Archivé - Énoncé et rapport sur les répercussions sur le genre, la diversité et la qualité de vie
Énoncé et rapport sur les répercussions sur le genre, la diversité et la qualité de vie(PDF, 3 535 ko)
Énoncé sur l’égalité des genres et la diversité au Canada
Les efforts du Canada visant à instaurer l’égalité des genres s’étendent sur une longue période de l’histoire du pays, ponctués de moments clés qui font état de progrès importants. Des investissements stratégiques tels que le tout premier Plan d’action 2ELGBTQI+ et les efforts continus visant à renforcer la collecte, l’analyse et la recherche de données désagrégées permettront au gouvernement de mieux comprendre les besoins des diverses communautés de femmes, de peuples autochtones, de personnes noires et racisées, de personnes en situation de handicap et de personnes 2ELGBTQI+. Des générations de femmes canadiennes se sont battues pour l’égalité des droits sur lesquels repose une grande partie de nos progrès aujourd’hui. L’établissement d’un système pancanadien d’apprentissage et de garde des enfants, signé par l’ensemble des 13 provinces et territoires et appuyé par un investissement historique de 30 milliards de dollars dans le budget de 2021, constitue un de ces moments clés.
Des services de garde d’enfants abordables et de qualité, d’un océan à l’autre, permettront à un plus grand nombre de femmes d’entrer sur le marché du travail ou de reprendre la carrière qu’elles aiment. Cela signifie que les investissements records annoncés dans le budget de 2023 pour bâtir l’économie propre du Canada créeront des possibilités pour les femmes comme jamais auparavant dans l’histoire du pays.
Dans une perspective d’avenir, le gouvernement se fait un devoir de s’assurer que les considérations en matière d’égalité des genres, d’équité et d’inclusion demeurent au cœur du budget fédéral annuel, appuyé par la Loi canadienne sur la budgétisation sensible aux sexes. Le gouvernement a mis en œuvre la Loi en 2018 afin de veiller à prendre en compte le genre et la diversité dans toutes les décisions d’imposition et d’affectation des ressources.
La diversité constitue un élément clé des sociétés à haut rendement. De plus grands résultats sont obtenus lorsque les gens se rassemblent sans égard à leur race, à leur lignée, à leur religion ou à leur genre. Le succès futur du Canada et du monde dépend de plus en plus de notre capacité de tirer parti de divers antécédents, compétences, attitudes, expériences et points de vue. Les avantages de cette capacité sont illimités.
La budgétisation sensible au genre est une approche visant à éclairer les mesures stratégiques qui répondent aux besoins des Canadiennes et des Canadiens à différents stades et circonstances de leur vie. Pour ce faire, la budgétisation sensible au genre est appuyée par ses outils sous-jacents, à savoir l’Analyse comparative entre les sexes plus (ACS Plus) et le Cadre des résultats relatifs aux genres, qui sont essentiels à l’approche du Canada.
- L’ACS Plus reconnaît que divers facteurs identitaires, comme le genre, le revenu, l’âge, l’invalidité et la géographie peuvent avoir des répercussions sur l’accès aux possibilités qui se présentent. Grâce à cette approche intersectorielle, l’ACS Plus approfondit notre compréhension de la façon dont les politiques se font sentir de façon unique sur les personnes ayant des expériences diverses, afin de créer des politiques qui tiennent compte de ces expériences.
- Le Cadre des résultats relatifs aux genres (CRRG) adopte une approche pangouvernementale pour faire progresser les priorités du Canada en matière d’égalité des genres en éclairant la prise de décisions et en suivant les progrès. Ces priorités sont représentées sur six piliers et mesurées par rapport à un ensemble d’indicateurs clés. Lorsqu’ils sont importants, les facteurs identitaires qui se recoupent sont également représentés.
Les données désagrégées constituent un élément essentiel de la capacité du Canada à procéder à une budgétisation sensible au genre crédible. Dans le budget de 2021, le gouvernement a annoncé un financement important pour les investissements dans les données désagrégées afin d’éclairer une meilleure prise de décisions. Les données détaillées peuvent aider à cerner et à combler les lacunes et d’autres obstacles systémiques auxquels font face des groupes de la population, comme les femmes, les Autochtones, les personnes noires et racisées et les personnes en situation de handicap. Le rapport sur les répercussions qui suit le présent énoncé démontre les efforts déployés pour utiliser des données désagrégées permettant de rendre compte des répercussions des mesures prévues dans le présent budget.
Note méthodologique
S’appuyant sur les investissements récents dans les données désagrégées, plus particulièrement dans le budget de 2021, l’énoncé de cette année met l’accent sur une approche intersectorielle en matière de transmission des données. Ce faisant, il reconnaît que la combinaison de facteurs identitaires contribue à des expériences et à des résultats différents selon les personnes.
La terminologie utilisée dans cet énoncé est en grande partie dictée par le processus de collecte de données qui, jusqu’à tout dernièrement, reflétait des normes binaires entourant le genre, et ne tenait pas compte des différences entre le genre à la naissance et l’identité de genre. Toutefois, les versions ultérieures de ce rapport devraient nous permettre de donner une description plus complète, à mesure que de nouvelles sources de données apparaissent.
Cela dit, il n’est pas toujours possible de rendre compte des indicateurs pour chaque groupe individuellement en raison des préoccupations liées à la petite taille des populations et à la protection des renseignements personnels. Il en est ainsi dans le cas des statistiques sur l’orientation sexuelle par exemple, qui sont aujourd’hui plus facilement disponibles au Canada.
Les périodes indiquées dans les tableaux de bord varient, car les enquêtes de Statistique Canada ne sont pas toutes menées selon une série chronologique uniforme. Dans la mesure du possible, des efforts ont été déployés pour tenir compte des données le plus récentes disponibles.
L’Énoncé de cette année fait fond sur des données nouvellement renforcées, grâce à une collaboration avec Statistique Canada en vue d’élaborer une analyse précise fondée sur les indicateurs du CRRG. Les indicateurs présentés dans le tableau de bord reflètent le plus étroitement possible les indicateurs décrits dans le CRS, aux fins de cohérence dans la pratique en matière d’établissement de rapports. Toutefois, les ensembles de données désagrégées qui n’ont pas été présentés auparavant dans des rapports, mais qui appuient l’interprétation des indicateurs, représentent une occasion clé de présenter les résultats tangibles du plan d’action sur les données désagrégées et la façon dont il est mis à profit dans la budgétisation sensible au genre.
Selon le rythme des progrès de Statistique Canada relativement à ces travaux sur les données désagrégées, le gouvernement s’attend à ce qu’ils figurent dans les versions futures du présent énoncé.
Cadre des résultats relatifs aux genres
Pilier : Éducation et perfectionnement des compétences
Objectif : Chances égales et cheminements diversifiés en matière d’éducation et de
perfectionnement des compétences
Une main-d’œuvre instruite et axée sur les compétences favorise le développement économique. Un accès équitable aux possibilités d’éducation améliore les capacités individuelles et aide les personnes à choisir et à définir leur propre cheminement de carrière, et à réussir.
Niveau de scolarité
(plus haut niveau de scolarité, de 25 à 54 ans, %, de 1990 à 2021)*
(plus haut niveau de scolarité, de 25 à 54 ans, %, 2021)*
Gens de métier
(plus haut niveau de scolarité, de 25 à 54 ans, %, de 2006 à 2021)*
accordés aux femmes (%, 2021)
Total | 10 |
---|---|
Éducation et assistance la petite enfance | 96 |
Coiffure et esthétique | 87 |
Travail des services sociaux et communautaires | 87 |
Plomberie, tuyauterie et montage de conduites de vapeur | 2 |
Mécanique d’équipement lourd | 1 |
Mécanique en réfrigération et en climatisation | 1 |
Fréquentation postsecondaire par identité autochtone
(de 15 à 24 ans, %, 2021)*
Écart des résultats aux tests relatif aux personnes non autochtones (résultat moyen d’environ 270 points, de 16 à 65 ans, 2012)
Proportion d’étudiants au baccalauréat
qui étaient des femmes (%, 2021-2022)
Total | 56 |
---|---|
Santé | 79 |
Éducation et enseignement | 77 |
Sciences sociales et comportementales | 71 |
Mathématiques, informatique et sciences de l’information | 28 |
Génie et technologie du génie | 22 |
Nota : * Étant donné que la population non binaire est petite, le regroupement des données selon un genre à deux catégories protège la confidentialité. Les personnes de la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genres et sont désignées par le symbole « + ».
Sources : Enquête sur la population active, Recensement de la population, Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, Système d’information sur les étudiants postsecondaires
Même si les femmes ont tendance à être sous-représentées dans certains domaines de l’éducation, le tableau de bord ci-dessus présente un portrait des progrès significatifs réalisés dans l’ensemble en matière de niveau de scolarité obtenu pour les femmes, les Autochtones ainsi que les personnes noires et racisées au Canada.
- Les femmes au Canada sont parmi les plus instruites au monde, et les niveaux de scolarité sont à la hausse au Canada en général : un peu plus d’une personne sur trois en âge de travailler au Canada est titulaire d’un baccalauréat ou d’un diplôme d’études supérieures en 2021.
- En 2021, les femmes en âge de travailler étaient également plus susceptibles de détenir un diplôme que les hommes. Les femmes de ce groupe d’âge étaient également plus susceptibles que les hommes d’avoir un niveau de scolarité supérieur au baccalauréat et d’avoir régulièrement des niveaux de scolarité plus élevés à ce niveau depuis 2010.
- L’écart entre les genres en matière d’éducation chez les personnes noires et racisées tend à être plus faible que chez la population non racisée, même si les femmes ont encore tendance à avoir des niveaux de scolarité plus élevés. La part des femmes non racisées qui détenaient au minimum un baccalauréat était 11 points de pourcentage plus élevée que celle des hommes non racisés en 2021.
- Parmi tous les métiers du Sceau rouge de 2017 à 2021, le nombre de femmes apprenties a augmenté de façon plus significative dans la menuiserie, le travail électrique et la plomberie.
- Bien que les Autochtones continuent de faire face à des lacunes en ce qui concerne la réussite des études secondaires et la scolarisation postsecondaire, les résultats scolaires des Autochtones se sont nettement améliorés entre 2016 et 2021.
Afin d’assurer la stabilité financière pour la population étudiante des ménages à faible et moyen revenu qui suit des études postsecondaires, le gouvernement versera des bourses d’études et des prêts d’études bonifiés pour la prochaine année scolaire. Les investissements du gouvernement permettent aux Canadiennes et aux Canadiens de non seulement choisir leurs propres cheminements scolaires et de carrière, mais également d’apprendre dans leur propre langue officielle et de bénéficier d’un apprentissage de la langue seconde. La connaissance des langues officielles augmentera le niveau de bilinguisme chez les jeunes Canadiennes et Canadiens, et appuiera les établissements d’enseignement dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire partout au pays.
Mesures visant à appuyer l’éducation et le perfectionnement des compétences
*Veuillez consulter le Rapport sur les répercussions afin de connaître les autres investissements prévus dans le budget de 2023 pour faire progresser ce pilier.
Cadre des résultats relatifs aux genres
Pilier : Participation à l’économie et prospérité
Objectif : Participation égale et à part entière dans l’économie
Une économie qui favorise des possibilités égales et significatives de participation renforce la croissance économique pour toute la population canadienne.
Population active
Gains
Type et heures de travail
(de 25 à 54 ans, %, 2022)
Proportion de femmes dans les professions choisies
(%, 2022)
Sciences naturelles et appliquées | 24 |
---|---|
Santé | 79 |
Enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux | 69 |
Métiers, transport et machinerie | 7 |
Ressources naturelles, agriculture et production connexe | 18 |
Fabrication et services publics | 28 |
Proportion de revenu familial après impôt consacré à la garde d’enfants (%, enfant le plus jeune âgé de 5 ans ou moins, de 2018 à 2020)
Les données indiquent, surtout pour les femmes, que des gains importants en matière d’emploi ont été réalisés depuis 2021. Toutefois, une analyse approfondie révèle que d’importants déséquilibres subsistent pour les femmes en ce qui concerne la parité salariale et les responsabilités de soins non rémunérés. Les investissements dans les services de garde d’enfants et la main-d’œuvre des services de soutien personnel sont essentiels pour permettre aux femmes d’avoir un accès équitable aux possibilités économiques.
- Les femmes en âge de travailler ont enregistré des taux d’emploi sans précédent en février 2023, atteignant 85,7 %. Le taux d’emploi des immigrantes en âge de travailler demeure inférieur à la moyenne des femmes, mais il a augmenté de près de 10 points de pourcentage de 2019 à 2022, atteignant 69 %, ce qui correspond, en partie, aux investissements récents du gouvernement fédéral dans l’apprentissage et la garde des jeunes enfants.
- Même si l’écart salarial entre les genres chez les Canadiennes et Canadiens en âge de travailler a chuté de près de 3 points de pourcentage pour les gains horaires de 2015 à 2021 et que les femmes ont réalisé des gains dans les domaines comme le droit, l’éducation, les affaires et les finances, cet écart n’a pas disparu. En 2021, les hommes avaient toujours des salaires plus élevés que les femmes.
- Même dans la tranche supérieure de 1 % des revenus les plus élevés, l’écart salarial entre les genres a persisté (revenu médian de 362 300 $ pour les femmes en 2015 par rapport à 393 200 $ pour les hommes). Cet écart variait selon les groupes de population; par exemple, l’écart salarial entre les femmes et les hommes cadres était plus élevé chez la population immigrante (29 %) que chez les personnes nées au Canada (25 %).
- Les personnes noires et racisées étaient sous-représentées parmi les plus hauts revenus des deux genres; seulement une femme sur sept faisant partie de la tranche supérieure de 1 % faisait partie d’un groupe racisé, par rapport à une femme sur cinq de la population active générale.
- En plus du travail rémunéré, près du tiers des femmes fournissaient des soins non rémunérés à des enfants et près du quart de celles-ci fournissaient des soins non rémunérés à des adultes en situation de handicap ou ayant un problème de santé de longue durée. Les proportions étaient plus élevées que celles des hommes.
Les investissements dans le présent budget reconnaissent que la croissance économique soutenue passe par des possibilités pour l’ensemble de la population canadienne. De nouvelles mesures visant à appuyer une économie canadienne carboneutre et prospère produiront de bons emplois et une prospérité générale. Elles seront renforcées par des mesures de soutien de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants qui aident les femmes à participer dans la population active et à profiter de la croissance économique accrue. Cette situation est particulièrement vraie pour les femmes autochtones, pour qui le travail dans le secteur des ressources naturelles est l’une des professions les mieux rémunérées. Les initiatives amélioreront la participation économique des Autochtones, y compris un engagement à continuer de soutenir la gestion des terres des Premières Nations.
Mesures prises afin de soutenir la participation à l’économie et la prospérité
*Veuillez consulter le Rapport sur les répercussions afin de connaître les autres investissements prévus dans le budget de 2023 pour faire progresser ce pilier.
Cadre des résultats relatifs aux genres
Pilier : Leadership et participation à la démocratie
Objectif : Égalité des genres dans les rôles de leadership et à tous les niveaux du
processus décisionnel
La participation de voix diversifiées à tous les aspects de la prise de décisions et du leadership favorise la créativité, la collaboration et de meilleurs résultats pour l’ensemble de la population canadienne.
Leadership économique
Leadership politique
(%, 2021-2022)*
Représentation à la magistrature
Application de la loi
Nota – *Les estimations des parts de la population proviennent d’une autre année (c.-à-d. 2016).
Sources : Enquête sur la population active; Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés; Registre des entreprises – Loi sur les déclarations des personnes morales; Bibliothèque du Parlement; Options stratégiques, analyse interne du ministère des Finances Canada; Recensement de la population, Enquête sur l’administration policière
Les efforts visant à accroître l’inclusion des femmes aux postes de direction dans tous les secteurs ont été constants, mais demeurent trop lents. Les femmes ne représentent qu’un tiers des postes de direction au Parlement, dans les affaires, et dans les domaines de la justice et du droit.
- En général, les femmes sont de plus en plus représentées dans les postes de leadership au fil du temps. Cela comprend la représentation à divers paliers de gouvernement, à la haute direction, dans les services de police et dans le système de justice.
- La proportion des postes de haute direction occupés par des femmes a augmenté de manière constante entre 2001 et 2022, mais ces postes sont toujours occupés principalement par des hommes. Seulement 33 % des cadres étaient des femmes en 2022, soit une augmentation de 9 points de pourcentage par rapport à 2001.
- Au cours des quatre dernières années, le nombre de femmes élues au Parlement augmenté de manière constante. En 2022, les femmes représentaient 31 % de la Chambre des communes, une part qui a augmenté chaque année depuis 2018. Depuis 2015, le Canada a un Cabinet équilibré entre les genres et cette proportion est demeurée à un niveau stable jusqu’en 2023.
- En 2016, environ le tiers des législatrices et législateurs travaillant dans l’administration publique de tous les ordres de gouvernement étaient des femmes, la représentation des femmes étant légèrement plus élevée au gouvernement fédéral (36 %) que dans les provinces ou les territoires (33 %) ou dans les administrations locales (32 %).
- En 2023, 46 % des juges nommés par le gouvernement fédéral étaient des femmes. Cette proportion variait selon les provinces et les territoires, mais elle se situait généralement entre 40 % et 50 %. Le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest comptaient moins de juges, mais toutes étaient des femmes. Toutefois, seulement environ le tiers des juges de la Cour fédérale étaient des femmes.
Le gouvernement reconnaît qu’il faut investir pour promouvoir la diversité dans les rôles de leadership dans tous les secteurs de l’économie. Les modifications législatives instaurées par l’intermédiaire du budget de 2023 permettront de s’assurer que les divulgations de renseignements sur la diversité par les institutions financières sous réglementation fédérale favoriseront un accès égal aux possibilités économiques dans le secteur financier pour l’ensemble de la population canadienne, tandis que d’autres investissements viseront à faire progresser les possibilités de carrière pour les employés noirs de la fonction publique.
Mesures visant à soutenir le leadership et la participation à la démocratie
*Veuillez consulter le Rapport sur les répercussions afin de connaître les autres investissements prévus dans le budget de 2023 pour faire progresser ce pilier.
Harcèlement en milieu de travail
(%, 12 derniers mois, 2020)
A été victime d’une agression sexuelle en milieu de travail (%, 2020)
Taux de crimes violents signalés à la police (nombre, 2020)
Victimisation pendant l’enfance (%, 2018)
Violence entre partenaires intimes (VPI)
(depuis l’âge de 15 ans, %, 2018)
Homicide
(%, 2021)
Sources : Enquête sur les inconduites sexuelles au travail; Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire; Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés et Indice d’éloignement; Enquête sur les homicides
La violence à l’égard des femmes a atteint des niveaux record pendant la pandémie. Lorsqu’on les combine à d’autres facteurs comme l’orientation sexuelle, la race et le lieu de résidence, les statistiques sont encore plus stupéfiantes. Le gouvernement fédéral a pris des mesures pour lutter contre cette crise et il est nécessaire de collaborer avec les provinces pour s’attaquer à ce problème intergouvernemental.
- Le taux de violence familiale signalée par la police a continué d’augmenter d’une année à l’autre jusqu’en 2021. Dans plus des deux tiers des signalements de violence familiale, les victimes étaient des femmes et des filles. Depuis 2009, les affaires de violence familiale envers les enfants et les jeunes signalées par la police ont augmenté de 25 %, et envers les personnes âgées, de 37 %.
- La pandémie et les défis liés à la cohésion sociale ont aussi mis en évidence la discrimination au Canada, y compris une augmentation alarmante des crimes haineux. Le nombre de crimes haineux signalés par la police a augmenté de 27 % en 2021, après une augmentation de 36 % l’année précédente.
- En 2018, les femmes étaient légèrement plus nombreuses (28 %) que les hommes (26 %) à déclarer avoir subi une victimisation pendant l’enfance. Les sévices physiques étaient plus fréquents que les sévices sexuels, mais les femmes étaient aussi plus susceptibles que les hommes de signaler des abus sexuels (12 % contre 4 %). Les Autochtones, les adultes plus âgés et les personnes 2ELGBTQI+ sont ceux qui signalaient le plus souvent avoir subi de la victimisation pendant l’enfance.
- Au Canada, la violence entre partenaires intimes a augmenté pendant sept années consécutives jusqu’en 2021. L’augmentation observée de la violence entre partenaires intimes au cours de la dernière décennie est principalement attribuable à l’augmentation des cas signalés envers des hommes et des garçons, mais 79 % des victimes indiquaient être des femmes et des filles, et le taux de violence entre partenaires intimes envers les femmes n’a cessé d’augmenter entre 2014 et 2021.
- En 2021, 586 victimes d’homicide étaient des hommes ou des garçons, contre 197 femmes ou des filles (75 % et 25 % respectivement). La proportion de femmes tuées par leur conjoint ou partenaire était environ sept fois plus élevée que celle des hommes, et trois victimes sur quatre d’homicides commis par le conjoint ou partenaire intime étaient des femmes.
- Les Autochtones et les personnes noires sont surreprésentés dans le système de justice pénale. Les Autochtones constituent 27 % des personnes détenues sous responsabilité fédérale, mais ne représentent que 5 % de la population canadienne, tandis que les personnes canadiennes noires constituent 9 % des personnes délinquantes sous responsabilité fédérale, mais 4 % de la population canadienne.
Les investissements gouvernementaux, qui visent à s’attaquer à la violence fondée sur le genre aideront à faire en sorte que le système pénitentiaire et judiciaire fédéral ne perpétue pas les inégalités systémiques pour les groupes marginalisés.
Mesures pour appuyer la lutte contre la violence fondée sur le genre et l’accès à la justice
*Veuillez consulter le Rapport sur les répercussions afin de connaître les autres investissements prévus dans le budget de 2023 pour faire progresser ce pilier.
Cadre des résultats relatifs aux genres
Pilier : Réduction de la pauvreté, santé et bien-être
Objectif : Réduction de la pauvreté et amélioration des résultats en matière de santé
L’accès à des services de base et à des mesures de protection sociale qui permettent à la population canadienne d’avoir une bonne qualité de vie est une condition préalable à l’élimination de la pauvreté.
Taux officiel de pauvreté (%)
Besoin impérieux de logement (%, 2011, 2016 et 2021)*
Espérance de vie à la naissance, d’après les estimations pour une seule année
(années, de 1980 à 2020)
Taux de mortalité par âge, par genre, pour les maladies cardiovasculaires et les cancers
(pour 100 000, de 2000 à 2020)
Pourcentage d’adultes qui respectent les lignes directrices sur l’activité physique (%, 2021)
Santé mentale autoévaluée : excellente ou très bonne
(12 ans et plus, %, 2021)
Sexuellement actifs et n’utilisent pas
de contraceptif (15 à 49 ans, %, 2015-2016)
Maternité hâtive : naissances vivantes
(taux par 1 000, femmes âgées de 15 à 19 ans)
Nota – * Comme la population non binaire est faible, il est parfois nécessaire de regrouper les données selon une variable de genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses fournies. Dans ces cas, les personnes de la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre et sont désignées par le symbole « + ».
Sources : Enquête canadienne sur le revenu; Recensement de la population; Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes; Statistique de l’état civil – Base de données sur les décès; Enquête sociale générale; Statistique de l’état civil – Base de données sur les naissances
La crise des opioïdes et les facteurs de stress élevés liés à la santé mentale demeurent problématiques pour les Canadiennes et les Canadiens, tout comme les importantes lacunes dans l’accès à un logement sûr et abordable.
- Le taux de pauvreté chez les enfants en 2020 était inférieur de moitié au niveau de 2015, ce qui est principalement attribuable à l’instauration de l’Allocation canadienne pour enfants. Certaines populations restent cependant plus vulnérables que d’autres : près d’un tiers des familles monoparentales ayant de jeunes enfants (âgés de 0 à 5 ans) vivent dans la pauvreté, tout comme plus d’un Autochtone sur dix.
- En 2022, près de la moitié (44 %) des Canadiennes et des Canadiens se disaient très préoccupés par leur capacité à se payer un logement ou un loyer. Les ménages monoparentaux étaient particulièrement touchés par les problèmes de logement : en 2021, près d’un ménage sur cinq avait un besoin impérieux de logement. Les femmes étaient légèrement plus susceptibles que les hommes d’avoir un besoin impérieux de logement, et plus d’un Autochtone sur huit avait un besoin impérieux de logement la même année.
- Les disparités financières ont une incidence considérable sur la sécurité alimentaire. En 2022, les Canadiennes et les Canadiens du quintile de revenu du ménage le plus bas étaient trois fois plus susceptibles que ceux du quintile du revenu le plus élevé de déclarer être très préoccupés par l’augmentation des prix des aliments. Parmi les autres groupes de population particulièrement touchés, notons les parents seuls (14 %), les Autochtones (14 %) et les personnes 2ELGBTQI+ (12 %), qui ont dit être plus préoccupés que la moyenne nationale de 6 %.
- Les Canadiennes et les Canadiens sont aux prises avec les effets persistants de la pandémie sur la santé physique, mais la prévalence des troubles mentaux demeure problématique. Un adulte sur quatre (25 %) a reçu un diagnostic positif pour des symptômes de dépression, d’anxiété ou de trouble de stress post-traumatique, comparativement à 21 % à l’automne 2020, et on constate la plus grande augmentation de la prévalence chez les jeunes et les jeunes adultes. En 2021, parmi tous les groupes de la population, les femmes percevaient leur santé mentale comme étant moins bonne, mais la santé mentale autoévaluée était particulièrement faible chez les femmes 2ELGBTQI+ et les femmes autochtones.
- La crise des surdoses continue d’avoir une incidence dévastatrice. Au cours du premier semestre de 2022 (de janvier à juin) seulement, on a enregistré plus de 3 200 décès par surdose d’opioïdes, soit environ 20 par jour. Parmi les personnes décédées, 76 % étaient des hommes, et la majorité des décès se sont produits en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario.
Conscient du caractère multidimensionnel de la pauvreté, le gouvernement continuera d’investir dans un éventail de priorités fondamentales à moyen terme, ce qui comprendra un financement supplémentaire pour combattre la crise des surdoses dans le cadre d’interventions de santé fondées sur des données probantes.
Mesures qui appuient la réduction de la pauvreté, la santé et le bien-être
*Veuillez consulter le Rapport sur les répercussions afin de connaître les autres investissements prévus dans le budget de 2023 pour faire progresser ce pilier.
Cadre des résultats relatifs aux genres
Pilier : Égalité des genres dans le monde
Objectif : Promouvoir l’égalité des genres pour bâtir un monde plus pacifique, inclusif,
fondé sur des règles et prospère
Le Canada est un chef de file et un champion de l’égalité des genres, et il continuera de faire progresser les efforts visant à renforcer le pouvoir des femmes, des filles et des personnes de diverses identités de genre, au pays et à l’étranger.
Éducation et compétences
(de 15 à 24 ans, %, de 1975 à 2020)
Participation à l’économie et prospérité
(% de 190 pays, 2022)
Leadership et participation à la démocratie
Prévalence de la violence entre partenaires intimes
(de 15 à 49 ans, %, 2018)
Nombre de cas signalés de violence sexuelle liée à un conflit (de 2019 à 2021)
Femmes ayant des besoins non satisfaits en planification familiale
(de 15 à 49 ans, %, 2022)
Nota – * Dans les domaines de la prospérité économique, de l’éducation, de la santé et du leadership politique.
Sources: Banque mondiale, Les Femmes, l’entreprise et le droit (Banque mondiale); Forum économique mondial; Département des opérations pour le maintien de la paix des Nations Unies; Organisation mondiale de la Santé; Fonds de développement des Nations Unies; Fonds des Nations Unies pour la population
Les indicateurs internationaux de l’égalité des genres se sont améliorés dans des domaines clés comme l’alphabétisation et l’accès à l’éducation, mais des lacunes subsistent dans les lois relatives au lieu de travail et aux droits sexuels, et les femmes demeurent sous-représentées dans les postes de direction politique dans le monde entier.
- Le taux de littératie dans le monde se situe actuellement à 87 % et a augmenté de façon remarquable au cours des deux derniers siècles, mais de fortes inégalités régionales subsistent et, dans certaines régions, il a diminué ces dernières années en raison des perturbations causées par les conflits. Dans les pays touchés par les crises et les conflits, les taux de littératie des femmes sont bien inférieurs à ceux des hommes, les filles étant trop souvent les premières à être retirées de l’école.
- Les femmes continuent de faire face à des contraintes en ce qui concerne leur capacité d’obtenir ou de conserver un emploi. Dans de nombreux pays, aucune loi et aucune sanction pénale n’existent pour mettre fin au harcèlement sexuel en milieu de travail, et les inégalités dans les perspectives d’emploi entre les femmes et les hommes n’ont pas été corrigées.
- Selon l’Organisation mondiale de la Santé, une femme sur trois dans le monde est victime de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie, principalement de la part d’un partenaire intime. La violence entre partenaires intimes est plus répandue dans les régions à faible revenu d’Afrique et d’Asie du Sud-Est. Le faible niveau d’éducation est un facteur de risque majeur pour la perpétration et l’expérience de la violence entre partenaires intimes. Les régions où les femmes font face à des obstacles à l’obtention d’un emploi rémunéré et où l’égalité entre les genres est moindre sont plus susceptibles d’avoir des taux plus élevés de violence entre partenaires intimes.
- Selon les Nations Unies, les femmes et les filles sont disproportionnellement prises pour cible en tant que victimes de violence sexuelle dans des situations de conflit, en particulier les femmes œuvrant à la consolidation de la paix et les défenseures des droits de la personne.
- Dans les régions où le droit des femmes à des soins de santé reproductive est mieux protégé, les femmes ont plus de chances d’avoir un meilleur contrôle sur la décision d’avoir plus d’enfants, bien qu’il reste encore du travail à faire pour que toutes les femmes puissent exercer leurs droits reproductifs.
Compte tenu des effets de la guerre sur les groupes vulnérables comme les femmes et les filles, le soutien du Canada à l’Ukraine permettra de faire en sorte que l’aide humanitaire atteigne ceux qui en ont le plus besoin et de poursuivre les efforts déployés en 2022-2023 pour renforcer la responsabilisation en matière de violence sexuelle liée aux conflits. D’autres engagements renforceront également la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles.
Mesures à l’appui de l’égalité des genres dans le monde
*Veuillez consulter le Rapport sur les répercussions afin de connaître les autres investissements prévus dans le budget de 2023 pour faire progresser ce pilier.
Sommaire des répercussions du budget de 2023 sur le genre et la diversité
L’Analyse comparative entre les sexes plus (ACS Plus) garantit que le gouvernement fédéral tient compte de la diversité du Canada dans le processus d’élaboration des politiques, comprend qui est touché par ses politiques et atténue les conséquences non voulues qui perpétuent les inégalités existantes. La présente section dresse un portrait global de l’analyse présentée dans le Rapport sur les répercussions des nouvelles mesures du budget de 2023.
Échéancier de l’ACS Plus
Échéancier de l’ACS Plus
Dans le budget de 2023, près de 40 % des mesures comprenaient une ACS Plus à un stade précoce, par rapport à seulement 25 % des mesures en 2019. Ce résultat tient compte de la sensibilisation accrue à l’ACS Plus et de la disponibilité de données désagrégées, qui ont appuyé les efforts visant à intégrer l’ACS Plus dans l’approche pangouvernementale, bien intégrée dans le processus d’élaboration de politiques. À cet égard, Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC) a été un partenaire à part entière dans l’établissement de l’ACS Plus en tant qu’outil clé pour la budgétisation sensible aux genres au Canada. Dans le cadre du budget de 2023, le soutien offert a inclus la collaboration avec les ministères et organismes qui font progresser les priorités clés pour s’assurer que de telles initiatives tiennent compte de l’égalité, de l’équité et de l’inclusion dans leur conception, et mettent à profit des données en vue de suivre les répercussions de ces initiatives au fil du temps. Ces efforts de collaboration continueront de renforcer l’ACS Plus dans tous les aspects de l’élaboration des politiques et du processus décisionnel du gouvernement, conformément aux recommandations de la vérificatrice générale du Canada de 2022.
Une augmentation du nombre de mesures fondées sur l’ACS Plus existante est constatée dans le budget de 2023, ce qui est en partie attribuable à la prolongation de programmes gouvernementaux existants. Dans certains cas, l’analyse existante a également été renforcée par l’inclusion de nouvelles données, comme les données plus récentes sur le nombre de demandes de bourses d’études canadiennes et de demandes d’asile présentées au Canada.
En général, le nombre de mesures budgétaires qui tiennent compte de l’ACS Plus à un stade ultérieur demeure relativement inchangé par rapport aux tendances signalées antérieurement. Le gouvernement fédéral demeure déterminé à intégrer l’ACS Plus à toutes les étapes du processus d’élaboration des politiques.
Approches correctives de l’ACS Plus
Approches correctives
Un obstacle potentiel à l’accès ou à la participation d’un groupe démographique particulier a été cerné dans 14 % des mesures du budget de 2023. Les obstacles étaient plus prononcés pour certains groupes, en particulier les Autochtones, et surtout les femmes autochtones, et les personnes en situation de handicap. La géographie, surtout pour les régions éloignées, peut également constituer un obstacle à la participation. Pour la plupart des mesures, soit 90 %, où un obstacle a été cerné, une approche proposée pour éliminer les obstacles pour les groupes touchés a été incluse.
Dans les propositions relatives aux ressources naturelles et à l’environnement, des efforts explicites ont été déployés pour éliminer les obstacles pour les propriétaires d’entreprises autochtones. Par exemple, l’économie forestière du Canada améliorera les activités de sensibilisation et le renforcement des capacités afin de s’assurer que les promoteurs autochtones sont priorisés aux fins de la participation aux activités du secteur forestier, comme plus de 70 % des communautés autochtones se trouvent dans des zones forestières. De même, les initiatives concernant les baleines, chercheront à réduire au minimum la perturbation des pêches commerciales et récréatives autochtones en raison des fermetures de pêche qui protègent l’habitat des baleines. Afin de répondre aux répercussions négatives que peut avoir l’élaboration de projet dans les secteurs des ressources naturelles sur les peuples autochtones, alors qu’un plus grand nombre de travailleurs se rapprochent de ces communautés, des initiatives comme le Programme de protection du poisson et de son habitat favoriseront la participation des communautés autochtones aux consultations sur les décisions de projet.
À l’appui des efforts visant à accroître l’engagement économique et la représentation sectorielle des Autochtones et des femmes, le Fonds d’assainissement des bâtiments, qui sera créé et financé par les modifications proposées à la Loi sur les épaves et les bâtiments abandonnés ou dangereux, comprendra des facteurs d’équité, de diversité et d’inclusion dans les critères d’évaluation pour sélectionner les entreprises qui entreprendront des travaux d’assainissement ou d’enlèvement des navires problématiques.
Au-delà de la participation économique, les femmes et les filles autochtones font face à des inégalités, surtout la violence fondée sur le genre, dont elles sont victimes de manière disproportionnée par rapport aux femmes non autochtones. Le gouvernement fédéral investit dans la réduction de la violence par l’intermédiaire de La voie fédérale concernant les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées. L’expérience des femmes autochtones demeure une priorité dans les travaux du gouvernement visant à mettre fin à la violence fondée sur le sexe.
La diversité des profils linguistiques de la population canadienne est aussi prise en considération. À cet égard, les mesures comme le Recensement de la population, le Recensement de l’agriculture et la mise en œuvre de la ligne d’écoute de prévention du suicide 9-8-8 comportent des approches correctives explicites qui élargissent la disponibilité linguistique au-delà du français et de l’anglais. Les fossés numériques constituent également d’importants obstacles pour les groupes qui ont un faible niveau de littéracie numérique et un accès insuffisant à Internet, ainsi que pour les personnes en situation de handicap. En réponse, le gouvernement équilibre sa nécessité de moderniser et d’élargir ses services, tout en veillant à ce que des mesures d’adaptation en matière d’accessibilité soient prises pour tous les groupes qui font face à des obstacles. Par exemple, la mesure visant à moderniser la Loi sur la citoyenneté reconnaît que les personnes qui présentent une demande de citoyenneté ne sont pas toutes en mesure de le faire par voie électronique et, par conséquent, des options de présentation de demandes sur papier seraient encore maintenues.
Population cible
Part des investissements dans le budget par population cible
(valeur des mesures en dollars*)
Les investissements ciblés favorisent l’équité en tenant compte des besoins des populations particulières. Même si une part importante des investissements du budget de 2023, soit 40 %, vise l’ensemble de la population canadienne, plusieurs investissements sont axés sur des régions et des secteurs particuliers ou des populations particulières, comme les Autochtones, les personnes noires et racisées, et les personnes en situation de handicap. Les personnes les plus susceptibles d’être victimes d’inégalités dans l’accès aux soins de santé buccodentaires bénéficieront en particulier du Régime canadien de soins dentaires et du fonds d’accès aux services de santé buccodentaire. Ces populations comprennent les personnes à faible revenu, celles vivant dans des régions rurales et éloignées, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap.
Les investissements dans des régions ou secteurs particuliers, qui représentent 30 % des mesures du budget, comprennent les crédits d’impôt à l’investissement dans l’énergie propre, la fabrication de technologies propres, dans l’hydrogène propre et dans le captage, l’utilisation et le stockage du carbone pour appuyer l’engagement du Canada d’atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050.
Afin de contribuer à un environnement plus propre et plus sain, des investissements comme le renouvellement du Programme d’adoption des technologies propres pour les pêches et l’aquaculture aident les secteurs des pêches et de l’aquaculture, et les transformateurs de fruits de mer à adopter des technologies propres afin de réduire leurs répercussions environnementales et d’adopter des pratiques commerciales plus durables. Compte tenu de la vulnérabilité des océans aux changements climatiques, le Programme de planification spatiale marine bénéficiera au secteur maritime et aux communautés côtières, où vivent 6,5 millions de personnes ou 17,5 % de la population canadienne, en précisant où et quand peuvent avoir lieu des activités économiques maritimes durables (p. ex., le transport maritime et la production d’énergie renouvelable). L’ensemble de la population du Canada bénéficie d’investissements dans l’économie propre et la protection de l’environnement, en particulier la population qui est la plus vulnérable aux changements climatiques, notamment les femmes, les Autochtones et les habitants des communautés rurales et côtières.
Les investissements globaux qui ciblent les peuples autochtones représentent 10 % des mesures prévues dans le budget de 2023. Cette part comprend un nouvel investissement important pour mettre en œuvre une stratégie de logement autochtone en milieu urbain, rural et nordique élaborée conjointement et dirigée par les Autochtones qui appuie les communautés présentant des incidences élevées de besoins impérieux en matière de logement.
Les personnes noires et racisées bénéficieront également des investissements faits dans le budget. Le plan d’action pour les employés noirs de la fonction publique fournira un soutien ciblé pour les fonctionnaires fédéraux noirs qui ont été victimes de manière disproportionnée de harcèlement, de racisme et de discrimination en milieu de travail. Les investissements dans la stratégie de lutte contre le racisme profiteront également aux personnes noires et racisées.
Avantages prévus : genres
Part des investissements dans le budget par genre
(valeur des mesures en dollars)
Une part importante des mesures du budget de 2023, soit 67 %, sont « équilibrées entre les genres », c’est-à-dire, qu’elles devraient bénéficier aux hommes et aux femmes dans des proportions égales. Par exemple, toute la population canadienne, peu importe son genre, profiterait des améliorations du système de soins de santé découlant des transferts de santé aux provinces et aux territoires. Le personnel de la santé, qui est constitué de femmes de façon disproportionnée, en tirera particulièrement profit.
Les investissements dans les soins de santé ont également tendance à profiter aux femmes parce qu’elles sont plus susceptibles d’assumer des rôles d’aidants naturels lorsque les services de santé et les services sociaux échouent.
Les femmes, qui sont déjà moins bien rémunérées en moyenne en raison de l’écart de rémunération entre les genres, ressentent davantage l’inflation, ce qui rend les programmes de services de garde d’enfants à 10 $ par jour encore plus importants. Les femmes sont souvent celles qui assument des responsabilités supplémentaires au foyer pour faire fonctionner les choses dans leur famille. En 2022, par exemple, les femmes étaient beaucoup plus susceptibles que les hommes de s’occuper d’un enfant, ou encore d’un adulte ayant besoin de soins (52 % par rapport à 42 %).
Une part importante des mesures prévues dans le budget de 2023 (environ 21 %) devraient avoir des avantages qui touchent plus les hommes, tandis que 12 % des investissements profiteront principalement aux femmes. Cette différence relative reflète les déséquilibres entre les genres dans les secteurs prioritaires du budget de 2023, notamment les domaines qui favorisent la transition vers une croissance propre et vers la construction, qui sont actuellement dominés par les hommes. Le gouvernement fédéral s’efforce d’accroître l’équilibre entre les genres dans ces secteurs. Par exemple, depuis 2018, les investissements fédéraux dans la formation en apprentissage ont favorisé l’inclusion et l’accessibilité pour les femmes (ainsi que les personnes en situation de handicap, les personnes noires et racisées, et les Autochtones). D’autres exemples d’interventions ciblées figurent dans la section sur les approches correctives et les mesures individuelles sont examinées en détail dans le Rapport sur les répercussions.
En outre, ces investissements – dans la construction d’une économie propre pour le XXIe siècle – créeront des possibilités économiques et amélioreront la qualité de vie de toute la population canadienne, y compris des femmes. Les possibilités économiques sont essentielles à la prospérité des femmes, en particulier leur capacité de se protéger contre la violence conjugale. Les femmes sont également particulièrement vulnérables aux changements climatiques et bénéficieront en particulier d’une économie propre.
La part des mesures du budget de 2023 qui tendent à avantager les hommes est également fonction de la représentation des femmes dans les domaines ciblés nécessitant un soutien supplémentaire. Par exemple, la mesure visant à lutter contre la consommation de substances et la crise des surdoses bénéficiera directement aux hommes, car les données indiquent que les hommes, et les hommes autochtones de façon disproportionnée, sont les plus touchés par les dommages causés par la consommation de substances et les décès causés par les opioïdes. Ces mesures amélioreront aussi indirectement la vie des femmes. Par exemple, la toxicomanie peut jouer un rôle dans la violence entre partenaires intimes. De plus, les femmes comptent pour une proportion importante de l’effectif des soins de santé, qui offre des programmes et des services sur la consommation de substances. De même, les hommes sont surreprésentés dans le système de justice pénale (plus de 95 %), avec un taux d’incarcération plus élevé pour les personnes noires et les Autochtones, et devraient donc bénéficier de la création d’une commission d’examen des erreurs judiciaires. Les hommes en âge de travailler, moins instruits, y compris ceux qui sont racisés, sont également plus susceptibles de se livrer à un travail précaire dans le secteur occasionnel et donc de bénéficier des mesures de protection des emplois dans ce secteur.
En plus de la part des investissements qui profitent principalement aux femmes à court et à moyen terme, un nombre encore plus important de mesures à long terme ont une marge de manœuvre importante pour promouvoir directement et indirectement l’égalité des genres pour les femmes. Globalement, le budget de 2023 soutient l’approche du gouvernement en matière d’investissements qui appuient l’égalité entre les genres et renforce les investissements antérieurs qui continuent de réduire les inégalités entre les genres. Les mesures comme la divulgation de la diversité dans la gouvernance d’entreprise bénéficieront directement aux groupes visés par l’équité en matière d’emploi, notamment les femmes, les Autochtones, les personnes en situation de handicap et les personnes noires et racisées. L’instauration de mécanismes de protection du travail pour les travailleurs ayant fait une fausse couche, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’avortement et à d’autres soins de santé sexuelle et procréative, bénéficieront particulièrement aux femmes et amélioreront leur santé et leur bien-être immédiatement et à long terme.
Avantages prévus : Autres caractéristiques
Avantages directs et indirects prévus par sous-groupe, nombre de mesures
Une évaluation des répercussions directes et indirectes a été réalisée et un certain nombre de mesures du budget de 2023 bénéficieront aux Autochtones, aux personnes noires et racisées, aux personnes vivant dans les régions rurales et éloignées et aux personnes en situation de handicap.
En ce qui concerne les personnes en situation de handicap, des investissements comme l’élargissement de la disposition relative aux membres de la famille admissibles au régime enregistré d’épargne-invalidité et l’amélioration des bourses d’études et des prêts d’études canadiens encourageront et permettront leur pleine participation aux possibilités qui peuvent faire progresser de manière tangible leurs moyens de subsistance économique.
Les ménages du Nord ont un accès inégal au logement par rapport au reste de la population canadienne. Afin de résorber cette inégalité, une attention particulière aux vulnérabilités auxquelles font face les communautés du Nord est soulignée dans les investissements qui appuient une stratégie de logement autochtone en milieu urbain, rural et nordique. Selon les données du Recensement de 2021, même si 10 % des ménages canadiens avaient un besoin impérieux en matière de logement, la part des ménages ayant un besoin impérieux en matière de logement s’élevait à 32 % au Nunavut. En outre, les Autochtones sont presque trois fois plus susceptibles de vivre dans un logement qui nécessite des réparations majeures que la population non autochtone. En plus du manque de logements acceptables, les collectivités autochtones, éloignées et nordiques sont également confrontées à des défis uniques en matière de sécurité alimentaire. Grâce à un supplément au Fonds des infrastructures alimentaires locales, le gouvernement appuie les efforts communautaires visant à construire l’infrastructure nécessaire à la production, au stockage et à la livraison d’aliments locaux de manière durable. En outre, les investissements dans le logement signifient que les résidentes et résidents du Nord n’auront pas à choisir entre payer le loyer ou l’épicerie.
Parmi les autres investissements axés sur les Autochtones qui bénéficient également aux populations des régions rurales et éloignées, mentionnons le cadre national de partage des avantages, qui vise à améliorer la qualité et l’uniformité des avantages que les communautés autochtones tirent des grands projets de ressources naturelles sur leur territoire. La Banque de l’infrastructure du Canada accordera également des prêts aux communautés autochtones de tout le pays, y compris les communautés rurales et éloignées, pour les aider à acquérir des participations en capital dans des projets d’infrastructure dans lesquels la Banque investit également, ce qui offrira des avantages économiques et des possibilités d’autodétermination.
Répercussions intergénérationnelles et répartition du revenu
Avantages prévus selon la distribution du revenu
Part des investissements dans le budget de 2023
Une part importante des mesures budgétaires bénéficiera aux Canadiennes et aux Canadiens à faible revenu, et particulièrement à ceux qui risquent de se retrouver dans une situation de vulnérabilité extrême. Le remboursement pour les articles d’épicerie bénéficiera aux personnes et aux familles à revenu faible et modeste, et aura des répercussions disproportionnées sur les parents uniques, plus particulièrement les mères célibataires. Selon les données, les ménages monoparentaux et les familles monoparentales sont plus susceptibles d’avoir des revenus plus faibles que les couples. Autre exemple, les modifications au Code criminel visant à réduire le taux d’intérêt criminel permettront aux personnes qui utilisent des prêts à taux d’intérêt très élevé et des prêts sur salaire, y compris les Canadiennes et Canadiens à faible revenu, les Autochtones, les personnes immigrantes nouvellement arrivées et les femmes, à profiter d’un coût d’emprunt moins élevé. Les investissements restants n’auront pas d’incidence marquée sur la distribution du revenu.
La majorité des nouveaux investissements réalisés dans le budget de 2023 profiteront à toutes les catégories d’âge, ce qui reflète l’accent mis dans le budget sur les investissements transformateurs dans une économie à faibles émissions de carbone et dans la santé, qui devraient procurer des avantages à long terme et à grande échelle à l’ensemble de la population canadienne.
Les mesures visant à améliorer l’environnement, à faire croître l’économie et à maintenir une situation financière durable profiteront surtout aux jeunes et aux générations futures, mais ces investissements profiteront aussi aux Canadiennes et aux Canadiens en âge de travailler et aux personnes âgées. À long terme, les investissements dans les langues officielles et la lutte contre le racisme, la discrimination et la haine systémiques aideront également les générations futures à bénéficier d’une société qui est diverse et inclusive. En ce qui concerne les personnes âgées, les facteurs intersectoriels, comme vivre dans un ménage d’une personne ou le fait d’avoir une incapacité peut aggraver leur vulnérabilité aux problèmes de santé et financiers, de sorte qu’elles bénéficient des mesures visant à réduire le coût de la vie, comme le remboursement pour les articles d’épicerie, qui sont destinées à profiter aux Canadiennes et aux Canadiens de tous âges.
Les nouvelles mesures du budget qui sont considérées comme des prestations uniques pour les personnes âgées s’ajoutent aux décisions de dépenses existantes, qui profitent déjà aux personnes âgées. Selon le tableau A1.7, les dépenses fédérales pour les prestations aux personnes âgées devraient augmenter de 6,8 milliards de dollars en 2023-2024 par rapport aux niveaux de 2022-2023, dont aucune n’est comptabilisée comme de « nouvelles » mesures budgétaires, mais qui représentent toutes de nouvelles dépenses qui bénéficieront aux personnes âgées.
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