessaires pour exceller aujourd'hui et demain, dans un contexte économique mondial en évolution rapide. Pour y arriver, il faut plus d'investissements des entreprises, moins d'obstacles à la croissance et davantage de concurrence. Grâce à d'autres mesures annoncées dans le budget de 2025, la nouvelle stratégie industrielle du gouvernement progresse vers l'atteinte de ces objectifs.

Aperçu des mesures et des résultats

Résultats

Mesures récentes et annoncées dans le budget de 2025 

Mesure 1 : Exploiter nos forces

Miser sur nos ressources

Mettre sur pied le Bureau des grands projets, financer de grands projets, lancer la Corporation de garantie de prêts pour les Autochtones

Avoir une main-d'œuvre qualifiée qui répond aux besoins d'une économie en évolution

Recruter des talents à l'étranger, accroître le soutien dans le cadre des programmes d'emploi et de perfectionnement des compétences destinés aux jeunes, élargir le Programme pour la formation et l'innovation en milieu syndical

Mesure 2 : Bâtir notre nation

Progresser dans la chaîne de valeur en investissant dans les technologies 

Renforcer la recherche scientifique et le développement expérimental, soutenir l'infrastructure de calcul publique et souveraine pour l'intelligence artificielle

Assurer la transition vers une économie à faibles émissions et soutenir la compétitivité climatique

Bonifier les crédits d'impôt à l'investissement pour l'économie propre, exécuter la Stratégie de compétitivité climatique

Rendre le logement et le coût de la vie plus abordables 

Lancer l'agenceMaisons Canada

Tirer parti de la hausse des dépenses en matière de défense pour faire croître l'économie

Mettre en œuvre la politique « Achetez canadien », établir le Bureau de recherche, d'ingénierie et de leadership avancés en matière d'innovation et de science (BOREALIS), mettre sur pied l'Agence de l'investissement pour la défense 

Mesure 3 : Unifier notre économie

Éliminer les obstacles au commerce intérieur qui freinent la croissance

Appliquer la Loi sur l'unité de l'économie canadienne, consulter les provinces et les territoires 

Mesure 4 : Diversifier nos échanges commerciaux

Diversifier les destinations des exportations canadiennes

Accroître le financement des transactions commerciales, offrir du soutien pour l'accès à de nouveaux marchés, soutenir les secteurs stratégiques, établir une Stratégie d'infrastructures commerciales 

Concerter les efforts pour mettre en place un cadre stratégique favorisant l'investissement

Encourager les investissements des entreprises

Mettre en place une superdéduction à la productivité, soutenir l'accès au capital de risque 

Rendre le marché plus efficace et concurrentiel

Accroître la concurrence dans les secteurs des télécommunications et des finances, limiter le recours aux clauses de non-concurrence

5. Une économie forte grâce à la rigueur budgétaire

Pour tirer le maximum de la nouvelle stratégie industrielle du gouvernement, il faudra faire les choses autrement. Au cours des 10 dernières années, les dépenses du gouvernement ont grimpé rapidement, comme en témoigne la hausse de 8 % par année des charges de programmes directes – une cadence qui n'est plus viable. Afin de faire les investissements nécessaires pour renforcer les industries canadiennes, soutenir les travailleurs et défendre les valeurs et les intérêts canadiens pour les générations à venir, le gouvernement fédéral devra adopter une nouvelle approche pour dépenser moins, mais investir davantage.

Nous ferons des choix responsables pour consacrer moins d'argent au fonctionnement du gouvernement et diminuer les dépenses inutiles, afin de pouvoir investir davantage dans les travailleurs et les entreprises d'ici et les projets d'infrastructures d'intérêt national qui permettront de bâtir un Canada fort.

Cette nouvelle approche est guidée par deux cibles budgétaires :

Équilibrer les dépenses de fonctionnement et les revenus d'ici 2028-2029, ce qui suppose une restructuration de la composition des dépenses, soit des dépenses pour les activités courantes du gouvernement vers des investissements favorisant la formation de capital et la productivité.

Maintenir le ratio du déficit au PIB sur une trajectoire descendante, conformément à une gestion budgétaire rigoureuse qui protège la stabilité économique pour les générations futures.

En plus de ces cibles, la nouvelle approche budgétaire du gouvernement sera axée sur un grand objectif : mobiliser de nouveaux investissements privés à hauteur de 500 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, en centrant les dépenses fédérales sur la formation de capital et les projets qui attirent l'investissement privé, afin de créer un cercle vertueux d'investissement et de croissance économique.

Une nouvelle approche budgétaire

Pour favoriser cette réorientation et stimuler la formation de capital dans l'ensemble de l'économie, le gouvernement met en place le nouveau Cadre de budgétisation des investissements en capital. Annoncé le 6 octobre 2025, ce cadre établit une méthode systématique pour catégoriser les dépenses, y compris les dépenses fiscales, qui contribuent à la formation de capital – les « investissements en capital » – afin de les distinguer des dépenses de fonctionnement courantes. Les investissements en capital sont les fondements de la croissance économique. Le cadre comprend non seulement les dépenses destinées aux actifs du gouvernement, mais aussi le soutien à la formation de capital par d'autres ordres de gouvernement et le secteur privé. Il inclut par exemple les transferts aux provinces et aux territoires dans le cadre d'ententes portant sur les infrastructures, ainsi que les incitatifs fiscaux axés sur les dépenses en capital, comme les crédits d'impôt à l'investissement dans l'économie propre.

Il importe de noter que le Cadre de budgétisation des investissements en capital vise à améliorer, et non à remplacer, les rapports financiers existants. Plus d'information à ce sujet figure à l'annexe 2.

Le Cadre guide désormais les décisions budgétaires concernant les mesures qui donnent au Canada les moyens d'exploiter ses forces et de propulser son économie, tout en maintenant les dépenses globales à un niveau viable. Comme l'a souligné le FMI dans le Moniteur des finances publiques d'octobre 2025, le fait de réorienter les dépenses publiques vers des domaines qui accroissent la capacité de production de l'économie, comme l'infrastructure, tout en améliorant l'efficience dans les domaines moins productifs (les frais généraux des administrations, par exemple) peut produire d'importants gains économiques à long terme. Au sujet des mesures récentes du gouvernement, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a indiqué qu'« au Canada, les autorités n'ont pas hésité à prendre des mesures déterminantes dans un contexte où les relations du pays avec son principal partenaire commercial changent [traduction] ».

Conformément au Cadre, une part importante des nouvelles dépenses nettes annoncées dans le budget de 2025 sont désignées comme des investissements en capital, lesquels totalisent plus de 32,5 milliards de dollars sur cinq ans. Il s'agit là notamment de mesures clés à l'appui de la nouvelle stratégie industrielle du Canada, qui visent entre autres :

  • à améliorer et à développer les infrastructures communautaires et régionales au moyen du nouveau Fonds pour bâtir des collectivités fortes;
  • à stimuler la croissance et l'innovation à l'aide de la nouvelle superdéduction à la productivité;
  • à dynamiser la construction de logements par l'intermédiaire de Maisons Canada;
  • à rebâtir les capacités nationales de production grâce à la Stratégie industrielle de défense.

Les investissements en capital cumulatifs pour la période de 2024-2025 à 2029-2030, y compris les investissements prévus dans le présent budget, devraient totaliser 311,5 milliards de dollars selon la comptabilité d'exercice, ou 502,2 milliards de dollars selon la comptabilité de caisse. Les mesures du budget feront en sorte que les investissements en capital annuels vont aussi presque doubler, pour passer de 32,2 milliards de dollars en 2024-2025 à 59,6 milliards de dollars en 2029-2030 (graphique 33). En pourcentage du déficit, la part occupée par les investissements en capital fera un bond pour passer de 58 % en 2025-2026 à 100 % à compter de 2028-2029 (graphique 34).

Graphique 33
Investissements en capital, données historiques et projections
Graphique 33 : Investissements en capital, données historiques et projections

Pour les années antérieures à 2024-2025, les investissements en capital en cours et les programmes précédents identifiables sont inclus.

Version texte Le graphique présente la part du déficit attribuable aux dépenses d’investissement en capital et celle attribuable aux dépenses courantes de fonctionnement pour la période de 2025-2026 à 2029-2030. On voit aussi que les investissements en capital passeront de 58 % en 2025-2026 à 100 % à compter de 2028-2029 et les années subséquentes.
Graphique 34
Diminuer les dépenses pour investir davantage
Graphique 34 : Diminuer les dépenses pour investir davantage

Source : Ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique présente les dépenses d’investissement en capital du gouvernement pour chaque année entre 2014-2015 et 2029-2030. On y voit aussi les investissements en capital pratiquement doublés, passant de 32,2 milliards de dollars en 2024-2025 à 59,6 milliards de dollars en 2029-2030.

Pour demeurer viable sur le plan budgétaire, la réorientation des dépenses vers les investissements en capital exige de réduire les dépenses de fonctionnement courantes. Le budget de 2025 y parviendra au moyen d'un ambitieux plan d'économies, l'examen exhaustif des dépenses, qui viendra réduire les chevauchements et les processus inefficaces et réaligner les activités sur le mandat central du gouvernement fédéral. L'examen exhaustif des dépenses mettra un frein aux dépenses gouvernementales, ce qui permettra au Canada d'économiser 13 milliards de dollars par année d'ici 2028-2029 (plus de détails sont fournis à l'annexe 3), pour un total de 60 milliards de dollars sur cinq ans lorsqu'on y ajoute les autres économies réalisées et les revenus. Grâce à ces efforts, la croissance des charges de programmes directes devrait s'établir en deçà de 1 %, en moyenne, au cours de la période de planification du budget de 2025, alors qu'elle a atteint 8 % depuis 10 ans.

Graphique 35
Taux de croissance composé annuel de 2025-2026 à 2029-2030
Graphique 35 : Taux de croissance composé annuel de 2025-2026 à 2029-2030

Taux de croissance composé annuel de 2025-2026 à 2029-2030.

Version texte Le graphique montre le taux de croissance annuel composé des charges entre 2025-2026 et 2029-2030. On voit que la croissance des charges concerne surtout les investissements en capital et les principaux transferts, alors que les charges de programmes directes devraient baisser.

Taux de croissance composé annuel de 2025-2026 à 2029-2030.

Au cours des quatre prochaines années, les investissements en capital dans l'économie ainsi que les principaux transferts aux particuliers, aux provinces et aux territoires augmenteront, tandis que les dépenses liées à d'autres charges diminueront. Grâce à cette gestion prudente des finances publiques, le gouvernement atteindra d'ici 2028-2029 sa cible d'équilibre entre ses dépenses de fonctionnement courantes et ses revenus, ce qui libérera la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour réaliser des investissements jamais vus depuis une génération dans l'avenir du Canada.

Graphique 36
Indice de croissance de la fonction publique et de la population du Canada – 2019=100
Graphique 36 : Indice de croissance de la fonction publique et de la population du Canada – 2019=100

Nota : Statistiques annuelles sur l'effectif total de la fonction publique au 31 mars. Statistiques annuelles sur la population canadienne au 1er juillet, les estimations postérieures à 2024 étant fondées sur le scénario de projections M1 de Statistique Canada

Sources : Statistique Canada; Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada; calculs du ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre l’indice de croissance de la fonction publique et de la population depuis 2019 et les projections à cet égard jusqu’en 2029.

À la suite de l'examen exhaustif des dépenses et de la mise en place d'outils modernes comme l'IA, la fonction publique de demain, à la fine pointe de la technologie, continuera de fournir les services sur lesquels compte la population canadienne, tout en alignant la croissance de son effectif sur la croissance prévue de population.

À compter du présent budget, comme il l'a annoncé le 6 octobre 2025, le gouvernement passe à un cycle budgétaire d'automne. Ce nouveau calendrier facilitera le contrôle des dépenses par les parlementaires et aidera les constructeurs, les investisseurs et tous les ordres de gouvernement à prendre plus rapidement des décisions éclairées. Pour stimuler l'investissement, il faut le degré voulu de certitude et de prévisibilité, afin que les projets puissent être lancés dès le début de la saison de construction. Le budget déposé à l'automne sera suivi par une mise à jour économique et budgétaire au printemps.

Perspectives budgétaires

Les droits de douane imposés récemment par les États-Unis et l'incertitude au sujet des règles qui régiront le commerce dans l'avenir pèsent sur l'économie canadienne. Les révisions à la baisse des perspectives économiques par rapport aux prévisions de l'Énoncé de 2024 pourraient faire baisser le solde budgétaire d'environ 7 milliards de dollars par année en moyenne au cours de la période de projection.

Le déficit de 2025-2026 s'explique aussi par les initiatives prises par le gouvernement pour défendre les Canadiens et investir dans notre croissance future, notamment dans le cadre du budget de 2025. Le gouvernement agit entre autres pour :

  • Faire face aux grands changements qui se produisent dans l'économie mondiale et protéger la souveraineté du Canada, y compris en investissant :
    • Un montant de 3,0 milliards de dollars en 2025-2026 pour aider les travailleurs et les entreprises dans les secteurs les plus touchés par les droits de douane américains et les perturbations commerciales, en appuyant la requalification professionnelle de la main-d'œuvre, la modernisation et la reconversion vers des activités d'avenir.
    • Un montant de 7,2 milliards de dollars en 2025-2026 en vue de réinvestir pour rebâtir et réarmer les Forces armées canadiennes, afin que le Canada puisse atteindre la cible de 2 % des dépenses de défense de l'OTAN au cours du présent exercice, soit cinq ans plus tôt que prévu.
  • Injecter 10,4 milliards de dollars en 2025-2026 pour dynamiser l'économie tout en réduisant le coût de la vie au pays, au moyen de baisses d'impôts et de taxes, ainsi que d'investissements accrus pour construire plus de logements.

Ces mesures visent à résoudre les problèmes les plus urgents, tout en assurant la sécurité économique à long terme du Canada, de même que la vigueur de l'économie canadienne.

Après 2025-2026, compte tenu des mesures prises dans le budget de 2025 pour diminuer les dépenses afin d'investir davantage, le gouvernement atteindra sa cible budgétaire puisque le déficit projeté en proportion de l'économie déclinera pour passer de 2,5 % en 2025-2026 à 1,5 % d'ici 2029-2030. Le ratio de la dette fédérale au PIB demeure aussi relativement stable pendant la période de projection.

Cette gestion budgétaire prudente fera en sorte que les finances publiques du Canada demeureront sur une trajectoire viable et aidera ce dernier à conserver son avantage financier par rapport aux autres pays du G7.

Tableau 1
Évolution du contexte économique et budgétaire et mesures stratégiques
en milliards de dollars
   Projections
2024– 2025 2025– 2026 2026– 2027 2027– 2028 2028– 2029 2029– 2030
Solde budgétaire – Énoncé de 2024 -48,3 -42,2 -31,0 -30,4 -27,8 -23,0
Évolution du contexte économique et budgétaire depuis l'Énoncé de 2024 12,0 -7,1 -3,6 -7,5 -11,1 -12,6
Solde budgétaire avant les mesures stratégiques -36,3 -49,2 -34,5 -37,9 -38,8 -35,6
Mesures stratégiques prises depuis l'Énoncé de 2024 -9,0 -9,1 -6,8 -5,1 -5,9
Mesures du budget de 2025 (par chapitre)
1. Bâtir une économie canadienne plus forte -0,1 -3,0 -3,0 -2,6 -4,6
2. Passer de la dépendance à la résilience -3,1 -4,7 -3,7 -2,9 -2,1
3. Donner plus de pouvoir aux Canadiens -9,2 -10,2 -10,1 -9,7 -9,0
4. Préserver la souveraineté et la sécurité du Canada -7,3 -11,7 -13,3 -15,2 -15,4
5. Rendre le gouvernement plus efficace et efficient -0,5 7,8 11,4 16,4 16,1
Total partiel – Mesures du budget de 2025   -20,1 -21,8 -18,8 -14,0 -15,0
Total – Mesures stratégiques prises depuis l'Énoncé de 2024 et mesures du budget de 2025 -29,1 -30,9 -25,6 -19,1 -20,9
Solde budgétaire -36,3 -78,3 -65,4 -63,5 -57,9 -56,6
Solde budgétaire (% du PIB) -1,2 -2,5 -2,0 -1,9 -1,6 -1,5
Dette fédérale (% du PIB) 41,2 42,4 43,1 43,3 43,3 43,1
Solde budgétaire – Énoncé de 2024 -48,3 -42,2 -31,0 -30,4 -27,8 -23,0
Solde budgétaire (% du PIB) -1,6 -1,3 -0,9 -0,9 -0,8 -0,6
Dette fédérale (% du PIB) 41,9 41,7 41,0 40,2 39,5 38,6

Nota – Un nombre négatif indique une détérioration du solde budgétaire (en raison d'une baisse des revenus ou d'une augmentation des charges). Un nombre positif indique une amélioration du solde budgétaire (en raison d'une hausse des revenus ou d'une baisse des charges).

La nouvelle approche budgétaire du gouvernement fera en sorte que, d'ici 2028-2029, le calcul du déficit sera représentatif des investissements réalisés pour favoriser la formation de capital. Ainsi, l'entièreté du déficit sera liée aux investissements en capital à compter de 2028-2029, alors que ceux-ci comptent pour un peu plus de la moitié du déficit cette année. Ce changement est essentiel pour que le gouvernement atteigne son objectif de mobiliser des investissements privés supplémentaires à hauteur de 500 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

En favorisant la croissance, les retombées de ces investissements se multiplient au fil du temps, à mesure qu'ils mènent à une hausse des revenus et de la production. Il en résultera des revenus fiscaux supplémentaires (exclus, par souci de prudence, des projections du budget de 2025), qui rendront le Canada mieux à même de relever les défis que réserve l'avenir. Le coût net des mesures prévues dans le budget de 2025 s'élèvera à 89,7 milliards de dollars sur cinq ans. De ce montant, 32,5 milliards de dollars seront consacrés à des investissements en capital selon le nouveau Cadre de budgétisation des investissements en capital. Il s'agira notamment d'investissements de portée historique ayant pour objectif de stimuler la formation de capital en venant entre autres améliorer les infrastructures au moyen du nouveau Fonds pour bâtir des collectivités fortes, dynamiser la croissance et la construction de logements par l'intermédiaire de la superdéduction à la productivité et de Maisons Canada et accroître les dépenses de défense dans le cadre de la Stratégie industrielle de défense, pour protéger la souveraineté du Canada d'une manière qui fait croître l'économie.

Analyse des scénarios économiques

Le Canada continue de s'appuyer sur de solides facteurs économiques fondamentaux qui lui permettent de se remettre des chocs qu'il subit à court terme. Toutefois, la hausse des droits de douane américains et l'intensification des tensions géopolitiques créent beaucoup d'incertitudes, qui aggravent les risques pour les perspectives économiques et budgétaires.

Pour favoriser une planification économique et budgétaire prudente à l'égard de ces risques et soumettre ses prévisions de référence à des simulations de crise plus approfondies, le ministère des Finances a élaboré des scénarios pessimistes et optimistes quant aux perspectives économiques du Canada.

Dans le scénario optimiste, le solde budgétaire s'améliorerait en moyenne d'environ 5,0 milliards de dollars par année au cours de la période de planification. Le ratio de la dette fédérale au PIB se stabiliserait à court terme et reculerait de plus en plus rapidement à compter de 2026-2027, pour s'établir à 42,2 % d'ici 2029-2030 (graphique 37).

Dans le scénario pessimiste, le solde budgétaire se détériorerait en moyenne d'environ 9,2 milliards de dollars par année pendant la période de planification. Le ratio de la dette fédérale au PIB augmenterait pour atteindre 45,3 % d'ici 2028-2029, avant de retomber à 45,2 % d'ici 2029-2030 (graphique 38).

L'annexe 1 présente plus de renseignements sur les perspectives budgétaires du gouvernement et l'incidence financière des scénarios.

Graphique 37
Déficit fédéral selon les scénarios économiques
Graphique 37 : Déficit fédéral selon les scénarios économiques

Source : Ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le déficit fédéral de référence et ce qu’il serait selon le scénario pessimiste et le scénario optimiste, au cours de la période de projection.
Graphique 38
Ratio de la dette fédérale au PIB selon les scénarios économiques
Graphique 38 : Ratio de la dette fédérale au PIB selon les scénarios économiques

Source : Ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre le ratio de la dette fédérale au produit intérieur brut de référence et ce qu’il serait selon le scénario pessimiste et le scénario optimiste, au cours de la période de projection.

Préserver la capacité financière pour les générations futures

En ces temps incertains, les investissements stratégiques d'aujourd'hui sont le gage de la prospérité et de la sécurité de demain. C'est pourquoi, dans le cadre du budget, le gouvernement s'intéresse plus à l'objectif des emprunts qu'au montant de ceux-ci, afin de saisir des occasions au profit des générations à venir et de veiller à ce que les fonds publics soutiennent des mesures à forte portée qui produisent des retombées économiques durables. En augmentant les investissements tout en réduisant ses dépenses de fonctionnement, le gouvernement contribuera au maintien de la capacité économique et budgétaire à long terme.

Le gouvernement propose un plan économique viable sur le plan budgétaire :

  • Les scénarios de modélisation élaborés par le ministère des Finances indiquent que le ratio de la dette fédérale au PIB suivra une trajectoire à la baisse à long terme (graphique 39).
  • Les projections à long terme contribuent à montrer que la viabilité des finances publiques dépend non seulement de politiques budgétaires judicieuses, mais aussi de solides politiques économiques et d'investissements qui stimulent la croissance, comme ceux présentés dans le budget de 2025.
  • Ces politiques se conjuguent pour donner lieu à un cycle vertueux où les investissements contribuent à des hausses soutenues de l'activité économique, lesquelles aident à leur tour à alléger le fardeau de la dette du gouvernement.
  • À titre d'exemple, grâce à la mobilisation d'investissements privés supplémentaires de 500 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, le PIB réel pourrait, d'ici 2030, croître d'environ 3,5 % de plus qu'il ne l'aurait fait autrement, ce qui placerait le ratio de la dette fédérale au PIB sur une trajectoire descendante encore plus prononcée à long terme.

Il est essentiel de préserver la capacité financière pour pouvoir gérer les pressions futures, notamment les récessions, les dépenses additionnelles en matière de défense, le vieillissement de la population, les changements climatiques et la transition vers la carboneutralité.

Graphique 39
Projections à long terme de la dette fédérale
Graphique 39 : Projections à long terme de la dette fédérale

Nota – Ces projections à long terme, même si elles se fondent sur des hypothèses raisonnables, ne doivent pas être considérées comme des prévisions. Entre autres, la projection de référence ne tient pas compte de toutes les incidences économiques et budgétaires possibles des changements économiques mondiaux que le Canada devra affronter au cours des prochaines décennies, ni de l'entièreté des retombées positives pouvant être attendues des politiques économiques récentes et futures. Des renseignements détaillés et une analyse de sensibilité concernant ces projections budgétaires à long terme sont présentés à l'annexe 1. Pour illustrer les retombées durables d'une économie plus riche en capital, le scénario avec une croissance économique plus forte suppose que le PIB réel est plus élevé d'environ 3,5 % d'ici 2030.

Sources : Statistique Canada; ministère des Finances Canada

Version texte Le graphique montre les projections à long terme du ratio de la dette fédérale au produit intérieur brut, au cours de la période de projection, selon la projection de référence et le scénario de forte croissance.

Maintenir l'avantage financier du Canada

Partout dans le monde, l'instabilité géopolitique, les changements structurels touchant l'économie et l'intensification de la concurrence internationale redéfinissent le rôle des gouvernements. Parallèlement, il est de plus en plus reconnu que le manque d'investissement comporte des coûts élevés : ralentissement de la croissance, érosion de la compétitivité, et affaiblissement de la sécurité.

À l'instar du Canada, de nombreux pays dans le monde réagissent à la situation en adoptant des stratégies audacieuses et axées sur l'avenir qui placent l'investissement dans la productivité, l'innovation et la défense au cœur de leurs plans d'action budgétaires et économiques.

Le Canada est bien placé pour saisir des occasions qui profiteront aux générations à venir et transformer cette période d'incertitude mondiale en des possibilités à l'échelle nationale.

  • Le ratio de la dette nette au PIB s'élève à tout juste 13,3 %, comparativement au ratio moyen de 101,4 % des pays du G7 (excluant le Canada) (graphique 40).
  • Le fardeau de la dette nette du Canada est plus faible aujourd'hui que dans tout autre pays du G7, et même inférieur au ratio de la dette de ces pays avant la pandémie.
  • Le Canada a aussi l'un des déficits les plus faibles du G7 en proportion de l'économie (graphique 41).
Graphique 40
Dette nette de tous les ordres de gouvernement, pays du G7
Graphique 40 : Dette nette de tous les ordres de gouvernement, pays du G7
Version texte Le graphique montre la dette nette en pourcentage du produit intérieur brut de tous les ordres de gouvernement réunis, dans les pays du G7, pour 2019, 2025 et 2030.
Graphique 41
Solde budgétaire de tous les ordres de gouvernement, pays du G7
Graphique 41 : Solde budgétaire de tous les ordres de gouvernement, pays du G7
Version texte Le graphique montre le solde budgétaire en pourcentage du produit intérieur brut de tous les ordres de gouvernement réunis, au Canada et dans les autres pays du G7, de 2019 à 2030.

Nota – Aux fins de comparaisons internationales, l'expression « tous les ordres de gouvernement » désigne le gouvernement central, les gouvernements infranationaux et les administrations locales, ainsi que les caisses de sécurité sociale d'un pays. Dans le cas du Canada, il s'agit des gouvernements fédéral, provinciaux ou territoriaux, des administrations locales et des gouvernements autochtones, auxquels s'ajoutent le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec.

Source : Fonds monétaire international, Moniteur des finances publiques, octobre 2025

La situation budgétaire du Canada se démarque aussi par rapport à un plus vaste groupe de 30 autres économies avancées, en affichant un ratio du déficit au PIB plus bas que la moyenne et un des plus bas ratios de la dette nette au PIB du groupe (graphiques 42 et 43).

Cette posture contraste fortement avec la situation budgétaire du pays durant les années 1980 et au début des années 1990, époque où l'accumulation de déficits avait alourdi rapidement le fardeau de la dette nette et détérioré l'avantage financier du pays par rapport à ses pairs.

Le Canada est aussi l'une des deux seules économies du G7, avec l'Allemagne, à avoir obtenu une cote AAA auprès de principales agences de notation de crédit mondiales. Les cotes de crédit AAA aident à conserver la confiance des investisseurs et contribuent à maintenir de faibles coûts d'emprunt.

Le gouvernement aidera à maintenir l'avantage financier du Canada à l'avenir grâce à sa nouvelle approche visant à bâtir un Canada fort en stimulant des investissements à forte portée, tout en renforçant la rigueur budgétaire par la réduction des dépenses de fonctionnement courantes.

Graphique 42
Solde budgétaire de tous les ordres de gouvernement, économies avancées
Graphique 42 : Solde budgétaire de tous les ordres de gouvernement, économies avancées
Version texte Le graphique montre le solde budgétaire en pourcentage du produit intérieur brut de tous les ordres de gouvernement réunis, au Canada et dans 30 économies avancées, de 1980 à 2030.
Graphique 43
Dette nette de tous les ordres de gouvernement, économies avancées
Graphique 43 : Dette nette de tous les ordres de gouvernement, économies avancées
Version texte Le graphique montre la dette nette en pourcentage du produit intérieur brut de tous les ordres de gouvernement réunis, au Canada et dans 30 économies avancées, de 1980 à 2030.

Nota – Aux fins de comparaisons internationales, l'expression « tous les ordres de gouvernement » désigne le gouvernement central, les gouvernements infranationaux et les administrations locales, ainsi que les caisses de sécurité sociale d'un pays. Dans le cas du Canada, il s'agit des gouvernements fédéral, provinciaux ou territoriaux, des administrations locales et des gouvernements autochtones, auxquels s'ajoutent le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec. Les « 30 autres économies avancées » sont les suivantes : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Corée, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Irlande, Islande, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Suisse et Taïwan. Pour faciliter la lecture, les points de données sur le solde budgétaire de l'Irlande en 2010 (-32,1) et de l'Islande en 2016 (12,4) ont été exclus du calcul de la plage des autres économies avancées. La Norvège a été exclue du groupe des autres économies avancées en raison de sa position d'actif net élevée (+154,7 % du PIB en 2024), qui constitue une valeur statistique aberrante.

Source : Fonds monétaire international, Moniteur des finances publiques, octobre 2025

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