Transcription : Le ministre des Finances lance les consultations prébudgétaires – le 6 janvier 2016
PRINCIPAUX: L’honorable Bill Morneau, ministre des Finances
SUJET : Le ministre des Finances, Bill Morneau, a participé à une séance de Google Hangout avec des étudiants de différentes universités canadiennes pour lancer le processus de consultations prébudgétaires, le mercredi 6 janvier 2016 à 14 h.
L’hon. Bill Morneau : Nous sommes maintenant en direct, et j’aimerais commencer par souhaiter un bon après-midi à chacun d’entre vous et vous remercier de vous joindre à moi aujourd’hui pour ce Google Hangout pour marquer le lancement de nos consultations prébudgétaires de 2016.
Je devrais commencer en disant que c’est la première fois que j’anime un Google Hangout, alors je vous demande en peu de patience, surtout vous qui êtes à l’écoute, dans le cas où nous connaissions des difficultés techniques. Je tiens cependant à dire que j’espère aussi tenir ce genre de rencontre plus souvent à l’avenir, et pour ceux que ça pourrait intéresser, je participerai à deux activités en direct sur Facebook très bientôt.
À titre d’information, la semaine prochaine, je voyagerai de Halifax à Surrey, d’un bout à l’autre du pays, tout comme mon secrétaire parlementaire François-Philippe Champagne. Ensemble, notre objectif est de rencontrer le plus grand nombre de gens possible, avant la présentation de notre budget de 2016, plus tard cette année.
Mais je veux amorcer le dialogue avec vous aujourd’hui. Je suppose qu’en tant que père de quatre enfants – deux au secondaire, et deux à l’université – je sais à quel point il est important de bien écouter ce qui vous préoccupe. Et surtout, je pense que j’ai une certaine expérience pour bien comprendre les connaissances inestimables que vous pouvez mettre à contribution.
Pour vous mettre dans le contexte, comme vous le savez, au cours des dernières années, l’économie ne s’est pas vraiment montrée à la hauteur de nos espoirs et de nos attentes, et maintenant, plus que jamais, nous devons réellement mettre l’accent sur un plan qui fera croître l’économie, créera des emplois et aidera les membres de notre société qui en ont le plus besoin. Et en particulier, je comprends vraiment à quel point la croissance de l’économie et de bons emplois sont importants pour les jeunes qui terminent ou espèrent terminer leurs études.
Pour nous, ça veut dire établir un plan budgétaire qui est réaliste, viable, prudent et transparent. Ça veut dire, comme nous l’avons mentionné pendant notre campagne, investir dans les familles de la classe moyenne. Ça veut dire, je le répète, créer des emplois en effectuant des investissements judicieux dans les routes, les ponts, le transport en commun partout au pays, le logement et l’infrastructure, l’infrastructure verte. Et pour vous, les participants à la séance d’aujourd’hui, ça veut dire que nous voulons nous assurer que vous ayez vraiment toutes les possibilités de réussir lorsque vous aurez votre diplôme entre les mains.
En ce qui me concerne, je suis ici aujourd’hui pour exprimer clairement que nous n’avons pas toutes les réponses. Aujourd’hui, nous faisons appel à votre aide.
Depuis quelques années, l’économie ne performe pas à la hauteur de nos attentes. Plus que jamais, nous avons besoin d’un plan pour la croissance. Ça veut dire mettre en place un plan fiscal qui est réaliste, viable, prudent et transparent. Ça veut dire investir dans les familles de la classe moyenne, créer des emplois et effectuant des investissements dans les routes, dans les ponts, les transports – transports en commun, les logements et l’infrastructure verte. Et ça veut dire faire en sorte que vous avez toutes les chances de réussir lorsque vous aurez votre diplôme entre les mains.
Comme je le disais en anglais, j’ai choisi d’amorcer ce dialogue avec vous aujourd’hui, car en tant que père de quatre enfants — deux au secondaire, deux à l’université — je tiens bien à écouter vos enjeux et je connais l’importance des connaissances que vous pouvez mettre à contribution.
Alors merci de prendre le temps de partager vos idées avec nous. J’espère qu’aujourd’hui n’est que le début d’une conversation entre vous et votre gouvernement.
À ceux qui nous regardent en ligne, bienvenue et merci beaucoup de nous écouter. Je vous invite à visiter notre site Web, budget.canada.ca, ou notre page Facebook, qui est accessible via la page Questions d’Argent Canada, pour nous faire part de vos idées directement au cours des prochaines semaines.
Maintenant, passons aux étudiants. Je souhaite obtenir le plus grand nombre de vos commentaires possible, ainsi que vos idées et vos questions. Et pour m’assurer que chacun ait la chance de s’exprimer, je prendrai, comme point de départ, une question de chaque classe, et bien sûr, si nous avons le temps, nous répondrons à une deuxième ronde de questions.
Commençons par l’Université du Nouveau-Brunswick. Bienvenue.
Question : Bonjour, Monsieur le Ministre. Premièrement, je tiens à vous remercier, au nom des étudiants de tout le pays, et en particulier ici, à l’UNB. Je m’appelle Katie. Je suis la présidente de l’union des étudiants de l’UNB, et j’ai avec moi la classe d’économie de quatrième année, ici à l’UNB, ainsi que le député (inaudible). J’aimerais que ma question cible le Nouveau-Brunswick en particulier. Les étudiants d’ici, au Nouveau-Brunswick, terminent leurs études avec la plus forte dette étudiante moyenne du pays, soit environ 35 200 $. Puisque les prêts d’études sont financés par le fédéral dans une proportion de 60 %, j’aimerais simplement savoir comment vous prévoyez aider à réduire le fardeau financier pour les étudiants.
L’hon. Bill Morneau : Je vais commencer en vous remerciant pour votre question. Vous savez que mon objectif principal aujourd’hui est d’écouter attentivement les idées que vous pourriez avoir afin de nous aider à comprendre comment établir nos priorités et réfléchir à ce que nous devrions faire dans notre budget de 2016. Comme vous le savez sûrement, nous avons abordé l’immense enjeu de la dette étudiante dans notre campagne électorale. Nous avons parlé de choses importantes que nous pourrions faire à ce sujet, et ces promesses électorales sont primordiales alors que nous réfléchissons à la préparation de notre budget en 2016.
Ce que nous tentons de faire maintenant, en réalité, c’est d’axer au maximum nos efforts sur la croissance économique; ainsi, le filtre que j’utilise au cours de nos délibérations budgétaires est de réfléchir à l’énorme différence que la croissance économique aura pour vous, les étudiants de quatrième année d’économie, afin que la majorité d’entre vous, je le souhaite, cherchent à obtenir d’excellents emplois lorsque vous aurez terminé vos études. Notre travail vise donc à favoriser la croissance de l’économie, afin de pouvoir créer des emplois et de faire en sorte qu’il soit possible pour vous d’acquitter ce qui est un niveau de dette important lorsque vous terminerez vos études. Et bien sûr, nous prévoyons aussi mettre en place des politiques qui vous aideront avec tout cela, lorsque vous aurez terminé vos études. Mais assurer la croissance de l’économie sera d’une importance capitale.
Donc, merci de la part de l’Université du Nouveau-Brunswick.
Je voudrais maintenant me tourner vers l’Université de Sherbrooke pour une question de Sherbrooke, si c’est possible.
Malheureusement pour l’équipe de l’Université de Sherbrooke, nous n’entendons pas ce que vous dites. Je vous vois parler, mais nous n’entendons rien. Est-ce que nous pouvons vous revenir? Nous reviendrons. Passons maintenant à l’Université – pour les gens de l’Université de Sherbrooke, je ne peux pas vous entendre. Donc nous allons nous tourner vers l’Université de Western et on va écouter Sherbrooke dans quelques instants. Nous allons passer à l’Université Western pour obtenir leurs commentaires.
Malheureusement, je n’entends pas l’Université Western non plus. Je vais devoir commencer à inventer des choses. Je peux passer à l’Université Laurentienne, et nous reviendrons à l’Université Western dans un instant. Alors, les gens de l’Université Laurentienne, vous avez une question ou – quelque chose à dire?
Question : Oui, m’entendez-vous?
L’hon. Bill Morneau : Juste un instant.
Question : Est-ce que vous m’entendez bien?
L’hon. Bill Morneau : C’est mieux maintenant. Vous pouvez commencer, s’il vous plaît.
Question : Je me nomme Marika Robert. Je suis de l’Université Laurentienne de la Faculté de gestion. Donc notre question pour vous est la suivante. Est-ce que la Banque centrale du Canada (inaudible)?
L’hon. Bill Morneau : Est-ce que vous pouvez le dire une deuxième fois pour moi, s’il vous plaît? Est-ce que la Banque —
Question : Est-ce que la Banque centrale du Canada compte relever le taux directeur?
L’hon. Bill Morneau : C’est une question intéressante. Comme vous le savez, je crois, la Banque centrale du Canada est indépendante. Donc ce que je peux vous dire, ils font leur décision eux-mêmes sans direction du gouvernement fédéral. Bien sûr, je parle souvent avec le gouverneur Stephen Poloz. Mais c’est une décision qu’il doit faire lui-même. Ce n’est vraiment pas une décision pour nous. Ce que je peux vous dire, je crois que nous avons une situation économique maintenant au Canada qui est plus difficile que prévu. Ça veut dire que le niveau de croissance globale est plus bas que prévu il y a quelques mois. Le prix du pétrole est plus bas qu’il y a deux, trois mois. Donc nous sommes, malheureusement, aux prises avec une situation plus difficile que prévu et ça veut dire que c’est important de faire des investissements dans notre économie. Donc, les investissements fiscaux sont importants, et ça, c’est la décision du gouvernement fédéral, mais pour la Banque centrale, ça c’est la décision de la Banque. Mais merci beaucoup.
Et maintenant, est-ce que je peux maintenant passer à l’Université de la Saskatchewan?
Question : Oui. Est-ce que vous nous entendez?
L’hon. Bill Morneau : Oh, parfaitement. Il semble que la technologie est excellente en Saskatchewan.
Question : Bien, Monsieur le Ministre, je m’appelle Andrew, de la Johnson-Shoyama Graduate School of Public Policy à l’Université de la Saskatchewan. Voici notre première question pour vous : de quelle façon le budget conciliera-t-il les nombreux engagements électoraux exprimés afin d’alléger les crises sociales, éducatives et de la santé que connaissent un grand nombre de collectivités autochtones partout au Canada?
L’hon. Bill Morneau : Bien, merci beaucoup pour cette question. Comme vous le savez, la préparation d’un budget est vraiment l’une des choses les plus importantes qu’un gouvernement puisse faire, parce qu’elle permet de comprendre ce que nous tenterons de réaliser. En visitant le pays, nous allons faire de notre mieux pour écouter les gens des collectivités d’un océan à l’autre. Nous visiterons des villes, mais nous irons même dans les milieux ruraux. Nous nous rendrons dans pratiquement toutes les régions du pays. Et il faut trouver un équilibre pour nous assurer d’aborder des questions qui importent aux gens de tout le pays et dans des secteurs différents.
En particulier, certaines des questions sociales, éducatives et de santé qui touchent nos collectivités autochtones représentent des engagements très importants que nous avons faits au cours de notre campagne. À notre avis, il est très important de respecter les engagements que nous avons pris. Nous voulons écouter et comprendre s’il existe des moyens pour les mettre en œuvre le mieux possible, et comment nous devrions les prioriser; mais nous croyons que les Canadiennes et les Canadiens nous ont donné le mandat de donner suite à nos engagements électoraux et à nos engagements à aider les Canadiens autochtones, qui sont confrontés à des enjeux considérables – des enjeux qui sont d’une importance capitale pour nous. J’ai hâte d’entendre parler non seulement les collectivités à ce sujet, mais aussi ma collègue Carolyn Bennett, la ministre responsable, et vous pouvez être assurés que cette question sera une grande priorité dans notre prochain budget.
Si vous avez des idées particulières sur le meilleur ordre de priorité à suivre, sur nos dépenses à l’égard des enjeux qui sont les plus importants, je vous invite à communiquer avec nous, parce que cet exercice vise principalement à écouter les Canadiens et à obtenir leurs commentaires, aussi bien sur les défis que nous devons relever que sur les engagements que nous avons pris, afin de pouvoir prendre les meilleures décisions.
Je tiens donc à vous remercier. Si je peux passer à l’Université d’Ottawa, j’espère que je peux vous entendre.
Question : Est-ce que vous entendez?
L’hon. Bill Morneau: Oui, c’est parfait.
Question : Ah, c’est parfait. Je vous salue, à quelques pâtés de maisons. Nous sommes ici, à l’Université d’Ottawa.
L’hon. Bill Morneau : Si je regarde par la fenêtre, peut-être que je peux vous voir?
Question : Oui, nous —
Question : Je pense que nous sommes dans un des immeubles que les gens peuvent voir, derrière les immeubles.
L’hon. Bill Morneau : Pouvez-vous faire un signe de la main? Faites un signe de la main à votre fenêtre une seconde...
Question : Bon, merci encore de nous accueillir aujourd’hui. Nous avions quelques questions concernant certaines des promesses électorales que votre ministère a faites il y a quelques mois. Au cours de la campagne, on a promis des réformes au processus d’AIPRP, pour le budget des dépenses, mais aussi pour renforcer le Bureau parlementaire du budget, auquel nous sommes très attachés ici, à l’Université, puisque le premier directeur parlementaire du budget, M. Page, travaille ici dorénavant, mais aussi pour présenter des mesures d’établissement des coûts au Parlement. C’est toute une charge de travail à laquelle le Ministère a décidé de s’attaquer. Quand pouvons-nous espérer voir ces promesses se réaliser? Et en ce qui concerne les réformes de l’AIPRP et du budget des dépenses, tiendra-t-on des consultations?
L’hon. Bill Morneau : Vous ne vouliez pas me poser une question facile, je pense bien. Vous savez, c’est évidemment l’une des choses les plus importantes que nous avons dite aux Canadiens – nous croyons que l’adoption par le gouvernement d’une approche qui est ouverte et transparente est d’une importance capitale. Au cours de la campagne électorale, nous avons entendu clairement que notre approche visant à être ouverts et transparents était une chose que les Canadiens avaient véritablement à cœur. Ainsi, les promesses que nous avons faites concernant notre façon de traiter avec le Parlement, concernant le respect des institutions, vous avez mentionné par exemple le Bureau parlementaire du budget, elles sont aussi très importantes pour nous.
En ce qui me concerne, je peux dire que dans mon rôle, parmi les premières activités de mes premières semaines, nous avons présenté nos perspectives sur la situation économique et budgétaire, et le Bureau parlementaire du budget a publié une perspective qui était, je dirais relativement semblable, mais elle avait ses différences. Et je pense qu’il y a toujours une possibilité que les gens s’inquiètent que les chiffres ne soient pas exactement les mêmes. Mon point de vue est plutôt contraire. Écouter des points de vue différents, comprendre comment ils sont parvenus à leurs chiffres nous est très utile pour évaluer notre façon de voir la situation financière. Alors à notre avis, c’est une intervention opportune. Nous essayons d’écouter différentes opinions, et c’est ce que nous essaierons de continuer de faire.
Et certainement devant le Parlement, la présentation de mesures d’établissement des coûts, aider les gens à comprendre notre processus de délibération, c’est quelque chose que nous voulons bien faire, tout en maintenant un sentiment d’ouverture et de transparence. Ce ne sera pas facile, mais c’est important. Dans le cadre du processus budgétaire, la façon d’y arriver, c’est de donner aux gens le plus possible une idée, non seulement des coûts immédiats, mais aussi des coûts à long terme des propositions que nous présentons dans notre budget. Et ensuite, au cours de l’année, de donner à la population une idée de la manière dont les choses se présentent dans la réalité. Et c’est exactement ce que nous avons l’intention de faire.
Question : Merci.
L’hon. Bill Morneau : Alors, aventurons-nous un peu plus loin d’Ottawa, jusqu’à l’Université de la Colombie-Britannique.
Question : Bonjour. Est-ce que vous pouvez nous entendre?
L’hon. Bill Morneau : Nous vous entendons, les gens de la Colombie-Britannique.
Question : Bonjour. Je m’appelle Creea (ph) et je suis bachelière en économie internationale ici, à UBC. Les changements climatiques sont l’une des questions les plus importantes de notre époque. Il est donc vraiment important pour nous, les étudiants, de mettre l’accent sur une croissance économique viable dans le budget, pas seulement de respecter les accords internationaux conclus lors des négociations sur le climat qui ont été menées en novembre dernier, mais aussi d’aller plus loin encore. Cela comprendrait la réglementation de deux des plus grandes industries du Canada, soit le pétrole et le bœuf, deux grandes sources d’émissions de gaz à effet de serre ici, au Canada, et partout dans le monde.
J’ai donc une question pour vous : comment voyez-vous votre rôle dans la mise en œuvre de règlements à cet égard, et ce, tout en assurant la croissance de l’économie canadienne?
L’hon. Bill Morneau : Merci beaucoup pour cette question. À mon avis, il est essentiel de ne pas oublier l’environnement lorsque l’on pense à l’économie. Et comme nous l’avons dit régulièrement pendant la campagne, nous sommes réellement convaincus que la possibilité d’investir dans des activités respectueuses de l’environnement peut vraiment aider notre économie avec le temps; nous ne voulons donc pas tirer de conclusion quelconque selon laquelle l’investissement dans la croissance serait une chose négative pour l’environnement. Nous devons penser à cela lorsque nous prendrons des mesures à l’avenir.
Comme je l’ai dit, notre orientation principale dans la préparation du budget est de réfléchir à la situation économique dans laquelle nous nous trouvons. Pour nous, ça veut dire qu’il faut reconnaître que les défis actuels de la croissance mondiale sont plus importants que ceux auxquels nous avons été confrontés au cours des dernières années. Nous faisons face à un véritable défi. C’est donc dans ce contexte que nous étudions la manière d’investir pour faire croître notre économie, et c’est ce qui sera notre premier filtre. Mais alors que nous faisons cela, nous penserons aussi aux conséquences négatives que pourraient entraîner d’autres mesures.
Dans le processus budgétaire, nous ne traiterons pas d’un si grand nombre de questions réglementaires. Il y en aura, des questions dont nous devons tenir compte en termes de mesures visant l’imposition, qui auront une incidence sur des organisations partout au pays, et nous voudrons le faire d’une manière qui favorise la croissance, tout en reconnaissant que nous voulons être conscients de ne pas causer plus de dommage à notre environnement, bien sûr, mais en veillant aussi à encourager les investissements dans la technologie verte qui peuvent réellement avoir une incidence positive sur l’environnement à l’avenir.
Voilà donc un des filtres, mais je vous invite à nous revenir avec vos points de vue personnels ou les opinions de vos collègues de classe sur les mesures que vous considéreriez comme utiles sur le plan de la croissance relativement à l’investissement dans les activités écologiques, par exemple, et pour nous aider à protéger l’environnement en même temps. C’est très important pour nous, et je peux vous assurer que c’est un sujet dont nous tiendrons compte pas seulement cette année, mais dans toutes les années à venir; nous travaillons sur le budget de 2016, mais nous pensons aussi à ce que nous pourrons faire dans les années suivantes pour contribuer de façon concrète à notre économie et à notre environnement.
Alors, merci pour cette question, et sur ce, peut-être pourrais-je me tourner vers l’Université de Montréal, s’il y a une question de Montréal.
Question : Bonjour, Monsieur le Ministre.
L’hon. Bill Morneau: Bonjour.
Question : Et bonjour à tous les autres étudiants. Merci pour cette opportunité. Je suis Steve Chenju (ph) et nous sommes un groupe d’étudiants des premier, deuxième et troisième cycles du Département d’économie de l’Université de Montréal. Ma question est la suivante. Nous sommes dans une ère aujourd’hui où l’on observe que les gouvernements financent leur économie en réduisant les déficits budgétaires. On le voit dans la zone euro avec l’Allemagne, l’Espagne, la France, le Portugal, aussi avec l’Angleterre, les États-Unis, mais au Canada c’est un peu le contraire. Le gouvernement augmente plutôt le déficit budgétaire. Vous, le ministre des Finances, n’êtes-vous pas effrayé que la communauté internationale puisse percevoir cela d’une manière négative, tout comme les bailleurs de fonds auprès desquels le Canada se finance? Est-ce que vous n’avez pas peur que les taux d’intérêt dans deux ans, trois ans puissent augmenter à cause de ce signal? Merci.
L’hon. Bill Morneau: Merci beaucoup. C’est une question très importante et je comprends votre question, mais ce que je veux dire est que notre situation au Canada est un peu différente de celle des autres pays que vous avez mentionnés. Ici au Canada, nous avons un ratio de la dette nette au PIB de 31 %. Cela veut dire que notre ratio est beaucoup plus bas que celui des autres pays dont vous avez parlé. Notre situation est meilleure. De cette façon, on peut faire des investissements plus importants dans notre économie.
Pour nous, maintenant avec un niveau de croissance plus bas que prévu, nous pensons que c’est très important de faire des investissements, des investissements en infrastructure, mais aussi des investissements dans notre classe moyenne, et nous avons décidé de réduire le niveau des impôts pour eux, et aussi pour augmenter l’Allocation canadienne pour enfants. Ça, c’est aussi un investissement, à notre avis, dans notre économie. Nous avons une opportunité de le faire parce que notre situation est bonne et c’est une décision importante pour améliorer notre niveau de croissance par des investissements importants pour le Canada.
Et je crois, parce que j’ai parlé à plusieurs de nos alliés des autres pays – qu’ils comprennent notre situation et qu’ils sont plus ou moins d’accord que c’est une bonne idée de faire de grands investissements dans notre économie maintenant, alors que la croissance économique est plus faible que prévu. Donc ça, c’est notre programme et je crois que c’est une bonne idée pour notre économie.
Merci beaucoup. Maintenant, si c’est possible, j’aimerais passer à l’Université de Sherbrooke.
Êtes-vous en mode sourdine, Sherbrooke? Je ne vous entends pas en ce moment.
Question : Est-ce que vous m’entendez?
L’hon. Bill Morneau: Ah, maintenant je peux vous entendre.
Question : Merci. Heureusement. Bonjour. Mon nom est Guillaume Poirier. Nous sommes des étudiants de la Faculté de l’École de politique appliquée et de fiscalité. Ma question serait par rapport au fait que considérant la baisse annoncée de certains revenus et l’importance de l’élément du capital humain du Canada, quel rôle est-ce que le gouvernement du Canada va se donner pendant les prochaines années au niveau de l’éducation postsecondaire, notamment en matière de subvention, de financement et aussi financement de la recherche, notamment, par exemple, à travers les transferts en éducation?
L’hon. Bill Morneau: C’est une bonne question. C’est Guillaume?
Question : Oui.
L’hon. Bill Morneau: Oui. D’accord. Même nom que moi, William. Guillaume. Donc voilà. Comme vous le savez, le système d’éducation est un système provincial. Ça veut dire que le financement de l’éducation est une responsabilité provinciale. Nous voulons travailler avec les provinces pour améliorer notre situation, bien sûr, mais une façon de faire est d’effectuer des investissements dans l’innovation et dans la recherche et le développement à travers le Canada. Et ça, c’est une des choses à laquelle nous allons penser lors de nos discussions budgétaires. Mais nous savons que nous devons travailler avec les provinces pour améliorer la situation parce que c’est leur responsabilité.
Pour moi, je veux que ce soit clair qu’il est nécessaire que pour chaque élément que nous examinons, notre but est d’améliorer notre situation économique en matière de croissance parce que je sais que pour les étudiants, spécialement, c’est important d’avoir un emploi après leurs études. Et si nous pouvons améliorer notre niveau de croissance économique, ça va améliorer le nombre d’emplois à travers le pays et c’est la façon de le faire. Mais aussi, des investissements dans la recherche et le développement, en innovation, vont être importants. Et c’est une des choses que je veux entendre de vous si vous avez des idées. Il y a des universités à travers le Canada qui ont des centres d’innovation, par exemple. Nous voulons entendre des opportunités d’augmenter notre investissement dans les centres d’innovation, par exemple. C’était dans notre campagne et c’est quelque chose d’important. Donc si vous avez des idées, veuillez me les envoyer parce que nous allons écouter; chaque idée est importante.
Et merci beaucoup, Guillaume.
Si je peux passer à l’Université de Western Ontario, peut-être que nous aurons de la chance. Non, rien ne fonctionne encore. Je peux vous dire que vous paraissez bien. D’accord! Les gens de Western, je vous reviens. Je suis absolument déterminé de vous entendre. Pouvez-vous essayer encore? Pas de chance. Alors je vais revenir à l’Université du Nouveau-Brunswick, et nous reviendrons ensuite au beau gars de l’Université de l’Ontario. Je peux passer au Nouveau-Brunswick?
Question : Bonjour Monsieur le Ministre. Je m’appelle (inaudible). Je suis un étudiant de quatrième année au baccalauréat en économie de l’UNB. J’aimerais dire qu’étant donné la priorité prévue en matière d’investissement dans l’infrastructure et l’impôt de la classe moyenne (inaudible), je pense que d’autres investissements dans l’éducation et l’innovation devraient être prioritaires dans le prochain budget fédéral, puisque cela créera (inaudible) à long terme. Et les investissements dans l’innovation encourageront les diplômés à se lancer en affaire, à créer des emplois et à améliorer la compétitivité du Canada dans l’économie mondiale. C’est ce que j’ai à offrir à ce sujet. Merci.
L’hon. Bill Morneau : Je vous remercie. Je vous remercie de votre commentaire. Et je dois dire d’abord que c’est exactement ce que je souhaitais entendre – des commentaires et des questions comme celles-ci. Nous voulons réellement obtenir vos commentaires sur vos priorités pour nos investissements. Et vous avez raison, nous nous sommes engagés à investir considérablement dans l’infrastructure. Nous nous sommes engagés à investir dans la classe moyenne au moyen de réductions d’impôt, pour aider les Canadiens qui ont vraiment de la difficulté à élever leurs enfants avec l’Allocation canadienne pour enfants. Nous pensons que toutes ces choses sont importantes pour l’économie. Nous pensons qu’elles aideront à stimuler l’économie et la croissance, ce qui est certainement important.
Vous notez que l’éducation et l’investissement dans l’infrastructure sont aussi importants en ce qui concerne la croissance économique à moyen et à long terme. Et permettez-moi d’abord de dire que je suis tout à fait d’accord avec vous, et nous reconnaissons l’importance d’un niveau de scolarité élevé au sein de notre population active. L’importance de permettre aux gens d’obtenir une éducation solide est essentielle à l’avenir. De plus, nous reconnaissons l’importance d’aider aussi bien les universités que les entreprises à être plus innovatrices, afin que nous puissions créer plus de possibilités à l’avenir. Ce sont tous des sujets auxquels nous réfléchissons.
Comme je l’ai dit à Guillaume, de Sherbrooke, nous savons que l’éducation est de compétence provinciale, et nous voulons respecter cette compétence. Nous collaborerons avec les provinces, mais nous voulons chercher des moyens d’aider à être plus innovateurs partout au pays. Nous savons que certains centres universitaires de l’innovation ont été très efficaces au cours des dernières années pour créer de nouvelles entreprises en démarrage dans différentes régions du pays et qui ont aidé de jeunes gens à se trouver de nouveaux emplois. Nous souhaitons entendre ces idées et nous sommes certainement ouverts à réfléchir à la manière dont le gouvernement fédéral peut prendre part à ces initiatives afin de nous aider à faire croître notre économie et à créer d’autres possibilités pour des gens comme vous. Alors je vous remercie beaucoup pour cela.
Devrions-nous essayer Western encore? On retourne à Western? On essaie encore une fois.
Question : Allô?
L’hon. Bill Morneau : Oui, nous vous entendons.
Question : Oh, enfin. Bon. Je m’appelle Gurpreet Sandhu de l’Université Western, votre alma mater. Voici ma question pour vous : Face à la croissance lente, mais positive qui est prévue dans l’avenir, quel est le raisonnement derrière le déficit budgétaire planifié? Les déficits ne sont pas des mesures de stimulation keynésienne, mais ils représentent plutôt des possibilités d’investissement dans l’avenir. Pourquoi ne pas prévoir de déficits budgétaires après 2020?
L’hon. Bill Morneau : Pourriez-vous répéter votre question encore une fois? Nous n’avons pas tout compris.
Question : Certainement. Alors, face à la croissance lente, mais positive qui est prévue dans l’avenir, quel est le raisonnement derrière les déficits budgétaires planifiés? Si les déficits ne sont pas des mesures de stimulation keynésienne, mais représentent plutôt des possibilités d’investissement dans l’avenir, pourquoi ne pas maintenir les déficits au-delà de l’année 2020 si le ratio de la dette au PIB (inaudible) baisse?
L’hon. Bill Morneau : OK. Alors je pense que je vais répéter pour ceux qui pourraient ne pas avoir entendu cette question; la question était que, face à une faible croissance, pourquoi faire des investissements dans des mesures de stimulation, et si la réponse est qu’il s’agit d’efforts de stimulation keynésienne, pourquoi ne pas les continuer à long terme, dans la mesure où notre ratio de la dette nette au PIB demeure acceptable. Je pense que c’est une question très importante, et qu’elle touche peut-être au cœur de ce qui nous préoccupe.
Nous sommes préoccupés par le fait que nous venons de sortir d’une période de faible croissance. En 2015, comme vous le savez, au cours des deux premiers trimestres, nous avons connu une croissance négative. Nous nous trouvions dans une situation difficile, et ce qui est ressorti au cours du dernier trimestre de 2015, c’est que nous avons eu de la difficulté avec la croissance. Nous savons que les prix du pétrole ont une grande incidence sur les niveaux d’investissement au Canada, et que celle-ci se fera encore sentir en 2016.
Nous savons aussi que le moteur de la croissance internationale a moins de probabilité d’être aussi dynamique qu’il l’a été ces derniers temps. Le Fonds monétaire international, ou FMI, nous a signalé que nous pouvons nous attendre à une croissance mondiale d’environ 3,1 %, comparativement à une croissance plus vigoureuse qui avait été prévue récemment. Et encore dernièrement, Christine Lagarde du FMI a parlé de la « nouvelle médiocrité ». Alors le défi auquel nous sommes confrontés est la faible croissance. Nous faisons aussi face à des défis démographiques, qui représentent un frein à la croissance.
C’est donc dans ce contexte que nous croyons que nous devons faire des investissements dans l’infrastructure. Nous tirons aussi parti de la faiblesse des taux d’intérêt en ce moment. C’est donc une période où le coût des investissements dans l’infrastructure est peu élevé en raison de la faiblesse des taux d’intérêt, et la possibilité d’améliorer notre productivité au moyen de ces investissements est grande; on parle de possibilités de croissance à long terme. Et le fait de mettre en œuvre certaines mesures de stimulation budgétaire à court terme, comme vous l’avez mentionné, est très pertinent parce que cela nous permettra de créer des emplois au moment où la croissance est plus faible que prévu.
On ne parle donc pas seulement de mesures de stimulation budgétaire à court terme. On parle de rehausser notre productivité à long terme à un moment opportun, et voilà ce qui nous a permis de créer le plan visant à atteindre cet objectif.
En ce qui concerne votre question demandant pourquoi ne pas continuer de le faire, nous savons que les Canadiens veulent que nous en fassions plus que de simplement mettre l’accent sur la croissance. Ils veulent que nous nous assurions d’être prudents en même temps. Nous devons donc faire attention dans tous nos efforts visant à investir dans l’économie, ce qui veut dire de ne pas les considérer comme des dépenses, mais bien comme des investissements. Ainsi, nous serons prudents, et, comme vous l’avez mentionné, nous surveillerons notre ratio de la dette nette au PIB et tenterons de le réduire au fil du temps, ce qui est, comme vous le savez, une mesure importante de la santé de notre bilan.
Ce que nous ferons en 2020, je pense qu’il faut laisser cela au budget de 2019 avant d’y penser. À ce moment-là, nous comprendrons mieux notre situation économique, mais nous demeurons engagés à nous concentrer sur la croissance, une croissance qui aidera notre économie aujourd’hui, et qui à long terme favorisera la création d’emplois pour des gens comme vous et vos collègues de classe et les personnes qui suivront.
Alors c’est ici que je veux conclure. Je remercie tout le monde d’avoir pris du temps aujourd’hui. Je vous invite à bien vouloir nous envoyer toute autre idée ou opinion que vous pourriez avoir. Il est d’une importance capitale que nous recevions les points de vue du plus grand nombre de Canadiens possible. Nous aimerions que vous poursuiviez la conversation, alors envoyez-nous vos idées. Nous reconnaissons l’importance, comme je l’ai dit, de vous écouter, mais aussi de respecter nos principes. Et nos principes sont que nous ferons des investissements importants afin de miser sur la croissance, et nous le ferons d’une manière responsable en veillant à réduire notre ratio de la dette nette au PIB, en étant prudents et en rétablissant l’équilibre budgétaire au cours de notre mandat. Nous savons qu’en misant sur ces trois éléments, nous pouvons contribuer à dynamiser de façon importante notre économie, et vous pouvez nous aider en décidant quels investissements nous devrions effectuer, et quels secteurs nous devrions cibler afin de parvenir aux meilleurs résultats possible.
Pour tous les étudiants de l’Université de Sherbrooke, de l’Université Laurentienne, de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Montréal, je tiens à vous remercier d’avoir pris le temps de partager vos idées aujourd’hui, et je vous encourage à poursuivre la conversation, en nous envoyant vos commentaires sur notre site Web, budget.canada.ca, ainsi que notre page Facebook, Questions d’Argent Canada. Je vous remercie d’être ici aujourd’hui.
Merci à tous de votre participation. J’espère recevoir d’autres renseignements ou observations de votre part, et peut-être organiserons-nous une autre séance comme celle-ci dans un avenir rapproché. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de participer. Et étudiez bien. Je sais que vous êtes l’avenir de notre pays. Merci.