Archivé - Annexe 4 :
Énoncé
sur l’égalité des genres, la diversité et la qualité de vie
L’égalité des genres et la diversité sont des éléments fondamentaux de la création d’un pays prospère et florissant qui reflète les valeurs canadiennes et réalise son potentiel. Lorsque chaque Canadien et chaque Canadienne a la possibilité de réussir, c’est toute la population qui en profite.
Égalité des genres et diversité comme moyens de bâtir une société plus forte
Au cours du dernier demi-siècle, des progrès importants ont été réalisés en matière d’égalité des genres et de diversité au Canada, mais la pandémie de COVID-19 a mis ces progrès en péril. Le défi que le Canada doit relever maintenant est d’assurer une relance inclusive et intersectionnelle qui permet de bâtir une société véritablement équitable.
« Il est temps de veiller à ce que chaque voix soit entendue. Il est temps d’apprendre tout cela à nos enfants pour que les droits de la personne et l’égalité des sexes soient intégrés à leur façon d’être et de vivre. Nous pouvons nous épanouir davantage grâce aux efforts des femmes qui nous ont précédées. Si nous voulons faire honneur à ce qu’elles nous ont laissé et à l’avenir de nos filles, nous devons poursuivre la lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans nos collectivités, nos milieux de travail, nos écoles et nos foyers. »
Les progrès réalisés au cours du dernier demi-siècle ont été réels. Les femmes ont brisé les obstacles relatifs aux postes de direction, en assumant des rôles d’entrepreneures, de scientifiques, d’éducatrices et de directrices générales. Les droits des personnes LGBTQ2, des Autochtones et des minorités ont également été considérablement élargis, enchâssés dans la Charte canadienne des droits et libertés et dans la Loi canadienne sur les droits de la personne. Toutefois, un éventail d’écarts et d’obstacles qui menaçaient l’égalité même avant la pandémie n’ont pas encore été éliminés.
Le gouvernement présente un plan de relance féministe et intersectionnel, et réalise des investissements ciblés afin de soutenir ceux qui ont été les plus durement touchés par la pandémie et de remédier aux inégalités de longue date. Dans l’élaboration de son plan, le gouvernement demeure attaché aux objectifs globaux du Canada en matière d’égalité des genres et à un processus décisionnel tenant compte des répercussions que les propositions stratégiques ont sur les Canadiens sous tous les angles, comme le prévoit la Loi canadienne sur la budgétisation sensible aux sexes. Le Groupe de travail sur les femmes dans l’économie a été mis sur pied pour conseiller le gouvernement quant aux priorités futures en matière d’égalité des genres.
Deux outils importants de la budgétisation sensible aux sexes ont également contribué à orienter la préparation du budget de 2021 : le Cadre des résultats relatifs aux sexes (CRS), qui sert à déterminer les lacunes et les priorités stratégiques, ainsi que la prise en compte des considérations relatives à l’égalité des sexes et à la diversité dans le processus décisionnel (l’analyse comparative entre les sexes plus, ou ACS+, qui comprend de nombreux facteurs identitaires, comme l’origine ethnique, la région de résidence, l’âge, le sexe biologique, le niveau de revenu, le genre, le niveau de scolarité, l’orientation sexuelle, la race, le statut d’immigrant et la capacité mentale ou physique).
Le Cadre des résultats relatifs aux sexes (CRS) du Canada a été présenté dans le budget de 2018 en tant qu’outil pangouvernemental servant à articuler les objectifs et les priorités en matière d’égalité des genres, qui contient des indicateurs de concordance qu’on utilise pour faire le suivi des progrès réalisés en vue d’atteindre ces objectifs. Le présent énoncé comprend un résumé de la situation du Canada par rapport à ces priorités.
Étant donné que le genre n’est qu’un aspect de l’identité et que la discrimination systémiques, le racisme, la discrimination fondée sur la capacité physique et la discrimination fondée sur l’âge aggravent les effets de nombreux enjeux liés au genre, cette section présente également des statistiques sur d’autres caractéristiques identitaires permettant de mieux comprendre les expériences de divers groupes de personnes, comme les peuples autochtones, les personnes handicapées, les personnes racisées et les membres des communautés LGBTQ2. Les rapports sur les indicateurs contenus dans le CRSpeuvent aider les Canadiens et le gouvernement à voir la situation antérieure, actuelle et future du Canada au chapitre de l’égalité des genres et de la diversité.
Tout comme les années précédentes, le présent énoncé met au premier plan certaines des mesures clés que le gouvernement prend dans le présent budget en vue d’améliorer l’équité et l’inclusion dans chaque domaine prioritaire, et contient un résumé des répercussions globales sur l’égalité des genres et la diversité de toutes les mesures nouvelles et renouvelées prévues dans le présent budget.
Le Rapport sur les répercussions du budget de 2021, qui fait suite au présent Énoncé, comprend une évaluation des répercussions de chaque mesure incluse dans le budget de 2021. En vue d’appuyer les efforts déployés par le gouvernement pour corriger les inégalités existantes et prendre des décisions plus inclusives, le présent budget prévoit des investissements importants à Statistique Canada pour améliorer la disponibilité des données.
Note sur la terminologie
Dans la présente section, on utilise parfois le terme « minorités visibles », car il s’agit de la catégorie démographique officielle définie dans la Loi sur l’équité en matière d’emploi et utilisée dans les enquêtes de Statistique Canada. Étant donné l’engagement pris à l’égard du soutien d’un groupe de travail sur la modernisation de la Loi sur l’équité en matière d’emploi, la question relative à la terminologie appropriée sera examinée par les membres.
Cadre des résultats relatifs aux sexes
Éducation et perfectionnement des compétences
Chances égales et cheminements diversifiés en matière d’éducation et de
perfectionnement des compétences
L’éducation et le perfectionnement des compétences sont essentiels à la participation au marché du travail et constituent une source essentielle d’occasions permettant à tous les Canadiens de rechercher une vie meilleure. Les parcours scolaires devraient être choisis en fonction des intérêts et des aptitudes, sans attentes ni stéréotypes liés au sexe.
Proportion des personnes de 25 ans à 64 ans ayant obtenu un certificat, un diplôme ou un diplôme universitaire.
Proportion des personnes de 25 ans à 54 ans possédant un diplôme universitaire.
Proportion des gens de métier nouvellement certifiés qui sont des femmes.
Proportion des élèves de 15 ans au niveau de compétence 2 ou plus en mathématiques.
Proportion des élèves de 15 ans au niveau de compétence 2 ou plus en lecture.
Proportion des élèves de 15 ans au niveau de compétence 2 ou plus en sciences.
Proportion des personnes de 16 ans à 65 ans au niveau de compétence 3 ou plus en 2012.
Proportion des personnes de 16 ans à 65 ans au niveau de compétence 3 ou plus en 2012.
Éducation | 76 |
---|---|
Santé | 76 |
Mathématiques et informatique | 27 |
Architecture et génie | 25 |
Proportion des étudiants inscrits à un programme de baccalauréat en 2018-2019 qui étaient des femmes.
Avant la pandémie de COVID-19, de nombreux écarts importants entre les sexes dans l’éducation et le perfectionnement des compétences avaient diminué. Les femmes ont dépassé les hommes en ce qui concerne les diplômes d’études secondaires et universitaires, et de nombreux domaines d’études qui étaient autrefois dominés par les hommes sont devenus beaucoup plus égaux. À titre d’exemple, les femmes représentaient environ un étudiant sur vingt en droit et en médecine dans les années 1950, tandis qu’elles représentent aujourd’hui la moitié des étudiants dans ces domaines. En dépit des progrès notables, les femmes étaient encore considérablement sous-représentées dans certains domaines d’études, comme l’ingénierie, les mathématiques et l’informatique, et étaient beaucoup moins susceptibles d’occuper des emplois bien rémunérés dans les métiers. Par exemple, seulement un étudiant en génie sur quatre environ et un apprenti inscrit nouvellement certifié sur sept environ sont des femmes. Il y avait également un certain nombre d’écarts importants en matière d’éducation et de perfectionnement des compétences du point de vue de la diversité, comme des taux plus faibles de réussite scolaire chez les personnes handicapées et des compétences moindres en littératie et en numératie chez les Autochtones.
Accent sur la diversité
- En 2016, 26 % des Autochtones n’avaient aucun diplôme d’études par rapport à 11 % des personnes non autochtones. Les hommes inuits étaient les plus susceptibles de ne pas en avoir.
- En 2012, les Autochtones hors réserve avaient des compétences inférieures en littératie et en numératie à celles des personnes non autochtones.
- En 2016, le niveau d’études universitaires variait considérablement parmi les personnes racisées. Les Canadiens d’origine coréenne étaient les plus susceptibles d’avoir suivi des études universitaires (57 %), tandis que les Canadiens de l’Asie du Sud étaient les moins susceptibles d’avoir obtenu un diplôme universitaire (24 %). L’écart entre les sexes était le plus marqué chez les Canadiens d’origine philippine, où 47 % des femmes avaient obtenu un diplôme universitaire, par rapport à 38 % des hommes.
- De 2015 à 2018, les hommes gais et les femmes lesbiennes étaient plus susceptibles d’avoir un diplôme d’études postsecondaires que leurs homologues hétérosexuels, tandis que les personnes bisexuelles étaient moins susceptibles d’avoir un diplôme d’études postsecondaires.
- En 2017, les personnes handicapées, surtout les personnes ayant un handicap grave et les hommes, étaient moins susceptibles d’avoir obtenu un diplôme d’études que les personnes non handicapées.
- En 2018, le statut socioéconomique des étudiants du secondaire était un indicateur plus faible du rendement scolaire au Canada que dans d’autres pays de l’OCDE, et les étudiants défavorisés au Canada étaient plus susceptibles d’être résilients sur le plan académique.
Étant donné qu’il faut au moins un an pour obtenir de nombreux diplômes postsecondaires, il est difficile de mesurer les répercussions de la COVID-19 et des restrictions de santé publique connexes sur le niveau de scolarité permanente atteint à court terme. Il est néanmoins évident que la pandémie a eu d’importantes répercussions négatives sur les femmes racisées et les jeunes : beaucoup d’étudiants et de non-étudiants ont perdu leurs emplois, particulièrement les jeunes femmes, et bon nombre de jeunes retournent aux études ou restent aux études plus longtemps en raison des faibles perspectives d’emploi. Des preuves solides montrent que les effets d’une récession sur les jeunes sont durables et que les effets inquiétants du chômage peuvent réduire les revenus pendant des années après la relance de l’économie. Lorsque les jeunes sont victimes de périodes de chômage ou sont obligés d’occuper des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés, ils ratent des occasions d’acquérir des compétences précieuses qui les aident à progresser et réduisent leur lien avec le marché du travail pendant les années de formation. Toutes ces difficultés seront aggravées pour les jeunes plus vulnérables.
Il n’existe aucune solution miracle pour aplanir ces difficultés. Les gouvernements fournissent de vastes mesures de soutien visant à aider les jeunes à réaliser leur plein potentiel. Au cours des dernières années, le gouvernement fédéral a réalisé d’importants investissements pour rendre l’enseignement postsecondaire plus abordable, notamment en améliorant le Programme canadien de prêts aux étudiants et le Programme canadien de bourses aux étudiants, et pour améliorer le perfectionnement des compétences et les possibilités d’emploi, notamment en accordant du financement pour aider les provinces et les territoires à offrir de la formation et des soutiens à l’emploi, comme des stages d’apprentissage intégré au travail. Les pays où les jeunes réussissent particulièrement bien dans le cadre de la transition de l’école au travail, comme en Allemagne, ont généralement une solide culture d’apprentissage. Au cours des dernières années, le gouvernement a fait de nombreux investissements dans ces domaines, notamment dans le cadre des prêts canadiens aux apprentis, de la Subvention incitative aux apprentis et de la Subvention à l’achèvement de la formation d’apprenti.
Les membres du Groupe de travail sur les femmes dans l’économie ont souligné les possibilités pour les femmes d’avoir accès à des emplois bien rémunérés dans les métiers et d’autres emplois rémunérés dans le secteur de l’innovation. Ils ont également souligné l’importance d’offrir des possibilités de perfectionnement des compétences aux femmes en milieu de carrière et des possibilités de formation et d’emploi aux groupes qui, systématiquement, ont moins de possibilités. Dans le cadre de l’Énoncé économique de l’automne de 2020, on a fourni un financement visant à renforcer davantage les mesures de soutien à la formation pour les personnes les plus touchées par la pandémie, notamment les femmes marginalisées et racisées, les peuples autochtones, les personnes handicapées et les nouveaux arrivants au Canada.
Dans le but de poursuivre sur cet élan et de combler les écarts de longue date en matière d’éducation et de perfectionnement des compétences, ainsi que d’encourager l’apprentissage continu et le maintien en poste chez tous les groupes de Canadiens, le gouvernement présente un certain nombre de mesures dans le budget de 2021, notamment :
- Fournir un financement supplémentaire pour le Programme de soutien à l’apprentissage des étudiants et mettre à l’essai un programme élargi.
- Renforcer l’éducation primaire et secondaire dans les réserves, notamment aider les adultes des Premières Nations à terminer leurs études secondaires.
- Fournir un financement supplémentaire pour les programmes d’aide préscolaire aux Autochtones.
- Apporter des améliorations aux programmes fédéraux de formation axée sur les compétences et l’emploi, notamment pour renforcer les compétences fondamentales au moyen des Compétences pour réussir.
- Accroître l’aide financière aux étudiants et les mesures d’allégement de la dette étudiante.
- Appuyer les étudiants et les établissements postsecondaires autochtones pendant la pandémie de COVID-19.
- Offrir aux entreprises et aux jeunes travailleurs, par l’intermédiaire de Mitacs, des possibilités élargies d’apprentissage intégré au travail pour les étudiants de niveau postsecondaire.
- Aider les jeunes et les étudiants à acquérir des compétences de travail et à établir des liens avec les employeurs grâce à un financement supplémentaire pour la Stratégie emploi et compétences jeunesse, le Programme de stages pratiques pour étudiants et le programme Emplois d’été Canada.
Pour obtenir des renseignements sur les répercussions de ces mesures et d’autres mesures du budget de 2021 qui font progresser le pilier Éducation et perfectionnement des compétences, veuillez consulter le Rapport sur les répercussions.
Cadre des résultats relatifs aux sexes
Participation à l’économie et prospérité
Participation égale et à part entière à l’économie
S’assurer que chaque personne a la possibilité de participer à part entière à l’économie et qu’elle obtient le soutien requis à cet égard, ce qui permettra d’augmenter le revenu des familles canadiennes et profitera au pays dans son ensemble.
Proportion des personnes de 25 ans à 54 ans dans la population active.
Proportion des personnes de 25 ans à 54 ans possédant un diplôme universitaire.
Proportion des gens de métier nouvellement certifiés qui sont des femmes.
Proportion des personnes de 25 ans à 54 ans qui travaillent à temps plein.
Proportion des personnes de 25 ans à 54 ans qui exerçaient des activités de travail non rémunéré en 2015.
Proportion moyenne du revenu après impôt dépensé en garde d’enfants en 2019.
Soins infirmiers | 89 |
---|---|
Soutien administratif | 87 |
Services de protection publics de première ligne | 20 |
Métiers industriels, électriciens et métiers du secteur de la construction | 5 |
Proportion des employés qui sont des femmes par profession en 2020.
Proportion des personnes de 25 ans à 54 ans occupant un emploi à temps partiel temporaire ou involontaire.
Proportion des personnes de 25 ans à 54 ans dont le salaire horaire est inférieur aux deux tiers de la médiane.
Sources : Enquête sur la population active, Enquête sur les finances des consommateurs, Enquête sur la dynamique du travail et du revenu, Enquête canadienne sur le revenu, Enquête sociale générale de 2015 et Enquête sociale générale de 2017
Il y a de cela cinquante ans, seulement la moitié des Canadiennes participaient à la population active, et le revenu annuel des femmes était près de 60 % inférieur à celui des hommes. Aujourd’hui, plus de 8 femmes sur 10 participent à la population active, et l’écart entre les sexes sur le plan du revenu annuel a baissé à 27 %. Ces changements représentent des progrès importants au chapitre de l’égalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail. Toutefois, les normes sociales persistantes signifient que les femmes continuent de consacrer plus de temps à la prestation de soins et aux responsabilités ménagères, et ce travail non rémunéré n’est pas valorisé en termes économiques traditionnels, en plus de réduire le nombre d’heures que les femmes peuvent fournir à la main-d’œuvre rémunérée. Les efforts visant à équilibrer le travail et les responsabilités familiales peuvent également inciter certaines femmes à échanger des emplois plus sûrs et mieux rémunérés pour des postes moins rémunérés, mais plus flexibles. En outre, la ségrégation professionnelle continue de limiter les choix de carrière pour les femmes, ce qui rend les femmes plus susceptibles d’occuper des emplois à faible revenu. Les femmes appartenant à des groupes sous-représentés, comme les femmes autochtones ou racisées, les noires et les nouvelles arrivantes, font souvent face à des obstacles encore plus importants à une participation égale et à part entière au marché du travail. Lorsque les femmes réussissent dans des domaines à prédominance masculine, des disparités subsistent entre leur rémunération et celle de leurs homologues masculins.
Accent sur la diversité
- En 2015, les femmes autochtones ont gagné 44 % de moins que les hommes blancs. Même après rajustement en fonction des différences démographiques et des caractéristiques professionnelles, il y avait encore un écart important de 30 %.
- En 2019, les taux de chômage chez les hommes et les femmes autochtones étaient plus élevés par rapport à ceux des hommes et des femmes non autochtones.
- En 2015, les femmes appartenant à des minorités visibles gagnaient 17 % de moins que les hommes blancs. Les caractéristiques démographiques et professionnelles, comme l’industrie, la profession, l’âge et l’éducation, n’expliquent pas cet écart.
- Les taux de chômage étaient plus élevés chez les Canadiens racisés, mais ils variaient considérablement d’un groupe à l’autre. Par exemple, en mai 2016, environ une femme canadienne arabe sur sept cherchait du travail, par rapport à une femme canadienne philippine sur 25. Les hommes et les femmes noirs canadiens, les hommes canadiens arabes, les femmes canadiennes d’Asie de l’Ouest et les femmes canadiennes d’Asie du Sud affichaient également des taux particulièrement élevés.
- En 2019, les immigrantes, en particulier les immigrantes récentes (c’est-à-dire celles arrivées au Canada il y a 5 ans ou moins), étaient moins susceptibles de travailler que les femmes nées au Canada. Comparativement aux hommes immigrants récents, les femmes nouvellement arrivées d’Afrique et d’Asie ont connu les écarts entre les sexes les plus importants.
- Les femmes nouvellement arrivées qui sont membres de minorités visibles gagnaient 26 600 $ en 2015, par rapport à 30 100 $ pour les femmes nouvellement arrivées non membres de minorités visibles, à 35 600 $ pour les hommes nouvellement arrivés et membres de minorités visibles et à 42 600 $ pour les hommes nouvellement arrivés et non membres de minorités visibles.
- De 2015 à 2018, les femmes lesbiennes étaient plus susceptibles de travailler par rapport aux femmes hétérosexuelles, tandis que les hommes gais étaient légèrement moins susceptibles de travailler que les hommes hétérosexuels. Les personnes bisexuelles affichaient les taux d’emploi les plus faibles.
- Les personnes handicapées étaient moins susceptibles de travailler que les personnes non handicapées. La gravité a une incidence négative sur l’emploi; en 2016, seulement 31 % des personnes ayant une invalidité grave travaillaient.
En raison en partie de ces inégalités préexistantes, la pandémie de COVID-19 et les mesures de santé publique connexes ont touché de manière disproportionnée les femmes, surtout les femmes de groupes sous-représentés. Comme il est indiqué dans l’Aperçu des fondements économiques et sociaux, les emplois des femmes ont été touchés plus tôt et plus durement et continuent à se rétablir plus lentement, avec des répercussions négatives particulièrement notables sur l’emploi des femmes noires et racisées, des nouvelles arrivantes, des femmes à faible revenu et des jeunes femmes. Même lorsque les femmes n’étaient pas exposées au risque de perdre leur emploi, la nature essentielle des services qu’elles fournissaient, comme les soins infirmiers ou la garde d’enfants, les exposait à un plus grand risque de transmission de la COVID-19. Même si la surreprésentation des femmes dans les emplois à faible salaire constitue un facteur qui contribue de longue date à l’inégalité des sexes au Canada, la pandémie de COVID-19 a mis en évidence la nature essentielle de bon nombre de ces emplois, surtout les services de soins de première ligne. Pour les femmes qui sont des mères, la fermeture des écoles et des services de garde d’enfants a rendu encore plus difficile la conciliation travail-vie personnelle et a accru les obstacles à l’entrée sur le marché du travail.
Le Groupe de travail sur les femmes dans l’économie a clairement indiqué au gouvernement que cette pandémie nécessite des mesures incitatives et de relance qui sont adaptées à la nature unique de cette crise sur les femmes. Les membres ont accordé une grande priorité aux investissements dans l’économie des soins visant à s’attaquer au fardeau du travail non rémunéré effectué par les femmes, à favoriser la participation des femmes au marché du travail rémunéré et à créer de bons emplois dans les secteurs de l’économie où travaillent les femmes. Ces mesures comprennent des investissements dans les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants et dans les soins de soutien, là où la pandémie a révélé des insuffisances dans la qualité des soins fournis aux aînés et dans les salaires et les conditions de travail des travailleurs de la santé.
« Tout emploi peut être un excellent emploi. L’infrastructure sociale dont nous dépendons tous constituera un moteur de croissance du PIB pendant des décennies, résultat du vieillissement de la population et des besoins d’une cohorte en âge de travailler, de moins en moins nombreuse, mais de plus en plus précieuse. L’économie des soins pourrait favoriser une vie meilleure, et pas seulement une économie plus grande, si nous nous attaquons aux problèmes révélés par la pandémie. Tout comme la fabrication a généré la classe moyenne du Canada entre les années 1950 à 1970, le secteur des soins pourrait être la source de notre prochaine classe moyenne. »
Compte tenu de ces défis, le budget de 2021 investit dans une relance féministe et inclusive, et s’emploie à lutter contre les inégalités des sexes et la discrimination systémique sur le marché du travail de plusieurs façons, dont les suivantes :
- Établir un système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants.
- Appuyer les communautés des Canadiens noirs au moyen d’investissements supplémentaires pour les organismes à but non lucratif dirigés par des Noirs et de la création d’un fonds de dotation philanthropique dirigé par des Noirs.
- Renforcer les soins de longue durée et de soutien partout au Canada en investissant pour soutenir la mise en œuvre de normes de soins de longue durée, un meilleur accès à des soins palliatifs de qualité et l’amélioration de l’infrastructure de données afin de jeter de bonnes bases pour des mesures coordonnées dans l’ensemble du secteur.
- Voir également les mesures sous Réduction de la pauvreté, santé et bien-être visant à augmenter le salaire minimum fédéral et à bonifier l’Allocation canadienne pour les travailleurs.
- Investir dans des services de garde adaptés à la culture et fondés sur les distinctions pour les enfants autochtones.
- Déployer le Fonds de finance sociale pour mobiliser les capitaux privés et pour faire croître le marché de la finance sociale afin de créer des milliers d’emplois à prépondérance féminine, de fournir des services dont les Canadiens vulnérables ont besoin et d’opérer un changement social positif.
- Renouveler le Programme de préparation à l’investissement pour continuer d’aider les organismes de bienfaisance, les organismes sans but lucratif et les autres organismes à vocation sociale à acquérir les compétences et les capacités nécessaires en vue d’accéder aux possibilités de financement social.
- Accorder du financement à l’initiative Mon65+ de l’Union internationale des employés des services de santé pour inciter les travailleurs à participer.
Pour obtenir des renseignements sur les répercussions de ces mesures et d’autres mesures du budget de 2021 qui font progresser le pilier Participation à l’économie et prospérité, veuillez consulter le Rapport sur les répercussions.
Cadre des résultats relatifs aux sexes
Leadership et participation à la démocratie
Égalité des sexes dans les rôles de leadership et à tous les niveaux du processus
décisionnel
L’égalité des sexes et la diversité dans les postes de leadership dans les sphères économique, politique et judiciaire sont des éléments essentiels pour assurer une société juste et démocratique.
Proportion des postes de haute direction occupés par des femmes
Proportion des entreprises privées selon le ou les propriétaires majoritaires.
Proportion des conseils d’administration selon le nombre de femmes administratrices en 2018
Députés, ministres et sénateurs qui sont des femmes, par Parlement.
Proportion des personnes dans les gouvernements PT qui sont des femmes, en date du 16 février 2021.
Proportion des membres des conseils de bande des Premières Nations qui sont des femmes, en date du 12 avril 2021.
Proportion des conseillers municipaux qui sont des femmes, en date du 16 février 2021.
Juges fédéraux qui sont des femmes par mois et par année, de janvier 1985 à avril 2021.
Proportion des policiers équivalents temps plein qui sont des femmes.
Sources : Enquête sur la population active; Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés; Loi sur les déclarations des personnes morales; Parlement du Canada; Services aux Autochtones Canada; sites Web des gouvernements municipaux, provinciaux et territoriaux; Commissariat à la magistrature fédérale Canada; Enquête sur l’administration policière
Depuis que la plupart des femmes ont obtenu le droit de se présenter aux élections fédérales en 1920, la représentation des femmes dans la politique canadienne s’est améliorée progressivement. À titre d’exemple, le nombre de femmes élues au Parlement a augmenté jusqu’à 100 sur 338 et en 2015, le Canada a présenté son tout premier Cabinet paritaire.
En même temps, il y a eu d’importantes améliorations dans le domaine judiciaire, attribuables en partie aux récentes réformes du processus de nomination des juges aux cours supérieures qui insistent sur la transparence, le mérite et la diversité de la population canadienne, tout en continuant d’assurer la nomination de juristes répondant aux normes d’excellence et d’intégrité les plus rigoureuses. Ce processus a aidé à accroître la proportion des juges de nomination fédérale qui sont des femmes, qui est passée de 34 % en 2015 à 45 % en 2020. Il s’est également traduit par la nomination de 16 juges de la communauté LGBTQ2 et de 30 juges membres des minorités visibles depuis octobre 2016.
Cependant, l’écart au chapitre du pouvoir est encore bien présent. Les entreprises demeurent largement dominées par des hommes : seul un poste de haute direction sur trois est occupé par une femme, et la diversité fait cruellement défaut dans bon nombre de rôles de leadership et de prise de décisions. Par exemple, les noires et les personnes racisées, les Autochtones et les personnes handicapées sont beaucoup moins susceptibles d’être propriétaires d’entreprises et de siéger à des conseils d’administration. Les Canadiens racisés sont également moins susceptibles de servir dans les forces de l’ordre.
Accent sur la diversité
- En 2017, peu de petites et moyennes entreprises (PME) appartenaient majoritairement à des Autochtones (1 %).
- À l’heure actuelle, il y a parmi les députés 5 membres des Premières Nations, 2 Inuits et 4 Métis, ce qui représente 3 % de la Chambre, par rapport à 5 % de la population. Sur les 11 députés autochtones, 4 étaient des femmes. Parallèlement, le Sénat comptait parmi ses membres 5 membres des Premières Nations, 1 Inuit et 4 Métis (10 %). Sur ces sénateurs autochtones, 6 étaient des femmes.
- Dans l’ensemble, 4 % des policiers et 3 % des recrues se sont identifiés comme Autochtones en mai 2019. Au sein des services de police des Premières Nations, 63 % des agents se sont identifiés comme Autochtones.
- Parmi les 403 sociétés ayant fait appel au public qui ont divulgué des renseignements sur la diversité en 2020 pour se conformer aux nouvelles règles de la Loi canadienne sur les sociétés par actions, seulement 0,3 % des 2 411 membres du conseil d’administration étaient des Autochtones et seulement 0,2 % des 2 158 personnes occupant des postes de haute direction étaient des Autochtones.
- Même si plus d’une personne sur 5 a déclaré appartenir à un groupe de minorités visibles au Canada en 2016, seulement 1 PME sur 8 environ appartenait majoritairement à des minorités visibles en 2017.
- À la mi-mai 2019, les minorités visibles étaient sous-représentées en tant que policiers (8 %) et recrues (11 %).
- Les membres des minorités visibles occupaient 4 % des sièges aux conseils d’administration et 9 % des postes de haute direction parmi les 403 sociétés ayant fait appel au public qui ont divulgué des données sur la diversité en 2020.
- Selon le bulletin de rendement annuel de 2018, publié par le Conseil canadien pour la diversité administrative, seulement 1 % des administrateurs se sont identifiés comme membres de la communauté LGBTQ2.
- En 2016, même si plus d’une personne sur 5 a déclaré une invalidité, les PME appartenaient rarement en majorité à des personnes handicapées (1 %).
- Seulement 0,3 % des sièges aux conseils d’administration et 0,6 % des postes de haute direction des 403 sociétés ayant fait appel au public qui ont divulgué des données en 2020 étaient occupés par des personnes handicapées.
La COVID-19 a eu une incidence disproportionnée sur les femmes, surtout sur les femmes racisées. Au-delà de toutes les répercussions directes, leur sous-représentation dans les sphères de la politique, des affaires et de la justice a fait en sorte que leurs voix soient réduites au silence dans de nombreuses discussions politiques et économiques. Cette situation a créé d’autres obstacles à l’obtention des changements nécessaires pour aider les femmes et divers groupes à surmonter les obstacles et la discrimination systémiques.
Les femmes ont toutefois joué un rôle de premier plan dans le secteur des organismes de bienfaisance et sans but lucratif. Selon un rapport présenté récemment par le YWCA, les organismes dans ce secteur emploient plus de 2,4 millions de personnes au Canada, dont 70 % sont des femmes. De ce nombre, les organismes à vocation humanitaire et de services communautaires emploient environ 315 000 personnes.
Les gouvernements jouent un rôle clé pour faciliter et encourager l’amélioration de l’égalité des genres en politique, dans les affaires et dans la justice. Pour soutenir et renforcer l’égalité des genres et la diversité dans les institutions publiques du Canada, le gouvernement fédéral s’est engagé, en février 2016, à ce que les personnes nommées par le gouverneur en conseil représentent la diversité linguistique et régionale et les groupes visés par l’équité en matière d’emploi du Canada dans le cadre de processus de nomination ouverts, transparents et fondés sur le mérite. Récemment, pour soutenir l’égalité des genres et la diversité dans le monde des affaires, le gouvernement fédéral a instauré des mesures comme le Défi 50-30, une initiative qui invite les organismes à aspirer à la parité hommes-femmes dans leurs conseils d’administration et dans la haute direction et à une représentation importante d’autres groupes sous-représentés. À compter du 13 avril 2021, 1 172 organismes participaient à ce défi. Pour des raisons semblables, le gouvernement a également instauré récemment de nouvelles exigences en matière de divulgation ayant trait au sexe et à la diversité en ce qui concerne les postes d’administrateur et de cadre supérieur et les politiques en matière de diversité dans les sociétés régies par la Loi canadienne sur les sociétés par actions.
Étant donné que l’entrepreneuriat des femmes tient compte des tendances industrielles plus larges de ségrégation fondée sur le sexe dans l’économie, les propriétaires d’entreprises qui sont des femmes ont également été particulièrement touchées de manière négative par la pandémie, tout comme les propriétaires d’entreprises qui sont des Canadiens racisés. Les obstacles structurels pour de nombreuses entrepreneures ont amplifié les répercussions les plus importantes de la pandémie.
En tenant compte du fait que les besoins des entrepreneures sont uniques, nous avons instauré la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat en vue d’accroître l’accès des entreprises appartenant à des femmes au financement, aux talents, aux réseaux et à l’expertise dont elles ont besoin pour démarrer, pour prendre de l’expansion et pour accéder à de nouveaux marchés. Le Groupe de travail sur les femmes dans l’économie et les autres parties prenantes ont souligné que les réseaux de soutien et les besoins financiers des entrepreneures diffèrent souvent de ceux des hommes, les femmes valorisant les soutiens complets et recevant des montants de financement moindres.
Reconnaissant que les femmes et divers groupes continuent d’éprouver des difficultés à décrocher et maintenir des postes de leadership, le gouvernement a introduit un certain nombre de mesures dans le budget de 2021, dont les suivantes :
- Accélérer la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat.
- Accorder du financement additionnel en vue de soutenir le Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires.
- Tenir des consultations sur la diversité dans la gouvernance d’entreprise pour les institutions financières sous réglementation fédérale.
- Offrir du soutien aux petites et moyennes entreprises, y compris les entreprises sociales sans but lucratif et de bienfaisance, en apportant des améliorations au Programme de financement des petites entreprises du Canada.
- Apporter des modifications législatives à la Loi sur l’emploi dans la fonction publique afin de s’attaquer aux préjugés et aux obstacles dans les processus de dotation.
- Investir dans les entreprises dirigées par des Canadiens de groupes typiquement sous-représentés par l’entremise d’un nouveau volet de croissance inclusive de l’Initiative de catalyse du capital de risque.
- Offrir d’autres mesures de soutien aux entreprises autochtones afin d’accroître les possibilités offertes aux entrepreneurs autochtones pour démarrer leurs entreprises et les faire croître, ainsi que pour augmenter la part des entreprises autochtones qui sont détenues et exploitées par des femmes autochtones.
- Renforcer les voix des Autochtones dans la prise de décisions fédérales en soutenant leur capacité de participer aux consultations et aux activités de mobilisation fédérales.
- Soutenir la gouvernance et les capacités autochtones des communautés des Premières Nations ayant les besoins les plus criants, afin d’améliorer la gestion des services et des programmes et l’accès à ceux-ci.
- Aider les entrepreneurs, y compris les entrepreneurs sous-représentés, par le truchement du programme de développement des petites entreprises et de l’entrepreneuriat.
Pour obtenir des renseignements sur les répercussions de ces mesures et d’autres mesures du budget de 2021 qui font progresser le pilier Leadership et participation à la démocratie, veuillez consulter le Rapport sur les répercussions.
Cadre des résultats relatifs aux sexes
Violence fondée sur le sexe et accès à la justice
Éliminer la violence fondée sur le sexe et le harcèlement, et promouvoir la sécurité de la
personne et l’accès à la justice
La violence fondée sur le sexe a des répercussions sur la santé, la vie sociale et l’économie de longue durée qui s’étendent sur des générations et mènent souvent à des cycles de violence dans les familles et potentiellement des communautés entières. Tous les Canadiens devraient être en sécurité et protégés de la violence physique, émotionnelle ou sexuelle, de la discrimination et du harcèlement, peu importe où ils vivent.
Proportion de l’autosignalement de harcèlement en milieu de travail au cours de la dernière année en 2016.
Violence entre partenaires intimes signalée à la police, taux par 100 000 personnes.
Proportion de l’autosignalement d’agression sexuelle en 2018.
Proportion des personnes âgées de 15 et plus auto-déclarantes de la violence faite aux enfants en 2018.
Taux d’homicide par 100 000 personnes en 2019.
H | F | |
---|---|---|
Partenaire intime | 6 | 47 |
Autre membre de la famille | 15 | 26 |
Autre relation | 52 | 13 |
Étranger ou inconnu | 26 | 13 |
Proportion des homicides par relation avec l’auteur en 2019.
Proportion de la victimisation avec violence signalée à la police en 2014.
Sexuelle | Physique | |
---|---|---|
Premières Nations | 48 | 45 |
Métis | 40 | 44 |
Inuit | 25 | 26 |
Non-Autochtones | 26 | 30 |
Proportion des agressions auto-déclarées à compter de 15 ans en 2018.
Pourcentage des incidents d’agression sexuelle considérés comme non fondés.
Sources : Enquête sociale générale en 2016; Programme de déclaration uniforme de la criminalité; Enquête de 2018 sur la sécurité dans les espaces publics et privés; Enquête sur les homicides; Enquête sociale générale en 2014.
La violence fondée sur le genre est définie comme la violence commise contre quelqu’un en fonction de son identité de genre, de son expression de genre ou de son genre perçu et comporte un éventail de comportements, de l’attention, de la négligence et du harcèlement sexuel non voulus à l’agression physique et sexuelle et à l’homicide. Les expériences de violence fondée sur le genre sont assez courantes au Canada : les femmes ont indiqué avoir signalé à la police environ 536 incidents de violence entre partenaires intimes par 100 000 habitants en 2019, et environ une femme sur trois indiquait en 2018 qu’elle avait été victime d’au moins un incident d’agression sexuelle depuis l’âge de 15 ans.
Certains groupes de femmes et de filles sont touchés de manière disproportionnée par la violence fondée sur le genre, y compris les femmes et les filles autochtones, les Noires et les membres de la communauté LGBTQ2. À titre d’exemple, en 2018, 43 % des femmes autochtones indiquaient avoir été victimes d’agression sexuelle depuis l’âge de 15 ans, par rapport à 26 % des femmes non autochtones. Les personnes qui vivent dans les communautés du Nord, rurales et éloignées ainsi que les personnes handicapées ont également un risque accru de subir de la violence fondée sur le sexe.
Accent sur la diversité
- En 2016, les femmes autochtones avaient une plus grande probabilité de signaler du harcèlement sexuel en milieu de travail au cours des 12 derniers mois (10 %) que les femmes non autochtones (4 %).
- Selon une enquête de 2018, plus d’adultes des Premières Nations et métis ont indiqué des expériences de violence faite aux enfants que les personnes inuites et non autochtones.
- Comparativement aux femmes non autochtones, les femmes autochtones avaient une probabilité trois fois plus grande d’indiquer une expérience de violence conjugale entre 2009 et 2014. Les victimes autochtones de violence conjugale avaient également une probabilité plus élevée d’indiquer des formes plus graves de violence conjugale.
- Lors d’une enquête en 2018, les hommes et les femmes membres des minorités visibles étaient un peu moins susceptibles d’indiquer avoir été victimes de violence durant l’enfance. Dans le cadre de la même enquête, ils étaient beaucoup moins susceptibles d’indiquer avoir été victimes d’agression physique ou sexuelle en tant qu’adultes.
- En 2014, les membres des minorités visibles signalaient un peu moins souvent des expériences récentes de violence conjugale que les non-membres des minorités visibles.
- Les immigrants ont indiqué plus souvent que les non-immigrants des expériences adultes d’agression physique ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans lorsqu’on leur a posé la question en 2018, mais ils avaient seulement une probabilité légèrement inférieure d’indiquer des expériences de violence durant l’enfance.
- Dans le cadre d’une enquête de 2016, les femmes lesbiennes et bisexuelles ont indiqué des taux élevés de harcèlement sexuel au travail comparativement aux femmes hétérosexuelles.
- Dans le cadre d’une enquête de 2018, les personnes transgenres ont indiqué avoir été victimes d’un comportement inapproprié au travail (69 %) trois fois plus souvent que les personnes cisgenres (23 %).
- Dans le cadre d’une enquête de 2018, les personnes gaies, lesbiennes et bisexuelles ont indiqué des taux plus élevés de violence durant l’enfance que les personnes hétérosexuelles. Elles avaient aussi une probabilité plus élevée d’indiquer avoir été victimes d’agression physique ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans.
- Au cours de cette même enquête de 2018, les personnes transgenres étaient beaucoup plus susceptibles d’indiquer avoir été victimes d’agression physique ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans (59 %) que les personnes cisgenres (37 %).
- Lorsqu’on leur a posé la question en 2018, les personnes handicapées avaient une probabilité plus élevée d’indiquer qu’elles avaient subi une agression physique ou sexuelle en tant qu’adultes que les personnes non handicapées : les femmes handicapées ont indiqué trois fois plus souvent que les hommes handicapés avoir subi une agression sexuelle depuis l’âge de 15 ans. Les personnes handicapées avaient également une probabilité plus élevée d’indiquer avoir vécu une expérience de violence durant l’enfance.
La COVID-19, de même les pressions financières et l’auto-isolement a créé des conditions qui ont mené à une augmentation de la violence entre partenaires intimes et familiale. Un volume d’appels accru pour les lignes d’aide à la violence domestique et une augmentation du nombre d’appels pour les services policiers concernant les perturbations et les conflits domestiques indiquent que la violence fondée sur le genre a été exacerbée par la crise de santé publique. Conscient que la sécurité de nombreux Canadiens était menacée durant la pandémie, le gouvernement du Canada a agi sans tarder afin de garantir que les organismes de première ligne offrant du soutien aux femmes et aux familles victimes de violence avaient les ressources dont ils avaient besoin pour demeurer ouverts et fournir leurs services essentiels. Ainsi, il a affecté des fonds réservés aux organismes qui servent les femmes autochtones, aussi bien dans les réserves qu’à l’extérieur des réserves.
Comme pour bon nombre des autres problèmes structurels auxquels font face les femmes, il faudra déployer des efforts soutenus à long terme pour éliminer la violence fondée sur le genre, car elle est fermement ancrée dans les normes sociales liées à la féminité et à la masculinité, y compris les points de vue patriarcaux sur la famille, le sexisme et les attentes propres au genre en ce qui concerne le comportement.
Sachant que de nombreuses femmes et filles continuent d’être aux prises avec la violence, le gouvernement a réalisé des investissements importants afin d’éliminer la violence fondée sur le genre et d’appuyer les victimes et les survivantes, notamment par la stratégie Il est temps : Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le genre. Les mesures du gouvernement fédéral ont également compris l’introduction d’un Cadre national de prévention de la violence fondée sur le genre dans les campus, des changements au traitement des cas d’agression sexuelle non fondés et des dispositions législatives pour s’assurer que les travailleurs sous réglementation fédérale sont protégés du harcèlement en milieu de travail. En 2019, le gouvernement fédéral a également présenté la Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes.
Améliorer l’accès et la confiance dans le système judiciaire est également essentiel pour appuyer les survivants de la violence fondée sur le genre et d’autres actes de préjudice ou de souffrance physique, sexuelle ou psychologique, tels que les crimes de haine raciale. C’est également crucial pour assurer la sécurité du Canada.
Les mesures prises et les investissements réalisés récemment par le gouvernement fédéral pour améliorer l’accès à la justice et la confiance dans le système judiciaire comprennent le renforcement de l’aide juridique afin de soutenir les victimes de harcèlement sexuel au travail, des modifications législatives en vue d’accroître l’accès à la justice familiale dans la langue officielle de son choix, une évaluation de l’incidence de la race et de la culture sur la détermination de la peine, ainsi qu’un appui à la demande croissante de services d’éducation et d’information juridiques pour le public.
Pour continuer à aborder les défis permanents associés à la violence fondée sur le genre au Canada et éliminer les obstacles structurels et systémiques qui limitent l’accès à la justice pour de nombreux groupes désavantagés, le gouvernement a introduit un large éventail de mesures dans le budget de 2021, dont les suivantes :
- Élargir les travaux du ministère de la Défense nationale et d’Anciens Combattants Canada en vue d’éliminer l’inconduite sexuelle et la violence fondée sur le genre dans les forces armées et d’appuyer les survivants.
- Accroître le financement aux provinces et aux territoires pour détourner les jeunes du système de justice.
- Appuyer les services de police autochtones et la sécurité communautaire.
- Améliorer l’accès à la justice pour les Autochtones.
- Lutter contre le racisme systémique dans les organismes de sécurité publique.
- Appuyer une gamme de mesures pour mettre un terme à la tragédie nationale des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.
- Appuyer les organismes communautaires et le Secrétariat LGBTQ2 pour favoriser une plus grande égalité pour les communautés LGBTQ2.
- Améliorer l’accès au soutien juridique pour les communautés racisées.
- Faire progresser un plan d’action national visant à mettre fin à la violence fondée sur le genre afin de soutenir les populations à risque et les survivants, et faire en sorte que les victimes disposent d’un accès fiable et rapide à la protection et aux services.
Pour obtenir des renseignements sur les répercussions de ces mesures et d’autres mesures du budget de 2021 qui font progresser le pilier Violence fondée sur le sexe et accès à la justice, veuillez consulter le Rapport sur les répercussions.
Cadre des résultats relatifs aux sexes
Diminution de la pauvreté, santé et bien-être
Réduction de la pauvreté et amélioration des résultats en matière de santé
Tous les Canadiens devraient pouvoir subvenir à leurs besoins fondamentaux, avoir accès à des soins de santé de bonne qualité et savoir que des mesures sont prises pour réduire la pauvreté et créer de nouvelles possibilités leur permettant d’améliorer leur qualité de vie.
Proportion en dessous du seuil officiel de pauvreté.
H | F | |
---|---|---|
Vivant seul | 12 | 12 |
Parent seul | 16 | 25 |
Tous les ménages | 9 | 9 |
Couple, sans enfant | 3 | 3 |
Couple avec enfants | 7 | 7 |
Proportion des ménages en situation d’insécurité alimentaire moyenne ou grave en 2017-2018.
H | F | |
---|---|---|
Tous les Canadiens | 9 | 10 |
Vivant seul | 19 | 19 |
Ménage avec parent seul | 17 | 30 |
Aînés | 8 | 11 |
Proportion ayant des besoins impérieux de logement par type de famille en 2018.
Taux de versement des ordonnances de soutien au conjoint et aux enfants.
H | F | |
---|---|---|
Cancer | 1 | 1 |
Maladies du cœur | 2 | 2 |
Accidents | 3 | 5 |
Maladies chroniques des voies respiratoires inférieures | 4 | 4 |
Maladies cérébrovasculaires | 5 | 3 |
Classement des cinq principales causes de décès par sexe en 2019.
Espérance de vie à la naissance rajustée en fonction de la santé.
Proportion des personnes âgées de 15 ans ou plus participant régulièrement à des sports au cours de la dernière année en 2016.
Proportion des personnes âgées de 12 ans ou plus indiquant une santé mentale très bonne ou excellente.
Nombre de naissances par 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans.
Sources : Enquête canadienne sur le revenu; Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes; Enquête sur les programmes d’exécution des ordonnances alimentaires; de l’état civil – Base de données sur les décès et sur les naissances; Enquête sociale générale en 2016.
La pauvreté, particulièrement la pauvreté à long terme, a de répercussions profondes et répandues. Les personnes qui ont de faibles revenus ont une espérance de vie plus faible, des taux plus élevés de suicide, ainsi que des taux plus élevés de maladies du cœur, de conditions chroniques et de problèmes de santé mentale. Une piètre santé mentale et physique, que ce soit en raison de la pauvreté ou non, peut toucher le bien-être et le potentiel de revenus d’une personne, et entraîner des pertes économiques pour les personnes, les familles et la société.
Au Canada, la pauvreté et une mauvaise santé sont des défis auxquels de nombreuses personnes font face, mais certains sous-groupes sont plus à risque que d’autres. Par exemple, la pauvreté est plus répandue parmi les récents immigrants et les personnes racisées, alors qu’une mauvaise santé mentale est plus répandue parmi les Autochtones et les Canadiens LGBTQ2.
La prédominance d’emplois de faible revenu et de basse qualité dans certains secteurs de l’économie peut également contribuer à l’incidence de pauvreté, et ces emplois faiblement rémunérés et de basse qualité sont eux-mêmes les résultats de plusieurs facteurs, dont les suivants : l’absence de pouvoir de négociation parmi les travailleurs, comme le démontre le déclin des syndicats dans le secteur privé, une croissance faible ou restreinte des salaires minimaux réels, le rendement croissant des investissements faits dans l’éducation et les compétences, ainsi qu’une automatisation et une mondialisation accrues. Puisque la probabilité d’occuper un emploi précaire à temps partiel et faiblement rémunéré est plus grande pour les femmes que pour hommes, les femmes ont un plus grand risque de se retrouver parmi les travailleurs pauvres.
Accent sur la diversité
- Les Autochtones avaient des taux de pauvreté plus élevés (20 %) que les non-Autochtones (10 %) en 2018.
- Les Autochtones hors réserve indiquaient des niveaux de santé mentale plus faibles que les non-Autochtones en 2017-2018.
- En 2016, les hommes autochtones ont indiqué qu’ils participaient moins souvent de façon régulière à des sports que les hommes non autochtones, mais il n’y avait aucune différence notable pour les femmes.
- En 2017-2018, les personnes appartenant à un groupe des minorités visibles ont indiqué des niveaux de santé mentale positive (très bonne à excellente) semblables à ceux des personnes n’appartenant pas à un groupe des minorités visibles.
- Les taux de pauvreté étaient plus élevés parmi la population des minorités visibles en 2016. Les Canadiens de l’Asie de l’Ouest avaient les taux de pauvreté les plus élevés, mais les taux étaient également élevés parmi les Canadiens d’origine arabe, coréenne, noire et chinoise.
- Les femmes des minorités visibles ont participé régulièrement à des sports moins souvent que leurs homologues en 2016, alors que les hommes des minorités visibles ont participé légèrement plus souvent.
- Les récents immigrants avaient des taux de pauvreté (20 %) plus élevés que les immigrants non récents en 2018.
- Les immigrants et ceux qui sont nés au Canada avaient presque la même probabilité d’indiquer une santé mentale très bonne ou excellente en 2017-2018.
- Comparativement aux personnes nées au Canada, les personnes immigrantes avaient une probabilité réduite de participer régulièrement à des sports en 2016.
- Les femmes bisexuelles avaient les taux les plus faibles de santé mentale positive en 2017-2018, suivies par les hommes bisexuels. Les hommes gais et les femmes lesbiennes avaient des taux plus élevés que les hommes et les femmes bisexuels, mais des taux plus faibles que les femmes hétérosexuelles qui, elles-mêmes, avaient des taux inférieurs à ceux des hommes hétérosexuels.
- En 2016, les hommes gais et les femmes bisexuelles ont indiqué participer régulièrement à des sports moins souvent que les hommes hétérosexuels et les femmes hétérosexuelles.
- Les personnes transgenres affichaient des taux de résultats négatifs en matière de santé mentale plus élevés en 2018 et étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir sérieusement envisagé de se suicider (45 %) que les personnes cisgenres (16 %).
- Les personnes handicapées avaient des taux de pauvreté accrus en 2017 (17 %), particulièrement si elles appartenaient aussi à un autre groupe à risque.
- Les bébés nés dans le plus bas quintile de revenu en 2015-2017 pouvaient s’attendre à vivre environ huit années de moins que ceux nés dans le quintile de revenu le plus élevé.
- La santé mentale était pire parmi les personnes ayant un faible revenu en 2017-2018.
- Les personnes ayant moins qu’un diplôme d’études secondaires avaient une moins bonne santé mentale en 2017-2018 que les titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur.
La crise économique et de santé soulevée par la COVID-19 et les mesures de santé publique connexes ont eu des répercussions dévastatrices sur la santé physique et mentale et le bien-être financier d’un grand nombre de Canadiens. Alors que les restrictions de santé publique réduisaient les contacts sociaux, la santé mentale a affiché un déclin et de nombreux Canadiens ont augmenté leur consommation de substances. Même les Canadiens qui ont eu la chance d’éviter la COVID-19 ont vu des retombées négatives sur leur santé physique étant donné que les sports étaient annulés et que les centres de conditionnement physique étaient fermés. En outre, même si les Canadiens ont reçu le soutien de programmes d’aide au revenu robustes et adaptés à leur situation, comme la Prestation canadienne d’urgence qui a aidé à atténuer les répercussions de la pandémie sur les revenus et les emplois, de nombreux Canadiens continuent d’être victimes du chômage ou de faire face à des difficultés pour combler leurs besoins essentiels.
Bien que le gouvernement apporte une réponse exhaustive face à la pandémie, il s’est engagé depuis longtemps dans des politiques visant à réduire la pauvreté, à accorder l’accès à des logements abordables et à faire des investissements dans des communautés saines. À titre d’exemple, les investissements réalisés récemment dans l’Allocation canadienne pour enfants ont aidé à sortir plus de 400 000 enfants de la pauvreté, tandis que l’expansion de l’initiative Financement de la construction de logements locatifs a contribué à augmenter l’offre de logements locatifs abordables. En outre, un programme fédéral réinventé contre l’itinérance, appelé Vers un chez-soi, a permis d’aider les personnes qui n’ont pas accès à un logement sûr et sécuritaire. Le gouvernement fédéral a entre autres appuyé un service pancanadien de prévention du suicide, qui fournit du soutien en cas de crise dans les deux langues, vingt-quatre heures par jour, sept jours sur sept, par des intervenants formés et qui améliore la réponse à la crise des opioïdes.
Pour soutenir les Canadiens aux prises avec la pauvreté, l’insécurité alimentaire et des besoins impérieux en matière de logement, ou qui risquent de se trouver dans cette situation en raison de la pandémie, le gouvernement fédéral a instauré une prestation supplémentaire au titre de l’Allocation canadienne pour enfants et une prestation supplémentaire spéciale au titre du crédit pour la taxe sur les produits et services, a accru le financement accordé à l’initiative Vers un chez-soi et a aidé les banques alimentaires et d’autres organismes qui offrent de l’aide pour lutter contre la faim à ceux qui ont en besoin. Parmi les autres mesures prises, il y a des investissements supplémentaires dans les centres de détresse et la création du portail Espace mieux-être Canada pour aider les Canadiens aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de consommation de substances.
Dans le contexte des mesures futures pour appuyer la relance après la pandémie, les membres du Groupe de travail sur les femmes dans l’économie ont mis l’accent sur la question du travail précaire et l’importance des politiques visant à appuyer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, comme des changements apportés aux lois sur le salaire minimum et des congés de maladie payés. Ils ont également souligné le besoin à long terme de moderniser les programmes de soutien au revenu du Canada, comme l’assurance-emploi, l’Allocation canadienne pour les travailleurs et les mesures de soutien pour les personnes handicapées.
« La COVID-19 a eu des effets économiques, sanitaires et sociaux dévastateurs pour les communautés avec lesquelles nous travaillons. Depuis la perte d’emplois stables jusqu’au manque de places en garderie, en passant par le traitement de la discrimination, de la haine et de la violence sous toutes leurs formes, nous voyons bien qu’il est impossible de revenir aux vieilles façons de faire. Nous avons besoin d’une nouvelle approche qui envisage l’économie et l’égalité des sexes ensemble. »
Pour répondre aux défis immédiats et permanents associés à la pauvreté, à la santé et au bien-être, le gouvernement a introduit un certain nombre de mesures dans le budget de 2021, dont les suivantes :
- Établir un salaire fédéral minimum de 15 $.
- Maintenir un accès flexible aux prestations de l’assurance-emploi alors que le marché du travail commence à s’améliorer.
- Prolonger la période de prestations de maladie de l’assurance-emploi pour mieux soutenir les Canadiens malades ou blessés.
- Offrir du financement d’urgence aux programmes d’itinérance pour protéger les Canadiens vulnérables qui subissent l’itinérance ou qui sont à risque de la subir.
- Maintenir le financement pour les organismes de lutte contre la faim qui assurent la sécurité alimentaire des Canadiens vulnérables.
- Aider les organismes communautaires à améliorer l’accès aux renseignements et aux services de santé sexuelle et reproductive.
- Aborder la crise des opioïdes et la toxicomanie problématique en appuyant un large éventail d’approches novatrices à la réduction des préjudices, au traitement et à la prévention.
- Prolonger le projet pilote pour les nouvelles arrivantes racisées.
- Bonifier l’Allocation canadienne pour les travailleurs, qui pourrait fournir environ 1 000 $ de plus par année aux travailleurs à temps plein faiblement rémunérés et sortir près de 100 000 Canadiens de la pauvreté.
- Accroître le financement pour les mesures de santé publique et le Fonds de soutien aux communautés autochtones afin de répondre aux besoins immédiats des communautés autochtones.
- Appuyer les communautés en fournissant des services aux Autochtones qui font face à problèmes de santé mentale au moyen d’une stratégie de bien-être mental fondée sur les distinctions.
- Faire des investissements en santé mentale pour appuyer les populations touchées de manière disproportionnée par la COVID-19 et élaborer des normes nationales en santé mentale.
- Établir un Institut national de recherche sur la santé des femmes.
Pour obtenir des renseignements sur les répercussions de ces mesures et d’autres mesures du budget de 2021 qui font progresser le pilier Réduction de la pauvreté et amélioration des résultats en matière de santé, veuillez consulter le Rapport sur les répercussions.
Cadre des résultats relatifs aux sexes
Égalité des sexes dans le monde
Promouvoir l’égalité des sexes pour bâtir un monde plus pacifique, inclusif, fondé
sur des règles et prospère
L’accès complet et égal aux ressources, aux possibilités et à la sécurité pour les femmes et les filles de partout dans le monde peuvent entraîner une plus grande prospérité, une qualité de vie améliorée, ainsi que la paix et la sécurité pour tous. Les femmes et les filles sont de puissants agents du changement et peuvent améliorer leur propre vie et celles de leur famille, de leur communauté et de leur pays.
Proportion des membres du personnel de maintien de la paix de l’ONU qui sont des femmes.
Proportion des sièges occupés par des femmes dans des parlements nationaux mondialement.
Aide allouable bilatérale contrôlée visant l’égalité des sexes.
Proportion de filles dans 31 pays qui ont subi de la mutilation génitale.
Proportion des femmes âgées de 15 à 49 ans qui utilisent des moyens contraceptifs.
Accord Canada-États-Unis-Mexique |
Accord de partenariat transpacifique global et progressiste Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne |
ALE Canada-Chili |
ALE Canada-Israël |
Pays sans pouvoir administratif égal entre les conjoints sur les biens.
Pays à revenu faible et moyen | |
---|---|
Amériques | 30 |
Afrique | 37 |
Europe | 25 |
Méditerranée de l’Est | 37 |
Asie du Sud-Est | 38 |
Ouest du Pacifique | 25 |
Pays à revenu élevé | 23 |
Proportion des femmes qui ont subi de la violence entre partenaires intimes en 2010.
Taux de littératie des jeunes de 15 à 24 ans.
Sources : Nations-Unies; Union interparlementaire; OCDE; UNICEF; Banque mondiale; OMS.
L’égalité des genres partout dans le monde a continué de s’améliorer alors que les organismes internationaux et les gouvernements reconnaissent l’importance de l’autonomisation des femmes et des filles. L’égalité des genres est non seulement un droit humain fondamental, mais il existe d’importantes preuves que libérer le potentiel de toutes les femmes et les filles est la façon la plus efficace de réduire la pauvreté et de créer un monde qui est plus inclusif, plus pacifique et plus prospère.
Bien que d’importants progrès aient été réalisés dans de nombreux pays partout dans le monde au cours des deux dernières décennies, on empêche toujours des millions de femmes et de filles de réaliser leur plein potentiel en raison d’un accès inégal aux ressources, aux possibilités et à la sécurité. Ces inégalités commencent à la naissance et suivent les femmes tout au long de leur vie. Par exemple, dans de nombreux pays, les garçons ont accès aux soins de santé, à la nutrition et à l’éducation au détriment des filles. Ensemble, les répercussions d’une préférence envers les garçons et les hommes par rapport aux filles et aux femmes ont mené, selon les estimations, à la disparition de 100 millions de femmes en raison d’une mortalité excessive. En outre, dans 41 pays, les lois sur l’héritage n’accordent pas le même traitement aux filles et aux garçons; dans 38 pays, aucune loi n’interdit la mise à pied des travailleuses enceintes, et dans 32 pays, aucune loi ne porte expressément sur la violence familiale.
La violence fondée sur le sexe et l’exploitation sexuelle demeurent aussi des obstacles considérables pour les femmes et les filles du monde entier. À titre d’exemple, 12 millions de filles sont mariées avant d’avoir atteint l’âge adulte chaque année, près d’une femme sur trois a été victime de violence entre partenaires intimes, et plus de 200 millions de femmes et de filles dans 31 pays ont été victimes de mutilation génitale féminine.
Afin de contribuer à la lutte pour l’égalité des sexes et pour les droits des femmes à l’échelle mondiale, le gouvernement a posé des gestes importants : il a soutenu la mise en œuvre de la Politique d’aide internationale féministe du Canada au moyen de l’enveloppe d’aide internationale, a accueilli un nombre supplémentaire de 1 000 femmes et filles réfugiées de diverses zones de conflits partout dans le monde en tant que réfugiées, a lancé l’initiative Sa voix, son choix, afin de rendre possible la lutte contre la violence sexuelle et fondée sur le genre, et a appuyé les organismes et les réseaux de femmes dans plus de 30 pays en développement à l’aide du programme Voix et leadership des femmes. Le Canada a également joué un rôle de chef de file mondial de la promotion de l’égalité des genres : il a créé le premier Conseil consultatif sur l’égalité des genres et invite les partenaires du G7 à s’engager à intervenir concrètement afin d’améliorer la condition de vie des femmes et des filles partout dans le monde, il a tenu conjointement la première réunion officielle des femmes ministres des Affaires étrangères et dirigé des missions commerciales appuyant des entreprises appartenant à des femmes à l’aide du programme Femmes d’affaires en commerce international, en plus de lancer le nouveau Partenariat canadien pour l’égalité des genres, qui réunit le gouvernement du Canada, la communauté philanthropique, le secteur privé et la société civile.
Pendant la pandémie de COVID-19, les défis auxquels les femmes partout dans le monde faisaient déjà face ont été amplifiés. Les soins non rémunérés, en grande partie assurés par des femmes, ont augmenté alors que les écoles et les services de garde d’enfants ont fermé, que plus de repas devaient être cuisinés à la maison et que les autorités de la santé publique recommandaient de nettoyer et de désinfecter davantage. L’accès aux contraceptifs modernes et aux services de planification familiale a diminué, en partie en raison du détournement de ressources allouées aux services de santé sexuelle et reproductive et en partie en raison des restrictions de santé publique qui ont restreint ou annulé temporairement l’accès à certains services, entraînant une augmentation des grossesses accidentelles et de la mortalité maternelle. Les pertes d’emplois et les difficultés économiques se sont fait sentir partout dans le monde, mais touchent particulièrement les femmes : 40 % de l’ensemble des travailleuses à l’échelle mondiale se trouvent dans les secteurs qui ont été les plus touchés par la pandémie. En outre, fait essentiel, les répercussions attribuables aux pertes d’emplois peuvent être particulièrement traumatisantes pour les femmes, qui ont toujours gagné moins, épargné moins et été moins indépendantes financièrement que les hommes. De pauvres conditions de travail dans de nombreux emplois associés à la santé dominés par les femmes, comme les soins infirmiers, ont également exposé de nombreuses femmes à un plus grand risque de transmission. Enfin, les lacunes dans le financement de l’aide humanitaire dans le tumulte de la pandémie de COVID-19 ont peut-être menacé de famine des millions de femmes et d’enfants qui fuient la violence. Reconnaissant les répercussions inégales de la COVID-19 sur les femmes, le gouvernement s’est engagé à garantir que les efforts internationaux de lutte contre la pandémie sont investis conformément à la Politique d’aide internationale féministe.
Tant que l’égalité des genres partout dans le monde demeure insaisissable, le Canada aura un rôle à jouer dans l’élimination des obstacles à l’égalité et pour aider à créer de meilleures possibilités pour les femmes et les filles. Dans cette optique, le budget de 2021 propose les mesures suivantes :
- Prolonger la Stratégie au Moyen-Orient d’une autre année.
- Répondre aux besoins croissants en aide humanitaire internationale partout dans le monde.
- Accorder du financement supplémentaire à l’ombudsman canadien de la responsabilité sociale des entreprises (OCRSE).
- Accroître davantage la contribution du Canada à la réponse internationale à la COVID-19.
- Appuyer la réponse du Canada à la crise des réfugiés rohingya et à la situation au Myanmar.
- Maintenir les efforts du Canada concernant la crise des migrants et des réfugiés vénézuéliens.
Pour obtenir des renseignements sur les répercussions de ces mesures du budget de 2021, veuillez consulter le Rapport sur les répercussions.
Résumé des répercussions du budget de 2021 concernant les genres et la diversité
Le budget de cette année vise à assurer la relance et à bâtir une économie forte, plus inclusive et plus résiliente. Le gouvernement s’est engagé à prendre des décisions fondées sur des données probantes et à tenir compte des diverses répercussions sur les personnes. Cette approche a orienté toutes les décisions prises dans le cadre du Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 ainsi que tous les investissements effectués dans le présent budget.
Suivant l’approche adoptée dans le budget de 2019, le reste du présent chapitre résume les répercussions du budget dans son ensemble. Cette analyse est complétée par l’analyse exhaustive des répercussions des mesures budgétaires individuelles en matière de genre, de diversité et d’autres facteurs, comme le montre le rapport sur les répercussions du budget de 2021.
Moment où l’ACS+ a été réalisée et approches réactives
Dans le budget de 2021, une plus grande partie de l’ACS+ a été réalisée à des étapes antérieures, ce qui témoigne des efforts continus déployés par le gouvernement pour intégrer les considérations de genre et de diversité dans l’élaboration des politiques. Toutefois, il reste encore place à l’amélioration, compte tenu du nombre de mesures qui font encore état de l’exécution de cette analyse aux étapes ultérieures.
L’un des objectifs clés de l’ACS+ consiste à cerner les obstacles à l’accès ou les répercussions négatives involontaires pour des groupes particuliers, pour permettre l’élaboration de stratégies d’atténuation ou d’approches réactives. Un peu moins de 10 % des mesures du ont permis de déterminer une possible répercussion négative sur certains groupes. Pour environ la moitié de ces mesures, une approche adaptée a été élaborée. Lorsque les répercussions négatives étaient jugées très improbables, plus de 15 % des mesures ont adopté une approche proactive pour réduire les obstacles potentiels à l’accès, contre 8 % dans le budget de 2019. D’autres mesures visaient expressément les groupes vulnérables.
Population cible
Bien que chaque mesure du budget vise en fin de compte à améliorer le bien-être de tous les Canadiens (28 % du budget), certaines mesures ciblent le soutien à un groupe particulier de la population, ou à une région ou un secteur (9 % du budget). Le soutien ciblé vise les défis ou les occasions propres à des sous-groupes de Canadiens. Par exemple, le budget de cette année comprend un soutien important aux communautés et aux entreprises autochtones (13 % du budget) et aux bénéficiaires de deux mesures particulières : l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, c’est-à-dire les femmes et les familles ayant de jeunes enfants (19 %) et l’augmentation des prestations pour les personnes âgées de 75 ans et plus (8 %).
Avantages prévus : genres
Un pourcentage important du budget de 2021 bénéficie directement aux femmes et aux hommes dans des proportions égales (48 %), tandis que d’autres offrent des prestations qui sont susceptibles de bénéficier de manière disproportionnée aux femmes et aux hommes. Une proportion importante (34 %) du budget de cette année devrait bénéficier directement aux femmes. En particulier, cela reflète les investissements allant jusqu’à 30 milliards de dollars pour établir un système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants qui créera directement des emplois pour les femmes et qui appuiera la participation des femmes au marché du travail et leurs responsabilités en tant que gardiennes. Le budget de 2021 prévoit d’autres mesures pour relever les défis auxquels font davantage face les hommes, par exemple mettre fin à l’itinérance (les hommes représentent 72 % des utilisateurs de gîtes).
Avantages prévus : Caractéristiques additionnelles
Les mesures budgétaires ont été évaluées en fonction des avantages directs et indirects attendus par divers sous-groupes de Canadiens. Un certain nombre de mesures prévues dans le présent budget visent à aider les peuples autochtones, les Canadiens des régions rurales et les minorités visibles. Par exemple, on s’attend à ce que l’apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones présentent des bénéfices pour les femmes, les enfants et les familles autochtones, tandis que les efforts visant à renforcer la Fondation canadienne des relations raciales devraient bénéficier aux communautés racisées. Les mesures budgétaires peuvent également avoir des avantages pour plus d’un groupe; par exemple, l’amélioration de la sécurité alimentaire des Canadiens vulnérables devrait avoir des avantages pour les communautés noires, autochtones et du Nord, ainsi que pour les Canadiens à faible revenu et les familles monoparentales.
Avantages prévus : répercussions intergénérationnelles et de répartition du revenu
Les mesures du budget de 2021 ont également été évaluées en fonction de la façon dont elles ont touché les Canadiens à différentes générations et à différents niveaux de revenu. Plus de la moitié des investissements du budget de 2021 devraient bénéficier aux Canadiens de façon générale, de manière égale entre les générations. Une part importante (30 %) devrait bénéficier particulièrement aux jeunes ou aux générations futures. Par exemple, la mesure qui consiste à soutenir les stages et la croissance des entreprises par l’intermédiaire de Mitacs bénéficie directement aux jeunes qui entrent sur le marché du travail en élargissant l’accès aux possibilités d’apprentissage intégré au travail pour les étudiants de niveau postsecondaire. Cette catégorie reflète également en partie bon nombre des mesures du budget environnemental, comme les investissements historiques faits dans le patrimoine naturel du Canada, qui sont conçues pour bénéficier à tous les Canadiens, mais qui sont jugées particulièrement avantageuses pour les jeunes et les générations futures, étant donné que les répercussions ultimes des changements climatiques et de la perte de biodiversité ne se feront pas sentir avant plusieurs années.
Une grande partie du budget présente des avantages pour les Canadiens à faible revenu. Par exemple, l’amélioration de l’Allocation canadienne pour les travailleurs bénéficiera à trois millions de travailleurs à faible et à faible revenu par le soutien direct du revenu et en favorisant un maintien à plus long terme dans la population active. On s’attend à ce qu’une plus petite partie du budget bénéficie aux Canadiens à revenu plus élevé. Par exemple, le secteur de la fabrication de technologies à zéro émission croissante bénéficiera à tous les Canadiens à long terme, mais les fabricants de technologies à revenu élevé en tireront des avantages immédiats, car ces groupes recevront des montants de revenu de placement élevé disproportionnés.
Mesurer ce qui compte : La qualité de vie
Le gouvernement du Canada s’efforce de mieux intégrer les mesures de qualité de vie dans le processus décisionnel et la budgétisation en fonction des pratiques exemplaires internationales, de la consultation d’experts, des données probantes sur ce qui façonne le bien-être et de la recherche sur l’opinion publique sur ce qui compte pour les Canadiens.
Le gouvernement du Canada a réalisé d’importants progrès au fil des ans afin de comprendre l’incidence différente des tendances sociales et des investissements budgétaires sur les personnes. La suite logique des choses est de mettre davantage l’accent sur la nature de ces répercussions. Il faut donc évaluer les progrès réalisés sur de multiples fronts, de manière à ce que les décisions relatives aux priorités et aux investissements reposent sur des données probantes montrant ce qui améliore le plus la qualité de vie des Canadiens.
La pandémie de COVID-19 a touché de nombreuses dimensions de la qualité de vie des Canadiens, depuis les répercussions sur la santé et les pertes d’emplois jusqu’à la santé mentale et à l’isolement social. Les inégalités dans notre société et les lacunes dans notre filet de sécurité sociale ont été dévoilées et de nombreux Canadiens portent des réflexions sur ce qui compte le plus pour eux. Les gouvernements évaluent également la meilleure façon de promouvoir la reprise et de rebâtir en mieux.
L’expérience de la pandémie au Canada et partout dans le monde a mis en évidence l’importance de penser « au-delà du PIB ». Pendant longtemps, il a été compris que les mesures standards du progrès économique comme le PIB ne saisissent pas pleinement l’éventail complet des facteurs qui, selon les données probantes, déterminent une bonne qualité de vie. Le PIB nous indique comment l’activité économique générale croît, mais nous en dit peu quant à la façon dont la croissance est distribuée dans notre société. Cela n’arrive pas à tenir compte de l’activité économique à l’extérieur des marchés, comme les responsabilités en matière de soins et les répercussions sur l’environnement.
Reconnaître l’importance de facteurs qui vont au-delà du PIB ne signifie pas mettre moins l’accent sur l’investissement dans une économie forte ou une gestion budgétaire prudente; en fait, ces mesures sont indispensables pour atteindre et maintenir la qualité de vie. Il est essentiel d’accroître le PIB du Canada grâce à la croissance de la productivité, à la participation au marché du travail et aux investissements en vue de relever le niveau de vie national du Canada aujourd’hui et à l’avenir.
« Un Canadien sur deux (53 %) estime qu’une croissance plus forte du PIB canadien est importante pour sa vie quotidienne. Toutefois, les Canadiens sont beaucoup plus nombreux (82 %) à estimer que des mesures allant au-delà de la croissance économique, comme la santé et la sécurité, l’accès à l’éducation, l’accès à l’eau potable, le temps consacré aux activités extrascolaires et aux loisirs, la satisfaction à l’égard de la vie, les liens sociaux et l’égalité d’accès aux services publics, sont importantes pour leur vie quotidienne. En fait, près des trois quarts (71 %) des personnes interrogées estiment qu’il est important que le gouvernement ne se contente plus de considérer uniquement les mesures économiques traditionnelles comme les niveaux de croissance économique, mais qu’il prenne également en compte d’autres facteurs comme la santé, la sécurité et l’environnement lorsqu’il prend des décisions. »
Bien que la croissance économique soit importante, il y a maintenant un intérêt international croissant à adopter des mesures du progrès plus larges aux fins de la prise de décisions. S’appuyant sur « l’Initiative du vivre mieux » de l’OCDE, plus de la moitié de ses pays membres ont maintenant des initiatives stratégiques concernant la « qualité de vie » ou le « bien-être ». Celles-ci diffèrent dans leur conception et leur application, mais elles partagent un éthos commun : 1) une société qui fonctionne bien devrait se concentrer sur le bien-être de ses citoyens; 2) la distribution des résultats dans l’ensemble de la société est importante; et 3) les gouvernements doivent viser à atteindre des résultats durables avec le temps.
Les gouvernements ont généralement élaboré des cadres qui suivent un ensemble d’indicateurs pour surveiller la façon dont le pays s’en tire du point de vue de la qualité de vie, utilisant ces données probantes pour éclairer de meilleures décisions en matière de politiques et de financement en fonction des meilleures possibilités d’interventions viables sur le plan des coûts.
Avec une attention renouvelée portée sur ce qui compte le plus pour les Canadiens, la pandémie offre une possibilité de « rebâtir en mieux » vers une société plus prospère, inclusive et durable. Le Canada travaillait à réaliser ces objectifs avant la pandémie, faisant d’importants investissements dans la croissance économique à long terme, la réduction de la pauvreté et le logement et en prenant des mesures pour faire face à la crise climatique.
L’Initiative du vivre mieux de l’Organisation de coopération et de développement économiques crée des statistiques qui saisissent les aspects de la vie qui importent aux gens et qui contribuent à définir la qualité de leur vie.
En 2019, la Nouvelle-Zélande a présenté le premier budget de bien-être (en anglais) à l’échelle mondiale, qui repose sur le Cadre de niveau de vie du pays et établit des priorités en matière de bien-être dès le début du cycle budgétaire annuel.
Le Cadre de rendement national (en anglais) de l’Écosse expose des résultats liés à la qualité de vie et à la durabilité, ce qui aligne les efforts déployés par les secteurs public, privé et à but non lucratif pour les atteindre.
En 2020, la France a annoncé son initiative de budgétisation environnementale, qui évalue son budget national par rapport aux objectifs de l’Accord de Paris.
Un cadre de qualité de vie peut rassembler ces objectifs ainsi que d’autres, comme la cohésion sociale et la résilience. Cette approche intégrée peut servir d’étoile polaire pour l’élaboration de politiques et la budgétisation, formulant des priorités en fonction de ce qui compte le plus pour la qualité de vie des Canadiens. Le travail pour y arriver est bien avancé. En décembre 2019, la ministre de la Prospérité de la classe moyenne et ministre associée des Finances a reçu la tâche de mieux intégrer les mesures de qualité de vie dans le processus décisionnel et la budgétisation. Guidés par les conversations avec des experts, des pays qui sont avancés dans leurs réflexions concernant le bien-être, les provinces et les territoires et les partenaires autochtones, ainsi que par les commentaires des Canadiens eux-mêmes, les représentants de partout du gouvernement se sont rassemblés pour créer une ébauche d’approche « fabriquée au Canada ».
Le Cadre de qualité de vie est fondé sur les données probantes portant sur les facteurs qui comptent le plus pour les Canadiens : la prospérité, la santé, l’environnement, la cohésion sociale et une saine gouvernance. Il utilise des données ventilées pour étudier la distribution de ces résultats au moyen d’une perspective « d’équité et d’inclusion » et évalue les dynamiques à long terme au moyen d’une perspective « de durabilité et de résilience ». Vous pouvez en apprendre plus au sujet du cadre proposé dans ce document de travail sur le site Web du ministère des Finances du Canada. La discussion sur ce cadre et ses indicateurs en constante évolution se poursuivra.
Ce cadre commence déjà à éclairer les décisions. La considération de la façon dont chaque proposition budgétaire influence les diverses dimensions et indicateurs de ce cadre aide à obtenir le bon mélange de mesures en se concentrant correctement sur le développement d’une reprise forte, inclusive et durable. Subséquemment, le cadre continuera de motiver la façon dont nous surveillons les progrès pour « rebâtir en mieux » et améliorer la qualité de vie des Canadiens aujourd’hui et à l’avenir.
« Enfin et surtout, intégrer le bien-être directement dans l’élaboration des politiques peut faire une importante contribution au concept de “rebâtir en mieux”. Notre future enquête sur l’économie étudie la façon dont les mesures du bien-être peuvent être utilisées dans l’élaboration de politiques. L’engagement du Canada à l’élaboration d’un cadre sur le bien-être peut aider à nous assurer que le slogan “rebâtir en mieux” se traduit en un ensemble applicable de résultats et de mesures concrètes. »
Signaler un problème sur cette page
- Date de modification :