Transcription : Le ministre Morneau tient une activité en direct sur Facebook à Calgary – le 15 janvier 2016
DATE: 15 janvier 2016 14 h.
LIEU: Université de Calgary, pavillon Education Classroom, salle EDC 179, 2750, voie University NW
PRINCIPAUX: L’honorable Kent Hehr, ministre des Anciens Combattants et ministre associé de la Défense nationale;
L’honorable Bill Morneau, ministre des Finances.
SUJET: Le ministre des Finances, Bill Morneau, tient une assemblée publique avec des étudiants à l’Université de Calgary, dans le cadre d’une activité Facebook en direct.
Animateur : Est-ce que cela fonctionne? Est-ce que vous m’entendez tous? Oui? Bon. Alors bienvenue, étudiants et ministres. Je crois qu’il s’agit d’une activité vraiment excitante pour nos étudiants, donc, je suis ravi pour vous tous et je suis emballé à l’idée d’avoir une discussion productive aujourd’hui.
Je suis également ravi d’avoir l’honneur de présenter deux ministres aujourd’hui. Voici d’abord le ministre fédéral des Finances, qui est ici afin de discuter du budget avec vous tous, le ministre Bill Morneau. M. Morneau est un dirigeant d’entreprise accompli. Il n’est donc pas seulement un politicien, mais un dirigeant d’entreprise accompli, qui a été un bénévole actif dans Toronto–Centre pendant plus de 20 ans. Il possède également une vaste expérience dans le secteur communautaire. Il a entre autres travaillé dans le domaine des arts, auprès des enfants de la rue, et il a contribué à l’amélioration des soins de santé, à l’accès à ces soins, de même qu’à l’accès à l’éducation. Il a siégé à de nombreux conseils, dont des conseils d’hôpitaux et des conseils du milieu de l’éducation; il a aussi siégé au conseil de l’Institut C.D. Howe. Pour ceux d’entre vous qui suivent mon cours de politique publique, comme vous le savez, il s’agit de l’un des groupes de réflexion politique que l’on trouve ici au Canada.
Ses réalisations se comptent également à l’échelle internationale, où il a financé une école spéciale pour les jeunes Somaliens et Soudanais dans un camp de réfugiés africains. D’un point de vue international, c’est très important.
En 2002, il a été nommé l’un des 40 meilleurs leaders de moins de 40 ans au Canada et il a corédigé des livres et des articles sur des questions de politique publique. Il détient un baccalauréat ès arts de l’Université Western, une maîtrise en sciences de la London School of Economics et un MBA de l’INSEAD, qui est une école qui jouit d’une réputation très solide à l’échelle internationale.
En plus de présenter le ministre fédéral Morneau, un autre ministre fédéral se joint à nous aujourd’hui. L’honorable Kent Hehr, qui connaît bien l’Université de Calgary, a d’ailleurs été nommé diplômé de la dernière décennie en 2005. Il a obtenu deux diplômes ici, alors cela s’adresse donc à tous ceux d’entre vous qui étudient ici afin d’obtenir un diplôme en même temps, pour réfléchir à votre avenir. Il a obtenu un baccalauréat ès arts en 1977 et un baccalauréat en droit en 2001.
Soulignons-le en passant – il a aussi remporté, si vous l’ignorez, l’un des deux premiers sièges du Parti libéral à Calgary depuis 1968. C’est là toute une réalisation.
Membre du public : Whoo hoo. (Rires)
Animateur : Le ministre Hehr est un leader communautaire et il est député libéral de la circonscription de Calgary–Centre. Il occupe le poste de ministre des Anciens Combattants et il nous aidera aujourd’hui en animant les échanges après la présentation du ministre Morneau.
Je vous remercie. Joignez-vous à moi afin d’accueillir nos deux invités d’aujourd’hui. (Applaudissements)
L’hon. Kent Hehr : Bien, Mesdames et Messieurs, bonjour. C’est merveilleux de vous voir ici. Je suis l’animateur, et je vous demanderai donc de formuler vos questions et vos commentaires en deux minutes. Je devrai m’efforcer d’être un peu méchant et désagréable si vous prenez plus de temps, et je n’aime pas le faire. Et, vous savez, c’est un immense honneur et privilège d’être de retour ici à l’Université de Calgary. Je dois dire que sans l’Université de Calgary – lorsque j’ai terminé mes études secondaires, j’étais un étudiant très moyen, mais sans la possibilité qui m’a été offerte de venir ici et d’apprendre au fil du temps, et d’obtenir deux diplômes – j’ai effectivement remporté le titre de diplômé de la décennie, mais c’est beaucoup plus attribuable à ma présence ici pendant une décennie plutôt qu’à un accomplissement extraordinaire. (Rires.) Ne l’oublions donc pas.
Je céderai maintenant la parole à Bill, qui a déjà été mis à l’épreuve par de nombreuses personnes aujourd’hui, mais il présentera le sujet et nous avons hâte de voir comment vous allez réussir à nous mettre sur la sellette cet après-midi. Bill, c’est à ton tour.
L’hon. Bill Morneau : OK. Merci, Kent. Bien, je vous remercie tous d’être ici aujourd’hui. Je crois que la bonne nouvelle, c’est que, grâce à moi, vous avez congé de cours aujourd’hui, alors, pour ceux d’entre vous qui en sont heureux, c’est mon point de départ. Je suis ici, comme vous le comprenez probablement, je parcours le pays cette semaine afin de mener ce que nous appelons des consultations prébudgétaires. Je me rends véritablement d’un océan à l’autre. J’ai entrepris ma tournée à Halifax lundi et je la termine demain à Surrey; je tends la main aux Canadiens, dont j’essaie d’écouter les commentaires à l’échelle du pays.
Nous avons été élus récemment. Nous avons été élus au mois d’octobre, et nous avions évidemment beaucoup d’engagements électoraux que nous avons présentés aux Canadiens. Mais, maintenant que nous avons la possibilité de prendre la route et de parler aux gens en direct et en ligne, nous tentons de prendre le pouls des priorités des Canadiens, afin que nous tenions compte de ces priorités lors de la préparation de notre budget. Nous allons donc honorer nos engagements électoraux, mais, bien entendu, il y a certaines choses que nous pourrions devoir faire un peu différemment. Il y a certaines choses que nous devrons faire un peu plus rapidement, et vous allez prendre part à ces discussions en nous aidant à décrypter le tout.
En particulier, il est important d’être ici à Calgary aujourd’hui. C’est donc merveilleux d’être à l’Université de Calgary, mais également à Calgary, où j’ai pu me rendre ce matin. J’ai rencontré certains membres de la Chambre de commerce de Calgary. J’ai rencontré un groupe de dirigeants d’entreprises du secteur pétrolier et gazier il y a peu de temps et j’ai réellement pu avoir une idée de, vous savez, des vrais défis avec lesquels l’économie de l’Alberta est aux prises en raison de la variation des prix du pétrole et de ses répercussions sur l’économie de la province. Vous serez donc peut-être en mesure de me donner vos commentaires sur ces défis pendant notre discussion d’aujourd’hui.
Peut-être vous savez que nous avons aussi des gens qui nous joignent sur Facebook. Donc, on va avoir l’opportunité d’avoir des questions d’ici dans la salle, mais je crois qu’on va avoir quelques questions de Facebook, peut-être en français ou en anglais, de partout à travers le pays. Donc, ici aussi si vous avez des questions en français, je suis à l’aise – vous pouvez être à l’aise de – de le faire en français aussi.
Donc sur ce, je voulais vous donner une courte vue d’ensemble de notre ordre du jour. Nous avons pris certains engagements très importants pendant notre campagne, qui se voulaient une façon concrète d’aborder ce que nous voyons comme un contexte de croissance faible au Canada. Nous avons parlé de la façon dont nous pouvons stimuler la croissance dans notre pays, en redonnant de l’argent à la classe moyenne, en baissant les impôts de cette dernière, en augmentant le montant des prestations que les Canadiens obtiennent pour avoir des enfants dans notre pays, et, plus particulièrement, en réalisant des investissements importants dans l’infrastructure. Voici donc certains des principaux engagements que nous avons pris, mais, plutôt que de nous attarder sur eux, je tiens à dire que j’ai très hâte d’obtenir votre rétroaction aujourd’hui. Je suis donc prêt à répondre à vos questions. Kent.
L’hon. Kent Hehr : Parfait. Mon ami, le grand Tristan Greg (ph).
Question : (Hors micro.) Merci, Kent. Comme il l’a mentionné, je m’appelle Tristan Greg. J’en suis à ma cinquième année de majeure en sciences politiques ici, à l’Université de Calgary. L’un des engagements pris pendant la campagne (au micro) était celui de créer 40 000 emplois pour les jeunes. Cet engagement comprenait un financement de 40 millions de dollars destiné précisément aux étudiants – des possibilités de programmes coopératifs pour les étudiants des facultés des sciences, de mathématiques, d’ingénierie et d’administration des affaires. Je me demande si vous songez à financer d’autres programmes coopératifs pour les étudiants qui mènent leurs études dans des domaines comme l’économie, les sciences politiques, le droit et la société, les communications, et les nombreuses autres majeures diversifiées de la Faculté des arts.
L’hon. Bill Morneau : OK. Bon, c’est une bonne question. Et, vous savez, ce qui est particulièrement bien, c’est qu’il me semble que vous avez lu sur certains de nos engagements électoraux, donc c’est bon à savoir.
Pour vous présenter le contexte général, nous avons formulé un certain nombre d’observations pendant notre campagne, dont l’une est de veiller, vous savez, à favoriser une très forte participation au marché du travail des personnes provenant des différents secteurs de l’économie. Et, l’un des aspects sur lesquels nous voulons mettre l’accent est de nous assurer d’offrir suffisamment de possibilités pour les jeunes, et nous trouvons des façons de les faire participer autant que possible à l’économie lorsqu’ils se cherchent un emploi, ou, vous savez, un emploi d’été.
Nous entendons donc respecter nos engagements. Nous avons l’intention de réaliser des investissements dans l’emploi chez les jeunes. Nous cherchons des façons d’accroître de façon marquée le nombre d’emplois pour les jeunes, et nous avons cerné ces secteurs non pas parce que nous ne voulons que nous concentrer sur eux, mais simplement comme une façon d’indiquer que nous croyons que nous devons offrir un nombre important de possibilités aux personnes qui évoluent dans ces secteurs; ce n’est toutefois pas exclusif aux autres secteurs. Nous déploierons donc un certain nombre d’initiatives entourant la façon dont nous pouvons faire en sorte que les jeunes aient suffisamment de possibilités, et vous constaterez qu’elles ne concernent pas exclusivement les secteurs par lesquels nous avons commencé. D’une façon générale, ce que nous visons à faire dans ce pays, cependant, est de nous assurer de mettre l’accent sur la croissance économique, afin de créer de nouveaux emplois. Nous sommes conscients que pour les jeunes en particulier, en réfléchissant si vous êtes en cinquième année comme vous – j’ignorais qu’il y avait une cinquième année, en passant, mais j’imagine qu’il s’agit de votre dernière année.
Question : Un dernier tour de piste.
L’hon. Bill Morneau : Un dernier tour de piste, d’accord. (Rires.) Ou les étudiants de première année, qui, je sais, sont inquiets de ce que l’avenir leur réserve. Et la seule et unique chose importante que nous pouvons faire, en tant que gouvernement, est de penser à la croissance économique et aux façons dont nous pouvons augmenter la capacité de production du pays et créer des emplois. Et c’est le programme général, soit la création d’emplois pour tous les Canadiens.
Question : Merci.
L’hon. Bill Morneau : Merci.
L’hon. Kent Hehr : D’accord. Prochaine question. Frayez-vous un chemin – oui, voulez-vous vous tenir debout au micro?
Question : D’accord. Bonjour. Je m’appelle Seena (ph). Ma question porte sur le compte d’épargne libre d’impôt. Donc, beaucoup de renseignements circulent sur le fait que nous devrons épargner – il nous faudra plus de temps pour que l’on puisse se permettre ce que nos parents se sont permis dans le passé, et avec l’élimination d’une tranche de 5 000 $ de cotisation, quelles sont les mesures incitatives que vous mettez en place pour encourager les jeunes de notre génération à réussir à épargner?
L’hon. Bill Morneau : Bien, merci pour cette question. Et certaines personnes ici aiment la question. Nous avons pris un certain nombre d’engagements dans le cadre de notre campagne et nous songeons de façon générale à des façons d’aider notre régime de retraite à l’échelle du pays. Donc, vous savez, vous cernez un défi de taille pour des gens de partout au pays, et ce défi touche la façon dont vous pouvez vous préparer en vue de votre retraite. Au fil des ans, c’est devenu plus difficile, et ce, pour quelques raisons. L’une d’entre elles est le fait que les gens vivent plus longtemps; c’est une bonne nouvelle, mais cela signifie que les gens seront vraisemblablement à la retraite plus longtemps qu’ils auraient pu l’imaginer une génération auparavant. Et en voici une autre : il est possible que les types de rendements auxquels nous nous attendions de nos placements il y a une génération ne soient pas aussi importants au cours de la prochaine génération, ce qui signifie que l’épargne sera sous pression.
Nous croyons que nous devons penser à une meilleure façon de créer un régime de retraite qui aide les gens à épargner de façon adéquate, tout en étant conscients que ce n’est pas tout le monde qui est en mesure d’épargner chaque année.
Alors, notre premier engagement électoral, et le plus important, était que nous aimerions collaborer avec les provinces afin de bonifier le Régime de pensions du Canada. Ce régime constitue un moyen très efficace d’aider les Canadiens à prendre leur retraite dans la dignité. Nous avons très bien fait depuis les 50 dernières années. Si vous regardez il y a de cela 50 ans, nous affichions un taux de pauvreté élevé chez les aînés, et aujourd’hui, ce taux a beaucoup diminué. Nous enregistrons l’un des meilleurs résultats au monde en ce qui concerne la pauvreté chez les aînés – particulièrement parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Nous croyons donc que nous devrions bonifier le Régime de pensions du Canada afin de nous attaquer au fait que certaines personnes n’épargnent pas suffisamment.
Et nous croyons que le compte d’épargne libre d’impôt s’avère un bon instrument d’épargne. Ce que nous avons fait, c’est que nous avons dit qu’il devrait se situer à 5 500 $ et être indexé au fil du temps, afin qu’il puisse croître avec les années. Et de même, il existe des possibilités en matière de régimes enregistrés d’épargne-retraite, donc nous croyons que le fait de maximiser votre capacité à épargner au moyen d’un régime enregistré d’épargne-retraite, au moyen d’un compte d’épargne libre d’impôt, et en bonifiant le Régime de pensions du Canada, toutes ces mesures vous placeront dans une position favorable en prévision de la retraite, tant que vous épargnez de façon disciplinée au cours de votre carrière.
Question : D’accord. Je vous remercie.
L’hon. Bill Morneau : Merci.
L’hon. Kent Hehr: Oui, mon ami.
Question : Bonjour. Comment allez-vous? Je m’appelle Afif (ph). Je suis étudiant en communications et en sciences politiques. Je tiens d’abord à vous remercier de visiter notre université aujourd’hui. J’aimerais simplement vous poser deux questions rapides. Voici ma première question : dans cette situation économique difficile, surtout en Alberta, qu’envisagez-vous de faire pour aider les étudiants à payer leurs droits de scolarité et pour augmenter les bourses qui leur sont destinées? C’était ma première question. Et, ensuite, je vous poserai peut-être ma deuxième après que vous ayez répondu à la première.
L’hon. Bill Morneau : Oui, je m’en souviendrai.
Question : Oh, d’accord. Ma deuxième question est celle-ci : le gouvernement du Canada envisage-t-il de financer des programmes pour les réfugiés syriens qui se trouvent actuellement dans des camps de réfugiés au Liban, en Jordanie et en Turquie afin, éventuellement, d’aider et de réfréner les migrants futurs qui sont prêts à fuir ces camps en raison des conditions terribles dans lesquelles ils vivent, et d’aider les personnes qui ne peuvent immigrer au Canada et qui n’ont pas été acceptées dans le cadre du programme, parce que, comme vous le savez, le Liban, la Jordanie et la Turquie accueillent des millions de réfugiés. Et, dans le cas du Liban, la population de ce pays équivaut à près de 30 à 40 % de la nôtre. Donc, le gouvernement planifie-t-il de mettre sur pied des programmes à l’étranger afin de rendre leur vie plus facile, en quelque sorte, et ensuite d’aider à rediriger certaines migrations vers le Canada?
L’hon. Bill Morneau : OK. Bien, je vous remercie. Je me tournerai de ce côté, si vous le permettez, parce qu’un plus grand nombre de participants se trouvent ici. Voilà donc deux questions très différentes. La première question, qui porte sur les droits de scolarité et les bourses aux étudiants. D’abord, comme vous le savez, le système universitaire relève de la compétence provinciale. Donc, nous reconnaissons et nous respectons les compétences provinciales, et c’est une chose que nous continuerons de faire. Nous voulons collaborer étroitement avec les provinces et les municipalités sur bon nombre de questions, mais l’un des points de départ fondamentaux est le respect que nous accordons au domaine de compétence. Il s’agit donc majoritairement d’une compétence provinciale.
Cela étant dit, nous voulons sans aucun doute investir dans l’innovation, et cela signifie que nous voulons collaborer avec les universités. Nous sommes en train de songer à des façons dont nous pourrions le faire. Nous avons parlé d’investir dans des centres susceptibles de contribuer à l’innovation, en collaboration avec les universités. Nous voulons également nous pencher sur le niveau de dette que les étudiants accumulent; c’est pourquoi nous nous sommes engagés à ce que les étudiants n’aient pas à rembourser leur dette lorsqu’ils terminent leurs études universitaires, jusqu’à ce que leur revenu annuel atteigne 25 000 $. Et, pendant cette période, aucun intérêt ne serait facturé. Nous avons donc tenté de trouver une façon de permettre aux étudiants de faire la transition entre l’université et l’obtention d’un travail rémunéré. Nous instaurons donc certaines initiatives de ce côté. Nous sommes conscients qu’il s’agit d’un investissement important que vous effectuez, mais nous espérons qu’en vous permettant de faire cette transition, vous obtiendrez ainsi un emploi à temps plein et vous serez sur la bonne voie pour rembourser votre dette étudiante.
En ce qui concerne les réfugiés, pour la génération présente dans la salle, il pourrait s’agir de l’un des enjeux les plus décisifs de votre époque. Il s’agit sans aucun doute d’un enjeu immense, lorsque l’on songe au nombre de réfugiés sur la planète, et que vous y ajoutez le nombre de personnes déplacées à l’intérieur des pays. C’est un enjeu considérable. Le cas des réfugiés syriens est la preuve la plus récente de ce défi, mais avec les répercussions du changement climatique à l’échelle mondiale, nous avons été témoins de problèmes de réfugiés dans bon nombre de pays, et je suis triste de dire que ce genre de situation se poursuivra, selon moi.
Je crois que l’une des choses dont nous pouvons être les plus fiers en tant que Canadiens est l’effort que nous avons déployé récemment pour faire face à l’exode de réfugiés. Le ministre McCallum, notre ministre de l’Immigration, a annoncé plus tôt cette semaine que nous avons franchi la barre des 10 000 réfugiés syriens qui sont venus s’installer au Canada, ce qui s’avère un jalon très important. Et nous avons un bon rythme pour accueillir 25 000 réfugiés syriens d’ici la fin du mois de février.
Mais, pour répondre à votre question particulière, nous avons également pris des engagements quant à la façon dont nous pouvons contribuer à gérer la crise dans cette région. Nous nous sommes donc engagés à octroyer un financement supplémentaire de 100 millions de dollars au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin de contribuer aux efforts qu’il déploie sur le terrain, et je peux vous dire qu’ils sont extrêmement importants. J’ai passé beaucoup de temps dans des camps de réfugiés au cours de la dernière décennie. Comme Sarah l’a indiqué, j’ai contribué au financement d’une école secondaire pour jeunes filles au camp de réfugiés Kakuma, au Kenya.
Et je peux vous dire que lorsque le nombre de réfugiés s’accroît, l’enveloppe monétaire du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ne grossit pas au même rythme. Ce qui finit par se produire, c’est que cet organisme a moins d’argent pour voir tous les réfugiés et vous verrez des situations où, même s’il voulait donner suffisamment d’argent aux personnes pour leur permettre de consommer 2 100 calories par jour, le nombre chute à 1 800 ou à 1 600 calories par jour dans ces camps. Et il s’agit d’un défi gigantesque.
Nous nous efforçons donc d’apporter notre contribution pour être utiles et mobilisés à l’égard de ce défi. L’initiative que nous avons adoptée pour les 25 000 premiers réfugiés que nous souhaitons réinstaller au Canada n’est pas la fin de l’histoire. Nous voulons faire partie de l’effort mondial pour aider à gérer cette crise extrêmement grave, et ce, de façon permanente.
L’hon. Kent Hehr : Avant d’entendre notre prochaine question, j’ai été négligent de ne pas présenter le grand Darshan Kang, le député de Calgary Skyview, qui est également présent. Darshan, les présentations sont faites. (Applaudissements.) Prochaines questions, les amis. Oui, venez.
Question : Monsieur le Ministre des Finances, je vous remercie de répondre à ma question et de votre présentation. Depuis bon nombre d’années maintenant, l’Alberta est un contributeur net important à la Confédération. Les contributions des Albertains vont au-delà de ce qu’ils versent dans le cadre du Programme de péréquation; cela s’applique aussi aux dépenses fédérales nettes dans cette province. Selon le gouvernement de l’Alberta, en 2011 uniquement, l’Alberta a versé 19,6 milliards de dollars de plus au gouvernement fédéral qu’elle en a reçu en dépenses fédérales. Ce montant représente plus de 5 000 $ par Albertain. Les Albertains sont fiers de leurs contributions passées. Toutefois, étant donné la situation économique extrêmement difficile dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, le gouvernement fédéral reconnaîtra-t-il la contribution passée des Albertains au Canada et s’engagera-t-il à effectuer des dépenses supplémentaires dans la province, au moment où notre économie est aux prises avec les défis liés à la baisse des prix du pétrole? (Applaudissements.)
L’hon. Bill Morneau : Merci pour cette question. Cette question est évidemment d’actualité. Les défis avec lesquels l’Alberta est aux prises à l’heure actuelle sont importants, et lorsque l’on se penche sur la baisse du prix du pétrole et sur la réduction des investissements, nous savons que le taux de chômage s’aggrave ici et je crois qu’il serait juste d’affirmer que ces défis sont bien loin d’être derrière nous. Donc, je le comprends parfaitement et je crois que nous devons nous pencher sur cette question très attentivement, puisque nous ne pensons pas uniquement à notre budget, mais de façon plus élargie à la façon dont nous pouvons être utiles dans cette transition importante qui est en cours.
Le Programme de péréquation est un programme qui est doté d’une formule. Il a une formule quant à la façon dont nous l’utilisons, dont nous égalisons les choses entre les provinces. Cette formule a été convenue d’avance et elle utilise une moyenne triennale des résultats économiques de chacune des provinces. Et un résultat en émerge. Je crois donc que, si nous commençons à jouer avec cette formule, la situation sera relativement difficile pour nous en ce qui concerne ces négociations. Il s’agit d’une chose que nous voudrions faire avec beaucoup de prudence, parce que nous tenons à nous assurer que le résultat en serait un avec lequel nous sommes à l’aise. Il ne s’agit pas de l’un des sujets dont nous parlons actuellement.
Ce que nous voulons faire, et il est vraiment important que nous le fassions, c’est de penser, autant dans le prochain budget qu’à plus long terme, à la façon dont les initiatives auxquelles nous songeons pour aider l’économie peuvent également être utiles ici, en Alberta. Donc, j’ai parlé de réductions d’impôt pour la classe moyenne. Ces réductions auraient une incidence positive à l’échelle du pays, mais elles aideront également les habitants de l’Alberta. L’Allocation canadienne pour enfants, que nous envisageons de bonifier de façon considérable pour les Canadiens dont le revenu n’excède pas 150 000 $, aura également un effet stimulant sur l’économie.
Mais, particulièrement, en ce qui concerne les investissements en infrastructure, nous réfléchirons à la façon dont ils peuvent être effectués dans diverses parties du pays. En outre, nous songerons assurément à l’Alberta comme endroit où, en raison de l’augmentation probable du taux de chômage, il y a une possibilité pour des travailleurs compétents de participer à ce qui pourrait être ces genres de projets. Donc, nous voulons nous assurer de tenir compte de la situation économique du pays à mesure que nous progressons, et c’est ce que nous ferons dans ce budget.
Question : D’accord. Je vous remercie.
L’hon. Bill Morneau : Merci.
L’hon. Kent Hehr : Mon ami.
Question : Je tiens d’abord à vous remercier chaleureusement, Messieurs les Ministres, d’être avec nous aujourd’hui, en cette belle journée neigeuse en Alberta. Je m’appelle Martin. J’en suis également à mon dernier tour de piste, comme mon ami Tristan ici, de mon baccalauréat en sciences politiques. Ma question porte principalement sur la santé mentale. Et, malheureusement, nous savons que l’enjeu de la santé mentale est de plus en plus préoccupant, surtout chez les 18 à 24 ans, dont la plupart fréquentent des établissements postsecondaires. Je me demande ce que le gouvernement fédéral actuel entend faire pour veiller à ce que de l’aide soit facilement accessible aux étudiants afin d’atténuer ou de réduire la réprobation.
L’hon. Bill Morneau : Bien, je vous remercie. Je dois vous dire qu’avant de devenir politicien, j’ai exploité une entreprise qui était le plus important fournisseur de régimes d’aide aux employés du pays, donc j’ai été confronté précisément à des problèmes de santé mentale chez les employeurs; c’est donc une question avec laquelle je suis très familier. Je crois qu’il n’y a pas beaucoup de leviers sous contrôle fédéral, alors il s’agit donc d’une compétence provinciale, en général. Les soins de santé relèvent de la compétence provinciale, mais il y a des choses que nous pourrions être en mesure de faire.
Une norme nationale sur la santé mentale en milieu de travail a été présentée au cours des dernières années, et nous pourrions songer à une façon de la présenter davantage comme une initiative importante à l’échelle du pays en vue d’accroître la sensibilisation aux troubles de santé mentale, de réduire la réprobation, comme vous l’avez dit. Nous pouvons être un porte-parole pour cette question. Mais, je crois sincèrement qu’il s’agit d’une question à laquelle nous devrions réfléchir de façon approfondie. Ce n’est pas quelque chose qui, en toute sincérité, relève du mandat du ministre des Finances pour le budget, mais c’est un sujet qui met tient beaucoup à cœur, et j’aimerais que nous soyons mobilisés en vue de trouver des moyens de faire face à cette question, qui, selon moi, est une question très préoccupante pour le Canada et pour les Canadiens.
Et, j’ajouterais, au moment où nous pensons à ce que nous devons faire au cours de la prochaine génération, nous serons aux prises avec un défi posé par la taille de notre population active, parce que, même si vous ne le sentez pas pour l’instant, l’une des possibilités qui s’offre à vous est que l’effectif de demain comptera moins de travailleurs, et nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas aider les gens qui éprouvent des difficultés, parce que, vous savez, nous perdons ce talent si les gens sont incapables de créer ou de faire ce qui les passionne de façon efficace. Et, donc, vous savez, nous devons songer, entre autres, aux défis liés à la santé mentale, qui représentent réellement un obstacle majeur à l’efficacité des personnes, que ce soit à l’école, au travail, ou dans la vie, tout simplement. Donc, je vous remercie.
L’hon. Kent Hehr : Nous nous rendrons maintenant sur Facebook, pour une question en français. Je céderai donc la parole.
Question: Donc une question en français de Facebook sur l’économie. Le prix du pétrole baisse. Le dollar est à environ 70 cents. Il y a des marchés du travail qui en souffrent. Qu’entendez-vous faire dans votre budget pour encourager l’économie à rebondir?
L’hon. Bill Morneau: OK. Pour les gens ici qui parlent français, comme vous savez, notre économie, maintenant nous avons quelques défis qui n’étaient pas prévus quand nous avons été élus il y a quelques mois. Le niveau de croissance économique au Canada est plus bas que prévu. Mais la bonne nouvelle est que nous avons un plan pour faire croître l’économie et nous l’avons déjà annoncé. Nous allons stimuler l’économie, mais aussi améliorer la situation des Canadiens avec quelques mesures.
Au début, on va commencer avec une – on a commencé avec une réduction des impôts pour la classe moyenne. Et de cette façon, on a amélioré la situation pour neuf millions de Canadiens, qui ont plus d’argent dans leurs poches cette année.
Deuxièmement, dans le budget de 2016, nous allons introduire l’Allocation canadienne pour enfants, et ça va améliorer la situation de neuf familles sur 10, et pour les enfants qui sont maintenant en pauvreté, on va trouver une façon d’améliorer la situation et d’aider des centaines de milliers d’enfants avec cette mesure.
Finalement, nous allons faire beaucoup d’investissements dans l’infrastructure. Et avec ça, nous pensons qu’à long terme, on va améliorer notre niveau de croissance économique, et ça, c’est très important. Et de cette façon, je crois qu’on peut – on va être dans une meilleure situation dans l’avenir.
Merci. (Applaudissements.)
L’hon. Kent Hehr : Et simplement pour nous faciliter la vie et accélérer les choses, si vous voulez poser une question, pourquoi ne commenceriez-vous pas à faire la file? Et nous irons voir mon bon ami ici, qui m’a trouvé en train d’errer sur le campus de l’Université et qui m’a dirigé vers le bon endroit. Je vous remercie grandement. Allez-y.
Question : Je vous remercie, Kent. Je vous remercie, Monsieur le Ministre Morneau. Donc, en 2012, le gouvernement fédéral a coupé l’Initiative de développement coopératif, qui soutenait les entreprises dirigées par des travailleurs au Canada. Je me demande si votre gouvernement songe à rétablir cette initiative.
L’hon. Bill Morneau : Wow, il s’agit d’une question très précise. (Rires.) Vous savez, je dois vous avouer que je ne connais pas bien ce programme, et donc, je vous promets que je me familiariserai avec celui-ci, mais je ne peux vous répondre. Je vous remercie tout de même pour votre question.
Question : D’accord. Je vous remercie.
L’hon. Kent Hehr : Jeune femme.
Question : Bonjour. Je tiens simplement à dire, d’abord, que je crois que votre réponse à la question sur la péréquation était extrêmement insatisfaisante, et en toute honnêteté, quelque peu insultante, parce que l’Alberta est l’unique contributeur net à l’heure actuelle aux paiements de péréquation et le fait que nous payons pour des provinces comme l’Ontario, et d’autres, c’est – en gros, cela ne suffit même pas à payer l’intérêt sur leur dette, alors il semble simplement absurde que nous ne puissions, vous savez, étudier ce Programme, l’examiner ou en parler de nouveau. Franchement, je crois que c’est insultant pour les Albertains.
Mais, ma question tient compte du fait que les budgets ne s’équilibrent pas d’eux-mêmes et que nous ne pourrons compter sur une économie prospère pour générer des revenus pour le gouvernement : Comment votre gouvernement tiendra-t-il sa promesse de rétablir l’équilibre budgétaire dans quatre ans? Augmenterez-vous les impôts et les taxes? Si oui, lesquels? Ou, réduirez-vous les dépenses? Ou vous priverez-vous de ces deux options et ne ferez-vous que continuer à accumuler des déficits? (Applaudissements.)
L’hon. Bill Morneau : Bien, merci pour cette question. Permettez-moi donc de commencer par répondre à votre premier commentaire sur les paiements de péréquation. Et, permettez-moi de répéter que, vous savez, nous sommes conscients que nous sommes confrontés à une situation économique extrêmement difficile à l’heure actuelle, et le prix du pétrole présente sans contredit des défis tangibles pour notre économie, et nous vivons une période – nous vivrons une période où certains changements structurels surviendront. Vous savez, évidemment, avec un dollar beaucoup plus faible, que cela générera de l’activité dans certains secteurs de l’économie, mais présentera des défis concrets pour d’autres. Donc, si vous pensez que nous ne surveillons pas cette question de près, détrompez-vous.
Question : (Hors micro.) Je parle de la péréquation, nous la considérons toujours comme injuste pour l’Alberta.
L’hon. Bill Morneau : Bien, si vous me permettiez de poursuivre —
Question : (Hors micro, inaudible.)
L’hon. Bill Morneau : Puis-je? Oui. Donc, le sujet de la péréquation fera surface à chacune des réunions des ministres des Finances. J’ai rencontré les ministres des Finances en décembre et à chacune des réunions, le sujet fera surface, parce que nous avons tous intérêt à ce que le Canada soit géré de façon équitable. La situation dans laquelle nous nous trouvons à l’heure actuelle puise son origine sur une longue période. Nous avons établi un système qui nous permet d’offrir des services relativement semblables à l’échelle du pays, et nous avons mis en œuvre un système qui repose sur une formule dont nous avons convenu qu’elle était appropriée. Il ne fait absolument aucun doute que nous continuerons de nous pencher sur cet enjeu au fil du temps et que nous nous efforcerons de veiller à ce que cette formule soit perçue comme étant juste, et ce, partout au pays.
En même temps, nous étudierons d’autres mesures que nous pouvons prendre, qui aborderont les défis économiques très concrets auxquels est confrontée cette région à l’heure actuelle. Donc, c’est assurément l’une des choses que nous accomplirons dans notre budget de 2016, soit de parler des façons dont nous pouvons gérer les défis importants qui touchent l’activité économique de l’Alberta. Donc, nous sommes bien loin d’avoir tiré un trait sur le budget et nous tentons de veiller à faire de notre mieux.
En ce qui concerne votre deuxième question, qui porte sur la façon dont nous prévoyons rétablir l’équilibre budgétaire, permettez-moi seulement de vous dire que nous avons un mandat de quatre ans et que nous avons trois principes économiques que nous voulons respecter. Premièrement, nous croyons que nous devons nous concentrer sur des façons de faire croître l’économie. C’est donc ce sur quoi nous axons nos efforts à l’heure actuelle, et je crois que, pour les personnes présentes dans cette salle, de même que pour les gens de partout au pays, la croissance de l’économie dans une période où la croissance est précaire représente l’ultime priorité.
Pendant que nous faisons cela, nous chercherons des façons de veiller à ne pas perdre de vue l’importance de réduire notre ratio de la dette nette au PIB au fil du temps. Nous voulons donc nous assurer que nous laisserons le pays dans une situation budgétaire plus favorable à la fin de notre mandat qu’au début de celui-ci. Donc, c’est un engagement que nous avons pris en cours de route. Et cet engagement nous exigera de faire preuve de prudence dans toutes nos décisions. Ainsi, au fur et à mesure que nous réalisons des investissements, nous devons nous garder de dépenser d’une façon qui augmente la trajectoire à long terme des dépenses.
Et, enfin, nous comptons rétablir l’équilibre budgétaire à la fin de notre mandat de quatre ans, et cet équilibre viendra, je le crois, de la croissance de l’économie. Et nous serons très prudents en cours de route, afin de parvenir à l’équilibre. Nous n’annonçons aucune mesure fiscale que nous n’avons pas mentionnée pendant notre campagne électorale. Nous croyons que ce que nous faisons consiste à trouver une façon de faire croître l’économie et de nous placer dans une meilleure situation au terme de notre mandat. Et, j’espère que vous mettrez en veilleuse votre scepticisme et que vous nous regarderez le faire, parce qu’à mon avis, il s’agit de la possibilité qui fera toute la différence pour le Canada dans son ensemble. Si nous mettons l’accent sur la croissance, nous nous trouverons dans une meilleure position à court terme.
L’hon. Kent Hehr : Je vous remercie pour votre question. (Applaudissements.) Allons-y.
Question : Bonjour. Je m’appelle Frank et je suis étudiant de première année en sciences politiques et en droit et société. En dépit des progrès réalisés au cours des dernières décennies, l’écart salarial entre les femmes et les hommes perdure et les femmes gagnent toujours moins que leurs homologues masculins, lorsqu’ils occupent des postes semblables. Quelles mesures le gouvernement peut-il prendre pour réduire cet écart et garantir un salaire égal pour un travail égal?
L’hon. Bill Morneau : Bien, je crois qu’il s’agit là d’une question très importante. Nous en sommes à songer à des façons de créer plus de résultats efficaces pour les personnes à mesure qu’elles se joignent à la population active, dans le cadre de nombreuses initiatives différentes. Vous avez vu le premier ministre Trudeau lancer un premier message important en formant un cabinet qui respecte la parité hommes-femmes, ce qui vous permet d’anticiper que nous concentrerons nos efforts à trouver des façons de faire en sorte que tout le monde est traité de manière équitable. Nous nous efforcerons, dans tout ce que nous faisons, de veiller à ce que des personnes hautement qualifiées occupent ces postes, et de tenir compte de l’égalité entre les hommes et les femmes et de la diversité dans toutes ces nominations. Et nous encouragerons les entreprises par le fait même. Je ne crois pas que nous ayons des plans à l’heure actuelle pour exiger quoi que ce soit – ce point ne se trouve pas sur notre liste de choses à faire –, mais nous croyons sans aucun doute que nous devrions encourager les entreprises à tous les niveaux à réfléchir à des façons de veiller à atteindre un équilibre entre les hommes et les femmes, une équité dans le traitement des hommes et des femmes, et une diversité au sein de l’effectif; les entreprises devraient également se pencher sur la manière dont ils traitent les gens issus de milieux différents.
Donc, vous savez, les actes parleront d’eux-mêmes et nous croyons qu’en réalisant cela au cours de notre mandat, nous apporterons une contribution positive.
Question : Merci.
L’hon. Kent Hehr : Et, une question de Facebook.
Question: Donc, celle-ci est aussi sur l’économie, mais cette fois-ci sur le prix de la nourriture à l’épicerie. Céline Duval de Québec demande : « Je me questionne sur l’état du dollar canadien présentement. Il dégringole à une vitesse folle. Prévoyez-vous une stabilisation de ce dernier? Pour l’instant, les légumes à l’épicerie sont vendus à un prix exorbitant. »
L’hon. Bill Morneau : Pour ceux d’entre vous qui suivent la discussion en anglais, il s’agit d’une question sur les répercussions de la variation du dollar sur l’inflation.
Nous savons que c’est vraiment un grand défi en ce moment avec le dollar canadien, en quelque sorte. C’est vrai que c’est cher pour quelque chose comme les aliments, mais ce qu’on veut dire, et on a quelques mesures qui vont aider la classe moyenne et les gens qui veulent être dans la classe moyenne avec les coûts comme ça. Nous avons déjà réduit les impôts pour la classe moyenne. Et de cette façon, comme j’ai dit, neuf millions de Canadiens vont avoir plus d’argent dans leurs poches cette année. Et avec notre Allocation canadienne pour enfants, on va avoir une situation où neuf familles sur 10 avec enfants vont avoir plus d’argent cette année. Donc ce n’est pas une solution, mais avec un niveau de croissance plus haut, avec nos autres mesures, je crois que ça va être une façon d’améliorer la situation.
L’hon. Kent Hehr : Mon ami.
Question : Je tiens d’abord à vous remercier, Messieurs les Ministres, de répondre à ces questions. Les dépenses publiques de l’ancien gouvernement libéral se sont trouvées au cœur d’un scandale à la fin. Comment ce gouvernement libéral envisage-t-il de rendre compte – de mettre au premier plan la responsabilisation et la transparence dans son budget, afin que le public puisse surveiller et empêcher que le scandale des commandites ne se répète?
L’hon. Bill Morneau : Bien, nous avons pris certains engagements importants en matière de transparence et d’ouverture au sein du gouvernement. Et la raison pour laquelle je me trouve ici cette semaine est pour tenter de parler à autant de Canadiens que possible de notre budget. Prenez-le donc comme une toute première réflexion de ma part quant à la façon dont je peux me présenter devant les Canadiens et les consulter.
Au cours des toutes premières semaines de mon nouveau rôle à titre de ministre des Finances, nous avons présenté une Mise à jour économique et budgétaire. À peu près au même moment, le Bureau parlementaire du budget a présenté une mise à jour économique sur ses propres prévisions quant à l’avenir. Nous avons étudié leur mise à jour – nous ne l’avons aucunement rejetée, et nous avons cru qu’il s’agissait d’un bon exemple de surveillance parlementaire. Et nous prévoyons continuer à respecter nos institutions. Nous prévoyons continuer à faire preuve d’ouverture et de transparence. Et, vous savez, nous avons fait une déclaration sur la façon dont nous fonctionnerons à l’avenir. Les actes parleront d’eux-mêmes, et je suis certain que nous serons en mesure de nous comporter d’une façon dont les Canadiens seront fiers, et ils constateront un changement dans le ton, l’approche et le style du gouvernement.
L’hon. Kent Hehr : Tristan.
Question : Merci. Il s’agit de ma dernière question, je le promets. Et je – il s’agit encore de financement des études postsecondaires. Je suis heureux de vous avoir entendu mentionner l’engagement de ne pas exiger aux nouveaux diplômés de rembourser leur dette jusqu’à ce que leur revenu annuel s’élève à 25 000 $. J’aime beaucoup ce programme, mais il m’apparaît comme la moitié de la solution. L’autre moitié de la solution réside dans l’aide à apporter à ces diplômés afin qu’ils trouvent ces bons emplois qui leur permettront de commencer à rembourser ces dettes. Je me demande si des programmes particuliers sont en place pour aider l’éducation postsecondaire – les étudiants de niveau postsecondaire et les nouveaux diplômés – à trouver ces emplois, ou cette aide s’insère-t-elle dans l’engagement visant à créer 40 000 emplois pour les jeunes?
L’hon. Bill Morneau : Bien, vous savez, nous avons beaucoup d’étudiants ici du cours de politique publique. Et je sais que, même si les gouvernements peuvent prendre certaines mesures, ils ne peuvent pas tout faire. Je crois que nous devrions mettre l’accent sur les meilleures façons d’améliorer le dynamisme de notre économie à long terme. Comment pouvons-nous accroître nos possibilités de production, en améliorant notre potentiel à long terme en matière de taux de croissance? Et il s’agira de l’élément qui stimulera la création d’un plus grand nombre d’emplois pour les jeunes. Nous nous engagerons donc à trouver des façons d’aider les jeunes à se trouver un emploi; nous avons déjà parlé de certains d’entre eux. Mais, l’engagement le plus important que nous pouvons prendre est celui d’investir dans notre économie, dans le but d’assurer la croissance. Notre ratio de la dette au PIB s’élève à 31 % au Canada, ce qui nous place au premier rang parmi les pays membres de l’OCDE; c’est le meilleur taux, celui qui est le plus bas. Nous avons donc la capacité de réaliser des investissements dans l’infrastructure. Et par infrastructure, je ne parle pas uniquement des routes et des ponts. Il peut s’agir, vous savez, de logement social. Il peut s’agir, vous savez, d’investissement dans les technologies vertes. Il peut s’agir d’investissements dans la façon dont nous assurerons la transition vers une nouvelle économie, qui sera confrontée aux phénomènes météorologiques changeants. Ces investissements offriront donc des possibilités d’emploi aux jeunes. Nous croyons qu’il s’agit de la seule et unique façon de vous aider, au moment où vous songez à ce que vous ferez après avoir terminé vos études universitaires.
Question : D’accord, il s’agit donc d’une approche générale.
L’hon. Kent Hehr : Tristan, oui, c’est une approche dans son ensemble. Nous prendrons une dernière question ici. Mon ami, allez-y.
Question : D’accord. Je tiens d’abord à vous remercier de vous présenter ici, dans l’antre du loup, pour ainsi dire. Je sais qu’il peut être facile de s’asseoir dans la bulle d’Ottawa et de prétendre que le reste du pays n’existe pas. (Rires.) Mais, étant donné que le Canada n’est pas en récession et que la dette fédérale s’élève à 615 milliards de dollars, et que la dette publique totale atteint quant à elle 1,2 billion et que nos frais de service de la dette à eux seuls représentent 11 % des revenus fédéraux totaux, et étant donné que ce gouvernement a hérité du programme d’infrastructure le plus important de l’histoire du Canada du gouvernement précédent, sous le cadre de l’équilibre budgétaire, comment le gouvernement actuel justifie-t-il, particulièrement aux jeunes Canadiens, un budget qui nous endette davantage et qui impose un fardeau encore plus important aux générations futures? (Applaudissements.)
L’hon. Bill Morneau : Bien, permettez-moi de dire, d’abord, que je suis ravi d’être ici. (Rires.) J’ai eu la chance de traverser le pays cette semaine et je suis presque arrivé à destination – vous savez, je serai à Vancouver et à Surrey demain. Et j’ai eu la chance d’entendre les points de vue de différentes personnes en cours de route. Je suis donc content d’entendre ce que les gens de l’Alberta ont à dire, puisque ces commentaires nous aident à encadrer ce que nous devrions faire pour l’économie.
Nous avons entendu des intervenants, à l’échelle internationale et ici au Canada, dire qu’ils sont d’accord avec notre idée selon laquelle, en période de difficultés économiques, en période de croissance faible, nous devrions songer à des façons de réaliser des investissements dans l’économie, de changer les choses en profondeur.
Je tiens à vous rappeler que nous vivons dans une période où les taux d’intérêt sont très faibles. C’est pratiquement le meilleur moment pour investir dans l’infrastructure et je tiens aussi à vous rappeler que vous, les jeunes, si nous arrivons à investir dans la capacité de production de notre pays, nous contribuerons à améliorer de manière marquée votre situation à l’avenir. Nous pouvons accroître le taux de croissance à long terme. Et, je tiens à vous souligner, comme point important, le niveau de notre dette au PIB, qui se trouve à un niveau sain, et nous prévoyons réduire ce niveau de la dette nette au PIB au cours de notre mandat. Et nous comptons le faire de façon responsable.
Il s’agit donc de la bonne chose à faire dans le contexte actuel, et plus important encore, c’est la bonne chose à faire pour les personnes qui se trouvent dans cette salle. En plus de vous créer des emplois, ces investissements feront du Canada un meilleur endroit pour les années à venir. (Applaudissements.)
L’hon. Kent Hehr : D’accord. Bien, un énorme merci aux étudiants de l’Université de Calgary. J’aurais voulu que nous puissions passer plus de temps avec vous, mais le ministre Morneau a beaucoup d’endroits à visiter. Mais, merci – merci. Remercions chaleureusement le ministre Morneau de la part de Calgary. (Applaudissements.)
L’hon. Bill Morneau : Merci. Je vous remercie.
L’hon. Kent Hehr : Passez tous une excellente journée, et soyez prudents.
L’hon. Bill Morneau : OK. Je vous remercie.